L’étang Sarusawa situé à l’ouest du parc de Nara. La pagode à cinq étages du temple Kofuku-ji reflétée sur l’eau fait partie de l’un des huit beaux paysages de Nara.
En août, l’étang est illuminé par des lanternes suspendues au bambous nains, sasa. C’est un des programmes qui se tiennent lors de l’événement « Flânerie à Naramachi ». Cette année, l’événement a été réduit au milieu de la COVID-19, mais j’ai pu admirer la vue fantastique de l’étang.
Le Jizo est un bodhisattva qui reste dans ce monde pour sauver les hommes de la souffrance jusqu’à l’arrivée du futur Bouddha. Au Japon, il est également associé au croyance populaire et vous pourrez rencontrer souvent des statuettes de Jizo faites de pierre sculptée non seulement dans les temples mais aussi au coin des rues. Souvent représenté avec un visage enfantin, le Jizo est familier au Japonais en tant que protecteur des enfants et des voyageurs.
Jizo du temple Kiyomizu-dera
Il existe divers types de Jizo, mais la plupart des statuettes de Jizo sont habillées de bonnets et de bavoirs. Le Jizo du temple Kiyomizu-dera vous apporterait un mariage heureux. Pour que votre amour se réalise, vous n’auriez qu’à tourner sa tête dans la direction où est votre bien-aimé.
Jizo warabe
Jizo qui s’assoupit
Il y a aussi des statuettes qui s’intègrent dans un paysage environnant. Trouver ces statuettes, c’est comme la chasse aux trésors. Leur pose mignonne sont intéressante à voir.
Jizo soleil couchant
Grande statue de Jizo
Vous pourrez parfois voir des statues de grande taille. Érigé dans un coin d’une rue de Nara au début du XVIème siècle, le Jizo « Soleil couchant » est près de 2 mètres de haut. Il serait découpé dans le soleil couchant… Dans la ville de Kizugawa où j’habite, une statue de Jizo d’environ 5 mètres de haut se dresse tranquillement dans un coin d’un quartier résidentiel. La salle qui l’abritait n’existe plus et sa tête et ses bras ont été restaurés au XVIIème siècle, mais elle y est assise à l’air libre depuis longtemps…
Dans le parc Kyoto-gyoen qui est une oasis pour les Kyotoïtes aujourd’hui, environ 200 résidences des nobles s’alignaient jusqu’à la fin de l’époque d’Edo. La plupart d’entre elles ont été détruites lors de la restauration de Meiji en 1868, mais il reste quelques bâtiments et vestiges historiques.
Maison de thé Shusui-tei
Vue de l’étang
Héron et tortues
Shusui-tei située au côté sud du parc est la maison de thé de la famille Kujo, une des familles de la noblesse de cour. C’est la seule architecture qui reste encore au site de la résidence de cette famille. Construite il y a environ 200 ans, elle a été utilisée pour la cérémonie du thé ou le salon de la poésie japonaise, waka. Elle est au bord de l’étang. Les nobles devraient profiter également d’une ambiance de la promenade en bateau.
Lumière filtrant au travers du shoji
Pièce à tatami au rez-de-chaussée
Colonne décorative en bois du cerisier d’alcôve
Ajours à motif de giroflier
Vous pourrez admirer une belle harmonie de différents styles d’architecture : le style classique et formaliste shoin et le style libre et ludique sukiya. La pièce à tatami au premier étage destinée à accueillir les invités est empreinte d’une ambiance modeste mais raffinée.
Le netsuke est une minuscule sculpture attachée à la cordelette d’un étui contenant des objets usuels suspendu à la ceinture du kimono. Les matériaux utilisés sont le bois, l’ivoire et les cornes de cerf, etc. Avec l’introduction de vêtements de style occidental à l’ère Meiji, le netsuke a perdu son rôle d’origine comme accessoire servant à maintenir des objets suspendus. Mais la technique de sculpture minutieuse a continué à évoluer et aujourd’hui, il est fortement apprécié à l’étranger comme objet d’art reflétant le sens esthétique japonais.
Musée de l’art Seishu Netsuke de Kyoto
Si vous vous intéressez au netsuke, que diriez-vous de visiter le musée d’art Seishu Netsuke de Kyoto ? Quelques 400 œuvres de netsuke à motif varié sont présentées dans cette ancienne résidence d’une famille de samouraï construite à la fin du XIXème siècle. Cela vaut la peine de voir l’architecture ainsi que la collection de netsuke.
Les bonsaï sont des arbres ou plantes miniatures créés dans l’espace restreint d’un petit pot. La beauté grandiose et la sévérité de la nature s’expriment dans l’univers méticuleux du bonsaï. Il existe plus de dix différents styles dans l’art du bonsaï. Voici les quatre styles très répandus.
Style chokkan
Le style droit formel chokkan est une forme qu’on retrouve souvent dans la nature. Un bonsaï de ce style a un tronc droit et vertical.
Style moyôgi
Le style droit informel moyôgi. Le tronc en forme de ‘S’ révèle quelques courbes.
Style fukinagashi
Le style fukinagashi représente un arbre battu par des vents forts au bord de la mer ou dans les montagnes. Son tronc et ses branches s’inclinent dans la même direction.
Style kengai
Le style kengai. Le tronc en cascade retombe. Ce style représente la vitalité d’un arbre perché au bord de la falaise endurant des intempérés.
Érable japonais
Les arbres à feuillage persistant comme le genévrier, le pin et le cyprès sont utilisés beaucoup dans l’art du bonsaï. Il y a aussi des bonsaï créés avec des arbres aux feuilles qui expriment la transition de quatre saisons ou des arbres qui portent des fruits.
Kaki
Main de bouddha
Les fruits de kaki nous rappellent la campagne paisible du Japon. Le busshukan, la main de bouddha est également populaire auprès des amateurs de bonsaï en raison de la forme unique du fruit.
Kyoto abrite de nombreux jardins merveilleux. Dans cette série, je vous parle de quelques maîtres paysagistes emblématiques qui ont joué un rôle important dans la conception du jardin japonais.
La troisième partie se concentre sur Ogawa Jihei (1860-1933) connu comme le précurseur des jardins japonais modernes. Autrement appelé le « magicien de l’eau et de la pierre », il a conçu des jardins lumineux en intégrant le paysage naturel en arrière-plan. Il n’y a pas de notion de mitate (sens symbolique lié à la culture ou la religion japonaise) utilisée dans le jardin traditionnel. Vous pouvez profiter simplement de la beauté du paysage de chaque saison. Ses chefs-d’œuvre se trouvent dans le quartier Okazaki et aux environs du temple Nanzen-ji.
Jardin de l’ancienne résidence de Namikawa Yasuyuki
Le jardin de l’ancienne résidence de Namikawa Yasuyuki, un des artisans les plus renommés de la technique du cloisonné. Il est aménagé autour d’un étang dont l’eau provient du canal du lac Biwa. Namikawa et Ogawa ont été voisins. Ogawa a conçu ce jardin par amitié. Il n’était qu’un simple jardinier à l’époque, mais tous les éléments tels des pierres, des lanternes, des arbres, etc y sont disposés ingénieusement et créent une ambiance reposante.
Jardin de Murin-an
Murmure de l’eau
Le jardin de promenade de la villa Murin-an réalisé par le travail en collaboration avec Yamagata Aritomo, un homme politique et grand amateur de jardin de l’ère Meiji. Ogawa a créé des jardins dans d’autres villas construites autour du temple Nanzen-ji, mais celui de Murin-an est le seul ouvert au public aujourd’hui. Il bénéficie d’une pelouse et d’une source d’eau par le canal du lac Biwa. Le murmure de l’eau est agréable à l’oreille. Les petites pierres placées au fond du ruisseau créent des effets sonores variés. Ce jardin qui n’est pas imprégné de style classique a jouit d’une bonne réputation et Ogawa s’est chargé de créer ensuite des jardins du sanctuaire shinto Heian-jingu.
Jardin du sanctuaire shinto Heian-jingu
Érable et pont Taiheikaku
Les quatre jardins pittoresques se cachent à l’arrière du sanctuaire. En toutes saisons, ils vous offrent une balade très agréable. Profitez d’un moment de calme de ce havre de paix.
Cascade à trois étages
La dernière œuvre d’Ogawa se trouve dans l’enceinte de l’hôtel The Westin Miyako Kyoto, près du temple Nanzen-ji. C’est un grand jardin de promenade. Il s’étend au sud de la salle de banquet, Aoi-den. Il bénéficie d’une source d’eau par le canal en provenance du lac Biwa. Ogawa a créé une cascade à trois étages sur la pente naturelle.
Entrée de l’annexe Kasui-en
Formations rocheuses dans le jardin
Cet hôtel abrite également un autre jardin unique bénéficiant d’une source d’eau par le canal du lac Biwa dans son annexe de style japonais Kasui-en. Il a été conçu en 1925 par le fils aîné d’Ogawa, Hakuyo. En utilisant de grandes formations rocheuses naturelles, il a fait couler l’eau du canal de façon originale. Ogawa Hakuyo est mort jeune et ce jardin est aussi le dernier jardin qu’il a créé.
Des six routes de Kumano Kodo, la route Omine-Okugake est la plus ardue. Elle relie la région de Yoshino-Omine considérée comme le berceau du shugendo à Kumano. Selon une légende, elle aurait été ouverte par En-no-Gyoja, fondateur du shugendo au début du VIIIème siècle. Cette route pour la pratique ascétique s’étend sur environ 80 kilomètres le long des crêtes de la chaîne de montagnes Omine à plus de 1 000 mètres d’altitude. Depuis les temps anciens, les ascètes connus sous le nom de shugenja ont suit un dur entraînement pour développer le pouvoir spirituel en parcourant cette route escarpée.
Depuis l’antiquité, les montagnes ont été considérées au Japon comme lieu sacré où résident les divinités shintoïstes, kamis. Les Japonais profitaient de riches bienfaits apportés par les montagnes qui occupent 70 % du territoire. Aujourd’hui, l’alpinisme est pratiqué comme sport par des gens de différentes générations au Japon, toujours est-il que les montagnes sont l’objet du culte dans les esprits japonais, pas celui de la conquête. Le culte de la montagne sur lequel le shugendo se base essentiellement vient du sentiment de vénération mêlée de peur envers les montagnes.
Route ardue
La chaîne de montagnes Omine autrement appelée « Alpes Yamato » s’étend de la partie nord à la partie centrale des monts Kii. Ayant été ouverte à l’origine pour la pratique ascétique, la route Omine-Okugake est réservée aux randonneurs expérimentés. Les femmes ne peuvent pas pénétrer dans l’enceinte sacrée du mont Sanjogatake, dit le mont Omine où s’entraînent les ascètes. Seuls les hommes peuvent donc parcourir la totalité de la route.
Panorama du mont Hakkyogatake
Tapis de mousses
Magnolia Oyama-Renge
Le parcours complet prend environ une semaine mais on peut se contenter de quelques tronçons. En suivant le chemin ardu le long des crêtes, on peut admirer de belles vues sur la chaîne de montagnes Omine. Ici, la pluie abondante nourrit la végétation luxuriante.
Monts Daifugendake, Kofugendake et Nihondake, de gauche à droite
Mont Misen
Le shugendo est né de la fusion du culte de la montagne, du bouddhisme ésotérique et d’autres croyances. C’est pourquoi plusieurs montagnes qui constituent la chaîne des Omine portent les noms associés au bouddhisme tels que Fugen, Misen, Çakya, etc.
55ème nabiki, Shoubou-no-Shuku
51ème nabiki, Hakkyogatake
56ème nabiki, Ishiyasumi-no-Shuku
Sur la route, il reste 75 lieux de culte appelés nabiki où les ascètes effectuaient leurs rites. Chaque nabiki est numéroté. Aujourd’hui encore, les shugenja y font leurs prières et laissent, en témoignage de leurs ascèses, des plaquettes en bois où sont écrits leurs noms, la date de prière, etc.
Kyoto abrite de nombreux jardins merveilleux. Dans cette série, je vous parle de quelques maîtres paysagistes emblématiques qui ont joué un rôle important dans la conception du jardin japonais.
La deuxième partie se concentre sur Kobori Enshu (1579-1647), un seigneur féodal, maître de thé, architecte et paysagiste du début du XVIIème siècle.
Jardin du palais Ninomaru du château de Nijo
île grue dans le jardin du temple Konchi-in
île tortue dans le jardin du temple Konchi-in
En tant que fonctionnaire du shogunat Tokugawa responsable de travaux de génie civil, il a été engagé dans un certain nombre de projets de construction et de rénovation. Les jardins qu’il a dessinés reflètent l’autorité et la prospérité de la famille Tokugawa. Le jardin du palais Ninomaru du château de Nijo et celui du temple Konchi-in sont les meilleurs représentants. Quel que soit le type du jardin, il y a l’île grue et l’île tortue -symbole de longévité- représentées par des compositions de roches.
Jardin du temple Nanzen-ji
Kobori Enshu a souvent introduit la perspective dans la conception des jardins. Le jardin attaché au hojo du temple Nanzen-ji est un bon exemple. Surnommé jardin du tigre bondissant, il se compose de roches et d’arbres groupés à gauche sur le gravier blanc ratissé. Les positions des roches représentent les pas d’une mère tigre qui doit faire traverser une rivière à ses trois enfants. Dans l’espace simple de droite, Kobori Enshu a mis l’effet de perspective en scène, en baissant le mur qui entoure le jardin et en plaçant une grande roche à gauche et des roches plus petites à distance à droite.
Inspiré par l’art topiaire occidental, Kobori Enshu aurait conçu l’art de la taille japonaise karikomi. On trouve souvent des azalées taillées en formes arrondies dans les jardins japonais. Ce style simple est l’art du minimalisme.
Le village Minami-Yamashiro situé dans le sud de la préfecture de Kyoto abrite quelques hameaux producteurs de thé. Voici les plantations de thé dans le hameau Dosenbo situé sur un plateau à environ 400 mètres d’altitude. Ce site a été défriché lors de la restauration de Meiji.
Nouvelles feuilles de thé
Le vert clair de nouvelles feuilles de thé est magnifique. La première récolte du thé a lieu le 88ème jour à compter du début du printemps (début février) selon le calendrier lunaire, début mai. Le thé de la première récolte est très parfumé et a un goût rafraîchissant.
Parcelles couvertes
Quelques parcelles sont couvertes avec des voiles de toile noire. Les feuilles de thé pour le gyokuro, le tencha ou le kabusecha sont cultivées à l’ombre une vingtaine de jours avant la récolte. Avec cette technique, la théanine, un acide aminé se transforme moins en catéchine (goût amer). Cela donne au thé une saveur moelleuse.
Champs de thé et cerisier à fleurs doubles
Les champs de thé vert et les fleurs roses doubles de cerisier offraient un contraste saisissant.
Le musée d’art Fukuda situé à Arashiyama, le quartier de la banlieue ouest de Kyoto. Il abrite environ 1 500 œuvres d’artistes majeurs datant de l’époque Edo au début du XXème siècle.
Trois belles femmes
Les trois belles femmes au bord de la rivière Sumida de Katsushika Hokusai (1760-1849) qui est un grand maître de l’ukiyo-e du XIXème siècle. La série « Trente-six vues du mont Fuji » est l’un de ses chefs-d’œuvre mais il a également laissé les bijin-ga, les peintures de belles femmes.
Coqs et poules
Les paravents pliants avec coqs et poules d’Ito Jakuchu (1716-1800), un grand peintre du XVIIIème siècle. Son pinceau flexible mais puissant est impressionnant.
Banquet
Les paravents pliants de banquets de Yosa Buson, né la même année que Jakuchu. Il est connu comme poète du haïku, court poème japonais. Mais il est à la fois artiste-peintre représentatif du XVIIIème siècle.
Empereur Godaigo
L’empereur Godaigo de Hashimoto Kansetsu (1883-1945). Cette paire d’écrans à six panneaux représentant la scène de l’évasion de l’Empereur Godaigo est un chef-d’œuvre historique.
Intérieur
On peut prendre des photos dans ce musée sauf quelques tableaux. Ce serait bien de faire une pause sereine ici après une balade à Arashiyama (Fermé en ce moment à cause du Covid-19).