Le sanctuaire shinto Jonan-gu est situé au sud du centre-ville de Kyoto. Il a été fondé dans le but de protéger Kyoto (capitale impériale du Japon entre 794 et 1868) des mauvais esprits et d’assurer la paix dans le pays.
Il y a cinq jardins aux ambiances différentes. On peut y admirer de beaux paysages au fil des saisons. Son « jardin printanier » est magnifique lorsque ses 150 pruniers pleureurs sont en pleine floraison.
Petit ruisseau serpentant dans le jardin Heian
Carpes dans un bassin de jardin Muromachi
Jardin printanier
Début mars, c’est aussi le meilleur moment pour admirer une grande variété de camélias. Les pruniers pleureurs et les camélias tombés sur les mousses, c’est une scène caractéristique du printemps de cet endroit.
Le 3 mars on célèbre le hinamatsuri, fête des filles en espérant qu’elles grandissent en bonne santé. Les poupées traditionnelles richement décorées appelées ohina-sama sont posées sur des estrades spéciales à plusieurs niveaux. L’origine de la fête remonte à l’époque de Heian (794-1185). Les poupées étaient supposées protéger des mauvais esprits. Dans la cour impériale, il était de coutume de faire flotter des poupées de papier sur les rivières pour qu’elles puissent emporter les impuretés. Cette coutume elle-même est venue de la Chine ancienne où on s’est purifié au bord de l’eau pour prier pour la bonne santé. Au Japon, en introduisant cette coutume, les nobles ont également célébré l’événement annuel en organisant un banquet appelé kyokusui-no-en. Assis sur les rives d’un ruisseau serpentant dans le jardin, les nobles finement habillés ont composé des poèmes en buvant le saké dans des coupes flottant sur l’eau.
Banquet kyokusui-no-en
Nobles qui composent des poèmes
Dames qui jouent d’instruments de musique
Au jardin Isui-en de Nara, on peut voir un ensemble de poupées et d’accessoires représentant la scène de ce banquet. Le fondateur du deuxième jardin de Isui-en a offert ces poupées à sa petite fille qui est née en 1905 pour célébrer sa première fête hinamatsuri. Les poupées aux visages enfantins appelées chigobina sont également exposées sur une estrade à cinq niveaux.
Toutes les essences de la culture japonaise sont condensées dans ces œuvres d’art comestibles de la taille de quelques bouchées. Cette exposition des kyogashi sur le thème de la littérature et de la peinture classiques japonaises se tient chaque année en automne. On peut y admirer des pâtisseries créatives. Le thème de cette année est le tsurezuregusa, un recueil d’essais écrits par le moine Yoshida Kenko il y a environ 700 ans. Ses essais portent sur la beauté de la nature, des incidents humoristiques quotidiens et le caractère éphémère de la vie. Dans un paragraphe, il se demande si la beauté ne consiste que dans la perfection et écrit : Les fleurs de cerisier ne sont-elles merveilleuses que lorsqu’elles sont en pleine floraison ? La lune ne vaut-elle pas la peine d’être vue à moins que ce ne soit une belle pleine lune ? Ce type de sens esthétique mène au concept wabi-sabi qui consiste à apprécier la beauté de l’imperfection.
La salle d’exposition, Yuuhisai-Koudoukan mérite également d’être visitée. C’est un endroit calme et relaxant. Goûtez l’ambiance délicate des kyogashi qui y sont présentés comme des bijoux.
Otsukimi, la contemplation de la pleine lune est une coutume ancienne au Japon. Surtout, la pleine lune d’automne (la lune des moissons) est magnifique et la fête de la lune est organisée dans tout le pays. Hier soir, l’enceinte du temple Toshodai-ji a été ouverte au public pour l’otsukimi.
Toshodai-ji est situé à l’ouest de la ville de Nara. Il a été fondé au VIIIème siècle par un grand moine chinois invité au Japon pour enseigner le bouddhisme. Abritant de belles architectures anciennes, il est imprégné d’une ambiance majestueuse. Il n’est pas loin du centre-ville, mais on a l’impression de se trouver dans une forêt calme. Le jour de la fête de la lune, on peut visiter ce vieux temple de nuit.
Temple Toshodai-ji
Tapis de mousses
Son pavillon principal, Kon-do renferment trois grandes statues de Bouddha. À la droite du Bouddha Vairocana (Bouddha principal) se tient le Bouddha Yakushi (Bouddha médecin) et à sa gauche, le Bodhisattva de la compassion Kannon aux mille bras. Éclairées, elles étaient d’un air imposant à couper le souffle. Le Kannon aux mille bras est normalement représenté avec vingt paires de bras, mais celui de Toshodai-ji aurait été vraiment représenté avec mille bras. Quelques-uns ont été perdus, toujours est-il que cette sculpture méticuleuse est impressionnante.
Petite rue étroite, il se peut que vous ne la remarquiez pas. La rue Pontocho qui est l’un des cinq quartiers de geishas de Kyoto se situe à côté de la rivière Kamo. Les lampions où sont dessinés des oiseaux, plus précisément des pluviers vous serviront de point de repère. Si vous cherchez un restaurant, Pontocho vous proposera beaucoup de choix. Il sera aussi intéressant de chercher un restaurant spécial pour vous dans les ruelles et les impasses perpendiculaires à cette rue. Une petite marque de pluvier se voit à l’intersection avec une ruelle qui n’est pas une impasse.
Marque de pluvier
Actuellement, les travaux de suppression de fils électriques surchargés y sont en cours. Au Japon, on compte plus de 33 millions de poteaux électriques et construit encore environ 70 000 nouveaux poteaux chaque année. Il est impossible de ne pas remarquer des fils et des câbles électriques suspendus dans les airs. Au point de vue de dégradation du paysage, cela est un des exemples de la pollution visuelle. Le Japon est actuellement loin derrière l’Europe, le Singapour ou Hong Kong où 100 % des lignes électriques sont enterrées sous terre. 8 % dans les 23 arrondissements de Tokyo, 6 % dans la ville d’Osaka et 4 % dans la ville de Kyoto où nous devons être fortement sensibilisés à la protection des paysages.
Les travaux de réfection du toit de bardeaux se sont achevés à la fin de l’année dernière en remplaçant environ 100 000 plaques de bois de cyprès de sawara. La statue de phénix sur son toit a aussi été réparée en utilisant environ 10 000 feuilles d’or.
Pavillon d’or
Actuellement, le tourisme à Kyoto est durement frappé par le Covid-19. Le calme règne dans certains sites touristiques.
Pin, Rikushu no matsu
Cascade Ryumon no taki
Pavillon de thé, Sekka-tei
Le jardin de pierre du temple Ryoan-ji, un site incontournable à visiter à Kyoto. Peu de monde, c’est actuellement un endroit propice à la méditation. Le camélia wabisuke à fleurs rouges tachetées de blanc ajoute encore au charme de ce jardin zen.
Le jardin de bonsaï a ouvert ses portes au temple Hoshun-in qui est l’un des sous-temples de Daitoku-ji (un grand temple zen de Kyoto). Le bonsaï se marie bien au jardin zen.
Genévrier de Chine «Toryu no mai»
If du Japon lié à Uesugi Kenshin, un des puissants seigneurs du XVIème siècle
Pin à cinq aiguilles et pin noir
Genévrier de Chine «Dieu du vent»
Pour commémorer son ouverture, une exposition spéciale se tient jusqu’au 4 avril. Il y a des bonsaïs précieux comme celui d’environ 1 000 ans.
Suiseki et Bonsaï
Suiseki évoquant une chute d’eau
En association avec ces bonsaïs, les suiseki, les pierres de forme particulière qui évoquent des paysages sont aussi exposées.
Le prix du billet d’entrée du jardin de bonsaï est de 1 000 yens.
Le « Nara Rurié », l’illumination de l’hiver a eu lieu dans une version limitée autour du parc de Nara.
Pavillon du Grand Bouddha
Le pavillon du Grand Bouddha du temple Todai-ji illuminé. J’ai pu voir le visage du Grand Bouddha à travers la lucarne centrale du bâtiment.
Roi-gardien, Ungyo
Roi-gardien. Agyo
Les deux statues en bois des gardiens, nio renfermées à l’intérieur de la grande porte du Sud du Todai-ji.
Franchement, je n’aime pas les illuminations chargées qui ont souvent lieu dans les temples de Kyoto ces jours-ci. Mais ces statues de nio éclairées étaient d’un air imposant à couper le souffle.
L’étang Sarusawa situé à l’ouest du parc de Nara. La pagode à cinq étages du temple Kofuku-ji reflétée sur l’eau fait partie de l’un des huit beaux paysages de Nara.
En août, l’étang est illuminé par des lanternes suspendues au bambous nains, sasa. C’est un des programmes qui se tiennent lors de l’événement « Flânerie à Naramachi ». Cette année, l’événement a été réduit au milieu de la COVID-19, mais j’ai pu admirer la vue fantastique de l’étang.