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Forge de sabre japonais de Futsuno Masataka

Découvrir le Japon à travers les ateliers d’artisans – La forge de sabre japonais de Futsuno Masataka à Tenri –

Forgeron Futsuno
Forgeron Futsuno

Le sabre japonais, le katana, l’un des symboles de l’esthétique japonaise, est très apprécié comme œuvre d’art dans le monde entier. Il est encore forgé selon un savoir-faire ancestral.

Je constate que les initiations de samouraïs et les démonstrations d’iaigiri — qui consiste à trancher obliquement un bambou d’un seul coup de katana — sont très prisées des touristes étrangers aujourd’hui. Mais il est dommage que l’aspect du katana comme simple arme soit ainsi le seul mis en avant.

Depuis longtemps le katana entretient un lien profond avec la vie quotidienne des Japonais. À l’origine, il était bien plus qu’une simple arme : c’était un objet précieux transmis de génération en génération, un talisman protégeant son propriétaire des mauvais esprits, ou encore la preuve de la volonté inébranlable de mener une vie dont on pourrait être fier. Ainsi, le katana reflète l’âme profonde des Japonais. Cette fois-ci, sur mon blog «Découvrir le Japon à travers les ateliers d’artisans», je vous invite à découvrir la forge de sabre japonais de Futsuno Masataka, installée à Tenri, en banlieue de Nara.

Saviez-vous qu’il est très difficile de vivre de cet artisanat ? Pour devenir forgeron, il faut suivre une formation non rémunérée d’au moins cinq ans auprès d’un maître. Même lorsque les apprentis sont qualifiés en tant que forgerons indépendants, il arrive qu’ils ne parviennent pas à ouvrir leur propre forge et qu’ils finissent par abandonner la fabrication des katanas. De ce fait, le nombre de forgerons qui parviennent à subsister grâce à cet art est en déclin, estimé aujourd’hui à seulement une trentaine.

Forge de sabre japonais de Futsuno Masataka
Forge de sabre japonais de Futsuno Masataka

Le forgeron Futsuno forge ses katanas de manière traditionnelle à Tenri depuis 2005, perpétuant un savoir-faire ancestral. À sa forge, on peut observer une partie du processus de fabrication. Celui-ci consiste à chauffer le tamahagane (la matière première), brisé en morceaux, à environ 1 300 degrés Celsius, le marteler pour le souder, inciser les morceaux soudés, puis le forger successivement verticalement et horizontalement à maintes reprises afin de l’étirer. Le spectacle des étincelles qui jaillissent est impressionnant. Il profite également de ces moments pour présenter les étapes détaillées de la fabrication des katanas.

Après la démonstration, il est temps d’apprécier des katanas et des tachis. On en apprécie la beauté en observant la lumière se refléter sur la lame. La forme simple et épurée de la lame vous fera ressentir une tension. Le forgeron Futsuno vous explique comment tenir et apprécier la lame. Observez surtout le hamon (la ligne de trempe ondulée située sur le tranchant). Plus précisément, il existe deux types de hamon : le hamon « extérieur », parfait et créé par le polisseur tel un maquillage, et le hamon « intérieur », brut et énergique, façonné par le forgeron lui-même.

Le forgeron Futsuno fabrique avec passion des katanas. Son amour pour ces lames vous touchera profondément. Il sera également très agréable d’écouter ses réflexions et celles de son épouse, teinturière à l’indigo, sur leur passion commune pour l’artisanat.

  • La visite de la forge de sabres japonais de Futsuno Masataka
    Durée : Environ deux heures
    Tarif : 3 500 yens par personne (minimum de 14 000 yens, même pour moins de quatre personnes)

Aga-jinja : Un «power spot» céleste à Shiga

Les origines du shintoïsme, la religion propre au Japon, remontent à une période très ancienne. Les lieux dédiés aux divinités kami existaient déjà dans l’Antiquité, mais ils n’avaient pas la forme des bâtiments comme les sanctuaires que nous connaissons aujourd’hui. Initialement, les montagnes, les grandes rochers ou les abres majestueux étaient considérés comme des lieux sacrés habités par les kami. Des sites de culte temporaires ont été ensuite établis, et pour protéger ces lieux du vent et de la pluie, les sanctuaires shinto jinja tels qu’ils sont aujourd’hui ont été construits.

Power spot céleste à Shiga
Power spot céleste à Shiga

Le sanctuaire shinto Aga-jinja situé dans la ville de Higashiōmi, préfecture de Shiga, est l’un de ces sanctuaires chargés d’une très longue histoire. Il se dresse sur le mont Akagami qui culmine à 350 mètres d’altitude et qui est vénéré depuis toujours comme une montagne sacrée habitée par le kami. Il est dédié au premier fils d’Amaterasu Ōkami du grand sanctuaire d’Ise, un kami qui accorde la victoire et le bonheur. Ici, la victoire recherchée n’est pas celle sur un adversaire, mais bien celle que l’on obtient en se surpassant. Bien qu’il soit d’origine shinto, son culte particulier s’est établi en intégrant le bouddhisme et le shugendo (ascétisme de montagne).

Aga-jinja est plus connu sous le nom de Tarōbō-gū. Selon la légende, Tarōbō est le nom du tengu qui protégeait le kami du sanctuaire en pratiquant des ascèses sur le mont Akagami. Les bâtiments principaux du sanctuaire sont perchés sur la montagne et plus de 740 marches en pierre mènent au sanctuaire principal. (Il y a un parking à mi-pente de la montagne, d’où il reste environ 260 marches jusqu’au sanctuaire principal.)

Jusqu’au début du XXᵉ siècle, plus d’un millier de torii étaient alignés sur la voie d’accès au sanctuaire. Bien qu’ils soient peut-être moins impressionnants que les célèbres torii vermillon du sanctuaire Fushimi Inari à Kyoto, les torii en bois brut, qui semblent avoir été offerts récemment, sont magnifiquement alignés.

Rocher des Époux
Rocher des Époux

Devant le bâtiment principal s’élève un énorme rocher appelé le « Rocher des Époux » (Meoto-iwa). Le chemin qui passe entre les deux rochers n’est large que de 80 centimètres. On dit que si l’on formule un souhait en le traversant, il se réalisera, mais que les menteurs se feront coincer par les rochers. J’ai donc traversé moi aussi, non sans une certaine appréhension.

Le sanctuaire principal est construit sur la paroi rocheuse. On peut profiter d’une vue panoramique depuis la plateforme en contrebas. Les piliers de cette plateforme sont eux aussi fixés dans les rochers abrupts, ce qui est un peu effrayant quand on y est…

Pour vous rendre au sanctuaire Aga-jinja depuis Kyoto, prenez la ligne Biwako du JR jusqu’à la gare d’Omi-Hachiman. Là, changez pour la ligne Omi-Tetsudo et descendez à la gare de Tarōbō-gū mae. Le sanctuaire est ensuite à 20 minutes à pied.

C’est un lieu que les touristes étrangers connaissent peu, ce qui en fait une destination parfaite pour une petite excursion au départ de Kyoto. Mais attention : les marches sont très fatigantes ! Dépassez-vous et obtenez les bienfaits du kami.

Festival de Gion

Un petit retour sur l’été 2025 à Kyoto

L’année dernière, je disais déjà à mes clients : «L’été au Japon est tellement chaud et humide que de nombreux touristes étrangers ont du mal à s’y habituer. Surtout à Kyoto, la chaleur estivale est insupportable pour les Occidentaux.» Mais la chaleur est encore plus intense cette année que l’année dernière.

Certains clients m’ont dit : «Nous sommes habitués à la chaleur, il y a eu des vagues de chaleur en Europe aussi.» Mais je pense que l’humidité moite que l’on ressent au Japon leur est très désagréable. Cette année, j’ai remarqué que beaucoup de mes clients utilisaient des ombrelles, des ventilateurs portables et des serviettes rafraîchissantes pour se protéger de la chaleur extrême, à la manière des Japonais. Concernant les ombrelles (la plupart sont aussi efficaces contre la pluie), ces dernières années, même les enfants et les hommes les utilisent aussi au Japon. Il faut particulièrement se méfier des malaises liés aux coups de chaleur (necchusho en japonais). L’été au Japon, et en particulier à Kyoto, ville située dans une cuvette entourée de montagnes, la chaleur et l’humidité sont souvent écrasantes, même à l’ombre. Il est donc crucial de vous hydrater constamment, même si vous ne ressentez pas la soif.

La canicule de cet été à Kyoto est vraiment difficile à supporter, mais la vue du bord de l’eau donne une sensation de fraîcheur. La beauté pure des lotus qui fleurissent le matin fait oublier la chaleur un instant. Cependant, la température de l’eau est plus élevée cette année et j’ai l’impression que les carpes koi, d’habitude si gourmandes, manquent d’énergie…

Le festival de Gion, l’un des symboles de l’été à Kyoto, est une scène caractéristique que j’apprécie particulièrement. Lié au sanctuaire shinto Yasaka-jinja, ce festival aurait débuté il y a plus de 1 000 ans comme un rituel pour chasser les épidémies. J’aime la vue nocturne de ses chars illuminés de lampions et l’ambiance animée de la procession. De plus en plus, les étés sont étouffants et voir le défilé des chars dans la foule est épuisant. Malgré cela, ce festival riche d’une si longue histoire continue d’attirer les gens avec son charme.

Machiya Imazushi

Lancement d’un projet visant à transmettre l’authentique culture japonaise depuis une machiya de Nara

Savez-vous ce qu’est une machiya ? C’est une maison traditionnelle japonaise en bois, qui servait à la fois de résidence et de lieu de commerce. Elle se caractérise par sa façade étroite et son intérieur profond, ce qui lui a valu le surnom de «lit d’anguille». À Kyoto, on l’appelle communément «Kyo machiya».

Les machiya de Kyoto en voie de disparition

Aujourd’hui, on voit souvent les machiya rénovées en restaurants, cafés, boutiques ou hébergements pour les touristes. Cependant, il est aussi vrai que de nombreuses machiya disparaissent ou sont menacées de destruction. À Kyoto, il est difficile de donner un chiffre exact, car le terme inclut non seulement les machiya traditionnelles mais aussi toutes les maisons en bois construites avant 1950. Néanmoins, en raison de leur vétusté et des difficultés d’entretien, plus de 700 machiya sont démolies chaque année en moyenne. Entre 2008 et 2009, il y avait environ 47 000 machiya, mais ce nombre est tombé à environ 34 000 en 2024, soit une diminution de près de 30 %. Parmi elles, l’une des machiya les plus anciennes et les plus historiques de la ville a été perdue en 2018.
Bien qu’il reste des machiya habitées à Kyoto, elles sont souvent disséminées entre des immeubles modernes, et à l’exception de quelques quartiers comme Gion, l’ancien paysage urbain n’est plus vraiment préservé. Beaucoup de touristes occidentaux viennent à Kyoto en s’attendant à une ville imprégnée d’un charme traditionnel et historique, mais après quelques jours, certains d’entre eux réalisent que, si la ville est propre, son architecture historique n’est pas très bien conservée. Je suis tout à fait d’accord avec ce constat. On dit que les Japonais valorisent l’harmonie, mais en ce qui concerne la préservation du paysage urbain, on observe malheureusement un manque de cohérence et d’unité.

Dans le cas des petits bâtiments en milieu urbain, la décision de les préserver, quelle que soit leur valeur historique, appartient souvent au propriétaire et non à l’État ou aux autorités locales. Malheureusement, non seulement à Kyoto, mais partout au Japon, un environnement où la conservation des bâtiments historiques est difficile s’est mis en place, malgré le fait que les bâtiments détruits et perdus ne reviennent jamais…

La Machiya Imazushi, Nara

La situation est similaire à Nara, qui était la capitale du Japon avant Kyoto. Dans le quartier de Naramachi, réputé pour ses paysages historiques, environ 60 % des machiya ont disparu entre 1985 et 2020, remplacées par de nouvelles constructions, des parkings ou des terrains vacants. Comme à Kyoto, la plupart des machiya restantes ont été rénovées en restaurants, boutiques ou hébergements, et très peu sont encore habitées.

Machiya Imazushi
Machiya Imazushi

La machiya de Nara que je vous présente dans cet article de blog, la Machiya Imazushi est la maison de mes beaux-parents. Mon beau-père est issu d’une vieille famille qui fabriquait et vendait le nara-sarashi, un tissu de chanvre de haute qualité principalement utilisé pour les vêtements de cérémonie des samouraïs. À l’origine, cette maison se situait sur la place devant la gare de Kintetsu-Nara, là où se trouve aujourd’hui la statue du moine Gyōki. Elle a été déplacée à son emplacement actuel, dans le quartier d’Imazushi, en 1914, suite à l’ouverture de la ligne de train Kintetsu. Dans ce quartier aussi, la plupart des machiya qui existaient autrefois ont disparu. Il est triste de constater que seule cette maison semble avoir traversé le temps, conservant l’atmosphère d’antan et témoignant de l’histoire du quartier.

Découvrez l’essence de l’authentique culture japonaise au cœur de la Machiya Imazushi

De nos jours, beaucoup de programmes d’expériences culturelles japonaises sont offerts aux touristes étrangers. Parmi ceux-ci, la cérémonie du thé est sans doute l’expérience la plus fréquemment proposée, car elle représente un art complet qui réunit diverses traditions culturelles japonaises. La cérémonie du thé est aussi étroitement liée à la culture zen. Cependant, avec l’engouement actuel pour le matcha, je regrette de constater que les expériences se limitent souvent à la simple action de boire ou de préparer le matcha soi-même avec des explications superficielles et que l’essence même de la cérémonie du thé soit négligée. Les expériences de cérémonie du thé durent généralement environ 45 minutes, et sont souvent partagées avec d’autres participants. Cela peut convenir à ceux qui cherchent une brève immersion dans la culture japonaise entre deux visites touristiques, mais je trouve que ces expériences rapides sont insuffisantes pour ceux qui souhaitent toucher à la partie essentielle de la cérémonie du thé. Il en va de même pour d’autres expériences culturelles.

À Machiya Imazushi, nous voulons aller au-delà de la simple expérience. Nous aimerions vous plonger au cœur de la culture japonaise, en explorant son riche contexte historique et sa profonde spiritualité, et en vous permettant d’interagir avec les personnes passionnées qui la font vivre.
Nara est souvent considérée comme une des destinations de l’excursion d’une journée depuis Kyoto. Beaucoup de touristes se contentent de visiter le Grand Bouddha et de rencontrer les daims du parc. Mais cette ancienne capitale du pays regorge de cultures traditionnelles méconnues qui sont enracinées dans son histoire. Nous vous invitons à prolonger votre séjour pour explorer autrement cette ville et découvrir ses charmes cachés.

Pour en savoir plus sur ce projet, rendez-vous sur le site web de mon partenaire :
Machiya Imazushi


Pagode à cinq étages

Muro-ji et Hase-dera : des temples nichés dans les montagnes de Nara

Les glycines, les pivoines, les rhododendrons, les azalées…
Après la floraison des cerisiers, les autres fleurs prennent le relais. Et le vert tendre des jeunes feuilles est magnifique à regarder.
Les temples situés dans les montagnes de Nara sont particulièrement beaux à cette période de l’année. Laissez-vous séduire par leur atmosphère sereine.

Temple Muro-ji

Niché dans un village cerné par de profondes montagnes et des vallées, le temple Muro-ji vous accueille avec son charme paisible et gracieux. Loin de se limiter au Grand Bouddha et aux daims, les attraits de Nara se découvrent aussi dans ses temples de montagne, appelés yamadera, et Muro-ji est l’un de ces joyaux.

Les différents bâtiments, disséminés dans le silence d’anciens cèdres, sont chacun empreints d’une atmosphère sereine, contrastant avec les temples plus fréquentés par les touristes. L’harmonie entre sa belle pagode à cinq étages et les rhododendrons en fleurs, de fin avril à début mai, est un spectacle à ne pas manquer.

Mais si vos jambes vous le permettent, je vous recommande vivement de monter jusqu’à Oku-no-in, situé au fond de l’enceinte. L’histoire du Muro-ji remonte à la fin du VIIIe siècle. On l’appelle aussi le «Mont Koya pour femmes», car il a toujours accueilli les femmes venant prier, contrairement au Mont Koya qui leur interdisait l’accès jusqu’au début du XXe siècle. Bien que le Mont Koya demeure un lieu spécial en tant que cité monastique, l’aspect quelque peu touristique de ses monastères ces dernières années est un peu regrettable. En revanche, le quartier qui entoure le Muro-ji préserve une atmosphère sereine que je trouve particulièrement agréable.

Temple Hase-dera

Ce temple, l’un des plus importants lieux de pèlerinage dédiés à Kannon, la déesse de la miséricorde, accueille les pèlerins depuis les temps anciens. Son bâtiment principal, perché en hauteur, possède une terrasse soutenue par des piliers en bois. C’est une architecture traditionnelle pour les édifices dédiés à Kannon, dont la demeure se situe au sommet du mont Potalaka. Cette terrasse permet d’accueillir davantage de pèlerins venus implorer le salut de Kannon.

Le Kiyomizu-dera de Kyoto, également un temple de pèlerinage de Kannon, est plus célèbre et a cette même architecture pour son bâtiment principal. Mais il est aujourd’hui très fréquenté par les touristes, ce qui fait que l’aspect religieux du lieu passe souvent inaperçu. Si vous voulez ressentir la véritable atmosphère d’un lieu de culte, le Hase-dera est vivement recommandé. Les prières des moines résonnent dans sa vaste enceinte, vous permettant de vous immerger dans une ambiance majestueuse.

Aujourd’hui, il est populaire sur instagram comme un temple orné de fleurs tout au long de l’année, mais ne vous contentez pas de prendre des photos. Prenez le temps de profiter de l’ensemble du temple, niché dans un magnifique écrin de nature.

Le village de Tsukigase, enveloppé par le parfum des pruniers

Au village de Tsukigase
Au village de Tsukigase

Le village de Tsukigase, situé à environ 30 km à l’est du centre-ville de Nara, est réputé pour ses pruniers en fleurs. Habituellement, la floraison du prunier commence à la mi-février, mais cette année, le froid persistant a retardé l’éclosion. Finalement, les pruniers de Tsukigase sont maintenant en pleine floraison, et le parfum enivrant des fleurs embaume tout le village.

Presque chaque année, je vais admirer les pruniers en fleurs au village de Tsukigase avec ma famille, et cette année, c’était la meilleure visite de toutes. On trouve à Tsukigase plus de 10 000 pruniers de variétés diverses. Ce village est devenu un lieu prisé des touristes (principalement japonais, les étrangers se faisant rares) grâce aux réseaux sociaux qui le présentent comme un site exceptionnel pour admirer les pruniers en fleurs dans la région du Kansai, mais il conserve son charme nostalgique et poétique.

Le sentier est parsemé de petits cafés-restaurants charmants, offrant aux promeneurs la double joie d’admirer les fleurs de prunier et de profiter d’une vue spectaculaire. Si le mot hanami vous évoque souvent la contemplation des cerisiers en fleurs, sachez que pique-niquer sous les pruniers en fleurs est tout aussi magnifique.

Botan-nabe
Botan-nabe

Pour le déjeuner à Tsukigase, Miharashi-so Bekkan est l’endroit idéal. Leur spécialité, le botan-nabe, un ragoût de sanglier préparé avec des légumes locaux, est un véritable régal. Vous pourrez savourer ce plat dans une ambiance chaleureuse et décontractée.

Période préliminaire à la cérémonie du Shuni-e

Au pavillon Nigatsu-do du temple Todai-ji à Nara, la cérémonie du Shuni-e, un rite de repentance au cours duquel on confesse ses fautes devant les bodhisattvas Kannon et prie pour la paix et le bonheur de tous, se déroule du 1er au 14 mars chaque année. Elle est précédée, entre le 20 et le 28 février, d’une période préparatoire appelée Bekka. Le 21 février, afin de prier pour le bon déroulement de tous les événements de la cérémonie, un groupe de moines en formation pour la cérémonie, Rengyoshu a visité les différents bâtiments du Todai-ji.

À la fin de la visite, les moines se rendent au pavillon Nigatsu-do et offrent une prière en direction du mausolée de l’empereur Shomu, le fondateur du Todai-ji.

Pavillon Nigatsu-do
Pavillon Nigatsu-do

Lors de la cérémonie du Shuni-e, l’autel des bodhisattvas Kannon est décoré avec des fleurs de camélia artificielles. Les Rengyoshu, participants à la cérémonie, confectionnent eux-mêmes ces fleurs pour les offrir aux Kannon. En offrant ces fleurs faites à la main, ils se dévouent à la cérémonie.
Ces fleurs de camélia artificielles créées pour la cérémonie, s’inspirent du camélia exceptionnel qui fleurit en mars dans le pavillon Kaizan-do, dédié au moine Rouben qui a contribué à la fondation du Todai-ji. Elles reprennent les couleurs de ce camélia : le rouge, le blanc et le jaune. À l’approche de la cérémonie, les pâtissiers japonais de Nara proposent des douceurs inspirées de ces fleurs de camélia artificielles.

Kamigamo-jinja

Le sanctuaire shinto Kamigamo-jinja, un havre de paix au nord de Kyoto

Kamigamo-jinja
Kamigamo-jinja

Kamigamo-jinja est l’un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon. Il est situé sur les rives de la rivière Kamo au nord de Kyoto. Situé à l’écart de l’agitation du centre-ville, il offre une atmosphère paisible. J’aime le paysage serein du ruisseau qui serpente gracieusement à travers son enceinte. En été, le murmure de ses eaux limpides est particulièrement rafraîchissant.

À Kamigamo-jinja, le cheval est vénéré comme un messager divin. Chaque année, le 5 mai, une course équestre est organisée après des prières pour la paix et une bonne récolte. Il y a une écurie de cheval sacré, shinme. Ce cheval est présent les dimanches et jours fériés (9h30-15h). On peut lui offrir des carottes.

Cheval Koyama-go
Cheval Koyama-go

Parmi les sanctuaires annexes qui parsèment sa vaste enceinte, le sanctuaire Kataoka est le plus connu. Vous y trouverez de nombreux ex-voto suspendus à motif de Murasaki-Shikibu, femme de lettres et poète de l’époque de Heian. Il est dit qu’elle l’a fréquenté pour prier un mariage heureux. Le sanctuaire Futabahime-Inari est une autre visite incontournable. Moins connu des touristes, son allée de torii rappelle en miniature celle du célèbre sanctuaire Fushimi-Inari Taisha. En automne, le contraste entre le vermillon des torii et le jaune d’or des feuilles d’érable est magnifique.

À Kamigamo-jinja, un marché artisanal se tient tous les quatrièmes dimanches du mois. Le long du ruisseau Nara no ogawa, à l’est de l’enceinte, on compte environ 200 stands d’artisanat. C’est un endroit idéal pour dénicher des pièces uniques et échanger quelques mots avec les créateurs.

Bonnes adresses pour déjeuner et petite-pause
Jinba-do 神馬堂

Après la visite du sanctuaire, pourquoi ne pas déguster un yakimochi ? Ce gâteau de riz grillé fourré de pâte de haricots rouges sucrés est une spécialité locale. C’est un délice à savourer chaud.


  • Près de l’arrêt de bus Kamigamo-jinja mae
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours de 7h à 16h, sauf les mardis après-midi et les mercredis
    Fermeture dès épuisement du stock
  • Prix
    Yakimochi : 130 yens
Reabon 一膳飯屋りぃぼん

Niché dans une vieille maison rénovée avec soin, ce restaurant vous invite à découvrir la cuisine yoshoku, une cuisine japonaise d’inspiration occidentale. Dans une ambiance chaleureuse, savourez le tonjiru (soupe miso aux légumes et fines tranches de porc), le steak haché mijoté garni de légumes, etc.


  • 3 minutes à pied de Kamigamo-jinja
  • Heures et jours d’ouverture
    Tous les jours sauf les mercredis
    Déjeuner : 11h30-15h (dernières commandes à 13h30)
    Dîner : 17h-21h (dernières commandes à 20h)
  • Prix
    Déjeuner : À partir de 1 540 yens
Nakanoshima

Découvrir une facette différente d’Osaka à Nakanoshima

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à Osaka ? Des nourritures délicieuses, des enseignes lumineuses, un labyrinthe souterrain tentaculaire, ou simplement un aéroport ? L’avis sur Osaka est souvent tranché : on l’aime passionnément ou on la déteste. C’est sans doute due à son image très forte, celle d’une métropole chaotique et trépidante.
Née à Osaka, j’habite aujourd’hui dans la banlieue calme de Kyoto. Après m’être habituée à ce rythme tranquille, je trouve les visites à Osaka un peu fatigantes. Pourtant, cette ville me rappelle toujours les souvenirs de mon enfance.

Dotonbori, Umeda Sky Building, château d’Osaka, Shinsekai… Ces quartiers sont présentés comme des incontournables de la ville par les agences de voyages, mais ceux qui trouvent Osaka trop bruyante et chaotique me demandent souvent s’il existe d’autres facettes à découvrir dans cette ville.

Pour une pause culturelle et historique, je conseille une visite de Nakanoshima, l’île aux trésors culturels d’Osaka. Ce quartier, bien que de plus en plus apprécié des touristes étrangers, reste encore relativement méconnu comparé au quartier Sud, surtout Dotonbori. Nakanoshima et ses environs vous offrent la possibilité de visiter des musées, de vous promener dans le jardin de roses (au printemps et en automne), et de découvrir des architectures rétro-modernes qui évoquent l’âge d’or d’Osaka au début du XXe siècle.

Où est Nakanoshima ?

Nakanoshima est une île étroite d’environ trois kilomètres de long bordée par les rivières Dojima et Tosabori. En servant d’entrepôt de marchandises à l’époque d’Edo (1603-1867), Nakanoshima s’est développé comme centre d’échanges commerciaux du pays et aujourd’hui accueille le cœur administratif, économique et culturel. Nakanoshima est facilement accessible en métro. Depuis la station Umeda, prenez la ligne de métro Midosuji et descendez à la station Yodoyabashi (une seule station).

Les Musées
Le musée des Beaux-Arts de Nakanoshima

Situé à l’ouest de Nakanoshima, ce musée consacré à l’art moderne et contemporain a ouvert ses portes en 2022, après quarante ans de gestation. Sa collection, qui rassemble plus de six mille œuvres – peintures, gravures, photographies, affiches, sculptures, meubles et objets de design –, couvre la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Les œuvres de Yuzo Saeki (1898-1928), dont la vie brève mais intense s’est déroulée entre Osaka,Tokyo et Paris, constituent l’une des principales collections de ce musée. L’extérieur de ce musée, en forme de boîte noire, contraste avec son intérieur chic. D’un point de vue architectural, il vaut également le détour.

Le musée national d’Art d’Osaka

Adjacent au musée des Beaux-Arts de Nakanoshima, ce musée d’art contemporain souterrain présente une sélection d’œuvres d’artistes nationaux et internationaux. À l’entrée, une sculpture originale évoquant du bambou accueille les visiteurs.

Le musée de la céramique orientale

Situé à l’est de Nakanoshima, ce musée abrite une collection exceptionnelle de céramiques coréennes, chinoises et japonaises. Ce qui est rare dans les musées japonais, la photographie y est autorisée. De plus, l’ambiance y est calme et propice à une contemplation approfondie des œuvres.

La forêt des livres d’enfants Nakanoshima

Conçu par Ando Tadao, l’un des architectes les plus renommés du Japon, cet édifice a ouvert ses portes en 2020. Il abrite plus de 18 000 livres tels que des livres d’images et des œuvres littéraires pour enfants. Ce lieu est également un espace de lecture ouvert à tous.

Le parc de Nakanoshima

Créé en 1891, le parc de Nakanoshima est le premier parc d’Osaka. Ce parc urbain offre un espace vert de 1,5 km de long. Il possède une magnifique roseraie qui s’étend sur près de 500 mètres d’est en ouest. Au printemps et en automne, on peut admirer le spectacle enchanteur des roses en fleurs. C’est une véritable oasis urbaine.

L’architecture rétro-moderne

À Nakanoshima, on trouve encore de beaux bâtiments de style occidental, vestiges de l’essor économique et industriel d’Osaka du début du XXème siècle. Une promenade à travers ce patrimoine architectural est aussi intéressante. Aux alentours, des bâtiments traditionnels historiques côtoient les immeubles modernes, offrant un contraste saisissant.

Jardin Genkyu-en

Le château de Hikone, édifice emblématique de l’époque féodale japonaise

Visiter un château japonais, c’est une expérience unique pour les touristes étrangers qui veulent plonger dans l’histoire et la culture du Japon. Le château de Himeji, celui d’Inuyama et celui de Nijo (Kyoto) comptent parmi les plus populaires. Parmi les châteaux japonais, quels sont vos préférés ?

Au Japon, le château était avant tout une forteresse destinée à repousser les envahisseurs. La plupart des châteaux ont été érigés entre l’époque des conflits militaires du XVIe et le début du XVIIe siècle. Il y avait environ 3 000 châteaux à travers le pays. Mais quand la famille Tokugawa est arrivée au pouvoir et a établi le shogunat, elle a mis en place une politique restrictive limitant chaque province à un seul château. En raison de cette politique, le nombre de châteaux a été réduit drastiquement à environ 200. Toute nouvelle construction ou rénovation était soumise à l’autorisation du shogunat.

Ensuite, la restauration de Meiji qui a marqué la fin de l’ère des samouraïs, a entraîné un déclin sans précédent des châteaux. Un décret du nouveau gouvernement a ordonné leur abandon en 1873. Les deux tiers de ces châteaux, considérés comme des vestiges de l’époque féodale, ont été démolis. La restauration de Meiji a ainsi marqué le début de la modernisation du Japon, inspirée par les modèles occidentaux. Il est regrettable que les contemporains n’aient pas eu la conscience de préserver et de valoriser ces héritages historiques…

Puis la Seconde Guerre mondiale a aggravé les dégâts. Le donjon est l’emblème du château et aujourd’hui une relique rare. Seuls douze de ces donjons ont résisté au temps.

Dans un contexte de prise de conscience de leur valeur historique, les châteaux japonais ont été restaurés après-guerre. Les donjons, tourelles et portes perdus ont été reconstruits ou remis en état, permettant ainsi de préserver un patrimoine architectural unique.

Château de Hikone
Château de Hikone

Le château de Hikone que je vous présente dans cet article est l’un des douze châteaux japonais dont le donjon a conservé son aspect d’origine. À environ 40 km au nord-est de Kyoto, le château de Hikone a été construit sur l’ordre du shogunat Tokugawa par le seigneur féodal Ii de la demeure de Hikone dans la province d’Omi (actuelle préfecture de Shiga) vers 1622 après vingt années de travaux. Son donjon, ses tours de guet et ses remparts, préservés dans leur état d’origine, témoignent de l’architecture du début de l’époque d’Edo. La beauté de son donjon est l’un des principaux attraits de ce château. Malgré sa taille modeste (21 mètres de haut), il est admiré pour sa beauté, mais aussi pour son architecture et sa fonction originelle de forteresse.
Après la Restauration de Meiji, le château de Hikone était aussi sur le point d’être démoli en raison du décret du nouveau gouvernement, mais grâce à un ordre impérial de l’empereur Meiji de le préserver, il a été sauvé.


Après avoir visité le donjon, n’hésitez pas à vous balader dans le jardin Genkyu-en. Vous le trouverez en suivant le petit chemin indiqué, sur le côté nord-est du château. Ce vaste jardin, aménagé autour d’un étang, était parcouru de sentiers sinueux invitant à la flânerie et à la contemplation dans ses quatre pavillons de thé. Il constituait ainsi un lieu privilégié de sociabilité pour les seigneurs féodaux de l’époque. Aujourd’hui encore, ce jardin avec le donjon en arrière-plan, vous plongera dans l’époque. Et pourquoi ne pas déguster un thé matcha dans le paisible pavillon de thé Hosho-dai ?

Le château de Hikone a miraculeusement été préservé, mais malheureusement, de nombreux autres héritages historiques sont menacés d’oubli au Japon. Il est plus que jamais nécessaire d’agir pour les préserver et transmettre leur richesse culturelle aux générations futures.