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20th Century Recall

La Triennale de Setouchi 2025 : Focus sur l’île de Megijima

L’île de Megijima, qui compte environ 100 habitants, se trouve à seulement 20 minutes du port de Takamatsu. Il est facile de combiner sa visite avec celle de l’île d’Ogijima, située à 40 minutes de Takamatsu (en passant par Megijima). Contrairement à Ogijima avec de nombreuses pentes, les chemins de Megijima sont plats et agréables à parcourir. La plupart des œuvres d’art y sont installées dans le quartier principal autour du port et dans l’ancienne école primaire.

Il y a un siècle, une immense grotte, associée à la légende des oni (ogres du folklore japonais), a été découverte à Megijima. Des œuvres d’art y sont également exposées (malheureusement, je n’ai pas eu le temps de les visiter cette fois-ci). Cependant, les autres œuvres, parfaitement intégrées aux paysages de l’île, étaient absolument magnifiques.

Terrace Winds

Terrace Winds : Sur un ancien site de champs en terrasses, environ 400 blocs de céramique sont installés en courbes. Cette œuvre d’art est magnifiquement intégrée aux paysages de Megijima et à la mer au-delà.

Navigation System

Navigation System : Une boîte à musique est synchronisée avec une carte marine artisanale faite de coquillage et de brindilles, représentant un planétarium miniature. À l’intérieur de la pièce, un vent agréable souffle et le temps s’écoule lentement.

Colour Reading and Contexture

Colour Reading and Contexture : Une petite ville de couleurs et de formes est créée à partir d’objets carrés inutilisés de Megijima, tels que des livres, des carreaux et des boîtes en bois. Le processus collaboratif de collecte des matériaux auprès des habitants fait également partie de l’œuvre, qui est installée dans la piscine de l’ancienne école primaire.

The stones remember, and I listen

The stones remember, and I listen : Aussi exposée dans l’ancienne école primaire, cette œuvre s’inspire des murs en pierre que l’on trouve à la fois sur l’île de Megijima et sur l’île néo-zélandaise où vivaient les ancêtres de l’artiste. Elle est réalisée avec des pierres de Megijima et de la terre de l’île natale de l’artiste, et elle contient les histoires de l’artiste elle-même, ainsi que celles des habitants de Megijima.

Dans le cadre du projet Petites Boutiques sur l’île, neuf œuvres d’art créent chacune leur propre univers au sein d’un bâtiment qui était autrefois une chambre d’hôtes traditionnelle. Ce lieu n’est pas seulement un espace d’exposition pour les artistes ; il propose également des produits et des services concrets, offrant ainsi aux visiteurs une expérience amusante et interactive. Dans la salle Yoga Class sur la première photo ci-dessus, il y a une balançoire qui, lorsqu’on la pousse, fait retentir un instrument au-dessus de la tête et permet de faire rouler une sphère en verre devant soi. Le reflet du paysage est si beau que l’on a envie de se balancer indéfiniment. Ping-Pong Sea sur la deuxième photo est une œuvre composée de plusieurs tables de ping-pong originales et ludiques, où de nombreux visiteurs s’amusaient joyeusement.

Machiya Imazushi

Lancement d’un projet visant à transmettre l’authentique culture japonaise depuis une machiya de Nara

Savez-vous ce qu’est une machiya ? C’est une maison traditionnelle japonaise en bois, qui servait à la fois de résidence et de lieu de commerce. Elle se caractérise par sa façade étroite et son intérieur profond, ce qui lui a valu le surnom de «lit d’anguille». À Kyoto, on l’appelle communément «Kyo machiya».

Les machiya de Kyoto en voie de disparition

Aujourd’hui, on voit souvent les machiya rénovées en restaurants, cafés, boutiques ou hébergements pour les touristes. Cependant, il est aussi vrai que de nombreuses machiya disparaissent ou sont menacées de destruction. À Kyoto, il est difficile de donner un chiffre exact, car le terme inclut non seulement les machiya traditionnelles mais aussi toutes les maisons en bois construites avant 1950. Néanmoins, en raison de leur vétusté et des difficultés d’entretien, plus de 700 machiya sont démolies chaque année en moyenne. Entre 2008 et 2009, il y avait environ 47 000 machiya, mais ce nombre est tombé à environ 34 000 en 2024, soit une diminution de près de 30 %. Parmi elles, l’une des machiya les plus anciennes et les plus historiques de la ville a été perdue en 2018.
Bien qu’il reste des machiya habitées à Kyoto, elles sont souvent disséminées entre des immeubles modernes, et à l’exception de quelques quartiers comme Gion, l’ancien paysage urbain n’est plus vraiment préservé. Beaucoup de touristes occidentaux viennent à Kyoto en s’attendant à une ville imprégnée d’un charme traditionnel et historique, mais après quelques jours, certains d’entre eux réalisent que, si la ville est propre, son architecture historique n’est pas très bien conservée. Je suis tout à fait d’accord avec ce constat. On dit que les Japonais valorisent l’harmonie, mais en ce qui concerne la préservation du paysage urbain, on observe malheureusement un manque de cohérence et d’unité.

Dans le cas des petits bâtiments en milieu urbain, la décision de les préserver, quelle que soit leur valeur historique, appartient souvent au propriétaire et non à l’État ou aux autorités locales. Malheureusement, non seulement à Kyoto, mais partout au Japon, un environnement où la conservation des bâtiments historiques est difficile s’est mis en place, malgré le fait que les bâtiments détruits et perdus ne reviennent jamais…

La Machiya Imazushi, Nara

La situation est similaire à Nara, qui était la capitale du Japon avant Kyoto. Dans le quartier de Naramachi, réputé pour ses paysages historiques, environ 60 % des machiya ont disparu entre 1985 et 2020, remplacées par de nouvelles constructions, des parkings ou des terrains vacants. Comme à Kyoto, la plupart des machiya restantes ont été rénovées en restaurants, boutiques ou hébergements, et très peu sont encore habitées.

Machiya Imazushi
Machiya Imazushi

La machiya de Nara que je vous présente dans cet article de blog, la Machiya Imazushi est la maison de mes beaux-parents. Mon beau-père est issu d’une vieille famille qui fabriquait et vendait le nara-sarashi, un tissu de chanvre de haute qualité principalement utilisé pour les vêtements de cérémonie des samouraïs. À l’origine, cette maison se situait sur la place devant la gare de Kintetsu-Nara, là où se trouve aujourd’hui la statue du moine Gyōki. Elle a été déplacée à son emplacement actuel, dans le quartier d’Imazushi, en 1914, suite à l’ouverture de la ligne de train Kintetsu. Dans ce quartier aussi, la plupart des machiya qui existaient autrefois ont disparu. Il est triste de constater que seule cette maison semble avoir traversé le temps, conservant l’atmosphère d’antan et témoignant de l’histoire du quartier.

Découvrez l’essence de l’authentique culture japonaise au cœur de la Machiya Imazushi

De nos jours, beaucoup de programmes d’expériences culturelles japonaises sont offerts aux touristes étrangers. Parmi ceux-ci, la cérémonie du thé est sans doute l’expérience la plus fréquemment proposée, car elle représente un art complet qui réunit diverses traditions culturelles japonaises. La cérémonie du thé est aussi étroitement liée à la culture zen. Cependant, avec l’engouement actuel pour le matcha, je regrette de constater que les expériences se limitent souvent à la simple action de boire ou de préparer le matcha soi-même avec des explications superficielles et que l’essence même de la cérémonie du thé soit négligée. Les expériences de cérémonie du thé durent généralement environ 45 minutes, et sont souvent partagées avec d’autres participants. Cela peut convenir à ceux qui cherchent une brève immersion dans la culture japonaise entre deux visites touristiques, mais je trouve que ces expériences rapides sont insuffisantes pour ceux qui souhaitent toucher à la partie essentielle de la cérémonie du thé. Il en va de même pour d’autres expériences culturelles.

À Machiya Imazushi, nous voulons aller au-delà de la simple expérience. Nous aimerions vous plonger au cœur de la culture japonaise, en explorant son riche contexte historique et sa profonde spiritualité, et en vous permettant d’interagir avec les personnes passionnées qui la font vivre.
Nara est souvent considérée comme une des destinations de l’excursion d’une journée depuis Kyoto. Beaucoup de touristes se contentent de visiter le Grand Bouddha et de rencontrer les daims du parc. Mais cette ancienne capitale du pays regorge de cultures traditionnelles méconnues qui sont enracinées dans son histoire. Nous vous invitons à prolonger votre séjour pour explorer autrement cette ville et découvrir ses charmes cachés.

Pour en savoir plus sur ce projet, rendez-vous sur le site web de mon partenaire :
Machiya Imazushi


La Triennale de Setouchi 2025 : Focus sur l’île d’Ogijima

La Triennale de Setouchi est un festival d’art contemporain qui se déroule tous les trois ans sur les îles de la mer intérieure de Seto. Lancé en 2010, il dure environ 100 jours et est divisé en sessions de printemps, d’été et d’automne. Cela permet aux visiteurs d’apprécier l’harmonie entre la nature et l’art dans la région de Setouchi à différentes saisons.

Chaque région, et les îles en particulier, possède ses propres ressources locales uniques (histoire, culture, mode de vie, nature, etc.), permettant de découvrir des œuvres spécifiques à chaque site et d’en faire l’expérience avec les cinq sens.
La mer intérieure de Seto compte plus de 700 îles. Autrefois, c’était une voie maritime majeure pour l’ouest du Japon, reconnue pour son écosystème riche et ses paysages pittoresques. Cependant, avant de devenir un haut lieu de l’art contemporain, la région de Setouchi était plutôt confrontée à une grave pollution environnementale due au développement industriel. L’objectif de ce festival d’art est de redonner de la vitalité à la région de Setouchi, qui souffrait de problèmes tels que la baisse et le vieillissement de la population et une image négative. En combinant le paysage naturel existant avec l’art, le festival vise à y créer un nouvel attrait. Le déclin démographique et le vieillissement de la population sont des problèmes qui touchent l’ensemble de la société japonaise aujourd’hui, et dans les zones rurales, de nombreux villages disparaissent, et des cultures spécifiques sont en train d’être abandonnées. Ce festival d’art, qui n’est pas un événement éphémère, a eu un impact majeur sur la société japonaise et s’étend au-delà de la région de Setouchi.

Le port de Takamatsu

Le déplacement en bateau est l’un des charmes uniques de la Triennale de Setouchi. Le port de Takamatsu fonctionne comme la plaque tournante centrale de la Triennale.

Découvrez ma visite de la Triennale de Setouchi en plusieurs articles de blog. Aujourd’hui, cap sur l’île d’Ogijima.

L’île d’Ogijima

Île d'Ogijima
Île d’Ogijima

Ogijima, l’une des îles qui accueillent ce festival d’art, compte environ 160 habitants.
Elle est située à 40 minutes du port de Takamatsu, via l’île de Megijima. Dès l’arrivée au port, le paysage unique de l’île se dévoile : peu de terrains plats, et des maisons qui s’étagent le long des pentes. Les œuvres d’art, souvent nichées au détour de ruelles complexes ou en haut d’une pente raide, transforment la visite en une véritable chasse au trésor. La vue sur la mer intérieure de Seto, que l’on admire par-dessus les tuiles des toits, est également magnifique. Même quand le festival d’art n’a pas lieu, on a envie de visiter ce lieu paisible.

Ogijima’s Soul

Le centre d’échange qui accueille les visiteurs de l’île. Son toit blanc en forme de coquillage est orné des caractères de huit langues différentes.

Takotsuboru

L’aire de jeux inspirée des pots de poulpe traditionnellement utilisés pour la pêche locale sur l’île.

Dreamland

Les visiteurs peuvent circuler librement à l’intérieur de l’œuvre et ressentir la sensation de légèreté générée par les effets visuels sensibles et vibrants de l’installation.

Akinorium

Une installation sonore mécanique, conçue dans l’écrin d’une maison ancienne. Une partie du bambou utilisé dans cette œuvre a été récoltée par les habitants sur la montagne de l’île d’Ogijima. Un espace apaisant, bercé par la douce musique de la nature.

Pagode à cinq étages

Muro-ji et Hase-dera : des temples nichés dans les montagnes de Nara

Les glycines, les pivoines, les rhododendrons, les azalées…
Après la floraison des cerisiers, les autres fleurs prennent le relais. Et le vert tendre des jeunes feuilles est magnifique à regarder.
Les temples situés dans les montagnes de Nara sont particulièrement beaux à cette période de l’année. Laissez-vous séduire par leur atmosphère sereine.

Temple Muro-ji

Niché dans un village cerné par de profondes montagnes et des vallées, le temple Muro-ji vous accueille avec son charme paisible et gracieux. Loin de se limiter au Grand Bouddha et aux daims, les attraits de Nara se découvrent aussi dans ses temples de montagne, appelés yamadera, et Muro-ji est l’un de ces joyaux.

Les différents bâtiments, disséminés dans le silence d’anciens cèdres, sont chacun empreints d’une atmosphère sereine, contrastant avec les temples plus fréquentés par les touristes. L’harmonie entre sa belle pagode à cinq étages et les rhododendrons en fleurs, de fin avril à début mai, est un spectacle à ne pas manquer.

Mais si vos jambes vous le permettent, je vous recommande vivement de monter jusqu’à Oku-no-in, situé au fond de l’enceinte. L’histoire du Muro-ji remonte à la fin du VIIIe siècle. On l’appelle aussi le «Mont Koya pour femmes», car il a toujours accueilli les femmes venant prier, contrairement au Mont Koya qui leur interdisait l’accès jusqu’au début du XXe siècle. Bien que le Mont Koya demeure un lieu spécial en tant que cité monastique, l’aspect quelque peu touristique de ses monastères ces dernières années est un peu regrettable. En revanche, le quartier qui entoure le Muro-ji préserve une atmosphère sereine que je trouve particulièrement agréable.

Temple Hase-dera

Ce temple, l’un des plus importants lieux de pèlerinage dédiés à Kannon, la déesse de la miséricorde, accueille les pèlerins depuis les temps anciens. Son bâtiment principal, perché en hauteur, possède une terrasse soutenue par des piliers en bois. C’est une architecture traditionnelle pour les édifices dédiés à Kannon, dont la demeure se situe au sommet du mont Potalaka. Cette terrasse permet d’accueillir davantage de pèlerins venus implorer le salut de Kannon.

Le Kiyomizu-dera de Kyoto, également un temple de pèlerinage de Kannon, est plus célèbre et a cette même architecture pour son bâtiment principal. Mais il est aujourd’hui très fréquenté par les touristes, ce qui fait que l’aspect religieux du lieu passe souvent inaperçu. Si vous voulez ressentir la véritable atmosphère d’un lieu de culte, le Hase-dera est vivement recommandé. Les prières des moines résonnent dans sa vaste enceinte, vous permettant de vous immerger dans une ambiance majestueuse.

Aujourd’hui, il est populaire sur instagram comme un temple orné de fleurs tout au long de l’année, mais ne vous contentez pas de prendre des photos. Prenez le temps de profiter de l’ensemble du temple, niché dans un magnifique écrin de nature.

Un petit retour sur la floraison des cerisiers à Kyoto en 2025

Les cerisiers sakura sont vraiment emblématiques du Japon et attirent de nombreux touristes étrangers. À Kyoto, les cerisiers ont commencé à fleurir presque à la date habituelle cette année. D’habitude, les fleurs de cerisier ne durent qu’une semaine, mais grâce au froid, nous avons pu les admirer pendant une période assez longue.

Kyoto abrite de nombreux sites célèbres pour leurs cerisiers en fleurs, mais dans cet article, je vais vous présenter des endroits relativement calmes et appréciés des habitants.

Jardin botanique de Kyoto

Le Jardin botanique de Kyoto a été créé en 1924, devenant ainsi le premier jardin public du Japon. Après la Seconde Guerre mondiale, il a été brièvement occupé par l’armée américaine et a traversé une période difficile avant de rouvrir ses portes en 1961. On y trouve environ 500 cerisiers de 180 variétés différentes, ce qui permet aux visiteurs d’admirer une grande diversité de ces arbres en fleurs pendant une longue période, allant des variétés à floraison précoce à celles à floraison tardive.
Mes clients me disent souvent que les fleurs de cerisier du Japon sont blanches. Pourtant, ici, on peut admirer de magnifiques nuances de couleurs, allant du rose pâle au rose profond. Et ce n’est pas tout ! La forme des fleurs aussi est très variée, des petites fleurs délicates aux grosses fleurs en forme de boule d’une beauté éclatante.

Quand j’ai visité ce jardin, d’autres fleurs comme les tulipes étaient aussi en pleine floraison, embellissant le printemps. En ce moment, la situation mondiale est vraiment confuse, mais ici, on peut admirer les cerisiers en fleurs tranquillement et voir les enfants courir joyeusement. Cela me fait sentir l’importance de la paix.


  • Tout près de la sortie 3 de la station Kitayama sur la ligne de métro Karasuma
  • Prix du billet d’entrée
    500 yens

Chemin Nakaragi

Les cerisiers en fleurs au bord de l’eau sont aussi un spectacle à ne pas manquer. À l’ouest du jardin botanique de Kyoto, la rivière Kamo traverse la ville. Le chemin Nakaragi est une très belle promenade qui se trouve sur la rive est de cette rivière.
Sur environ 800 mètres, s’alignent 70 magnifiques cerisiers pleureurs aux fleurs rose pâle. Sur la rive opposée, on trouve de nombreux Somei Yoshino (cerisier le plus populaire). Ces cerisiers pleureurs fleurissent après la pleine floraison des Somei Yoshino, ce qui permet de profiter des cerisiers en fleurs plus longtemps.

Du pont Kitayama-Ohashi au sanctuaire shinto Kamigamo-jinja

Après le chemin Nakaragi, vous pouvez continuer une agréable promenade vers le nord jusqu’au sanctuaire Kamigamo-jinja. Sur ce chemin aussi, vous pourrez admirer la belle harmonie entre les cerisiers en fleurs et le paysage de l’eau. Un peu éloigné du centre-ville, cet endroit est surtout apprécié par les habitants du coin qui veulent profiter du hanami tranquillement. La promenade est peut-être un peu longue, mais la beauté élégante des cerisiers du Kamigamo-jinja récompensera votre fatigue.

La saison des cerisiers arrive

Ce mois de mars a été marqué par de brusques variations de température. Mais enfin, le vrai printemps, la saison des cerisiers sakura, est là.
Les cerisiers en fleurs du Japon attirent de nombreux touristes étrangers. Mais saviez-vous qu’il existe de nombreuses variétés de cerisiers ?

Somei Yoshino

Somei Yoshino
Somei Yoshino

En tant que cerisier le plus typique du Japon, le Somei Yoshino est la star du hanami.
L’éclosion des fleurs rose pâle des Somei Yoshino annonce l’arrivée du printemps. On voit le Somei Yoshino un peu partout : au bord de l’eau, dans les parcs, dans les écoles, etc.

Shidarezakura

Shidarezakura
Shidarezakura

L’élégance des branches pleureuses des Shidarezakura et la danse de leurs pétales dans le vent sont d’une beauté à couper le souffle. C’est comme sous une cascade de fleurs.

Cerisiers à floraison précoce, tardive, et différente autre variété

En tant que cerisiers à floraison précoce précédant le Somei Yoshino, on trouve le Kawazu-zakura et l’Okame-zakura. Leurs fleurs aux couleurs vives et éclatantes attirent particulièrement le regard. La saison de floraison des cerisiers est généralement courte, mais certaines variétés fleurissent d’octobre au printemps. L’Oeshikizakura commence à fleurir en automne et l’on peut admirer ses fleurs pendant une longue période. Il atteint son pic de floraison vers le 8 avril, date anniversaire de la naissance de Bouddha.

Yamazakura

Yamazakura
Yamazakura

À la différence du Somei Yoshino, chez cette espèce, les jeunes feuilles d’un brun rougeâtre émergent simultanément avec les fleurs. Le mont Yoshino couvert de Yamazakura en fleurs, c’est mon paysage de cerisiers préféré.

Mont Yoshino au temps des cerisiers
Mont Yoshino au temps des cerisiers

Le village de Tsukigase, enveloppé par le parfum des pruniers

Au village de Tsukigase
Au village de Tsukigase

Le village de Tsukigase, situé à environ 30 km à l’est du centre-ville de Nara, est réputé pour ses pruniers en fleurs. Habituellement, la floraison du prunier commence à la mi-février, mais cette année, le froid persistant a retardé l’éclosion. Finalement, les pruniers de Tsukigase sont maintenant en pleine floraison, et le parfum enivrant des fleurs embaume tout le village.

Presque chaque année, je vais admirer les pruniers en fleurs au village de Tsukigase avec ma famille, et cette année, c’était la meilleure visite de toutes. On trouve à Tsukigase plus de 10 000 pruniers de variétés diverses. Ce village est devenu un lieu prisé des touristes (principalement japonais, les étrangers se faisant rares) grâce aux réseaux sociaux qui le présentent comme un site exceptionnel pour admirer les pruniers en fleurs dans la région du Kansai, mais il conserve son charme nostalgique et poétique.

Le sentier est parsemé de petits cafés-restaurants charmants, offrant aux promeneurs la double joie d’admirer les fleurs de prunier et de profiter d’une vue spectaculaire. Si le mot hanami vous évoque souvent la contemplation des cerisiers en fleurs, sachez que pique-niquer sous les pruniers en fleurs est tout aussi magnifique.

Botan-nabe
Botan-nabe

Pour le déjeuner à Tsukigase, Miharashi-so Bekkan est l’endroit idéal. Leur spécialité, le botan-nabe, un ragoût de sanglier préparé avec des légumes locaux, est un véritable régal. Vous pourrez savourer ce plat dans une ambiance chaleureuse et décontractée.

La cérémonie du Shuni-e a débuté au pavillon Nigatsu-do

Le Shuni-e, une cérémonie bouddhiste de repentance, a lieu dans les temples de tout le pays. Celle qui se déroule dans les temples chargés d’histoire de Nara est particulièrement renommée. Au pavillon Nigatsu-do du temple Todai-ji, elle se déroule du premier au 14 mars chaque année. Elle est accomplie par onze moines, les Rengyo-shu, qui confessent les péchés de tous et prient pour la paix, de bonnes récoltes et le bonheur de tous.

La cérémonie comprend divers événements, et le moment où les torches sont brandies sur la terrasse du pavillon offre un spectacle saisissant pour le public. Chaque torche, faite de bambou et d’aiguilles de cèdre, illumine le chemin des moines Rengyo-shu qui gravissent les marches menant au pavillon. Une fois que chaque moine a rejoint l’intérieur du pavillon pour y pratiquer la cérémonie, les torches sont brandies sur la terrasse.

La cérémonie du Shuni-e au pavillon Nigatsu-do se perpétue depuis plus de 1200 ans. Elle a traversé les guerres, les tempêtes et les pandémies sans jamais être interrompue.
À l’heure où l’ordre international semble vaciller et où l’égoïsme risque de prendre le pas,
la vue de cette flamme m’a rappelé l’importance de cette cérémonie, où l’on prie pour le bonheur de tous les peuples du monde.

Période préliminaire à la cérémonie du Shuni-e

Au pavillon Nigatsu-do du temple Todai-ji à Nara, la cérémonie du Shuni-e, un rite de repentance au cours duquel on confesse ses fautes devant les bodhisattvas Kannon et prie pour la paix et le bonheur de tous, se déroule du 1er au 14 mars chaque année. Elle est précédée, entre le 20 et le 28 février, d’une période préparatoire appelée Bekka. Le 21 février, afin de prier pour le bon déroulement de tous les événements de la cérémonie, un groupe de moines en formation pour la cérémonie, Rengyoshu a visité les différents bâtiments du Todai-ji.

À la fin de la visite, les moines se rendent au pavillon Nigatsu-do et offrent une prière en direction du mausolée de l’empereur Shomu, le fondateur du Todai-ji.

Pavillon Nigatsu-do
Pavillon Nigatsu-do

Lors de la cérémonie du Shuni-e, l’autel des bodhisattvas Kannon est décoré avec des fleurs de camélia artificielles. Les Rengyoshu, participants à la cérémonie, confectionnent eux-mêmes ces fleurs pour les offrir aux Kannon. En offrant ces fleurs faites à la main, ils se dévouent à la cérémonie.
Ces fleurs de camélia artificielles créées pour la cérémonie, s’inspirent du camélia exceptionnel qui fleurit en mars dans le pavillon Kaizan-do, dédié au moine Rouben qui a contribué à la fondation du Todai-ji. Elles reprennent les couleurs de ce camélia : le rouge, le blanc et le jaune. À l’approche de la cérémonie, les pâtissiers japonais de Nara proposent des douceurs inspirées de ces fleurs de camélia artificielles.

Takiyasha la sorcière et le fantôme du squelette

Exposition des œuvres ukiyo-e d’Utagawa Kuniyoshi

Utagawa Kuniyoshi (1797-1861) est un maître de l’estampe japonaise ukiyo-e de la fin de l’époque d’Edo. Bien que moins connu à l’étranger que d’autres maîtres de l’ukiyo-e tels que Hiroshige ou Hokusai, son œuvre n’en est pas moins fascinante. Avec ses compositions audacieuses et sa créativité ludique, il a laissé de nombreuses estampes remarquables dans différents genres : guerriers, acteurs traditionnels, beautés, paysages, mais aussi des caricatures humoristiques.

Sakata Kaidômaru

Sakata Kaidômaru (1836)
Né d’une ogresse des montagnes, il était connu pour sa force extraordinaire dès son plus jeune âge. Il a été représenté dans des estampes ukiyo-e et apparaît fréquemment dans les pièces de kabuki et de jōruri.

Takiyasha la sorcière et le fantôme du squelette

Triptyque de Takiyasha la sorcière et le fantôme du squelette (1845-1846)
La princesse Takiyasha récite un sort et fait apparaître un squelette géant qui émerge d’un vide obscur et menace un guerrier.

Attaque de nuit

Attaque de nuit de samouraïs (1831-1832)
Caractérisée par une représentation évoquant une peinture de paysage occidentale avec des jeux d’ombres, cette œuvre ukiyo-e est d’une beauté saisissante. Kuniyoshi a peut-être expérimenté de nouvelles méthodes d’expression. Les samouraïs, peints presque en monochrome, et les arbres et le ciel aux couleurs douces sont dépeints avec une grande délicatesse.

Il a l'air effrayant mais c'est une personne gentille

Il a l’air effrayant mais c’est une personne gentille (1847)
Un homme au visage grimaçant et ridé ? En y regardant de plus près, on remarque qu’il est composé d’un assemblage d’hommes formant sa tête et son corps. S’inspirant probablement de la mode de l’époque qui consistait à créer de nouvelles formes à partir d’objets du quotidien tels que des coquillages ou des céramiques.

Transformations de chats à la mode

Transformations de chats à la mode (1841-1842)
Ukiyo-e pour jouets d’enfants représentant des découpages de perruques et de coiffes diverses, à superposer sur la tête d’un chat. Ukiyo-e à la fois humoristique et comique, ce genre révèle pleinement la personnalité de Kuniyoshi.

C’est un peu dommage de ne pas pouvoir prendre de photos, à l’exception de quelques œuvres, mais on peut découvrir ici le monde unique de l’ukiyo-e. Les œuvres de Kuniyoshi reflètent le contexte social et culturel de son époque, avec un humour et des éléments comiques.
Cette exposition se tient jusqu’au 24 février au musée des Beaux-Arts de Nakanoshima, à Osaka. Si vous passez dans la région d’Osaka durant cette période, n’hésitez pas à y faire un tour.