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La Triennale de Setouchi 2025 : Focus sur l’île de Naoshima

Île de Naoshima
Île de Naoshima

Naoshima, une île de 8 ㎢ abritant environ 3 000 habitants, est le site phare de l’art contemporain dans les îles de la mer intérieure de Seto. La zone sud de l’île, où une nature luxuriante est préservée, incarne parfaitement la fusion entre la nature et l’art contemporain. Partout sur l’île, on peut apprécier les œuvres d’art tout en profitant des expressions changeantes de la nature au fil du temps.
L’île de Naoshima possède trois grandes zones artistiques :

-La zone de Miyanoura, située près de l’embarcadère des ferries et des bateaux rapides

-La zone de la Benesse House qui regroupe, entre autres, le musée d’art de Chichu et le musée Lee Ufan, et où l’on peut découvrir des œuvres en plein air en se déplaçant à pied

-La zone de Honmura, où les vieilles rues et l’art s’entremêlent parfaitement. 

Pour ma troisième visite à Naoshima, cet article de blog est consacré aux lieux que j’ai découverts pour la toute première fois dans les zones de la Benesse House et de Honmura.

Valley Gallery
Valley Gallery
Valley Gallery

La Valley Gallery, aménagée en face du musée Lee Ufan, entre la Benesse House et le Musée d’art de Chichu, est composée d’une construction architecturale inspirée d’un sanctuaire et de sa zone extérieure environnante. L’intérieur du bâtiment dégage une atmosphère d’introspection. Cependant, le fait qu’il soit ouvert sur le semi-extérieur permet de ressentir directement les mouvements de l’environnement, tels que la lumière, le vent et les sons ambiants.

L’œuvre de Yayoi Kusama, «Narcissus Garden» (une installation de sphères), est exposée à l’intérieur et à l’extérieur de ce bâtiment conçu par Tadao Ando. Les multiples sphères qui flottent sur l’eau sont bercées par le vent, produisant parfois un son léger et cristallin. Le spectateur fait face en permanence à son propre reflet dans les sphères. L’œuvre de Tsuyoshi Ozawa, “Slag Buddha 88” est réalisée à partir de scories, un matériau issu de l’incinération des déchets industriels illégalement déversés sur l’île de Teshima, une des îles de la mer intérieure de Seto. S’inspirant du célèbre pèlerinage des 88 temples de Shikoku, elle prend pour motif des statues de Bouddha installées en divers endroits de l’île de Naoshima au début de l’époque d’Edo. C’est une œuvre qui reflète ainsi l’histoire particulière de la région de Setouchi.

Hiroshi Sugimoto Gallery : Time Corridors
Hiroshi Sugimoto Gallery
Hiroshi Sugimoto Gallery

Cette galerie, unique au monde, présente en permanence les œuvres majeures de Hiroshi Sugimoto : photographies, designs et sculptures. Son thème, « Time Corridors », fait écho à l’architecture en circuit de Tadao Ando, à la quête de Sugimoto sur le temps et à la relation profonde qu’entretiennent les deux artistes avec l’île de Naoshima. L’objectif de la galerie est d’offrir aux visiteurs une expérience sensible des changements de la nature et du flux du temps, les invitant à une profonde réflexion sur l’histoire et l’existence.

Dans le lounge de la galerie, il est possible de savourer un thé et une pâtisserie japonaise face au pavillon de thé en verre installé à l’extérieur. Celui-ci utilise la mer intérieure de Seto comme décor. Son atmosphère, à la fois ouverte et introspective, invite les visiteurs à contempler les changements de la nature et le passage du temps. Il faut également porter attention aux tables du lounge. Elles ont été sculptées dans le bois de trois vieux arbres d’âges différents, et transmettent, elles aussi, l’histoire et le fil du temps.

The Naoshima Plan

Cette œuvre d’art est une rénovation partielle d’une ancienne maison traditionnelle, vieille d’environ 200 ans. Elle met en valeur le vent et l’eau, des éléments dynamiques autrefois omniprésents dans le quartier historique de Honmura. Les visiteurs peuvent s’asseoir sur une terrasse en bois donnant sur un bassin d’eau et y tremper leurs pieds. Grâce à cette œuvre, ils sont invités à redécouvrir la beauté et l’importance de ces éléments en mouvement.

Le nouveau musée d’art de Naoshima
Nouveau musée d'art de Naoshima
Nouveau musée d’art de Naoshima

Un musée d’art a ouvert ses portes au printemps 2025 sur une colline près du quartier de Honmura à Naoshima. C’est le dixième bâtiment conçu par l’architecte Tadao Ando sur l’île. Ce musée est le premier à avoir été construit dans le quartier de Honmura. Il se distingue par des éléments de design qui évoquent l’histoire et la vie des habitants de Naoshima, tels que son mur extérieur en crépi noir de style yakisugi (planche de cèdre brûlé) et son mur de petits galets empilés inspirée des habitations locales. Les galeries du musée s’étendent sur un étage en surface et deux niveaux en sous-sol.

L’exposition inaugurale met en lumière 12 artistes ou groupes d’artistes de renom ou émergents originaires de différents pays d’Asie (Japon, Chine, Corée du Sud, Indonésie, Thaïlande, Philippines, etc.), à travers des œuvres récentes ou emblématiques, conçues ou adaptées spécifiquement pour ce lieu. L’œuvre qui m’a particulièrement impressionné est l’installation géante «Head On» de Cai Guo-Qiang. Elle représente 99 loups en pleine course se jetant sur un mur transparent situé au fond. La hauteur de ce mur est la même que celle du Mur de Berlin. Cette œuvre nous rappelle les conflits et les luttes de l’humanité à travers l’histoire, tout en exprimant que ce type de murs, même invisibles, existe toujours dans le monde et que les gens luttent encore pour les surmonter.

Japanime Art Gallery, Kyoto

Ce magasin, situé juste à côté du marché Nishiki, propose un grand nombre de celluloïds et de dessins originaux d’animes et de mangas tels que Ghibli, Dragon Ball, One Piece et Naruto.

Si vous souhaitez apprécier les animes et les mangas japonais comme de l’art, c’est l’endroit idéal. Ce magasin n’est pas très grand, mais vous pourrez vous y immerger pleinement dans l’univers de l’animation japonaise.


  • La rue commerçante Teramachi-Kyogoku
  • Jours et heures d’ouverture
    Ouvert tous les jours, de 11h à 20h
20th Century Recall

La Triennale de Setouchi 2025 : Focus sur l’île de Megijima

L’île de Megijima, qui compte environ 100 habitants, se trouve à seulement 20 minutes du port de Takamatsu. Il est facile de combiner sa visite avec celle de l’île d’Ogijima, située à 40 minutes de Takamatsu (en passant par Megijima). Contrairement à Ogijima avec de nombreuses pentes, les chemins de Megijima sont plats et agréables à parcourir. La plupart des œuvres d’art y sont installées dans le quartier principal autour du port et dans l’ancienne école primaire.

Il y a un siècle, une immense grotte, associée à la légende des oni (ogres du folklore japonais), a été découverte à Megijima. Des œuvres d’art y sont également exposées (malheureusement, je n’ai pas eu le temps de les visiter cette fois-ci). Cependant, les autres œuvres, parfaitement intégrées aux paysages de l’île, étaient absolument magnifiques.

Terrace Winds

Terrace Winds : Sur un ancien site de champs en terrasses, environ 400 blocs de céramique sont installés en courbes. Cette œuvre d’art est magnifiquement intégrée aux paysages de Megijima et à la mer au-delà.

Navigation System

Navigation System : Une boîte à musique est synchronisée avec une carte marine artisanale faite de coquillage et de brindilles, représentant un planétarium miniature. À l’intérieur de la pièce, un vent agréable souffle et le temps s’écoule lentement.

Colour Reading and Contexture

Colour Reading and Contexture : Une petite ville de couleurs et de formes est créée à partir d’objets carrés inutilisés de Megijima, tels que des livres, des carreaux et des boîtes en bois. Le processus collaboratif de collecte des matériaux auprès des habitants fait également partie de l’œuvre, qui est installée dans la piscine de l’ancienne école primaire.

The stones remember, and I listen

The stones remember, and I listen : Aussi exposée dans l’ancienne école primaire, cette œuvre s’inspire des murs en pierre que l’on trouve à la fois sur l’île de Megijima et sur l’île néo-zélandaise où vivaient les ancêtres de l’artiste. Elle est réalisée avec des pierres de Megijima et de la terre de l’île natale de l’artiste, et elle contient les histoires de l’artiste elle-même, ainsi que celles des habitants de Megijima.

Dans le cadre du projet Petites Boutiques sur l’île, neuf œuvres d’art créent chacune leur propre univers au sein d’un bâtiment qui était autrefois une chambre d’hôtes traditionnelle. Ce lieu n’est pas seulement un espace d’exposition pour les artistes ; il propose également des produits et des services concrets, offrant ainsi aux visiteurs une expérience amusante et interactive. Dans la salle Yoga Class sur la première photo ci-dessus, il y a une balançoire qui, lorsqu’on la pousse, fait retentir un instrument au-dessus de la tête et permet de faire rouler une sphère en verre devant soi. Le reflet du paysage est si beau que l’on a envie de se balancer indéfiniment. Ping-Pong Sea sur la deuxième photo est une œuvre composée de plusieurs tables de ping-pong originales et ludiques, où de nombreux visiteurs s’amusaient joyeusement.

La Triennale de Setouchi 2025 : Focus sur l’île d’Ogijima

La Triennale de Setouchi est un festival d’art contemporain qui se déroule tous les trois ans sur les îles de la mer intérieure de Seto. Lancé en 2010, il dure environ 100 jours et est divisé en sessions de printemps, d’été et d’automne. Cela permet aux visiteurs d’apprécier l’harmonie entre la nature et l’art dans la région de Setouchi à différentes saisons.

Chaque région, et les îles en particulier, possède ses propres ressources locales uniques (histoire, culture, mode de vie, nature, etc.), permettant de découvrir des œuvres spécifiques à chaque site et d’en faire l’expérience avec les cinq sens.
La mer intérieure de Seto compte plus de 700 îles. Autrefois, c’était une voie maritime majeure pour l’ouest du Japon, reconnue pour son écosystème riche et ses paysages pittoresques. Cependant, avant de devenir un haut lieu de l’art contemporain, la région de Setouchi était plutôt confrontée à une grave pollution environnementale due au développement industriel. L’objectif de ce festival d’art est de redonner de la vitalité à la région de Setouchi, qui souffrait de problèmes tels que la baisse et le vieillissement de la population et une image négative. En combinant le paysage naturel existant avec l’art, le festival vise à y créer un nouvel attrait. Le déclin démographique et le vieillissement de la population sont des problèmes qui touchent l’ensemble de la société japonaise aujourd’hui, et dans les zones rurales, de nombreux villages disparaissent, et des cultures spécifiques sont en train d’être abandonnées. Ce festival d’art, qui n’est pas un événement éphémère, a eu un impact majeur sur la société japonaise et s’étend au-delà de la région de Setouchi.

Le port de Takamatsu

Le déplacement en bateau est l’un des charmes uniques de la Triennale de Setouchi. Le port de Takamatsu fonctionne comme la plaque tournante centrale de la Triennale.

Découvrez ma visite de la Triennale de Setouchi en plusieurs articles de blog. Aujourd’hui, cap sur l’île d’Ogijima.

L’île d’Ogijima

Île d'Ogijima
Île d’Ogijima

Ogijima, l’une des îles qui accueillent ce festival d’art, compte environ 160 habitants.
Elle est située à 40 minutes du port de Takamatsu, via l’île de Megijima. Dès l’arrivée au port, le paysage unique de l’île se dévoile : peu de terrains plats, et des maisons qui s’étagent le long des pentes. Les œuvres d’art, souvent nichées au détour de ruelles complexes ou en haut d’une pente raide, transforment la visite en une véritable chasse au trésor. La vue sur la mer intérieure de Seto, que l’on admire par-dessus les tuiles des toits, est également magnifique. Même quand le festival d’art n’a pas lieu, on a envie de visiter ce lieu paisible.

Ogijima’s Soul

Le centre d’échange qui accueille les visiteurs de l’île. Son toit blanc en forme de coquillage est orné des caractères de huit langues différentes.

Takotsuboru

L’aire de jeux inspirée des pots de poulpe traditionnellement utilisés pour la pêche locale sur l’île.

Dreamland

Les visiteurs peuvent circuler librement à l’intérieur de l’œuvre et ressentir la sensation de légèreté générée par les effets visuels sensibles et vibrants de l’installation.

Akinorium

Une installation sonore mécanique, conçue dans l’écrin d’une maison ancienne. Une partie du bambou utilisé dans cette œuvre a été récoltée par les habitants sur la montagne de l’île d’Ogijima. Un espace apaisant, bercé par la douce musique de la nature.

Takiyasha la sorcière et le fantôme du squelette

Exposition des œuvres ukiyo-e d’Utagawa Kuniyoshi

Utagawa Kuniyoshi (1797-1861) est un maître de l’estampe japonaise ukiyo-e de la fin de l’époque d’Edo. Bien que moins connu à l’étranger que d’autres maîtres de l’ukiyo-e tels que Hiroshige ou Hokusai, son œuvre n’en est pas moins fascinante. Avec ses compositions audacieuses et sa créativité ludique, il a laissé de nombreuses estampes remarquables dans différents genres : guerriers, acteurs traditionnels, beautés, paysages, mais aussi des caricatures humoristiques.

Sakata Kaidômaru

Sakata Kaidômaru (1836)
Né d’une ogresse des montagnes, il était connu pour sa force extraordinaire dès son plus jeune âge. Il a été représenté dans des estampes ukiyo-e et apparaît fréquemment dans les pièces de kabuki et de jōruri.

Takiyasha la sorcière et le fantôme du squelette

Triptyque de Takiyasha la sorcière et le fantôme du squelette (1845-1846)
La princesse Takiyasha récite un sort et fait apparaître un squelette géant qui émerge d’un vide obscur et menace un guerrier.

Attaque de nuit

Attaque de nuit de samouraïs (1831-1832)
Caractérisée par une représentation évoquant une peinture de paysage occidentale avec des jeux d’ombres, cette œuvre ukiyo-e est d’une beauté saisissante. Kuniyoshi a peut-être expérimenté de nouvelles méthodes d’expression. Les samouraïs, peints presque en monochrome, et les arbres et le ciel aux couleurs douces sont dépeints avec une grande délicatesse.

Il a l'air effrayant mais c'est une personne gentille

Il a l’air effrayant mais c’est une personne gentille (1847)
Un homme au visage grimaçant et ridé ? En y regardant de plus près, on remarque qu’il est composé d’un assemblage d’hommes formant sa tête et son corps. S’inspirant probablement de la mode de l’époque qui consistait à créer de nouvelles formes à partir d’objets du quotidien tels que des coquillages ou des céramiques.

Transformations de chats à la mode

Transformations de chats à la mode (1841-1842)
Ukiyo-e pour jouets d’enfants représentant des découpages de perruques et de coiffes diverses, à superposer sur la tête d’un chat. Ukiyo-e à la fois humoristique et comique, ce genre révèle pleinement la personnalité de Kuniyoshi.

C’est un peu dommage de ne pas pouvoir prendre de photos, à l’exception de quelques œuvres, mais on peut découvrir ici le monde unique de l’ukiyo-e. Les œuvres de Kuniyoshi reflètent le contexte social et culturel de son époque, avec un humour et des éléments comiques.
Cette exposition se tient jusqu’au 24 février au musée des Beaux-Arts de Nakanoshima, à Osaka. Si vous passez dans la région d’Osaka durant cette période, n’hésitez pas à y faire un tour.

Nakanoshima

Découvrir une facette différente d’Osaka à Nakanoshima

Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à Osaka ? Des nourritures délicieuses, des enseignes lumineuses, un labyrinthe souterrain tentaculaire, ou simplement un aéroport ? L’avis sur Osaka est souvent tranché : on l’aime passionnément ou on la déteste. C’est sans doute due à son image très forte, celle d’une métropole chaotique et trépidante.
Née à Osaka, j’habite aujourd’hui dans la banlieue calme de Kyoto. Après m’être habituée à ce rythme tranquille, je trouve les visites à Osaka un peu fatigantes. Pourtant, cette ville me rappelle toujours les souvenirs de mon enfance.

Dotonbori, Umeda Sky Building, château d’Osaka, Shinsekai… Ces quartiers sont présentés comme des incontournables de la ville par les agences de voyages, mais ceux qui trouvent Osaka trop bruyante et chaotique me demandent souvent s’il existe d’autres facettes à découvrir dans cette ville.

Pour une pause culturelle et historique, je conseille une visite de Nakanoshima, l’île aux trésors culturels d’Osaka. Ce quartier, bien que de plus en plus apprécié des touristes étrangers, reste encore relativement méconnu comparé au quartier Sud, surtout Dotonbori. Nakanoshima et ses environs vous offrent la possibilité de visiter des musées, de vous promener dans le jardin de roses (au printemps et en automne), et de découvrir des architectures rétro-modernes qui évoquent l’âge d’or d’Osaka au début du XXe siècle.

Où est Nakanoshima ?

Nakanoshima est une île étroite d’environ trois kilomètres de long bordée par les rivières Dojima et Tosabori. En servant d’entrepôt de marchandises à l’époque d’Edo (1603-1867), Nakanoshima s’est développé comme centre d’échanges commerciaux du pays et aujourd’hui accueille le cœur administratif, économique et culturel. Nakanoshima est facilement accessible en métro. Depuis la station Umeda, prenez la ligne de métro Midosuji et descendez à la station Yodoyabashi (une seule station).

Les Musées
Le musée des Beaux-Arts de Nakanoshima

Situé à l’ouest de Nakanoshima, ce musée consacré à l’art moderne et contemporain a ouvert ses portes en 2022, après quarante ans de gestation. Sa collection, qui rassemble plus de six mille œuvres – peintures, gravures, photographies, affiches, sculptures, meubles et objets de design –, couvre la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Les œuvres de Yuzo Saeki (1898-1928), dont la vie brève mais intense s’est déroulée entre Osaka,Tokyo et Paris, constituent l’une des principales collections de ce musée. L’extérieur de ce musée, en forme de boîte noire, contraste avec son intérieur chic. D’un point de vue architectural, il vaut également le détour.

Le musée national d’Art d’Osaka

Adjacent au musée des Beaux-Arts de Nakanoshima, ce musée d’art contemporain souterrain présente une sélection d’œuvres d’artistes nationaux et internationaux. À l’entrée, une sculpture originale évoquant du bambou accueille les visiteurs.

Le musée de la céramique orientale

Situé à l’est de Nakanoshima, ce musée abrite une collection exceptionnelle de céramiques coréennes, chinoises et japonaises. Ce qui est rare dans les musées japonais, la photographie y est autorisée. De plus, l’ambiance y est calme et propice à une contemplation approfondie des œuvres.

La forêt des livres d’enfants Nakanoshima

Conçu par Ando Tadao, l’un des architectes les plus renommés du Japon, cet édifice a ouvert ses portes en 2020. Il abrite plus de 18 000 livres tels que des livres d’images et des œuvres littéraires pour enfants. Ce lieu est également un espace de lecture ouvert à tous.

Le parc de Nakanoshima

Créé en 1891, le parc de Nakanoshima est le premier parc d’Osaka. Ce parc urbain offre un espace vert de 1,5 km de long. Il possède une magnifique roseraie qui s’étend sur près de 500 mètres d’est en ouest. Au printemps et en automne, on peut admirer le spectacle enchanteur des roses en fleurs. C’est une véritable oasis urbaine.

L’architecture rétro-moderne

À Nakanoshima, on trouve encore de beaux bâtiments de style occidental, vestiges de l’essor économique et industriel d’Osaka du début du XXème siècle. Une promenade à travers ce patrimoine architectural est aussi intéressante. Aux alentours, des bâtiments traditionnels historiques côtoient les immeubles modernes, offrant un contraste saisissant.

Autour de Ninenzaka

À la recherche d’un Kyoto calme

Après la pandémie, le surtourisme est de retour…
Ces derniers temps, la ville de Kyoto fait le plein de touristes partout. Où peut-on profiter d’un moment de calme ? Je vous présente les lieux touristiques célèbres mais à éviter, les lieux bondés pendant la journée mais calmes tôt le matin et les lieux généralement calmes et recommandés, etc.

Les lieux à éviter (à mon avis)

Le temple d’or

Pavillon d'or
Pavillon d’or

C’est un des sites les plus visités et les plus emblématiques de Kyoto. Certes, le pavillon d’or et celui qui se reflète dans l’eau sont vraiment magnifiques, mais pour la plupart des touristes, l’attrait du temple se limite au jardin où se trouve le pavillon d’or. Il est difficile de circuler au sein d’une foule, surtout quand il pleut. Si vous souhaitez profiter d’une ambiance relativement calme, il est recommandé de visiter en fin d’après-midi, vers 16h30 (la dernière entrée sur le site, une demi-heure avant la fermeture).

Le marché Nishiki

Marché Nishiki
Marché Nishiki

Situé dans la première rue au nord de l’avenue Shijo, ce marché est un endroit où on pouvait découvrir la culture culinaire de Kyoto. Mais les magasins qui n’ont rien à voir avec la culture culinaire locale augmentent ces derniers temps. Le marché demande aux touristes de ne pas manger en se baladant, mais ceci n’est pas bien observé. Il est difficile d’y fendre la foule.

Les lieux calmes tôt le matin

Autour du temple Kiyomizu-dera

Kiyomizu-dera est également un des sites les plus visités de Kyoto. Quelque soit la saison, la voie d’accès au temple est pleine de monde pendant la journée. Les environs comme le quartier de la pagode de Yasaka, celui de Sannenzaka et celui de Ninenzaka sont également bondés de touristes. Mais ce temple ouvre à partir de 6 heures du matin. Heure du matin, heure du gain. Pourquoi ne pas profiter d’une belle promenade matinale avant l’arrivée de la foule ?

Sanctuaire Fushimi-Inari Taisha

C’est un lieu prisé et trop touristique. Il y a énormément de monde, à la gare JR d’Inari, sur la voie d’accès au sanctuaire… Mais la plupart des touristes se contentent de prendre des photos du fameux tunnel de portiques vermillon, senbon-torii. Si vous n’êtes pas fatigué, continuez à monter encore un peu. Vous croiserez moins de monde. Fushimi-Inari est ouvert 24 heures sur 24. Il est donc recommandé de visiter tôt le matin pour profiter d’une ambiance sereine de ce lieu mystique.

Les lieux généralement calmes

Le temple Shoren-in

Des camphriers géants âgés de 800 ans se font remarquer par leurs branches magnifiques ici. Malgré sa longue histoire, ce temple n’est pas très connu des touristes. Vous pourrez apprécier tranquillement ses beaux jardins apaisants.

Le temple Daitoku-ji

Dans son enceinte immense, il règne un silence reposant, contrastant avec l’atmosphère du temple d’or qui, non loin de là, regorge toujours de monde. Ce temple zen abrite plus de vingt petits temples annexes dont quatre sont toujours ouverts au public. Zuiho-in est mon temple préféré. Son jardin est propice à la méditation. Et comme pépite cachée, le jardin de bonsaï du temple Hoshun-in est aussi à ne pas manquer.

Les musées

Les Japonais visitent aussi souvent les musées, surtout lorsque les expositions sont liées à l’art occidental, mais Ils ne sont pas très intéressés à l’artisanat traditionnel japonais. La ville de Kyoto est parsemée de petits musées charmants. Non seulement la collection mais aussi l’architecture et les jardins sont tellement beaux qu’ils méritent d’être visités. Voici mes musées préférés à Kyoto.

La maison du potier Kawai Kanjiro

Kawai Kanjiro est un potier représentatif du XXème siècle et un des figures clés du mouvement mingei qui réaffirme la valeur de l’artisanat traditionnel japonais. Sa maison, qui servait également d’atelier, crée une ambiance rustique.

  • Le prix du billet d’entrée de la maison du potier Kawai Kanjiro est de 900 yens.
  • Elle est fermée le lundi.
Le musée du cloisonnée de Namikawa Yasuyuki

Namikawa Yasuyuki est un des artistes du cloisonné représentatif de l’époque de Meiji (1868-1912). Dans son ancienne résidence transformée en musée, vous serez attiré par la finesse de ses œuvres du cloisonné. Le jardin créé à la même époque est aussi magnifique. De l’extérieur du bâtiment, on ne s’attendrait pas à ce qu’il y ait un beau jardin paisible.

  • Le prix du billet d’entrée du musée du cloisonné de Namikawa est de 1 000 yens.
  • Il est fermé le lundi et le jeudi.
Le musée d’art Seishu Netsuke de Kyoto

Le vêtement traditionnel japonais kimono n’a pas de poches. Les netsuke sont des sculptures en miniature qui servaient à maintenir des objets usuels suspendus à la ceinture du kimono. Avec l’introduction de vêtements de style occidental à l’époque de Meiji, le netsuke a perdu son rôle d’origine, mais la technique de sculpture minutieuse a continué à évoluer et aujourd’hui, il est apprécié à l’étranger comme œuvre d’art reflétant le sens esthétique japonais. Le musée d’art Seishu Netsuke est le seul musée consacré à l’art du netsuke au Japon. Quelque 400 œuvres de netsuke à motif varié sont présentées dans cette ancienne résidence d’une famille de samouraïs construite à la fin du XIXème siècle. Cela vaut la peine de voir l’architecture ainsi que la collection de netsuke. Peu fréquenté par des touristes, vous pourrez vous plonger dans cet art en miniature ici.

  • Le prix du billet d’entrée du musée de l’art Seishu Netsuke est de 1 000 yens.
  • Il est fermé le lundi.
Musée des Beaux-Arts de Nakanoshima

Le musée des Beaux-Arts de Nakanoshima, un nouveau lieu consacré à l’art moderne et contemporain

Musée des Beaux-Arts de Nakanoshima
Musée des Beaux-Arts de Nakanoshima

Dans le quartier Ouest de Nakanoshima (île de la Cité d’Osaka), un nouveau musée a ouvert ses portes en 2022 après 40 ans de conception. Sa collection rassemble plus de 6 000 œuvres dans les domaines de la peinture, gravures, photographies, affiches, sculpture, meubles et design de la seconde moitié du XIXème siècle à nos jours. Ce musée ne propose pas d’expositions permanentes, mais organise régulièrement des expositions temporaires intéressantes.

Exemples de collection

Les œuvres de Yuzo SAEKI (1898-1928) qui a vécu une vie courte mais intense à Osaka, Tokyo, et Paris constituent une collection principale du musée.

Une statue de chat intitulée SHIP’S CAT se pose sur la place devant un bâtiment noir en forme de cube. Conçu par Kenji Yanobe, un artiste contemporain originaire d’Osaka, il travaille en tant que gardien des trésors du musée. Mais pourquoi le chat est-il le symbole de ce musée ? Cela est lié à l’histoire de Nakanoshima où il y avait une rangée de kurayashiki (entrepôts de riz et de spécialités et résidence combinés) de seigneurs féodaux à l’époque d’Edo.

SHIP'S CAT
SHIP’S CAT

Le musée des Beaux-Arts de Nakanoshima mérite également une visite d’un point de vue architectural. Ayant une apparence simple de boîte, il s’élève sur cinq niveaux. Ce qui est impressionnant, c’est le contraste entre l’extérieur noir et l’intérieur chic. Le «passage» disposé à l’intérieur correspond à un espace ouvert où les gens peuvent ressentir les différents charmes de l’art tandis que l’extérieur noir semble suggérer que c’est un espace clos pour protéger des œuvres d’art précieuses. Ces deux éléments semblent contradictoires, mais tous deux jouent un rôle important pour les musées.

Si vous vous intéressez à l’art et l’architecture, le musée des Beaux-Arts de Nakanoshima est incontournable à visiter.

Marché aux puces Heian

La flânerie dans le marché aux puces Heian de Kyoto

De nombreux marchés aux puces et antiquaires se tiennent chaque mois à Kyoto. Les plus connus d’entre eux sont le marché Kobo-ichi, qui se tient au temple To-ji le 21 de chaque mois, et le marché Tenjin-ichi, qui se tient au sanctuaire shinto Kitano Tenman-gu le 25 de chaque mois. Ils sont aussi populaires auprès des touristes étrangers.

Le marché aux puces Heian se tient le 10 de chaque mois au parc Okazaki, devant le sanctuaire shinto Heian-jingu. Une centaine de brocanteurs et d’antiquaires y installent leurs étals. Il est ajouté à la liste des marchés aux puces de Kyoto depuis avril 2019 et relativement nouveau, mais on peut y faire des trouvailles insolites dans une ambiance sympathique.

La semaine dernière, j’ai aussi visité une exposition préalable aux ventes aux enchères silencieuses d’antiquités qui se tenait près de ce marché aux puces. Cette exposition est organisée par Kogire-kai, une maison de vente aux enchères de Kyoto spécialisée dans les antiquités japonaises, en particulier l’artisanat traditionnel japonais. Elle permet aux acheteurs d’observer directement les objets figurant sur le catalogue de la maison. Un large éventail d’antiquités… C’est un véritable musée.

Casques de samouraïs
Casques de samouraïs
Yohen Tenmoku

La réouverture du musée d’art Fujita

Le musée d’art Fujita situé au cœur de la ville d’Osaka abrite une riche collection d’art asiatique (Chine, Corée et Japon). Comptant environ 2 000 œuvres d’art, sa collection s’étend sur plusieurs genres : des peintures chinoises et japonaises, des calligraphies, des sculptures bouddhiques, des rouleaux peints narratifs japonais (emakimono), des tissus et des objets destinés à la cérémonie du thé. Elle a été recueillie par Fujita Denzaburo (1841-1912), un homme d’affaires d’Osaka de l’époque de Meiji et ses deux fils par crainte que les précieux biens culturels ne soient détruits ou envoyés à l’étranger et perdus durant le mouvement anti-bouddhiste de l’époque, mais aussi par la conviction qu’ils deviendraient le patrimoine national japonais.

Le musée d’art Fujita a ouvert ses portes en 1954. Comme sa collection était exposée dans un entrepôt, kura en japonais, sur la propriété familiale, ce musée était appelé
« musée sous forme de kura ». La demeure principale de la famille Fujita a été détruite par un incendie lors du raid aérien d’Osaka en 1945, mais les objets d’art qui étaient préservés dans des entrepôts ont été épargnés par l’incendie.

Après plus de 5 ans de travaux de rénovation qui ont eu pour but d’améliorer la présentation de sa collection, le musée d’art Fujita a rouvert le mois dernier et accueille de nouveau des visiteurs. À l’intérieur du bâtiment à la façade en verre, on voit quelque chose comme un coffre-fort avec portes à deux battants. C’est l’entrée du nouveau musée, évoquant l’entrepôt qui servait autrefois de salle d’exposition, et de fait, certains matériaux de l’ancien entrepôt y sont réutilisés.

Parmi tous les objets qui constituent la collection du musée, la collection d’ustensiles pour la cérémonie du thé est notamment magnifique et impressionnante. Comme un certain nombre de personnalités du monde politique et de la finance de l’époque de Meiji, Fujita Denzaburo était connu pour son goût artistique raffiné et pratiquait la voie du thé. Voici quelques-uns des ustensiles pour la cérémonie du thé et d’autres œuvres d’art qui sont à ne pas manquer à ce musée.

Boîte à encens pour la cérémonie du thé

C’est un contenant d’encens en terre cuite émaillée avec couvercle en forme de tortue (Chine, XVIIème siècle). C’est la dernière collection de Fujita Denzaburo.

Yohen Tenmoku

C’est un bol à thé couvert de glaçure tachetée scintillante (Chine, XIIème-XIIIème siècle). Il existe quatre bols à thé à taches bleues et vertes, dont celui-ci, tous au Japon.

Bol à thé

Ce bol à thé a été fabriqué dans la péninsule coréenne. Ses parties cassées ont été réparées au moyen de laque, urushi. L’art de kintsugi est également utilisé comme un élément décoratif à la réparation.

Boîte à thé

C’est une boîte à thé en forme d’aubergine couverte de glaçure châtain foncé. On y voit un fil de glaçure brun jaunâtre.

Portrait, un des seize rakan

Les seize rakan ont été peints en Chine (XIVème-XVème siècle). Les rakan sont des disciples de Bouddha. Le sixième shogun du shogunat de Muromachi aurait collectionné ces portraits.

Lotus, glycine et érable

Ces trois motifs ont été peints par un petit fils de Hon’ami Koetsu (1558-1637) considéré comme un des fondateurs de l’école Rinpa. Le style décoratif et élégant est réalisé par la technique artistique tarashikomi qui consiste à appliquer des pigments sur une surface humide pour obtenir un effet flou.

À la sortie du musée, il y a un petit espace comme un foyer qui vous inviterait à profiter d’une balade agréable à l’extérieur. À travers d’une fenêtre de l’ancien entrepôt, vous pourrez voir le paysage découpé comme une peinture encadrée. Le musée est adjacent au parc où se trouvait la demeure principale de la famille Fujita. Vous pourrez voir également deux bâtiments qui ont échappé au raid aérien de 1945 : une pagode qui a été transférée du mont Koya et la porte d’entrée de l’ancienne demeure.

  • Le musée d’art Fujita se trouve à 10 minutes à pied de la gare de Kyobashi.
  • Le prix du billet d’entrée est de 1 000 yens. C’est gratuit pour les jeunes de moins de 19 ans.
  • Le musée est ouvert sauf les fêtes de fin d’année et du Nouvel An.
  • Les photos sans flash y sont autorisées.