Archives de catégorie : Articles

Château de Himeji

Le château de Himeji – L’aigrette blanche

Donjon du château de Himeji
Donjon du château de Himeji

La ville de Himeji se situe à une heure de train de la ville d’Osaka. Himeji n’est pas une grande ville, mais elle est un des sites incontournables à visiter. Ce qui rend cette ville célèbre dans le monde, ce n’est rien d’autre que le château de Himeji, considéré comme le plus beau château du Japon. La ville actuelle de Himeji s’est développée à partir de la ville administrative et commerciale jokamachi entourée de douves, qui s’étendait sur 1,6 kilomètres du nord au sud et sur 1,8 kilomètres d’est en ouest. Elle comptait environ 20 000 habitants.

Il existe de nombreux beau châteaux dans le monde, dont la plupart sont des constructions en pierre ou en brique. La beauté du château de Himeji, à l’architecture en bois, est spéciale et incomparable. Sa silhouette élégante, blanchie à l’enduit à base de chaux shikkui, rappelant une aigrette en vol, lui a valu le surnom « d’aigrette blanche ». On se laisse facilement tromper par son apparence gracieuse, rappelant un palais, mais en fait ce château est une forteresse imprenable construite à des fins militaires. Lorsque vous le visitez, observez les défenses variées qu’il présente.

Vous trouverez des trous de forme circulaire, triangulaire, carré ou rectangulaire dans les murs d’enceinte sur le chemin menant au donjon. Ce sont des meurtrières conçues pour tirer sur les envahisseurs au fusil ou à l’arc. Remarquez aussi les fentes aux coins du rez-de- chaussée du donjon principal. Ce sont des mâchicoulis conçus pour lâcher des pierres ou tirer sur les envahisseurs qui s’approchent du donjon en montant sont rempart. Et les murs de pierre… Ils sont assez hauts et escarpés pour repousser les ennemis.

Au Bizen-maru
Au Bizen-maru

Vu de l’extérieur, le donjon principal paraît avoir cinq étages, mais c’est une structure de sept étages avec six étages au-dessus du sol et un étage en sous-sol. Le donjon n’est pas une résidence de châtelain, mais un bastion final en cas d’attaque. Il reste des râteliers de fusils et de lances. Selon un document, le trésor de l’héritage du premier seigneur du château y aurait également été entreposé.

Shachigawara
Shachigawara

Aujourd’hui, le donjon est totalement vide. Un peu de déception ? Alors, à travers la fenêtre, regardez différents blasons gravés sur les tuiles, et les shachigawara disposés sur les faîtes des toits. Le shachi est un animal imaginaire à tête de tigre et à corps de poisson.

Après la visite du château, que diriez-vous de faire une belle balade dans le jardin Koko-en d’à côté ? Il a été créé sur le vestige de la résidence secondaire du seigneur de Himeji. Il abrite neuf jardins japonais et chacun a un thème différent. Le jardin le plus principal est muni d’un restaurant à l’ambiance reposante. Il est également recommandé d’y goûter une des spécialités de Himeji, le plat de congre.

Cèdre sacré

Oomiwa-jinja, un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon

Oomiwa-jinja
Oomiwa-jinja

Dans un sanctuaire shinto, il y a le bâtiment honden où est vénéré le goshintai, l’objet de culte dans lequel l’esprit du dieu shinto est supposé résider. Mais le sanctuaire Oomiwa-jinja n’a pas de honden. C’est parce que le mont Miwa situé derrière le sanctuaire est vénéré comme une montagne sacrée et considérée comme l’objet de culte. C’est le style du shintoïsme primitif. Remarquez également le portique, torii. Une corde sacrée shimenawa est tendue entre les piliers de gauche et droit.

Sugidama
Sugidama

Le dieu shinto de ce sanctuaire Oomononushi est vénéré comme dieu shinto du médicament et de la fabrication du saké, alcool de riz. Les propriétaires de brasserie de saké mettent au-dessus de l’entrée une boule d’aiguilles de cèdre pour annoncer un nouveau tirage de saké. Cette boule appelée sugidama ou sakabayashi est faite avec les aiguilles du cèdre du mont Miwa.

Le dieu shinto Oomononushi apparaît sous la forme d’un serpent dans des mythes japonais. Dans l’enceinte, il y a un grand cèdre âgé d’environ 400 ans et on dit qu’un serpent blanc entre et sort de ce cèdre à cavité. Des œufs, nourriture préférée des serpents sont offerts par les visiteurs du sanctuaire.

Oomiwa-jinja compte une quarantaine de sanctuaires auxiliaires, dont chacun est dédié à un dieu shinto. À Sai-jinja, le dieu shinto du médicament est vénéré. L’eau sacrée jaillit d’un puits et on prie pour la guérison des maladies en puisant de l’eau. Kuehiko-jinja est associé au dieu shinto de la sagesse. De nombreux ex-voto en forme de chouette, symbole de la sagesse et du bonheur y sont suspendus.

  • Pour se rendre au sanctuaire Oomiwa-jinja, on prend le train JR depuis la gare de Nara et descend à la gare de Miwa (environ une demi-heure de trajet). Il est à 5 minutes à pied de la gare.
Yamanobe-no-Michi
Yamanobe-no-Michi

Oomiwa-jinja se trouve le long du chemin Yamanobe-no-Michi, le plus vieux chemin du Japon. Il longe le pied des montagnes du côté est du bassin de Nara. Des tumulus funéraires d’empereurs, ainsi que de vieux temples et sanctuaires apparaissent le long de ce chemin tranquille et poétique qui serpente entre les bois, les rizières et les hameaux. Au printemps et en automne, il sera agréable de faire une randonnée sur une portion de ce chemin, par exemple entre le sanctuaire Oomiwa-jinja et le temple Chogaku-ji (environ 6 kilomètres).

Près de Oomiwa-jinja, se trouve la forge de l’école Gassan, une des écoles de forgerons de sabre japonais, qui a une histoire de plus de 800 ans. Son histoire et ses sabres représentatifs sont présentés dans le mémorial attenant à la forge.

  • La forge et le mémorial de l’école Gassan sont ouverts le samedi (mais fermés en janvier, février, août et décembre), 10h-16h.
Jardin botanique Manyo

Mes spots favoris pour admirer les glycines en fleurs à Nara

Il existe de nombreux endroits célèbres pour leurs glycines au Japon, et voici mes spots favoris à Nara.

Le sanctuaire shinto Kasuga Taisha

Kasuga Taisha est le sanctuaire tutélaire du clan Fujiwara, une famille de la noblesse qui a exercé le pouvoir politique du VIIIème au XIIème siècle. La glycine, qui figure sur le blason familial du clan Fujiwara, est également le symbole de Kasuga Taisha. Les miko, les prêtresses au service du sanctuaire, portent des ornements de cheveux avec grappes de glycine. Dans l’enceinte du sanctuaire, on peut voir également les glycines à l’état sauvage qui enlacent les branches des grands arbres. La glycine est à la fois élégante et pleine de vitalité.

Le jardin botanique Manyou de Kasuga Taisha

Dans ce jardin qui a été ouvert en 1932, les plantes mentionnées dans le manyoushu, la première anthologie de poésie japonaise, sont cultivées. En mai, on peut y admirer 20 espèces de glycines de la floraison précoce à la floraison tardive. En plus de la glycine sur la pergola, il y a aussi des glycines dont vous pourrez profiter de près des fleurs et du doux parfum.

Le pavillon Nanen-do du temple Kofuku-ji

Nanen-do est un pavillon octogonal situé au sud du bâtiment principal de Kofuku-ji, le temple tutélaire du clan Fujiwara. Peu connue, mais la glycine qui fleurit devant le pavillon est l’un des huit paysages pittoresques de Nara avec la cloche du temple Todai-ji, les daims de Tobihino et la lune au-dessus de l’étang Sarusawa.

Cette année, non seulement les fleurs de cerisier mais aussi d’autres fleurs ont fleuri plus tôt que d’habitude. Les rhododendrons, les pivoines, les azalées et les glycines… Le meilleur moment pour admirer ces fleurs est la mi-mai, mais cette année, elles ont commencé à fleurir environ un mois plus tôt. Est-ce à cause du réchauffement climatique ? Elles pourraient fleurir encore plus tôt l’année prochaine…

Expo de sabres japonais

L’exposition de sabres japonais de l’école Gassan

Une bonne occasion pour les amateurs d’apprécier de près la beauté des sabres japonais… Cette exposition s’est tenue à Osaka du 8 au 13 mars.
Gassan est l’une des écoles de forgerons de sabre japonais, qui a une histoire de plus de 800 ans. Le nom Gassan provient du mont sacré Gassan situé dans la préfecture de Yamagata. L’école Gassan y forgeait principalement des sabres de défense personnelle pour les pratiquants du shugendo. Elle a déménagé à Osaka à la fin de l’époque d’Edo. Depuis lors, elle forge aussi des sabres dédiés aux sanctuaires shinto et des sabres liés aux événements de la cour impériale.

Grain Ayasugi-hada
Grain Ayasugi-hada

Les forgerons de l’école Gassan continuent à fabriquer des sabres en perpétuant leur technique traditionnelle. En général, pour apprécier les sabres japonais, on observe les 3 éléments : la forme, le grain jihada (un motif fin sur la surface de la lame produit par le pliage répété) et le hamon (la ligne de trempe ondulée du tranchant). La caractéristique la plus distinctive de l’école Gassan est ayasugi-hada, grain jihada à motif régulier et ondulé.

La forge de l’école Gassan se trouve dans la banlieue de Nara, le long du chemin Yamanobe-no-michi (15 minutes à pied de la gare JR Miwa). Son histoire et ses sabres représentatifs sont présentés dans le mémorial attenant à la forge. Si vous avez du goût pour le sabre japonais, ils méritent d’être visités.

  • La forge et le mémorial de l’école Gassan sont ouverts uniquement le samedi (fermé en janvier, février, août et décembre), 10h-16h.
  • Une partie de la forge est montrée au public, mais on ne peut pas voir la fabrication des lames.
  • Les visites sont gratuites.
Exposition de bonsaïs de prunier et de sabres japonais

L’exposition de bonsaïs de prunier et de sabres japonais à Osaka Tenman-gu

Osaka Tenman-gu est un sanctuaire shinto dédié à Sugawara no Michizane, lettré, poète et haut fonctionnaire du Japon du IXème siècle. Le sanctuaire principal actuel a été reconstruit en 1843. Bien qu’il soit situé près du centre-ville d’Osaka, il a échappé aux raids aériens sur Osaka en 1945, ce qui est rare à Osaka où il reste peu de bâtiments anciens. Osaka Tenman-gu est célèbre pour le festival Tenjin matsuri qui se tient le 24 et le 25 juillet chaque année, un des trois grands festivals de tout le Japon, mais cet endroit est également bien connu pour ses fleurs de pruniers, un arbre favori de Michizane.

En février, lorsque les fleurs de prunier commencent à apporter un parfum printanier, l’exposition de bonsaïs de prunier se tient ici. Vous pouvez profiter de plus de 50 bonsaïs de prunier tels que le prunier pleureur, le prunier sauvage, yabai, etc.

De plus, lors de cette exposition, vous pouvez admirer non seulement des bonsaïs de prunier mais aussi des sabres japonais liés aux personnages et samouraïs historiques.

Voici le tachi Tenkoumaru fabriqué au XIIème par Yasutsuna, l’ancêtre des forgerons de la région Hoki (ouest de l’actuelle préfecture de Tottori) qui se sont imposés du Xème au XIIème siècle. Remarquez la gravure du blason familial à motif de paulownia sur le habaki, pièce métallique située à la base de la lame.

Les sabres qui ont été fabriqués à l’époque d’Edo sont aussi exposés. Cette exposition est une bonne occasion pour vous d’observer le reflet de la lumière sur les lames sous divers angles et d’admirer aussi leur beauté.

Village de Mizuo

Saga Toriimoto et Mizuo, lieux secrets à explorer autour d’Arashiyama

Parmi les sites incontournables à ne pas manquer à Kyoto, Arashiyama connu pour sa bambouseraie figure dans les principaux. Il est difficile de goûter son ambiance sereine en raison d’une masse de touristes ces derniers temps, mais il reste encore autour de ce site touristique des endroits magnifiques hors des sentiers battus. Il existe un Kyoto calme et bucolique à quelques pas de l’agitation touristique.

Quartier de Saga Toriimoto

Situé au nord-ouest d’Arashiyama, le quartier de Saga Toriimoto a été à l’origine un hameau formé autour du premier portique du sanctuaire Atago au XVème siècle. Autrement appelé Atago-kaido (chemin du sanctuaire Atago), il a accueilli de nombreux pèlerins du sanctuaire Atago situé au sommet du mont Atago pendant l’époque d’Edo. Il est bordé de maisons aux toits de chaume semblables aux fermes et de machiya, maison traditionnelle en bois.

Le quartier de Saga Toriimoto est à environ 20 minutes à pied de la bambouseraie d’Arashiyama. En chemin, il y a des temples modestes et méconnus tels que Nison-in, Gio-ji, Adashino-Nenbutsu-ji, etc.

Il sera aussi agréable de profiter d’un moment de pause dans le resto Ayuchaya Hirano-ya à côté du portique en goûtant l’ambiance paisible de ce quartier. Cumulant le commerce de gros de l’éperlan d’eau douce ayu pêché dans la rivière Hozu, il sert des plats de ce poisson incontournable de l’été au Japon.

Depuis 400 ans, il sert également des boulettes dango à base de farine de riz aux pèlerins du sanctuaire Atago. Le bâtiment garde encore son apparence traditionnelle et nous donne l’illusion du saut temporel à l’époque d’Edo. En hiver, la peau de yuzu confit au sucre est proposée à la place du dango (880 yens avec un thé matcha). Le yuzu provenant de village de Mizuo y est utilisé.

Mizuo, un petit village du yuzu

Le yuzu, un agrume japonais récolté à la fin de l’automne, est apprécié pour son arôme raffiné et sa saveur rafraîchissante. C’est un ingrédient indispensable aux plats divers japonais en saison froide et est également à la mode à l’étranger ces temps-ci. La préfecture de Kochi est célèbre pour la production du yuzu au Japon, mais le saviez-vous ? C’est Mizuo, un petit village de Kyoto, qui est le berceau du yuzu japonais. Mizuo est situé au pied sud du mont Atago. Depuis longtemps, on y cultive le yuzu en profitant d’un climat montagneux avec un écart entre les températures du jour et de la nuit. Le yuzu est un arbre à croissance lente. En général, il est greffé sur le citronnier épineux, ce qui favorise une croissance rapide. Au bout de 4 à 5 ans, on peut récolter des fruits. Mais le yuzu de Mizuo est principalement cultivé à partir de graines. Il met 15 à 18 ans avant de donner ses premiers fruits. Il se caractérise par son arôme élégant et son goût profond par rapport au yuzu issu d’un arbre greffé et est très prisé par les grands cuisiniers de Kyoto.

De fin octobre à avril, on peut déguster la fondue de poulet mizutaki ou le sukiyaki de poulet chez les fermiers de yuzu à Mizuo (réservation nécessaire). Le plat sur la photo est le sukiyaki servi chez Marugen (まる源). On fait cuire des ingrédients tels que des tranches de poulet, des légumes locaux, des pâtes de soja, des champignons, etc dans une poêle de fonte avec de la sauce de soja, du sucre et du jus de yuzu. On mange en trempant ces ingrédients cuits dans le radis blanc râpé au jus de yuzu. C’est délicieux. Ici, on peut prendre aussi le bain au yuzu, un bain chaud dans lequel flottent les fruits de yuzu entiers ou coupés et enveloppés dans des filets. C’est une expérience exceptionnelle.

Sanctuaire Seiwa tenno-sha
Sanctuaire Seiwa tenno-sha

Voici le sanctuaire dédié au 56ème empereur Seiwa (850-881). Le paysage calme et sereine de Mizuo aurait aussi soulagé le chagrin de cet empereur qui s’est laissé entraîner dans la lutte politique. Il se dresse tranquillement dans ce petit village enveloppé par la senteur du yuzu.

Mizuo n’est pas très loin d’Arashiyama, mais ce petit village isolé n’est pas bien desservi. Pour s’y rendre depuis Arashiyama, prenez le train JR pour Sonobe/Kameoka depuis la gare de Saga-Arashiyama et descendez à la prochaine gare Hozukyo (4 min, 190 yens). Mizuo est à 10 minutes de trajet en bus (250 yens, il n’y a que 5 correspondances par jour) ou à une heure de marche de cette gare.

Pivoines

La confiserie japonaise d’ornement, Kogei-gashi

Savez-vous ce que c’est le kogei-gashi ? Il s’agit de confiseries japonaises créées de manière à servir d’ornement. Bien qu’elles ne sont pas faites pour être mangées, elles sont réalisées à partir d’une pâte faite en mélangeant des ingrédients de confiserie et expriment les quatre saisons du Japon et les beautés de la nature. On dit que l’origine du kogei-gashi vient de la confiserie offerte au quartier résidentiel du château d’Edo réservé aux femmes de l’entourage du shogun. Les techniques utilisées pour créer le kogei-gashi montrent le niveau très élevé de compétence et de créativité des artisans confiseurs.

Kogei-gashi cerisier

Le bonsaï de cerisier japonais ? Non, c’est fait avec des ingrédients de confiserie. Il est exposé au musée de l’artisanat et du design de Kyoto.

Kogei-gashi prunier pleureur

Le kogei-gashi (Prunier pleureur à fleurs rouges) pour la décoration des vitrines à Tsuruya-Yoshinobu, confiserie japonaise fondée à Kyoto. Pouvez-vous également remarquer deux rossignols perchés ?

Kogei-gashi boule de fleurs de camélia

Le kogei-gashi (Boule de fleurs de camélia) pour la décoration d’intérieur à Tsuruya-Yoshinobu. Il utilise une pâte faite en mélangeant le sucre et la poudre de riz gluant. Les pétales sont faits à la main un à un par des artisans confiseurs de Tsuruya-Yoshinobu. Quelle tâche laborieuse !

Daruma de Horin-ji

La fête du setsubun au temple des daruma

On fête le setsubun le 3 février au Japon. Le mot setsubun désigne à l’origine la veille de l’arrivée d’une nouvelle saison selon l’ancien calendrier lunaire. Il y avait autrefois quatre setsubun. Aujourd’hui, on fête seul le setsubun qui marque l’arrivée du printemps. Les rituels variés sont organisés dans les temples et sanctuaires pour chasser des démons, oni et attirer le bonheur. On lance des haricots de soja grillés en criant alternativement « Oni wa soto ! Fuku wa uchi ! ». Cela signifie « Dehors les démons ! Dedans le bonheur ! ».

Si vous voulez profiter d’une ambiance un peu singulière, le temple Horin-ji situé à l’ouest du centre-ville de Kyoto est recommandé. C’est un petit temple zen fondé au XVIIIème siècle. La fête du setsubun avec des daruma dans le rôle principal s’y tient.

Savez-vous ce que c’est, un daruma ? C’est une figurine en papier mâché, de forme arrondie, sans bras ni jambes. Coloré en rouge de bon augure à l’exception du visage, le daruma est inspiré de la position de méditation du moine indien Bodhidharma qui a fondé le bouddhisme zen. Selon une légende, Bodhidharma a médité pendant neuf ans face au mur en pierre et a perdit l’usage des bras et des jambes. Le daruma qui revient à sa position initiale même si on le renverse est le symbole de persévérance.

Horin-ji abrite 8 000 daruma. Ils ont été consacrés par les habitants de Kyoto dans l’espoir de la renaissance du pays après la Seconde Guerre mondiale. De daruma d’environ 2 mètres de haut à ceux de taille de paume… Ce temple est plein de daruma. Il est aussi intéressant de trouver des motifs de daruma cachés qui sont éparpillés un peu partout dans l’enceinte. Pendant la fête du setsubun, son enceinte est décorée avec des figurines de daruma. On colle un petit morceau de papier avec des vœux écrits sur ces daruma et prie pour qu’ils soient exaucés.

Daruma au jardin zen
Daruma au jardin zen
Tondo-yaki

Le festival du feu Tondo-yaki

Tondo-yaki est un rituel traditionnel du nouvel an lunaire. Également appelé Sagicho ou Dondo-yaki, il est célébré dans tout le pays en général le 14 ou 15 janvier. On brûle les décorations pour le nouvel an et d’autres vieilles amulettes et prie pour une bonne récolte et une bonne santé dans la nouvelle année.

Je suis allée voir Tondo-yaki organisé par Kasuga Taisha, un des sanctuaires représentatifs de Nara. Il a lieu le 4ème samedi de janvier à Tobihino, un vaste espace de pelouse situé sur le côté ouest de Kasuga Taisha. Après Tondo-yaki, ce feu sacré est également utilisé pour le festival yama-yaki, l’embrasement de la colline Wakakusa qui a lieu le même jour.

Temple Horyu-ji

Le temple Horyu-ji, la plus ancienne construction en bois du monde

C’est à Nara que se trouve le plus grand bâtiment en bois du monde. Alors, où se trouve le plus ancien bâtiment en bois du monde ? C’est aussi à Nara, plus précisément, au temple Horyu-ji fondé par le prince Shotoku dans le bourg Ikaruga, situé à 12 km au sud-ouest de Nara. Profitez de son ambiance majestueuse pour contempler ses anciens trésors variés. La visite de Horyu-ji vous impressionnera sûrement. C’est dommage que les touristes soient nombreux à quitter Nara en se contentant de la courte visite des alentours du parc de Nara.

Temple Horyu-ji
Temple Horyu-ji

Le temple Horyu-ji se compose de trois enceintes, l’enceinte de l’Ouest, celle de la salle du trésor et celle de l’Est. Dans cet article de blog, je vous présente l’enceinte de l’Ouest qui comprend les parties les plus anciennes du temple, telles que la porte centrale, la pagode à cinq étages et le Kon-do (le bâtiment principal du temple). Au-delà la porte principale du Sud, vous verrez la porte centrale et la pagode à cinq étages qui se dresse derrière elle.

Les statues en terre cuite datant du VIIIème siècle se tiennent debout de chaque côté de l’encadrement de la porte centrale. En laissant le haut du corps nu, elles représentent les divinités protectrices. Leurs couleurs se sont estompées avec le temps, mais la statue de droite avec la bouche ouverte était à l’origine rouge et celle de gauche avec la bouche fermée était noire.

Voici le Kon-do et la pagode à cinq étages qui s’alignent côte à côte au milieu de la cour centrale. Leur histoire remontent aux dernières années du VIIème siècle. Le bâtiment de droite est le Kon-do (le bâtiment principal) où sont installées la principale statue de Bouddha du temple et d’autres. Le bâtiment de gauche est la pagode à cinq étages pour vénérer les reliques du Bouddha. Les statues en terre cuite créées au VIIIème siècle sont renfermées dans tous les côtés de sa base. Elles décrivent la vie du Bouddha.

Remarquez aussi des créatures qui se nichent sous les toits de ces bâtiments : les démons et les lions qui soutiendraient les toits, les dragons ornementaux sculptés aux poteaux supplémentaires.

Corridor avec les fenêtres treillagées
Corridor avec les fenêtres treillagées

La cour centrale est entourée de corridors aux piliers renflés de style entasis, la technique européenne utilisée dans l’architecture grecque, romaine et de la Renaissance. On dit que cela témoigne de l’échange culturel entre l’Asie et l’Europe par la route de la soie. En tout cas, il serait intéressant que les Japonais de cette époque aient le même sens esthétique que les anciens Grecs.

Ayant une longue histoire de 1400 ans, Horyu-ji est le premier site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO au Japon, avec le château de Himeji. Bien sûr qu’il y a le soutien d’État, mais c’est limité à la réparation de trésors nationaux et de biens culturels. Les droits d’entrée des visiteurs couvraient donc l’entretien de l’enceinte et d’autres réparations. À la suite de la diminution des visiteurs durant la pandémie de Covid-19, Horyu-ji a lancé une campagne de financement participatif l’année dernière. En dépassant son objectif, la donation a atteint finalement plus de 100 millions de yens.

L’année 2023 marque le 30ème anniversaire de son inscription au patrimoine mondial. Avec cette donation, son enceinte sera bien entretenue. Que diriez-vous de pousser jusqu’à la banlieue de Nara (pas très loin) et de visiter la plus ancienne construction en bois du monde ?