Archives de l’étiquette : saké

Tonneaux de saké

L’emballage du tonneau de saké, komomaki

Le saké est en général vendu en bouteilles ou en cartons, mais il est également vendu en tonneaux pour les banquets. Le tonneau de saké est fait en bois de cèdre de Yoshino. Après avoir rempli de saké, on le scelle avec son couvercle amovible assimilé au miroir et l’ouvre en brisant ce couvercle avec des marteaux lors de banquets. Le saké est aussi offert aux divinités shinto kami et on voit des tonneaux de saké empilés aux sanctuaires shinto.

Le tonneau de saké est emballé de nattes de paille, komo. Cette tradition remonte à l’époque d’Edo. Aujourd’hui ces nattes de paille sont décoratives et pour les brasseries, servent de publicité. Mais à l’origine elles servaient à protéger les tonneaux transportés par bateaux. Quatre types de corde sont utilisées pour l’emballage. Au musée du saké de Gekkeikan à Fushimi, on fait une démonstration de l’emballage du tonneau, komomaki. Je vous présente cette technique artisanale. C’est impressionnant.

Dans la région du Kansai, Nada (préfecture de Hyogo) et Fushimi (préfecture de Kyoto) sont les deux centres de brassage de saké. Le saké moelleux de Fushimi autrement appelé « le saké féminin » est produit grâce à de l’eau souterraine abondante qui contient moins de minéraux. À Fushimi, vous pouvez voir des rangées d’anciennes brasseries qui se trouvent le long de la rivière. Fondée en 1637, Gekkeikan est aujourd’hui l’une des trois principales brasseries de saké. Son musée vous montre la fabrication du saké à Fushimi et son histoire. À la fin de la visite, la dégustation de saké vous attend.

Cèdre sacré

Oomiwa-jinja, un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon

Oomiwa-jinja
Oomiwa-jinja

Dans un sanctuaire shinto, il y a le bâtiment honden où est vénéré le goshintai, l’objet de culte dans lequel l’esprit du dieu shinto est supposé résider. Mais le sanctuaire Oomiwa-jinja n’a pas de honden. C’est parce que le mont Miwa situé derrière le sanctuaire est vénéré comme une montagne sacrée et considérée comme l’objet de culte. C’est le style du shintoïsme primitif. Remarquez également le portique, torii. Une corde sacrée shimenawa est tendue entre les piliers de gauche et droit.

Sugidama
Sugidama

Le dieu shinto de ce sanctuaire Oomononushi est vénéré comme dieu shinto du médicament et de la fabrication du saké, alcool de riz. Les propriétaires de brasserie de saké mettent au-dessus de l’entrée une boule d’aiguilles de cèdre pour annoncer un nouveau tirage de saké. Cette boule appelée sugidama ou sakabayashi est faite avec les aiguilles du cèdre du mont Miwa.

Le dieu shinto Oomononushi apparaît sous la forme d’un serpent dans des mythes japonais. Dans l’enceinte, il y a un grand cèdre âgé d’environ 400 ans et on dit qu’un serpent blanc entre et sort de ce cèdre à cavité. Des œufs, nourriture préférée des serpents sont offerts par les visiteurs du sanctuaire.

Oomiwa-jinja compte une quarantaine de sanctuaires auxiliaires, dont chacun est dédié à un dieu shinto. À Sai-jinja, le dieu shinto du médicament est vénéré. L’eau sacrée jaillit d’un puits et on prie pour la guérison des maladies en puisant de l’eau. Kuehiko-jinja est associé au dieu shinto de la sagesse. De nombreux ex-voto en forme de chouette, symbole de la sagesse et du bonheur y sont suspendus.

  • Pour se rendre au sanctuaire Oomiwa-jinja, on prend le train JR depuis la gare de Nara et descend à la gare de Miwa (environ une demi-heure de trajet). Il est à 5 minutes à pied de la gare.
Yamanobe-no-Michi
Yamanobe-no-Michi

Oomiwa-jinja se trouve le long du chemin Yamanobe-no-Michi, le plus vieux chemin du Japon. Il longe le pied des montagnes du côté est du bassin de Nara. Des tumulus funéraires d’empereurs, ainsi que de vieux temples et sanctuaires apparaissent le long de ce chemin tranquille et poétique qui serpente entre les bois, les rizières et les hameaux. Au printemps et en automne, il sera agréable de faire une randonnée sur une portion de ce chemin, par exemple entre le sanctuaire Oomiwa-jinja et le temple Chogaku-ji (environ 6 kilomètres).

Près de Oomiwa-jinja, se trouve la forge de l’école Gassan, une des écoles de forgerons de sabre japonais, qui a une histoire de plus de 800 ans. Son histoire et ses sabres représentatifs sont présentés dans le mémorial attenant à la forge.

  • La forge et le mémorial de l’école Gassan sont ouverts le samedi (mais fermés en janvier, février, août et décembre), 10h-16h.
Portique de Matsunoo Taisha

Le sanctuaire shinto Matsunoo Taisha

Matsunoo Taisha
Matsunoo Taisha

Le sanctuaire shinto Matsunoo Taisha situé près du quartier Arashiyama. Il se trouve à l’extrémité Ouest de l’avenue Shijo, l’une des artères de Kyoto. (Soit dit en passant, le sanctuaire shinto Yasaka-jinja est à l’extrémité Est de la même avenue). C’est un sanctuaire ancien dédié au dieu du brassage du saké, correspondant à Bacchus dans la mythologie romaine.

Il est connu pour ses nombreux tonneaux de saké et son eau de cascade « tortue sacrée » utilisée pour le brassage du saké. Les jardins conçus par Shigemori Mirei vers la fin de sa vie sont aussi à ne pas manquer. Mais le clou de la visite après la floraison des cerisiers, c’est la corète du Japon, yamabuki en fleur.

Corète du Japon au bord de la rivière
Corète du Japon au bord de la rivière

Umé, prune japonaise, une des spécialités de la ville de Joyo

La ville de Joyo située à mi-chemin entre Kyoto et Nara est connue pour ses pruniers depuis longtemps. La prune japonaise appelée umé est une des spécialités de Joyo avec la patate douce et le thé. Il y a l’ancien bois de pruniers Aodani où sont cultivées les umé de qualité. Épaisses et molles, elles sont utilisées pour faire des uméboshi, prunes macérées, des confitures ou l’uméshu, vin de prune.

Joyo-shuzo, le seul fabricant de saké dans le sud de la préfecture de Kyoto propose une large gamme de saké. Comme apéritif, l’uméshu fabriqué à partir des meilleures prunes cultivées à Aodani est recommandé. Vieilli pendant 3 ans, il produit une saveur délicate et moelleuse.

Le saké froid estival, natsu-reishu

Depuis quelques années, l’intérêt pour le saké japonais, l’alcool de riz fermenté est croissant dans les pays occidentaux. Mais je pense qu’il y a encore une fausse image de saké. En regardant l’étiquette attachée au dos de la bouteille, on me pose souvent cette question : « 60 degrés d’alcool !? Le saké est un alcool fort, n’est-ce pas ? ». On confond le degré de polissage du riz (le taux résiduel de riz après polissage) avec celui d’alcool du saké y écrit parallèlement. Le processus de la fabrication du saké est compliqué. Le riz est poli pour éliminer les protéines et les lipides et pour conserver le cœur du grain riche en amidon. Plus le riz est poli, plus le taux résiduel de riz sera bas et plus le saké sera fin. La plupart des sakés titrent entre 14 et 16 degrés d’alcool, à peu près identique au vin. Le saké est servi frais, chambré, tiède ou chaud. Il accompagne les plats japonais, mais il se marie aussi avec la cuisine occidentale. On peut savourer le saké de la même manière que le vin.

Quand il fait chaud et humide, il est agréable de boire le saké froid, reishu. À Nara et Kyoto, deux vieilles villes du Japon, on voit les bouteilles bleues fraîches. Les brasseries de chaque ville lancent le saké de marque commune « saké froid estival » pour sensibiliser les amateurs de saké. L’étiquette de la bouteille de sakés de Nara est à motif de l’hortensia et celle de Kyoto est à motif du char du festival de Gion. C’est une marque commune, mais on peut comparer le goût du saké de chaque brasserie. J’ai goûté le saké Harushika fabriqué par Imanishi, une des brasseries participantes de Nara. C’est un saké junmaï-ginjo, saké sans addition d’alcool, et dont le taux résiduel de riz après le polissage est de 60 %. Un arôme fruité, un bon équilibre avec la douceur du riz, laissant le palais frais… C’était bon !

À la brasserie Imanishi située dans le quartier de Naramachi, on peut déguster 5 sortes de saké à 500 yens.

Harushika, marque de la brasserie Imanishi