Les bonsaï sont des arbres ou plantes miniatures créés dans l’espace restreint d’un petit pot. La beauté grandiose et la sévérité de la nature s’expriment dans l’univers méticuleux du bonsaï. Il existe plus de dix différents styles dans l’art du bonsaï. Voici les quatre styles très répandus.
Style chokkan
Le style droit formel chokkan est une forme qu’on retrouve souvent dans la nature. Un bonsaï de ce style a un tronc droit et vertical.
Style moyôgi
Le style droit informel moyôgi. Le tronc en forme de ‘S’ révèle quelques courbes.
Style fukinagashi
Le style fukinagashi représente un arbre battu par des vents forts au bord de la mer ou dans les montagnes. Son tronc et ses branches s’inclinent dans la même direction.
Style kengai
Le style kengai. Le tronc en cascade retombe. Ce style représente la vitalité d’un arbre perché au bord de la falaise endurant des intempérés.
Érable japonais
Les arbres à feuillage persistant comme le genévrier, le pin et le cyprès sont utilisés beaucoup dans l’art du bonsaï. Il y a aussi des bonsaï créés avec des arbres aux feuilles qui expriment la transition de quatre saisons ou des arbres qui portent des fruits.
Kaki
Main de bouddha
Les fruits de kaki nous rappellent la campagne paisible du Japon. Le busshukan, la main de bouddha est également populaire auprès des amateurs de bonsaï en raison de la forme unique du fruit.
Kyoto abrite de nombreux jardins merveilleux. Dans cette série, je vous parle de quelques maîtres paysagistes emblématiques qui ont joué un rôle important dans la conception du jardin japonais.
La troisième partie se concentre sur Ogawa Jihei (1860-1933) connu comme le précurseur des jardins japonais modernes. Autrement appelé le « magicien de l’eau et de la pierre », il a conçu des jardins lumineux en intégrant le paysage naturel en arrière-plan. Il n’y a pas de notion de mitate (sens symbolique lié à la culture ou la religion japonaise) utilisée dans le jardin traditionnel. Vous pouvez profiter simplement de la beauté du paysage de chaque saison. Ses chefs-d’œuvre se trouvent dans le quartier Okazaki et aux environs du temple Nanzen-ji.
Jardin de l’ancienne résidence de Namikawa Yasuyuki
Le jardin de l’ancienne résidence de Namikawa Yasuyuki, un des artisans les plus renommés de la technique du cloisonné. Il est aménagé autour d’un étang dont l’eau provient du canal du lac Biwa. Namikawa et Ogawa ont été voisins. Ogawa a conçu ce jardin par amitié. Il n’était qu’un simple jardinier à l’époque, mais tous les éléments tels des pierres, des lanternes, des arbres, etc y sont disposés ingénieusement et créent une ambiance reposante.
Jardin de Murin-an
Murmure de l’eau
Le jardin de promenade de la villa Murin-an réalisé par le travail en collaboration avec Yamagata Aritomo, un homme politique et grand amateur de jardin de l’ère Meiji. Ogawa a créé des jardins dans d’autres villas construites autour du temple Nanzen-ji, mais celui de Murin-an est le seul ouvert au public aujourd’hui. Il bénéficie d’une pelouse et d’une source d’eau par le canal du lac Biwa. Le murmure de l’eau est agréable à l’oreille. Les petites pierres placées au fond du ruisseau créent des effets sonores variés. Ce jardin qui n’est pas imprégné de style classique a jouit d’une bonne réputation et Ogawa s’est chargé de créer ensuite des jardins du sanctuaire shinto Heian-jingu.
Jardin du sanctuaire shinto Heian-jingu
Érable et pont Taiheikaku
Les quatre jardins pittoresques se cachent à l’arrière du sanctuaire. En toutes saisons, ils vous offrent une balade très agréable. Profitez d’un moment de calme de ce havre de paix.
Cascade à trois étages
La dernière œuvre d’Ogawa se trouve dans l’enceinte de l’hôtel The Westin Miyako Kyoto, près du temple Nanzen-ji. C’est un grand jardin de promenade. Il s’étend au sud de la salle de banquet, Aoi-den. Il bénéficie d’une source d’eau par le canal en provenance du lac Biwa. Ogawa a créé une cascade à trois étages sur la pente naturelle.
Entrée de l’annexe Kasui-en
Formations rocheuses dans le jardin
Cet hôtel abrite également un autre jardin unique bénéficiant d’une source d’eau par le canal du lac Biwa dans son annexe de style japonais Kasui-en. Il a été conçu en 1925 par le fils aîné d’Ogawa, Hakuyo. En utilisant de grandes formations rocheuses naturelles, il a fait couler l’eau du canal de façon originale. Ogawa Hakuyo est mort jeune et ce jardin est aussi le dernier jardin qu’il a créé.
Des six routes de Kumano Kodo, la route Omine-Okugake est la plus ardue. Elle relie la région de Yoshino-Omine considérée comme le berceau du shugendo à Kumano. Selon une légende, elle aurait été ouverte par En-no-Gyoja, fondateur du shugendo au début du VIIIème siècle. Cette route pour la pratique ascétique s’étend sur environ 80 kilomètres le long des crêtes de la chaîne de montagnes Omine à plus de 1 000 mètres d’altitude. Depuis les temps anciens, les ascètes connus sous le nom de shugenja ont suit un dur entraînement pour développer le pouvoir spirituel en parcourant cette route escarpée.
Depuis l’antiquité, les montagnes ont été considérées au Japon comme lieu sacré où résident les divinités shintoïstes, kamis. Les Japonais profitaient de riches bienfaits apportés par les montagnes qui occupent 70 % du territoire. Aujourd’hui, l’alpinisme est pratiqué comme sport par des gens de différentes générations au Japon, toujours est-il que les montagnes sont l’objet du culte dans les esprits japonais, pas celui de la conquête. Le culte de la montagne sur lequel le shugendo se base essentiellement vient du sentiment de vénération mêlée de peur envers les montagnes.
Route ardue
La chaîne de montagnes Omine autrement appelée « Alpes Yamato » s’étend de la partie nord à la partie centrale des monts Kii. Ayant été ouverte à l’origine pour la pratique ascétique, la route Omine-Okugake est réservée aux randonneurs expérimentés. Les femmes ne peuvent pas pénétrer dans l’enceinte sacrée du mont Sanjogatake, dit le mont Omine où s’entraînent les ascètes. Seuls les hommes peuvent donc parcourir la totalité de la route.
Panorama du mont Hakkyogatake
Tapis de mousses
Magnolia Oyama-Renge
Le parcours complet prend environ une semaine mais on peut se contenter de quelques tronçons. En suivant le chemin ardu le long des crêtes, on peut admirer de belles vues sur la chaîne de montagnes Omine. Ici, la pluie abondante nourrit la végétation luxuriante.
Monts Daifugendake, Kofugendake et Nihondake, de gauche à droite
Mont Misen
Le shugendo est né de la fusion du culte de la montagne, du bouddhisme ésotérique et d’autres croyances. C’est pourquoi plusieurs montagnes qui constituent la chaîne des Omine portent les noms associés au bouddhisme tels que Fugen, Misen, Çakya, etc.
55ème nabiki, Shoubou-no-Shuku
51ème nabiki, Hakkyogatake
56ème nabiki, Ishiyasumi-no-Shuku
Sur la route, il reste 75 lieux de culte appelés nabiki où les ascètes effectuaient leurs rites. Chaque nabiki est numéroté. Aujourd’hui encore, les shugenja y font leurs prières et laissent, en témoignage de leurs ascèses, des plaquettes en bois où sont écrits leurs noms, la date de prière, etc.
Kyoto abrite de nombreux jardins merveilleux. Dans cette série, je vous parle de quelques maîtres paysagistes emblématiques qui ont joué un rôle important dans la conception du jardin japonais.
La deuxième partie se concentre sur Kobori Enshu (1579-1647), un seigneur féodal, maître de thé, architecte et paysagiste du début du XVIIème siècle.
Jardin du palais Ninomaru du château de Nijo
île grue dans le jardin du temple Konchi-in
île tortue dans le jardin du temple Konchi-in
En tant que fonctionnaire du shogunat Tokugawa responsable de travaux de génie civil, il a été engagé dans un certain nombre de projets de construction et de rénovation. Les jardins qu’il a dessinés reflètent l’autorité et la prospérité de la famille Tokugawa. Le jardin du palais Ninomaru du château de Nijo et celui du temple Konchi-in sont les meilleurs représentants. Quel que soit le type du jardin, il y a l’île grue et l’île tortue -symbole de longévité- représentées par des compositions de roches.
Jardin du temple Nanzen-ji
Kobori Enshu a souvent introduit la perspective dans la conception des jardins. Le jardin attaché au hojo du temple Nanzen-ji est un bon exemple. Surnommé jardin du tigre bondissant, il se compose de roches et d’arbres groupés à gauche sur le gravier blanc ratissé. Les positions des roches représentent les pas d’une mère tigre qui doit faire traverser une rivière à ses trois enfants. Dans l’espace simple de droite, Kobori Enshu a mis l’effet de perspective en scène, en baissant le mur qui entoure le jardin et en plaçant une grande roche à gauche et des roches plus petites à distance à droite.
Inspiré par l’art topiaire occidental, Kobori Enshu aurait conçu l’art de la taille japonaise karikomi. On trouve souvent des azalées taillées en formes arrondies dans les jardins japonais. Ce style simple est l’art du minimalisme.
Le village Minami-Yamashiro situé dans le sud de la préfecture de Kyoto abrite quelques hameaux producteurs de thé. Voici les plantations de thé dans le hameau Dosenbo situé sur un plateau à environ 400 mètres d’altitude. Ce site a été défriché lors de la restauration de Meiji.
Nouvelles feuilles de thé
Le vert clair de nouvelles feuilles de thé est magnifique. La première récolte du thé a lieu le 88ème jour à compter du début du printemps (début février) selon le calendrier lunaire, début mai. Le thé de la première récolte est très parfumé et a un goût rafraîchissant.
Parcelles couvertes
Quelques parcelles sont couvertes avec des voiles de toile noire. Les feuilles de thé pour le gyokuro, le tencha ou le kabusecha sont cultivées à l’ombre une vingtaine de jours avant la récolte. Avec cette technique, la théanine, un acide aminé se transforme moins en catéchine (goût amer). Cela donne au thé une saveur moelleuse.
Champs de thé et cerisier à fleurs doubles
Les champs de thé vert et les fleurs roses doubles de cerisier offraient un contraste saisissant.
Le musée d’art Fukuda situé à Arashiyama, le quartier de la banlieue ouest de Kyoto. Il abrite environ 1 500 œuvres d’artistes majeurs datant de l’époque Edo au début du XXème siècle.
Trois belles femmes
Les trois belles femmes au bord de la rivière Sumida de Katsushika Hokusai (1760-1849) qui est un grand maître de l’ukiyo-e du XIXème siècle. La série « Trente-six vues du mont Fuji » est l’un de ses chefs-d’œuvre mais il a également laissé les bijin-ga, les peintures de belles femmes.
Coqs et poules
Les paravents pliants avec coqs et poules d’Ito Jakuchu (1716-1800), un grand peintre du XVIIIème siècle. Son pinceau flexible mais puissant est impressionnant.
Banquet
Les paravents pliants de banquets de Yosa Buson, né la même année que Jakuchu. Il est connu comme poète du haïku, court poème japonais. Mais il est à la fois artiste-peintre représentatif du XVIIIème siècle.
Empereur Godaigo
L’empereur Godaigo de Hashimoto Kansetsu (1883-1945). Cette paire d’écrans à six panneaux représentant la scène de l’évasion de l’Empereur Godaigo est un chef-d’œuvre historique.
Intérieur
On peut prendre des photos dans ce musée sauf quelques tableaux. Ce serait bien de faire une pause sereine ici après une balade à Arashiyama (Fermé en ce moment à cause du Covid-19).
Bel endroit pour admirer les feuilles rouges d’automne
Le temple zen Ikkyu-ji situé dans le sud de la préfecture de Kyoto.
Statue du moine Ikkyu
Le moine Ikkyu (1394-1481) y a passé ses dernières années. Il est l’un des moines les plus célèbres au Japon. Son nom me rappelle une série d’animation TV « Ikkyu-san » diffusée dans les années 70.
Jardin sud
Jardin est et jardin nord
Le hojo, logement des moines d’autrefois, est entouré de trois jardins secs conçus au début du XVIIème siècle pour rendre hommage au moine Ikkyu. Le jardin sud se compose de graviers blancs ratissés verticalement et d’azalées taillées en formes arrondies. En contraste avec le jardin sud simple, des arrangements de pierres se font remarquer dans le jardin nord.
Art moderne ?
Au fond du pavillon principal, des statues en pierre représentant les disciples de Bouddha sont éparpillées. Elles ont été sculptées par des fidèles locaux. Chaque visage est différent et intéressant à voir.
La ville de Joyo située à mi-chemin entre Kyoto et Nara est connue pour ses pruniers depuis longtemps. La prune japonaise appelée umé est une des spécialités de Joyo avec la patate douce et le thé. Il y a l’ancien bois de pruniers Aodani où sont cultivées les umé de qualité. Épaisses et molles, elles sont utilisées pour faire des uméboshi, prunes macérées, des confitures ou l’uméshu, vin de prune.
Umé haut de gamme
Fabricant de saké local
Vin de prune
Joyo-shuzo, le seul fabricant de saké dans le sud de la préfecture de Kyoto propose une large gamme de saké. Comme apéritif, l’uméshu fabriqué à partir des meilleures prunes cultivées à Aodani est recommandé. Vieilli pendant 3 ans, il produit une saveur délicate et moelleuse.
Kyoto abrite de nombreux jardins merveilleux. Dans cette série, je vous parle de quelques maîtres paysagistes emblématiques qui ont joué un rôle important dans la conception du jardin japonais.
La première partie se concentre sur Muso Soseki, un moine bouddhiste de grande vertu, conseiller politique et économique du shogun et paysagiste de premier plan du XIVème siècle.
En pratiquant des ascèses en tant que moine zen, Muso Soseki a créé des jardins. Le jardin était pour lui le lieu d’introspection et de contemplation. L’ascèse était donc inséparable de la création des jardins.
Dans le jardin japonais, un arrangement de pierres symbolise la trinité des Bouddha, les îlots, la cascade, etc… L’utilisation des pierres pour les faire ressembler à d’autres choses, c’est une des particularités du jardin japonais.
La spécialité de Muso Soseki était la création de la « cascade sèche ». Il n’y a pas d’eau, mais un arrangement de pierres nous évoque le courant. Inspiré de la légende chinoise selon laquelle la carpe qui réussit à remonter la cascade se transforme en dragon, il a créé la cascade sèche et exprimé la rigueur des ascèses zen nécessaires pour atteindre l’éveil spirituel.
Jardin du temple Tenryu-ji
Cascade sèche dans le jardin
Jardin bas du temple Saiho-ji
Cascade sèche dans le jardin haut du temple Saiho-ji
Si vous voulez admirer les œuvres de Muso Soseki, je vous recommande de visiter le temple Tenryu-ji et le temple Saiho-ji. Au temple Tenryu-ji, le paysage des collines environnantes incorporé dans le jardin est impressionnant. Au temple Saiho-ji, le jardin de mousses dégage d’une ambiance sereine et féerique. À première vue, la cascade sèche réalisée par des pierres montre le paysage triste, mais le message que Muso Soseki voulait nous transmettre, l’esprit zen se niche plutôt dans cet arrangement de pierres.