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Machiya Imazushi

Lancement d’un projet visant à transmettre l’authentique culture japonaise depuis une machiya de Nara

Savez-vous ce qu’est une machiya ? C’est une maison traditionnelle japonaise en bois, qui servait à la fois de résidence et de lieu de commerce. Elle se caractérise par sa façade étroite et son intérieur profond, ce qui lui a valu le surnom de «lit d’anguille». À Kyoto, on l’appelle communément «Kyo machiya».

Les machiya de Kyoto en voie de disparition

Aujourd’hui, on voit souvent les machiya rénovées en restaurants, cafés, boutiques ou hébergements pour les touristes. Cependant, il est aussi vrai que de nombreuses machiya disparaissent ou sont menacées de destruction. À Kyoto, il est difficile de donner un chiffre exact, car le terme inclut non seulement les machiya traditionnelles mais aussi toutes les maisons en bois construites avant 1950. Néanmoins, en raison de leur vétusté et des difficultés d’entretien, plus de 700 machiya sont démolies chaque année en moyenne. Entre 2008 et 2009, il y avait environ 47 000 machiya, mais ce nombre est tombé à environ 34 000 en 2024, soit une diminution de près de 30 %. Parmi elles, l’une des machiya les plus anciennes et les plus historiques de la ville a été perdue en 2018.
Bien qu’il reste des machiya habitées à Kyoto, elles sont souvent disséminées entre des immeubles modernes, et à l’exception de quelques quartiers comme Gion, l’ancien paysage urbain n’est plus vraiment préservé. Beaucoup de touristes occidentaux viennent à Kyoto en s’attendant à une ville imprégnée d’un charme traditionnel et historique, mais après quelques jours, certains d’entre eux réalisent que, si la ville est propre, son architecture historique n’est pas très bien conservée. Je suis tout à fait d’accord avec ce constat. On dit que les Japonais valorisent l’harmonie, mais en ce qui concerne la préservation du paysage urbain, on observe malheureusement un manque de cohérence et d’unité.

Dans le cas des petits bâtiments en milieu urbain, la décision de les préserver, quelle que soit leur valeur historique, appartient souvent au propriétaire et non à l’État ou aux autorités locales. Malheureusement, non seulement à Kyoto, mais partout au Japon, un environnement où la conservation des bâtiments historiques est difficile s’est mis en place, malgré le fait que les bâtiments détruits et perdus ne reviennent jamais…

La Machiya Imazushi, Nara

La situation est similaire à Nara, qui était la capitale du Japon avant Kyoto. Dans le quartier de Naramachi, réputé pour ses paysages historiques, environ 60 % des machiya ont disparu entre 1985 et 2020, remplacées par de nouvelles constructions, des parkings ou des terrains vacants. Comme à Kyoto, la plupart des machiya restantes ont été rénovées en restaurants, boutiques ou hébergements, et très peu sont encore habitées.

Machiya Imazushi
Machiya Imazushi

La machiya de Nara que je vous présente dans cet article de blog, la Machiya Imazushi est la maison de mes beaux-parents. Mon beau-père est issu d’une vieille famille qui fabriquait et vendait le nara-sarashi, un tissu de chanvre de haute qualité principalement utilisé pour les vêtements de cérémonie des samouraïs. À l’origine, cette maison se situait sur la place devant la gare de Kintetsu-Nara, là où se trouve aujourd’hui la statue du moine Gyōki. Elle a été déplacée à son emplacement actuel, dans le quartier d’Imazushi, en 1914, suite à l’ouverture de la ligne de train Kintetsu. Dans ce quartier aussi, la plupart des machiya qui existaient autrefois ont disparu. Il est triste de constater que seule cette maison semble avoir traversé le temps, conservant l’atmosphère d’antan et témoignant de l’histoire du quartier.

Découvrez l’essence de l’authentique culture japonaise au cœur de la Machiya Imazushi

De nos jours, beaucoup de programmes d’expériences culturelles japonaises sont offerts aux touristes étrangers. Parmi ceux-ci, la cérémonie du thé est sans doute l’expérience la plus fréquemment proposée, car elle représente un art complet qui réunit diverses traditions culturelles japonaises. La cérémonie du thé est aussi étroitement liée à la culture zen. Cependant, avec l’engouement actuel pour le matcha, je regrette de constater que les expérience se limitent souvent à la simple action de boire ou de préparer le matcha soi-même avec des explications superficielles et que l’essence même de la cérémonie du thé soit négligée. Les expériences de cérémonie du thé durent généralement environ 45 minutes, et sont souvent partagées avec d’autres participants. Cela peut convenir à ceux qui cherchent une brève immersion dans la culture japonaise entre deux visites touristiques, mais je trouve que ces expériences rapides sont insuffisantes pour ceux qui souhaitent toucher à la partie essentielle de la cérémonie du thé. Il en va de même pour d’autres expériences culturelles.

À Machiya Imazushi, nous voulons aller au-delà de la simple expérience. Nous aimerions vous plonger au cœur de la culture japonaise, en explorant son riche contexte historique et sa profonde spiritualité, et en vous permettant d’interagir avec les personnes passionnées qui la font vivre.
Nara est souvent considérée comme une des destinations de l’excursion d’une journée depuis Kyoto. Beaucoup de touristes se contentent de visiter le Grand Bouddha et de rencontrer les daims du parc. Mais cette ancienne capitale du pays regorge de cultures traditionnelles méconnues qui sont enracinées dans son histoire. Nous vous invitons à prolonger votre séjour pour explorer autrement cette ville et découvrir ses charmes cachés.

Pour en savoir plus sur ce projet, rendez-vous sur le site web de mon partenaire :
Machiya Imazushi


Pagode à cinq étages

Muro-ji et Hase-dera : des temples nichés dans les montagnes de Nara

Les glycines, les pivoines, les rhododendrons, les azalées…
Après la floraison des cerisiers, les autres fleurs prennent le relais. Et le vert tendre des jeunes feuilles est magnifique à regarder.
Les temples situés dans les montagnes de Nara sont particulièrement beaux à cette période de l’année. Laissez-vous séduire par leur atmosphère sereine.

Temple Muro-ji

Niché dans un village cerné par de profondes montagnes et des vallées, le temple Muro-ji vous accueille avec son charme paisible et gracieux. Loin de se limiter au Grand Bouddha et aux daims, les attraits de Nara se découvrent aussi dans ses temples de montagne, appelés yamadera, et Muro-ji est l’un de ces joyaux.

Les différents bâtiments, disséminés dans le silence d’anciens cèdres, sont chacun empreints d’une atmosphère sereine, contrastant avec les temples plus fréquentés par les touristes. L’harmonie entre sa belle pagode à cinq étages et les rhododendrons en fleurs, de fin avril à début mai, est un spectacle à ne pas manquer.

Mais si vos jambes vous le permettent, je vous recommande vivement de monter jusqu’à Oku-no-in, situé au fond de l’enceinte. L’histoire du Muro-ji remonte à la fin du VIIIe siècle. On l’appelle aussi le «Mont Koya pour femmes», car il a toujours accueilli les femmes venant prier, contrairement au Mont Koya qui leur interdisait l’accès jusqu’au début du XXe siècle. Bien que le Mont Koya demeure un lieu spécial en tant que cité monastique, l’aspect quelque peu touristique de ses monastères ces dernières années est un peu regrettable. En revanche, le quartier qui entoure le Muro-ji préserve une atmosphère sereine que je trouve particulièrement agréable.

Temple Hase-dera

Ce temple, l’un des plus importants lieux de pèlerinage dédiés à Kannon, la déesse de la miséricorde, accueille les pèlerins depuis les temps anciens. Son bâtiment principal, perché en hauteur, possède une terrasse soutenue par des piliers en bois. C’est une architecture traditionnelle pour les édifices dédiés à Kannon, dont la demeure se situe au sommet du mont Potalaka. Cette terrasse permet d’accueillir davantage de pèlerins venus implorer le salut de Kannon.

Le Kiyomizu-dera de Kyoto, également un temple de pèlerinage de Kannon, est plus célèbre et a cette même architecture pour son bâtiment principal. Mais il est aujourd’hui très fréquenté par les touristes, ce qui fait que l’aspect religieux du lieu passe souvent inaperçu. Si vous voulez ressentir la véritable atmosphère d’un lieu de culte, le Hase-dera est vivement recommandé. Les prières des moines résonnent dans sa vaste enceinte, vous permettant de vous immerger dans une ambiance majestueuse.

Aujourd’hui, il est populaire sur instagram comme un temple orné de fleurs tout au long de l’année, mais ne vous contentez pas de prendre des photos. Prenez le temps de profiter de l’ensemble du temple, niché dans un magnifique écrin de nature.

Le village de Tsukigase, enveloppé par le parfum des pruniers

Au village de Tsukigase
Au village de Tsukigase

Le village de Tsukigase, situé à environ 30 km à l’est du centre-ville de Nara, est réputé pour ses pruniers en fleurs. Habituellement, la floraison du prunier commence à la mi-février, mais cette année, le froid persistant a retardé l’éclosion. Finalement, les pruniers de Tsukigase sont maintenant en pleine floraison, et le parfum enivrant des fleurs embaume tout le village.

Presque chaque année, je vais admirer les pruniers en fleurs au village de Tsukigase avec ma famille, et cette année, c’était la meilleure visite de toutes. On trouve à Tsukigase plus de 10 000 pruniers de variétés diverses. Ce village est devenu un lieu prisé des touristes (principalement japonais, les étrangers se faisant rares) grâce aux réseaux sociaux qui le présentent comme un site exceptionnel pour admirer les pruniers en fleurs dans la région du Kansai, mais il conserve son charme nostalgique et poétique.

Le sentier est parsemé de petits cafés-restaurants charmants, offrant aux promeneurs la double joie d’admirer les fleurs de prunier et de profiter d’une vue spectaculaire. Si le mot hanami vous évoque souvent la contemplation des cerisiers en fleurs, sachez que pique-niquer sous les pruniers en fleurs est tout aussi magnifique.

Botan-nabe
Botan-nabe

Pour le déjeuner à Tsukigase, Miharashi-so Bekkan est l’endroit idéal. Leur spécialité, le botan-nabe, un ragoût de sanglier préparé avec des légumes locaux, est un véritable régal. Vous pourrez savourer ce plat dans une ambiance chaleureuse et décontractée.

Période préliminaire à la cérémonie du Shuni-e

Au pavillon Nigatsu-do du temple Todai-ji à Nara, la cérémonie du Shuni-e, un rite de repentance au cours duquel on confesse ses fautes devant les bodhisattvas Kannon et prie pour la paix et le bonheur de tous, se déroule du 1er au 14 mars chaque année. Elle est précédée, entre le 20 et le 28 février, d’une période préparatoire appelée Bekka. Le 21 février, afin de prier pour le bon déroulement de tous les événements de la cérémonie, un groupe de moines en formation pour la cérémonie, Rengyoshu a visité les différents bâtiments du Todai-ji.

À la fin de la visite, les moines se rendent au pavillon Nigatsu-do et offrent une prière en direction du mausolée de l’empereur Shomu, le fondateur du Todai-ji.

Pavillon Nigatsu-do
Pavillon Nigatsu-do

Lors de la cérémonie du Shuni-e, l’autel des bodhisattvas Kannon est décoré avec des fleurs de camélia artificielles. Les Rengyoshu, participants à la cérémonie, confectionnent eux-mêmes ces fleurs pour les offrir aux Kannon. En offrant ces fleurs faites à la main, ils se dévouent à la cérémonie.
Ces fleurs de camélia artificielles créées pour la cérémonie, s’inspirent du camélia exceptionnel qui fleurit en mars dans le pavillon Kaizan-do, dédié au moine Rouben qui a contribué à la fondation du Todai-ji. Elles reprennent les couleurs de ce camélia : le rouge, le blanc et le jaune. À l’approche de la cérémonie, les pâtissiers japonais de Nara proposent des douceurs inspirées de ces fleurs de camélia artificielles.

Kamigamo-jinja

Le sanctuaire shinto Kamigamo-jinja, un havre de paix au nord de Kyoto

Kamigamo-jinja
Kamigamo-jinja

Kamigamo-jinja est l’un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon. Il est situé sur les rives de la rivière Kamo au nord de Kyoto. Situé à l’écart de l’agitation du centre-ville, il offre une atmosphère paisible. J’aime le paysage serein du ruisseau qui serpente gracieusement à travers son enceinte. En été, le murmure de ses eaux limpides est particulièrement rafraîchissant.

À Kamigamo-jinja, le cheval est vénéré comme un messager divin. Chaque année, le 5 mai, une course équestre est organisée après des prières pour la paix et une bonne récolte. Il y a une écurie de cheval sacré, shinme. Ce cheval est présent les dimanches et jours fériés (9h30-15h). On peut lui offrir des carottes.

Cheval Koyama-go
Cheval Koyama-go

Parmi les sanctuaires annexes qui parsèment sa vaste enceinte, le sanctuaire Kataoka est le plus connu. Vous y trouverez de nombreux ex-voto suspendus à motif de Murasaki-Shikibu, femme de lettres et poète de l’époque de Heian. Il est dit qu’elle l’a fréquenté pour prier un mariage heureux. Le sanctuaire Futabahime-Inari est une autre visite incontournable. Moins connu des touristes, son allée de torii rappelle en miniature celle du célèbre sanctuaire Fushimi-Inari Taisha. En automne, le contraste entre le vermillon des torii et le jaune d’or des feuilles d’érable est magnifique.

À Kamigamo-jinja, un marché artisanal se tient tous les quatrièmes dimanches du mois. Le long du ruisseau Nara no ogawa, à l’est de l’enceinte, on compte environ 200 stands d’artisanat. C’est un endroit idéal pour dénicher des pièces uniques et échanger quelques mots avec les créateurs.

Bonnes adresses pour déjeuner et petite-pause
Jinba-do 神馬堂

Après la visite du sanctuaire, pourquoi ne pas déguster un yakimochi ? Ce gâteau de riz grillé fourré de pâte de haricots rouges sucrés est une spécialité locale. C’est un délice à savourer chaud.


  • Près de l’arrêt de bus Kamigamo-jinja mae
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours de 7h à 16h, sauf les mardis après-midi et les mercredis
    Fermeture dès épuisement du stock
  • Prix
    Yakimochi : 130 yens
Reabon 一膳飯屋りぃぼん

Niché dans une vieille maison rénovée avec soin, ce restaurant vous invite à découvrir la cuisine yoshoku, une cuisine japonaise d’inspiration occidentale. Dans une ambiance chaleureuse, savourez le tonjiru (soupe miso aux légumes et fines tranches de porc), le steak haché mijoté garni de légumes, etc.


  • 3 minutes à pied de Kamigamo-jinja
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours sauf les mercredis
    Déjeuner : 11h30-15h (dernières commandes à 13h30)
    Dîner : 17h-21h (dernières commandes à 20h)
  • Prix
    Déjeuner : À partir de 1 540 yens
Nakanoshima

Découvrir une facette différente d’Osaka à Nakanoshima

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à Osaka ? Des nourritures délicieuses, des enseignes lumineuses, un labyrinthe souterrain tentaculaire, ou simplement un aéroport ? L’avis sur Osaka est souvent tranché : on l’aime passionnément ou on la déteste. C’est sans doute due à son image très forte, celle d’une métropole chaotique et trépidante.
Née à Osaka, j’habite aujourd’hui dans la banlieue calme de Kyoto. Après m’être habituée à ce rythme tranquille, je trouve les visites à Osaka un peu fatigantes. Pourtant, cette ville me rappelle toujours les souvenirs de mon enfance.

Dotonbori, Umeda Sky Building, château d’Osaka, Shinsekai… Ces quartiers sont présentés comme des incontournables de la ville par les agences de voyages, mais ceux qui trouvent Osaka trop bruyante et chaotique me demandent souvent s’il existe d’autres facettes à découvrir dans cette ville.

Pour une pause culturelle et historique, je conseille une visite de Nakanoshima, l’île aux trésors culturels d’Osaka. Ce quartier, bien que de plus en plus apprécié des touristes étrangers, reste encore relativement méconnu comparé au quartier Sud, surtout Dotonbori. Nakanoshima et ses environs vous offrent la possibilité de visiter des musées, de vous promener dans le jardin de roses (au printemps et en automne), et de découvrir des architectures rétro-modernes qui évoquent l’âge d’or d’Osaka au début du XXe siècle.

Où est Nakanoshima ?

Nakanoshima est une île étroite d’environ trois kilomètres de long bordée par les rivières Dojima et Tosabori. En servant d’entrepôt de marchandises à l’époque d’Edo (1603-1867), Nakanoshima s’est développé comme centre d’échanges commerciaux du pays et aujourd’hui accueille le cœur administratif, économique et culturel. Nakanoshima est facilement accessible en métro. Depuis la station Umeda, prenez la ligne de métro Midosuji et descendez à la station Yodoyabashi (une seule station).

Les Musées
Le musée des Beaux-Arts de Nakanoshima

Situé à l’ouest de Nakanoshima, ce musée consacré à l’art moderne et contemporain a ouvert ses portes en 2022, après quarante ans de gestation. Sa collection, qui rassemble plus de six mille œuvres – peintures, gravures, photographies, affiches, sculptures, meubles et objets de design –, couvre la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Les œuvres de Yuzo Saeki (1898-1928), dont la vie brève mais intense s’est déroulée entre Osaka,Tokyo et Paris, constituent l’une des principales collections de ce musée. L’extérieur de ce musée, en forme de boîte noire, contraste avec son intérieur chic. D’un point de vue architectural, il vaut également le détour.

Le musée national d’Art d’Osaka

Adjacent au musée des Beaux-Arts de Nakanoshima, ce musée d’art contemporain souterrain présente une sélection d’œuvres d’artistes nationaux et internationaux. À l’entrée, une sculpture originale évoquant du bambou accueille les visiteurs.

Le musée de la céramique orientale

Situé à l’est de Nakanoshima, ce musée abrite une collection exceptionnelle de céramiques coréennes, chinoises et japonaises. Ce qui est rare dans les musées japonais, la photographie y est autorisée. De plus, l’ambiance y est calme et propice à une contemplation approfondie des œuvres.

La forêt des livres d’enfants Nakanoshima

Conçu par Ando Tadao, l’un des architectes les plus renommés du Japon, cet édifice a ouvert ses portes en 2020. Il abrite plus de 18 000 livres tels que des livres d’images et des œuvres littéraires pour enfants. Ce lieu est également un espace de lecture ouvert à tous.

Le parc de Nakanoshima

Créé en 1891, le parc de Nakanoshima est le premier parc d’Osaka. Ce parc urbain offre un espace vert de 1,5 km de long. Il possède une magnifique roseraie qui s’étend sur près de 500 mètres d’est en ouest. Au printemps et en automne, on peut admirer le spectacle enchanteur des roses en fleurs. C’est une véritable oasis urbaine.

L’architecture rétro-moderne

À Nakanoshima, on trouve encore de beaux bâtiments de style occidental, vestiges de l’essor économique et industriel d’Osaka du début du XXème siècle. Une promenade à travers ce patrimoine architectural est aussi intéressante. Aux alentours, des bâtiments traditionnels historiques côtoient les immeubles modernes, offrant un contraste saisissant.

Jardin Genkyu-en

Le château de Hikone, édifice emblématique de l’époque féodale japonaise

Visiter un château japonais, c’est une expérience unique pour les touristes étrangers qui veulent plonger dans l’histoire et la culture du Japon. Le château de Himeji, celui d’Inuyama et celui de Nijo (Kyoto) comptent parmi les plus populaires. Parmi les châteaux japonais, quels sont vos préférés ?

Au Japon, le château était avant tout une forteresse destinée à repousser les envahisseurs. La plupart des châteaux ont été érigés entre l’époque des conflits militaires du XVIe et le début du XVIIe siècle. Il y avait environ 3 000 châteaux à travers le pays. Mais quand la famille Tokugawa est arrivée au pouvoir et a établi le shogunat, elle a mis en place une politique restrictive limitant chaque province à un seul château. En raison de cette politique, le nombre de châteaux a été réduit drastiquement à environ 200. Toute nouvelle construction ou rénovation était soumise à l’autorisation du shogunat.

Ensuite, la restauration de Meiji qui a marqué la fin de l’ère des samouraïs, a entraîné un déclin sans précédent des châteaux. Un décret du nouveau gouvernement a ordonné leur abandon en 1873. Les deux tiers de ces châteaux, considérés comme des vestiges de l’époque féodale, ont été démolis. La restauration de Meiji a ainsi marqué le début de la modernisation du Japon, inspirée par les modèles occidentaux. Il est regrettable que les contemporains n’aient pas eu la conscience de préserver et de valoriser ces héritages historiques…

Puis la Seconde Guerre mondiale a aggravé les dégâts. Le donjon est l’emblème du château et aujourd’hui une relique rare. Seuls douze de ces donjons ont résisté au temps.

Dans un contexte de prise de conscience de leur valeur historique, les châteaux japonais ont été restaurés après-guerre. Les donjons, tourelles et portes perdus ont été reconstruits ou remis en état, permettant ainsi de préserver un patrimoine architectural unique.

Château de Hikone
Château de Hikone

Le château de Hikone que je vous présente dans cet article est l’un des douze châteaux japonais dont le donjon a conservé son aspect d’origine. À environ 40 km au nord-est de Kyoto, le château de Hikone a été construit sur l’ordre du shogunat Tokugawa par le seigneur féodal Ii de la demeure de Hikone dans la province d’Omi (actuelle préfecture de Shiga) vers 1622 après vingt années de travaux. Son donjon, ses tours de guet et ses remparts, préservés dans leur état d’origine, témoignent de l’architecture du début de l’époque d’Edo. La beauté de son donjon est l’un des principaux attraits de ce château. Malgré sa taille modeste (21 mètres de haut), il est admiré pour sa beauté, mais aussi pour son architecture et sa fonction originelle de forteresse.
Après la Restauration de Meiji, le château de Hikone était aussi sur le point d’être démoli en raison du décret du nouveau gouvernement, mais grâce à un ordre impérial de l’empereur Meiji de le préserver, il a été sauvé.


Après avoir visité le donjon, n’hésitez pas à vous balader dans le jardin Genkyu-en. Vous le trouverez en suivant le petit chemin indiqué, sur le côté nord-est du château. Ce vaste jardin, aménagé autour d’un étang, était parcouru de sentiers sinueux invitant à la flânerie et à la contemplation dans ses quatre pavillons de thé. Il constituait ainsi un lieu privilégié de sociabilité pour les seigneurs féodaux de l’époque. Aujourd’hui encore, ce jardin avec le donjon en arrière-plan, vous plongera dans l’époque. Et pourquoi ne pas déguster un thé matcha dans le paisible pavillon de thé Hosho-dai ?

Le château de Hikone a miraculeusement été préservé, mais malheureusement, de nombreux autres héritages historiques sont menacés d’oubli au Japon. Il est plus que jamais nécessaire d’agir pour les préserver et transmettre leur richesse culturelle aux générations futures.

Une promenade dans le quartier de Yanaginobanba-Rokkaku

Savez-vous que l’agglomération de la ville de Kyoto est tracée en damier ? Les rues qui traversent la ville d’est en ouest sont numérotées de 1 à 10 et il y a également des rues supplémentaires entre ces rues numérotées pour compléter ce réseau. Dans mon précédent article, je vous ai présenté la rue Rokkaku-dori, l’une des rues est-ouest de Kyoto, située à deux rues au nord de la rue Nishikikoji-dori, célèbre pour son marché Nishiki.

*Les mots japonais ‘dori’ ou ‘tori’ signifient ‘rue’ en français.

Le marché Nishiki, autrefois connu comme la cuisine de Kyoto, est aujourd’hui pris d’assaut par les touristes. Bien qu’on y trouve de vieux magasins, il est regrettable de voir que les commerces peu liés à la gastronomie locale se multiplient. Plein de stands vendent des fritures à des prix élevés, évoquant l’ambiance du fameux marché Kuromon d’Osaka… Pas la peine de parcourir tout le marché. Un simple passage suffit pour s’imprégner de son ambiance.

Dans cet article, je vous dévoile mes bonnes adresses, au fil d’une balade vers l’est sur la rue Rokkaku-dori, puis vers le sud sur la rue Yanaginobanba-dori, l’une des rues nord-sud de la ville.

RAMEN MURAJI 麺処むらじ 柳馬場六角

Un restaurant de ramen aménagé dans une maison traditionnelle restaurée… Il a quitté le quartier de Gion il y a quelques années pour ce nouvel emplacement. Les ramen au bouillon de poulet, c’est léger et délicieux. J’ai mangé le ramen au sel shiro. Pour les toppings, on ajoute des tranches de poulet rôti, de la ciboule ciselée et des lamelles de salsifis frites.


  • Au sud du carrefour Yanaginobanba-Rokkaku
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours
    11h30-22h (dernières commandes à 21h30)
  • Prix
    Ramen au sel, à base de bouillon de poulet : 990 yens
    Ramen à la sauce soja, à base de bouillon de poulet : 990 yens
    Ramen au citron : 1 100 yens, etc.
Suzuki Shofudo 鈴木松風堂

Fondée en 1893, cette jolie boutique est spécialisée dans les articles en washi, papier japonais. Elle utilise notamment la technique du pochoir, une méthode traditionnelle de teinture du washi. Une adresse idéale pour ramener un souvenir authentique de Kyoto.


  • À quelques pas au sud de RAMEN MURAJI
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours
    11h-19h
Aiba 阿以波

Créée en 1689, cette boutique spécialisée dans les éventails japonais uchiwa perpétue une tradition ancestrale. L’uchiwa sert aujourd’hui à rafraîchir, mais il était également autrefois pour chasser les mauvais esprits par le souffle du vent. Une vaste gamme d’uchiwa, aussi élégants qu’utiles, y est proposée. Le personnel de la boutique est également très sympathique.


  • À quelques pas au sud de Suzuki Shofudo
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours sauf les dimanches et les jours fériés
    9h-18h

Depuis la boutique Aiba, le marché Nishiki n’est qu’à deux minutes à pied. Mais vous pouvez tout à fait continuer votre promenade tranquille et découvrir les ruelles environnantes.

Paysage verdoyant

Une petite escapade au village d’Ohara

Ohara est un village paisible, niché à 12 kilomètres au nord du quartier de Demachiyanagi qui s’étend autour du delta formé par la confluence des rivières Kamo et Takano. Tandis qu’Arashiyama, avec ses paysages pittoresques, était autrefois un lieu prisé des empereurs et de la noblesse, Ohara était réputé comme un havre de paix où se retiraient les nobles et les moines pour s’échapper des ennuis et des tumultes du monde.

Si la canicule de Kyoto touche à sa fin, les températures resteront encore élevées en début d’automne. Si vous recherchez un peu de fraîcheur et de tranquillité, pourquoi ne pas faire une petite escapade à Ohara ? Ce village vous dévoilera un autre visage de la ville.

Comment se rendre à Ohara

Prenez le bus numéro 19 à la station Kokusai-kaikan sur la ligne Karasuma et descendez à l’arrêt final Ohara. Le trajet dure environ 20 minutes (360 yens). Ohara est situé en amont de la rivière Takano. Le trajet vous offrira aussi des paysages champêtres.

Le temple Sanzen-in

Ce temple d’une histoire millénaire a connu de nombreux déménagements et s’est finalement installé à Ohara à la fin du XIXème siècle. Son arrivée est relativement récente, mais ses paysages pittoresques s’intègrent harmonieusement dans l’atmosphère d’Ohara.
Il abrite deux magnifiques jardins et partout, le doux murmure de l’eau est des plus agréables. C’est l’un de mes temples favoris à Kyoto.

Autour du temple Sanzen-in

Vous pouvez également visiter les petits temples autour de Sanzen-in. Ils ne sont pas grands mais regorgent d’histoire. Ne manquez pas le majestueux pin de 700 ans du temple Hosen-in, le regard miséricordieux du grand Bouddha Amida au temple Shorin-in, et les fleurs au fil des saisons… Une escapade qui vaut le détour.

Bonne adresse à Ohara
Shino Shoumon 志野 松門

Ce restaurant, à l’atmosphère champêtre et rustique, propose un déjeuner à base de légumes locaux d’Ohara. Goûtez aussi le jus de feuilles de shiso rouge, une sorte de basilic japonais.


  • À 5 minutes à pied de l’arrêt de bus Ohara sur le chemin vers le temple Sanzen-in
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours
    11h-17h (dernière commande du déjeuner : 14h30)
  • Prix
    Hassai lunch (déjeuner à base de légumes du terroir) : 2 310 yens
    Bol de riz accompagné de rosbif : 2 530 yens
    Porc pané frit, accompagné de légumes variés du terroir : 3 080 yens, etc.
Canal Hachiman-bori

Omi-Hachiman, berceau des marchands d’Omi

Située sur la rive est du lac Biwa, le plus grand lac du Japon, la ville d’Omi-Hachiman trouve son origine dans la construction d’un château sur le mont Hachiman et de la ville-château par le seigneur féodal Hidetsugu Toyotomi en 1585.
Cette ville est indissociable de l’histoire des marchands de la province d’Omi (l’actuelle préfecture de Shiga). Bien que le château de Hachiman ait été démoli peu de temps après sa construction, la ville-château a prospéré et s’est développée en un centre commercial florissant grâce au canal Hachiman-bori pendant l’époque d’Edo.

Le canal Hachiman-bori ne sert plus au transport de marchandises par voie fluviale, mais le paysage aquatique et l’alignement des anciens entrepôts de marchands sont bien préservés. Une promenade en barque sur le canal est aujourd’hui le moyen idéal pour s’imprégner de l’atmosphère d’autrefois.

Voici la rue Shinmachi, bordée d’anciennes maisons de marchands d’Omi, qui offre un paysage d’une beauté historique. Les maisons se blottissent les unes contre les autres. Elles abritent une cour intérieure entourée de murs de clôture. Les grands pins, symbole de longévité, sont visibles à travers les murs. À l’époque d’Edo, le système de classe sociale était rigide. Les marchands, même s’ils étaient fortunés, occupaient le bas de la hiérarchie sociale. Pourtant, ce quartier respire une atmosphère majestueuse.

À Shiga, ne manquez pas de déguster le bœuf d’Omi élevé dans la nature luxuriante de la préfecture. Omi-Hachiman regorge de restaurants proposant cette viande délicatement persillée, tendre et savoureuse. C’est un véritable trésor de la gastronomie japonaise.

Bonne adresse

Marutake Omi Nishikawa まるたけ近江西川

Créée en 1947, la boucherie Marutake Omi Nishikawa propose dans son restaurant attenant des plats à base de bœuf d’Omi élevé dans ses propres pâturages.


  • Dans la rue Suwai-cho, à environ 5 minutes au sud-est du sanctuaire Himure Hachiman-gu
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours sauf mardi
    11h-15h (déjeuner)
    17h-20h (dîner, dernière commande 19h)
    11h-20h (samedi, dimanche et jours fériés, dernière commande 19h)
  • Prix
    Sukiyaki-gozen de bœuf d’Omi : 3 850 yens
    Shabushabu-gozen de bœuf d’Omi : 3 850 yens
    Steak haché de bœuf d’Omi : 1 870 yens, etc.

Omi-Hachiman est accessible en 35 minutes de train (ligne JR Biwako) depuis la gare JR de Kyoto. Depuis la gare d’Omi-Hachiman, le canal Hachiman-bori et le quartier historique sont à environ 10 minutes en bus. Pour échapper à la foule de Kyoto et admirer les magnifiques couleurs d’automne, une petite escapade à Omi-Hachiman sera l’occasion idéale.