Archives de l’étiquette : événement

Rituel du mamemaki

La fête de Setsubun au temple Todai-ji

Le Japon attire de nombreux touristes étrangers, et les sites touristiques les plus connus sont toujours bondés. Cependant, en dehors des régions du nord qui abritent des stations de ski, on peut profiter d’un Japon relativement calme en février. Ce mois, le plus court de l’année, passe très vite, c’est souvent ce qu’on dit, mais il y a des événements traditionnels qui égayent cette saison hivernale.

L’événement marquant du début février est sans doute la fête de Setsubun. Ce terme désignait autrefois la veille de chaque nouvelle saison dans l’ancien calendrier lunaire, et il existait donc quatre setsubun. Aujourd’hui, on ne célèbre plus que celui qui annonce l’arrivée du printemps. Cette année, il a été fêté le 2 février.

Le jour de setsubun, le rituel du mamemaki est organisé dans les temples et les sanctuaires pour chasser les démons et inviter la bonne fortune. On lance des haricots en criant en alternance : «Oni wa soto ! Fuku wa uchi !» Ce qui signifie : «Dehors les démons ! Dedans le bonheur !»

Voici le rituel du mamemaki qui s’est déroulé au pavillon Nigatsu-do du temple Todai-ji, Nara. Autrefois, les haricots étaient lancés depuis la terrasse du pavillon, mais cette pratique est devenue dangereuse en raison de l’affluence des spectateurs qui attendaient en contrebas. Aujourd’hui, une terrasse spécialement aménagée est utilisée pour lancer les haricots en toute sécurité, permettant ainsi aux spectateurs de les recevoir sans risque.

Le rituel du mamemaki varie selon les régions, et au pavillon Nigatsu-do, on lance également de petites clochettes, des cacahuètes et des gâteaux japonais manju. Bien que les Japonais sont habituellement calmes, ils essaient d’attraper la bonne fortune en cette occasion, mais sans jamais se disputer !

Le soir venu, une cérémonie bouddhiste se déroule au pavillon. Les moines y prient les étoiles pour chasser les mauvais esprits et invoquer la bonne fortune. Les lanternes de pierre alentour s’illuminent, créant une atmosphère magique.

Décoration de mochibana

La fête mochibana au sanctuaire shinto Saganaka-jinja, Kyoto

Le mochibana est une décoration japonaise traditionnelle évoquant les fleurs, préparée habituellement pour le 15 janvier. Avec cette décoration, on prie pour la bonne récolte de l’année. Le mochibana est généralement composé de branches de saule ornées de gâteaux de riz mochi en forme de petites boules blanches et rouges.

Mochibana pour le 15 janvier
Mochibana pour le 15 janvier

Cependant, la forme de cette décoration varie selon les régions. Au sanctuaire Saganaka-jinja, un sanctuaire local de ma ville, on célèbre la fête mochibana le premier février. On peut alors voir une variété unique de mochibana.

Mochibana en forme de grosse boule
Mochibana en forme de grosse boule

Les offrandes de mochibana, faites par les habitants du quartier pour prier pour une récolte abondante, sont composées de gâteaux de riz mochi en forme de grosses boules enfilées sur des brochettes de bambou. L’aspect des brochettes de bambou, dont le bout est courbé par le poids des mochi, évoque des épis de riz.

Malheureusement, ce type de fête est également touché par la baisse de la population et sa taille tend à diminuer. Cependant, j’espère que cette tradition sera maintenue malgré les difficultés.

Kamigamo-jinja

Le sanctuaire shinto Kamigamo-jinja, un havre de paix au nord de Kyoto

Kamigamo-jinja
Kamigamo-jinja

Kamigamo-jinja est l’un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon. Il est situé sur les rives de la rivière Kamo au nord de Kyoto. Situé à l’écart de l’agitation du centre-ville, il offre une atmosphère paisible. J’aime le paysage serein du ruisseau qui serpente gracieusement à travers son enceinte. En été, le murmure de ses eaux limpides est particulièrement rafraîchissant.

À Kamigamo-jinja, le cheval est vénéré comme un messager divin. Chaque année, le 5 mai, une course équestre est organisée après des prières pour la paix et une bonne récolte. Il y a une écurie de cheval sacré, shinme. Ce cheval est présent les dimanches et jours fériés (9h30-15h). On peut lui offrir des carottes.

Cheval Koyama-go
Cheval Koyama-go

Parmi les sanctuaires annexes qui parsèment sa vaste enceinte, le sanctuaire Kataoka est le plus connu. Vous y trouverez de nombreux ex-voto suspendus à motif de Murasaki-Shikibu, femme de lettres et poète de l’époque de Heian. Il est dit qu’elle l’a fréquenté pour prier un mariage heureux. Le sanctuaire Futabahime-Inari est une autre visite incontournable. Moins connu des touristes, son allée de torii rappelle en miniature celle du célèbre sanctuaire Fushimi-Inari Taisha. En automne, le contraste entre le vermillon des torii et le jaune d’or des feuilles d’érable est magnifique.

À Kamigamo-jinja, un marché artisanal se tient tous les quatrièmes dimanches du mois. Le long du ruisseau Nara no ogawa, à l’est de l’enceinte, on compte environ 200 stands d’artisanat. C’est un endroit idéal pour dénicher des pièces uniques et échanger quelques mots avec les créateurs.

Bonnes adresses pour déjeuner et petite-pause
Jinba-do 神馬堂

Après la visite du sanctuaire, pourquoi ne pas déguster un yakimochi ? Ce gâteau de riz grillé fourré de pâte de haricots rouges sucrés est une spécialité locale. C’est un délice à savourer chaud.


  • Près de l’arrêt de bus Kamigamo-jinja mae
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours de 7h à 16h, sauf les mardis après-midi et les mercredis
    Fermeture dès épuisement du stock
  • Prix
    Yakimochi : 130 yens
Reabon 一膳飯屋りぃぼん

Niché dans une vieille maison rénovée avec soin, ce restaurant vous invite à découvrir la cuisine yoshoku, une cuisine japonaise d’inspiration occidentale. Dans une ambiance chaleureuse, savourez le tonjiru (soupe miso aux légumes et fines tranches de porc), le steak haché mijoté garni de légumes, etc.


  • 3 minutes à pied de Kamigamo-jinja
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours sauf les mercredis
    Déjeuner : 11h30-15h (dernières commandes à 13h30)
    Dîner : 17h-21h (dernières commandes à 20h)
  • Prix
    Déjeuner : À partir de 1 540 yens
Festival de la céramique Kiyomizu-yaki

Qu’est-ce que le Kiyomizu-yaki ?

La céramique Kiyomizu, ou Kiyomizu-yaki, est l’un des artisanats traditionnels les plus emblématiques de Kyoto. Réputée pour la finesse de ses motifs et la délicatesse de ses couleurs, elle offre une grande diversité. Le Kiyomizu-yaki ne se limite à aucun style ou technique spécifique. À Kyoto (ancienne capitale du Japon), où il n’y avait pas assez d’argile à poterie, les potiers ont fait appel à des matériaux provenant de tout le pays. Des maîtres céramistes de renom ont été invités à Kyoto, apportant avec eux leur savoir-faire et leurs techniques. Ils ont ainsi répondu aux commandes d’une clientèle cultivée.

À l’origine, les pièces de Kiyomizu-yaki étaient façonnées aux alentours du célèbre temple Kiyomizu-dera, auquel elles doivent leur nom. Aujourd’hui, la plupart des ateliers de Kiyomizu-yaki sont regroupés au quartier des potiers Kiyomizu-yaki.
Voici les pièces de Kiyomizu-yaki de TOKINOHA Ceramic Studio installé dans ce quartier. Cet atelier crée des pièces à la fois simples et élégantes, parfaitement adaptées à un usage quotidien.

Chaque année, ce quartier de potiers accueille le festival de la céramique Kiyomizu-yaki. Cet événement se déroule le troisième week-end d’octobre. Du traditionnel au contemporain, vous y trouverez une large sélection de céramiques de Kyoto à des prix abordables.

  • Le quartier des potiers Kiyomizu-yaki (Kiyomizu-yaki danchi en japonais) est accessible en taxi en une vingtaine de minutes depuis les gares JR de Kyoto ou de Yamashina. Pendant le festival de la céramique Kiyomizu-yaki, un service de navette directe est mis en place depuis la gare JR de Kyoto.
Nouvelles feuilles de thé

La cueillette du thé à Tsukigase

Champs de thé à Tsukigase
Champs de thé à Tsukigase

La cueillette du thé tout en profitant de la riche verdure des champs de thé…
Tsukigase, un hameau situé au nord-est de la ville de Nara, est un des meilleurs endroits pour admirer les pruniers en fleurs. En mai, un autre paysage flatte les yeux ici.

Peu connu des touristes étrangers, yamato-cha, un thé de haute qualité est cultivé dans ce hameau depuis longtemps. Lors de la première récolte pour le nouveau thé shincha, on cueillit le bourgeon et les deux feuilles suivantes à la main. Il existe de nombreuses variétés de thé japonais. Cette fois-ci, la cueillette du thé a été organisée aux champs de thé kabusecha dont les feuilles sont cultivées à l’ombre environ une semaine avant la cueillette. Ce thé est à mi-chemin entre le gyokuro et le sencha. La cueillette à la main prend de longues heures malgré un faible rendement. Le thé fraîchement cueilli est pour la foire exposition et après sera distribué aux participants de la cueillette. J’ai hâte de goûter le thé que j’ai moi-même cueilli.

Nara Rurié

L’illumination hivernale à Nara 2024

L’illumination d’hiver “Nara Rurié” se tient autour du parc de Nara du 8 au 14 février.

La visite nocturne de trois sites incontournables autour du parc est également possible.

Todai-ji, temple au Grand Bouddha
Grand Bouddha
Grand Bouddha

Visite nocturne du pavillon du Grand Bouddha
Les 10, 11 et 12 février
18h-20h
Gratuit

La grande porte sud Nandai-mon, les deux roi-gardiens renfermés à l’intérieur, la porte intérieure Chu-mon, la lanterne octogonale et le pavillon du Grand Bouddha… Tous sont éclairés. On peut voir le visage du Grand Bouddha à travers la lucarne centrale du pavillon.
Du 8 au 14 février
Jusqu’à 20h

Kasuga-taisha, sanctuaire shinto aux lanternes

Visite nocturne du sanctuaire principal
Les 10, 11 et 12 février
18h-20h30
500 yens

Les lanternes en bronze suspendues dans les couloirs du sanctuaire et une partie de lanternes en pierre sont allumées.
Les 10, 11 et 12 février
18h-20h30

Kofuku-ji, chef-d’œuvre architectural

Visite nocturne du pavillon Chukon-do
Les 10, 11, 12 février
17h-20h
500 yens

La restauration de la pagode à cinq étages est en cours, mais il y aura un spectacle de lumière devant le pavillon Chukon-do.
Du 8 au 14 février
17h-20h

Une visite nocturne spéciale du sanctuaire shinto Kasuga Taisha

Landternes suspendues de Kasuga Taisha

Kasuga Taisha est un sanctuaire représentatif de Nara dont l’origine remonte au VIIIème siècle. Il est autrement appelé le sanctuaire aux lanternes. Ce qui y est remarquable, c’est le nombre considérable de lanternes données par les fidèles. Il y en a environ 3 000. 2 000 lanternes en pierre couvertes de mousses sont alignées le long de sa voie d’accès, tandis que 1 000 lanternes en bronze sont suspendues dans les couloirs du sanctuaire. La vue de ces lanternes vous permettra de comprendre l’estime et le respect profonds que les Japonais portent à Kasuga Taisha depuis les temps anciens.

Elles sont toutes allumées à l’occasion de la cérémonie shinto Mantoro qui a lieu deux fois par an, en février et en août, et elles le sont également tous les samedis de novembre dans le cadre de visites nocturnes spéciales du sanctuaire (sauf les lanternes en pierre alignées le long de sa voie d’accès).

Les lanternes en pierre sur le sentier Oai-michi reliant Kasuga Taisha et son sanctuaire auxiliaire Wakamiya-sha…

Autour du sanctuaire principal

Environ 1 000 lanternes suspendues ajourées avec des motifs variés sont éclairées, créant un paysage fantastique et dégageant une atmosphère mystique.

  • Le prix de la visite nocturne spéciale du sanctuaire principal est de 500 yens (17h30-20h).
Moment festif

Le festival Jushichi-ya au pavillon Nigatsu-do du temple Todai-ji

Lanternes allumées au pavillon Nigatsu-do
Lanternes allumées au pavillon Nigatsu-do

Le 17 de chaque mois est lié au Kannon, divinité de la compassion. Le service commémoratif bouddhiste et divers événements sont organisés aux sites sacrés de Kannon dans tout le pays le 17 août du calendrier lunaire appelé Jushichi-ya. Le pavillon Nigatsu-do, un des bâtiments du temple Todai-ji est dédié au Kannon. Chaque année, le 17 septembre, il organise un service commémoratif avec des lanternes allumées à son intérieur. Environ 500 lanternes avec des vœux et des images sont installées autour du pavillon. De plus, la danse japonaise traditionnelle Bon Odori a lieu au-dessous du pavillon. Tout le monde peut y participer et partager un moment festif. Contrastant avec l’ambiance majestueuse du pavillon.

Bon Odori
Au bord de l'étang du miroir

La visite nocturne du temple Todai-ji

Le festival Toka-e est une scène caractéristique estivale de Nara. Il se tient pendant 10 jours début août. Environ 20 000 bougies sont allumées autour du parc de Nara. On peut profiter d’une ambiance féerique créée par la lueur des bougies.

La visite nocturne du temple Todai-ji connu pour son Grand Bouddha est possible les 13 et 14 août. Si vous logez à Nara, c’est recommandé. La grande porte sud Nandai-mon, les deux rois-gardiens renfermés à l’intérieur, la lanterne octogonale et le pavillon du Grand Bouddha… Tous sont éclairés. On peut voir le visage du Grand Bouddha à travers la lucarne centrale du pavillon.

Les deux statues de rois-gardiens ont été réalisées avec 3 000 pièces assemblées chacune au début du XIIIème siècle. Lorsqu’elles sont éclairées, leur vaisseaux sanguins ressortent mieux.

Dans le pavillon, les moines récitent des soûtras et prient le Grand Bouddha pour le repos des âmes des victimes de désastres naturels et humains, créant une ambiance solennelle et majestueuse.

Le festival d’été à Seki-juku, la quarante-septième station de la route du Tokaido

L’ambiance animée du festival d’été à Seki-juku, la quarante-septième station shukuba de la route du Tokaido. Il s’y tient chaque année pendant deux jours (samedi et dimanche) fin juillet. Son clou est le défilé de chars appelés yama décorés avec des lanternes de papier, des tentures et des sculptures magnifiques. À l’époque d’Edo, seize chars défilait lors de ce festival. En raison de sa splendeur, c’était un des cinq grands festivals de la région du Kansai avec le festival de Gion à Kyoto et le festival Sumiyoshi Tenjin à Osaka, etc. Accompagnés d’ensemble de tambours, de flûtes et de clochettes traditionnels, quatre chars défilent aujourd’hui dans l’ancienne route étroite de Seki-juku, au ras des avant-toits des maisons. Le terme japonais seki-no-yama signifiant que c’est tout ce qu’on peut faire provient du défilé de chars de ce festival. On peut admirer à la nuit tombée une vue fantastique de la lueur des lanternes allumées. Les chars se rassemblent vers 8h du soir et l’apothéose du festival… La partie supérieure de chaque char est tournée. Tout le monde partage un moment festif et joyeux.

Qu’est-ce que le shukuba ?

Pendant l’époque d’Edo, les cinq artères (Tokaido, Nakasendo, Nikko-kaido, Oshu-kaido et Koshu-kaido) ont été construites par ordre du shogun Tokugawa Ieyasu pour améliorer le contrôle du pouvoir central sur l’ensemble du pays. Les stations-relais appelées shukuba ont été installées le long de ces routes majeures pour permettre aux voyageurs de se reposer. Ces dernières années, les shukuba sont appréciées des touristes étrangers comme lieux où on peut retrouver toute la saveur de l’époque d’Edo. Surtout Tsumago et Magome sur la route du Nakasendo sont des incontournables à visiter.

Seki-juku, voyage dans le temps à l’époque d’Edo

La route du Tokaido reliant Edo (actuel Tokyo) à Kyoto était la plus importante des cinq artères. Il y avait cinquante-trois shukuba tout au long de cette route. Leurs paysages ont été dessinés par Utagawa Hiroshige, le maître d’estampe japonaise, dans sa série intitulée « Les cinquante-trois stations du Tokaido ». Ces shukuba ont beaucoup changé pour la plupart et il est difficile d’y retrouver le parfum d’autrefois. Mais à Seki-juku, sa quarante-septième station, vous pouvez toujours profiter de paysages traditionnels japonais. Une rangée de bâtiments historiques (plus de 200 vieilles maisons construites de la fin de l’époque d’Edo à l’époque de Meiji) est bien préservée sur environ 1,8 kilomètres d’est en ouest.

Seki-juku se trouve dans la ville de Kameyama, préfecture de Mie. C’est à 10 minutes à pied de la gare de Seki de la ligne JR Kansai. Depuis Nara, c’est environ 1 heure et 40 minutes de trajet. Peu touristique, le temps s’y écoule lentement. Peu connu, mais cet endroit toujours empreint d’une véritable atmosphère traditionnelle japonaise vaut la peine d’être visité.