Archives de catégorie : Articles

Paysage au temple Todai-ji

La flânerie au temple Todai-ji

La flânerie au temple Todai-ji le week-end dernier. À la suite de la campagne de promotion de voyage lancée par le gouvernement central, les sites touristiques sont bondés de monde…Il y avait énormément de monde au temple Todai-ji.

Mais le chemin menant au pavillon Nigatsu-do (derrière la salle du Bouddha), mon endroit préféré au temple Todai-ji, était calme. Au sanctuaire shinto Tamukeyama-hachimangu, les feuilles multicolores des érables ont flatté les yeux.

Érable japonais, momiji

La chasse aux feuilles rouges, momijigari

C’est le moment d’admirer les couleurs d’automne.

Hier, je suis allée avec ma famille au parc commémoratif de Keihanna situé dans la région frontalière entre les préfectures de Kyoto, Osaka et Nara appelée Cité des sciences du Kansai. Il y a un jardin de promenade. On peut admirer une vue panoramique depuis le pont perché à 10 mètres au-dessus de la surface de l’eau.

Ce pont est également connu comme spot pour contempler le clair de lune. Au-delà du pont, il y a un design unique recouvert d’un cadre en bois sur lequel sont perchées des statues « les descendants de Galileo » de Federico Bonaldi, maître de la céramique italienne contemporaine. Leur poses sont intéressantes à voir.

C’était vraiement une petite journée agréable en famille.

Roulement de tambour d'Uemura Shoen

Le musée d’art Shohaku

Musée d'art Shohaku
Musée d’art Shohaku

Le musée d’art Shohaku situé à Nara abrite la collection des peintures et des croquis d’Uemura Shoen, Uemura Shoko et Uemura Atsushi.

Uemura Shoen est une femme peintre de la première moitié du XXème siècle. Elle se spécialisait dans le genre bijin-ga, les peintures de belles femmes. Jo-no-mai, le prélude d’une danse no est un de ses chefs-d’œuvre. À l’époque où l’art était considéré comme étant un domaine réservé aux hommes, elle se distinguait par sa manière délicate d’exprimer la beauté des femmes. Ses tableaux nous font ressentir non seulement l’élégance des femmes mais aussi leur force intérieure.

Uemura Shoko (fils de Shoen) et Uemura Atsushi (petit-fils de Shoen) sont des maîtres du genre kacho-ga qui se traduit littéralement par peinture de fleurs et oiseaux (ce genre comprend également des motifs tels que des animaux, des poissons et des insectes). Les genres sont différents, mais leur tableaux sont pleins de beauté raffinée.

Jardin de pins
Jardin de pins

Le musée est entouré d’un jardin de pins. Ce serait bien de s’y promener.

 

Temple Hannya-ji

Le drapeau bouddhique, goshikimaku

Dans les temples bouddhistes, on voit le drapeau de cinq couleurs suspendu à l’entrée du bâtiment principal. C’est le drapeau bouddhique de la version japonaise appelé goshikimaku. Il représente le fondateur du bouddhisme Bouddha Shakyamuni et son enseignement. Chaque couleur a une signification.

Drapeau bouddhique de cinq couleurs
Drapeau bouddhique de cinq couleurs

Le bleu (ou le vert) est la couleur des cheveux du Bouddha, représentant l’état de méditation. Le jaune est la couleur du corps du Bouddha, pour la pensée inébranlable. Le rouge est la couleur du sang du Bouddha, pour la miséricorde et l’énergie spirituelle. Le blanc est la couleur des dents du Bouddha, pour la foi sereine. Le noir (ou le violet) est la couleur de la robe des moines, pour la maîtrise de la colère et la patience. Pour les écoles bouddhistes ésotériques comme shingon, ces cinq couleurs représentent les cinq bouddhas de sagesse.

Étang Sarusawa et Pagode

L’illumination de l’été à Nara

L’étang Sarusawa situé à l’ouest du parc de Nara. La pagode à cinq étages du temple Kofuku-ji reflétée sur l’eau fait partie de l’un des huit beaux paysages de Nara.

En août, l’étang est illuminé par des lanternes suspendues au bambous nains, sasa. C’est un des programmes qui se tiennent lors de l’événement « Flânerie à Naramachi ». Cette année, l’événement a été réduit au milieu de la COVID-19, mais j’ai pu admirer la vue fantastique de l’étang.

Qu’est-ce qu’un Jizo ?

Statuettes de Jizo
Statuettes de Jizo

Le Jizo est un bodhisattva qui reste dans ce monde pour sauver les hommes de la souffrance jusqu’à l’arrivée du futur Bouddha. Au Japon, il est également associé au croyance populaire et vous pourrez rencontrer souvent des statuettes de Jizo faites de pierre sculptée non seulement dans les temples mais aussi au coin des rues. Souvent représenté avec un visage enfantin, le Jizo est familier au Japonais en tant que protecteur des enfants et des voyageurs.

Jizo du temple Kiyomizu-dera
Jizo du temple Kiyomizu-dera

Il existe divers types de Jizo, mais la plupart des statuettes de Jizo sont habillées de bonnets et de bavoirs. Le Jizo du temple Kiyomizu-dera vous apporterait un mariage heureux. Pour que votre amour se réalise, vous n’auriez qu’à tourner sa tête dans la direction où est votre bien-aimé.

Il y a aussi des statuettes qui s’intègrent dans un paysage environnant. Trouver ces statuettes, c’est comme la chasse aux trésors. Leur pose mignonne sont intéressante à voir.

Vous pourrez parfois voir des statues de grande taille. Érigé dans un coin d’une rue de Nara au début du XVIème siècle, le Jizo « Soleil couchant » est près de 2 mètres de haut. Il serait découpé dans le soleil couchant… Dans la ville de Kizugawa où j’habite, une statue de Jizo d’environ 5 mètres de haut se dresse tranquillement dans un coin d’un quartier résidentiel. La salle qui l’abritait n’existe plus et sa tête et ses bras ont été restaurés au XVIIème siècle, mais elle y est assise à l’air libre depuis longtemps…

Entrée de la maison de thé Shusui-tei

La maison de thé Shusui-tei

Dans le parc Kyoto-gyoen qui est une oasis pour les Kyotoïtes aujourd’hui, environ 200 résidences des nobles s’alignaient jusqu’à la fin de l’époque d’Edo. La plupart d’entre elles ont été détruites lors de la restauration de Meiji en 1868, mais il reste quelques bâtiments et vestiges historiques.

Shusui-tei située au côté sud du parc est la maison de thé de la famille Kujo, une des familles de la noblesse de cour. C’est la seule architecture qui reste encore au site de la résidence de cette famille. Construite il y a environ 200 ans, elle a été utilisée pour la cérémonie du thé ou le salon de la poésie japonaise, waka. Elle est au bord de l’étang. Les nobles devraient profiter également d’une ambiance de la promenade en bateau.

Vous pourrez admirer une belle harmonie de différents styles d’architecture : le style classique et formaliste shoin et le style libre et ludique sukiya. La pièce à tatami au premier étage destinée à accueillir les invités est empreinte d’une ambiance modeste mais raffinée.

 

Exposition de netsuke

Le musée d’art Seishu Netsuke de Kyoto

Netsuke
Netsuke

Le netsuke est une minuscule sculpture attachée à la cordelette d’un étui contenant des objets usuels suspendu à la ceinture du kimono. Les matériaux utilisés sont le bois, l’ivoire et les cornes de cerf, etc. Avec l’introduction de vêtements de style occidental à l’ère Meiji, le netsuke a perdu son rôle d’origine comme accessoire servant à maintenir des objets suspendus. Mais la technique de sculpture minutieuse a continué à évoluer et aujourd’hui, il est fortement apprécié à l’étranger comme objet d’art reflétant le sens esthétique japonais.

Musée de l'art Seishu Netsuke de Kyoto
Musée de l’art Seishu Netsuke de Kyoto

Si vous vous intéressez au netsuke, que diriez-vous de visiter le musée d’art Seishu Netsuke de Kyoto ? Quelques 400 œuvres de netsuke à motif varié sont présentées dans cette ancienne résidence d’une famille de samouraï construite à la fin du XIXème siècle. Cela vaut la peine de voir l’architecture ainsi que la collection de netsuke.

Style fukinagashi

Le bonsaï, art vivant

Bonsaï
Bonsaï

Les bonsaï sont des arbres ou plantes miniatures créés dans l’espace restreint d’un petit pot. La beauté grandiose et la sévérité de la nature s’expriment dans l’univers méticuleux du bonsaï. Il existe plus de dix différents styles dans l’art du bonsaï. Voici les quatre styles très répandus.

Style chokkan
Style chokkan

Le style droit formel chokkan est une forme qu’on retrouve souvent dans la nature. Un bonsaï de ce style a un tronc droit et vertical.

Style moyôgi
Style moyôgi

Le style droit informel moyôgi. Le tronc en forme de ‘S’ révèle quelques courbes.

Style fukinagashi
Style fukinagashi

Le style fukinagashi représente un arbre battu par des vents forts au bord de la mer ou dans les montagnes. Son tronc et ses branches s’inclinent dans la même direction.

Style kengai
Style kengai

Le style kengai. Le tronc en cascade retombe. Ce style représente la vitalité d’un arbre perché au bord de la falaise endurant des intempérés.

 

Érable japonais
Érable japonais

Les arbres à feuillage persistant comme le genévrier, le pin et le cyprès sont utilisés beaucoup dans l’art du bonsaï. Il y a aussi des bonsaï créés avec des arbres aux feuilles qui expriment la transition de quatre saisons ou des arbres qui portent des fruits.

Les fruits de kaki nous rappellent la campagne paisible du Japon. Le busshukan, la main de bouddha est également populaire auprès des amateurs de bonsaï en raison de la forme unique du fruit.

Jardin du sanctuaire shinto Heian-jingu

Focus sur les maîtres paysagistes japonais (3ème partie) : Ogawa Jihei

Kyoto abrite de nombreux jardins merveilleux. Dans cette série, je vous parle de quelques maîtres paysagistes emblématiques qui ont joué un rôle important dans la conception du jardin japonais.

La troisième partie se concentre sur Ogawa Jihei (1860-1933) connu comme le précurseur des jardins japonais modernes. Autrement appelé le « magicien de l’eau et de la pierre », il a conçu des jardins lumineux en intégrant le paysage naturel en arrière-plan. Il n’y a pas de notion de mitate (sens symbolique lié à la culture ou la religion japonaise) utilisée dans le jardin traditionnel. Vous pouvez profiter simplement de la beauté du paysage de chaque saison. Ses chefs-d’œuvre se trouvent dans le quartier Okazaki et aux environs du temple Nanzen-ji.

Jardin de l'ancienne résidence de Namikawa Yasuyuki
Jardin de l’ancienne résidence de Namikawa Yasuyuki

Le jardin de l’ancienne résidence de Namikawa Yasuyuki, un des artisans les plus renommés de la technique du cloisonné. Il est aménagé autour d’un étang dont l’eau provient du canal du lac Biwa. Namikawa et Ogawa ont été voisins. Ogawa a conçu ce jardin par amitié. Il n’était qu’un simple jardinier à l’époque, mais tous les éléments tels des pierres, des lanternes, des arbres, etc y sont disposés ingénieusement et créent une ambiance reposante.

 

Le jardin de promenade de la villa Murin-an réalisé par le travail en collaboration avec Yamagata Aritomo, un homme politique et grand amateur de jardin de l’ère Meiji. Ogawa a créé des jardins dans d’autres villas construites autour du temple Nanzen-ji, mais celui de Murin-an est le seul ouvert au public aujourd’hui. Il bénéficie d’une pelouse et d’une source d’eau par le canal du lac Biwa. Le murmure de l’eau est agréable à l’oreille. Les petites pierres placées au fond du ruisseau créent des effets sonores variés. Ce jardin qui n’est pas imprégné de style classique a jouit d’une bonne réputation et Ogawa s’est chargé de créer ensuite des jardins du sanctuaire shinto Heian-jingu.

Les quatre jardins pittoresques se cachent à l’arrière du sanctuaire. En toutes saisons, ils vous offrent une balade très agréable. Profitez d’un moment de calme de ce havre de paix.

Cascade à trois étages
Cascade à trois étages

La dernière œuvre d’Ogawa se trouve dans l’enceinte de l’hôtel The Westin Miyako Kyoto, près du temple Nanzen-ji. C’est un grand jardin de promenade. Il s’étend au sud de la salle de banquet, Aoi-den. Il bénéficie d’une source d’eau par le canal en provenance du lac Biwa. Ogawa a créé une cascade à trois étages sur la pente naturelle.

Cet hôtel abrite également un autre jardin unique bénéficiant d’une source d’eau par le canal du lac Biwa dans son annexe de style japonais Kasui-en. Il a été conçu en 1925 par le fils aîné d’Ogawa, Hakuyo. En utilisant de grandes formations rocheuses naturelles, il a fait couler l’eau du canal de façon originale. Ogawa Hakuyo est mort jeune et ce jardin est aussi le dernier jardin qu’il a créé.