Située sur la rive est du lac Biwa, le plus grand lac du Japon, la ville d’Omi-Hachiman trouve son origine dans la construction d’un château sur le mont Hachiman et de la ville-château par le seigneur féodal Hidetsugu Toyotomi en 1585. Cette ville est indissociable de l’histoire des marchands de la province d’Omi (l’actuelle préfecture de Shiga). Bien que le château de Hachiman ait été démoli peu de temps après sa construction, la ville-château a prospéré et s’est développée en un centre commercial florissant grâce au canal Hachiman-bori pendant l’époque d’Edo.
Le canal Hachiman-bori ne sert plus au transport de marchandises par voie fluviale, mais le paysage aquatique et l’alignement des anciens entrepôts de marchands sont bien préservés. Une promenade en barque sur le canal est aujourd’hui le moyen idéal pour s’imprégner de l’atmosphère d’autrefois.
Rue Shinmachi
Voici la rue Shinmachi, bordée d’anciennes maisons de marchands d’Omi, qui offre un paysage d’une beauté historique. Les maisons se blottissent les unes contre les autres. Elles abritent une cour intérieure entourée de murs de clôture. Les grands pins, symbole de longévité, sont visibles à travers les murs. À l’époque d’Edo, le système de classe sociale était rigide. Les marchands, même s’ils étaient fortunés, occupaient le bas de la hiérarchie sociale. Pourtant, ce quartier respire une atmosphère majestueuse.
À Shiga, ne manquez pas de déguster le bœuf d’Omi élevé dans la nature luxuriante de la préfecture. Omi-Hachiman regorge de restaurants proposant cette viande délicatement persillée, tendre et savoureuse. C’est un véritable trésor de la gastronomie japonaise.
Bonne adresse
Marutake Omi Nishikawa まるたけ近江西川
Restaurant du bœuf d’Omi, NishikawaSukiyaki du bœuf d’Omi
Créée en 1947, la boucherie Marutake Omi Nishikawa propose dans son restaurant attenant des plats à base de bœuf d’Omi élevé dans ses propres pâturages.
Où Dans la rue Suwai-cho, à environ 5 minutes au sud-est du sanctuaire Himure Hachiman-gu
Heures et jours d’ouverture Tous les jours sauf mardi 11h-15h (déjeuner) 17h-20h (dîner, dernière commande 19h) 11h-20h (samedi, dimanche et jours fériés, dernière commande 19h)
Prix Sukiyaki-gozen de bœuf d’Omi : 3 850 yens Shabushabu-gozen de bœuf d’Omi : 3 850 yens Steak haché de bœuf d’Omi : 1 870 yens, etc.
Omi-Hachiman est accessible en 35 minutes de train (ligne JR Biwako) depuis la gare JR de Kyoto. Depuis la gare d’Omi-Hachiman, le canal Hachiman-bori et le quartier historique sont à environ 10 minutes en bus. Pour échapper à la foule de Kyoto et admirer les magnifiques couleurs d’automne, une petite escapade à Omi-Hachiman sera l’occasion idéale.
Nichée à 1,5 km au large du lac Biwa, le plus grand lac du Japon, l’île d’Okishima est la seule île habitée d’un lac d’eau douce au Japon.
L’histoire de l’île d’Okishima qui était autrefois vénérée comme île sacrée pour la sécurité du transport lacustre remonte au milieu du XIIème siècle, lorsque sept samouraïs vaincus du clan Genji se sont réfugiés sur l’île. Aujourd’hui, l’île compte environ 200 habitants. La pêche est sa principale industrie, représentant la moitié des captures totales de poissons du lac Biwa. Le début de l’été est la saison de la pêche à l’éperlan d’eau douce, ayu. Les pêcheurs installent des filets à pêche, dressent des échafaudages sur leurs bateaux et montent dessus pour éclairer le lac avec des lanternes avant de remonter les filets. Sur les eaux du lac Biwa, on remarque également de nombreux pieux auxquels sont arrimés les filets à pêche, témoins d’une technique de pêche ancestrale qui perdure dans cette région.
Bateaux pour la pêche à ayuDe nombreux pieux sur le lacVue sur les monts HiraSanctuaire dédié à la déesse de l’eau
L’île n’a ni feux de signalisation ni voitures, et les locaux se déplacent à pied ou à tricycle. Des paysages empreints de nostalgie se dévoilent à chaque coin de rue, invitant les visiteurs dans un monde éloigné du tumulte de la vie moderne. L’île ne possède pas d’attractions remarquables en soi, mais c’est justement ce qui fait son charme, à mon avis.
Paysage nostalgiqueRue de tricyclesRuelleDepuis le belvédère
L’île d’Okishima est accessible pour des excursions d’une journée au départ de Kyoto et d’Osaka.
Depuis Kyoto : prenez la ligne Biwako-sen au départ de la gare JR de Kyoto jusqu’à la gare JR d’Omihachiman (environ 35 minutes). De là, prenez le bus Omi-tetsudo ou le bus Akakon (environ 40-50 minutes) jusqu’à l’arrêt du port Horikiri. Un trajet en bateau de 10 minutes vous mènera ensuite à l’île d’Okishima.
Veuillez noter qu’il n’y a pas de service de bus les samedis, dimanches et jours fériés. Dans ce cas, prévoyez environ 20 minutes pour un trajet en taxi de la gare JR d’Omihachiman au port Horikiri.
La cueillette du thé tout en profitant de la riche verdure des champs de thé… Tsukigase, un hameau situé au nord-est de la ville de Nara, est un des meilleurs endroits pour admirer les pruniers en fleurs. En mai, un autre paysage flatte les yeux ici.
Nouvelles feuilles de thé Champs de thé à TsukigaseCueillette du théFeuilles cueillies
Peu connu des touristes étrangers, yamato-cha, un thé de haute qualité est cultivé dans ce hameau depuis longtemps. Lors de la première récolte pour le nouveau thé shincha, on cueillit le bourgeon et les deux feuilles suivantes à la main. Il existe de nombreuses variétés de thé japonais. Cette fois-ci, la cueillette du thé a été organisée aux champs de thé kabusecha dont les feuilles sont cultivées à l’ombre environ une semaine avant la cueillette. Ce thé est à mi-chemin entre le gyokuro et le sencha. La cueillette à la main prend de longues heures malgré un faible rendement. Le thé fraîchement cueilli est pour la foire exposition et après sera distribué aux participants de la cueillette. J’ai hâte de goûter le thé que j’ai moi-même cueilli.
Situé à environ 30 kilomètres à l’est du centre-ville de Nara, le hameau de Tsukigase est un des meilleurs endroits pour admirer les pruniers en fleurs.
Pruniers blancs
Pruniers pleureurs
Omoi-no-mama
Hanami
Cette année, les pruniers ont fleuri très tôt à cause de l’hiver doux. Tsukigase compte plus de 10 000 pruniers de différentes espèces. Les pruniers tardifs sont en pleine floraison maintenant. Il y a également des pruniers omoi-no-mama (comme vous le souhaitez en français) qui donnent des fleurs blanches et roses sur un seul arbre.
Tsukigase, c’est un endroit où j’ai souvent profité des fleurs de prunier avec mes enfants. Je garde un bon souvenir de moments paisibles en famille. Aujourd’hui, il est connu des touristes à travers les réseaux sociaux comme spot de pruniers en fleurs dans la région du Kansai, mais le décor nostalgique et poétique est toujours là et le temps s’écoule lentement.
À Miharashi-so Bekkan
Plusieurs petits restaurants sont éparpillés le long du sentier et on peut profiter à la fois des fleurs de prunier et de la vue spectaculaire. Miharashi-so Bekkan est une bonne adresse pour déjeuner. Le botan-nabe, pot au feu à la viande de sanglier et aux légumes locaux est sa spécialité. On peut bien manger dans une belle ambiance.
Quelles images vous viennent à l’esprit lorsque vous pensez à Nara ? Que visiter à Nara ? Le Grand Bouddha du temple Todai-ji, le sanctuaire shinto aux lanternes, le parc aux daims ou le vieux quartier de Naramachi ? Je vous présente dans cet article le quartier de Kitamachi, quartier peu connu mais agréable pour les balades.
Comment se rendre au quartier de Kitamachi
Le quartier de Kitamachi est situé au nord de la gare de Kintetsu-Nara et s’étend au nord-ouest du temple Todai-ji. En tant que porte d’entrée nord de Nara, son ancienne route principale reliant Kyoto à Nara était autrefois bordée d’auberges et de magasins. Il peut être difficile d’imaginer l’atmosphère animée que ce quartier dégageait autrefois, mais quelques vieilles maisons en bois subsistent encore le long de cette route. Pour se rendre au quartier de Kitamachi, si vous êtes au temple Todai-ji, dirigez-vous vers l’ouest de la salle du Bouddha.
À l’ouest et au nord-ouest de la salle du Bouddha, se trouvent plusieurs endroits peu fréquentés par les touristes tels que le pavillon Kaidan-do, le bâtiment du trésor Shoso-in, la porte Tegai-mon, etc.
Kaidan-do La salle d’ordination Vous pourrez y rencontrer des chefs-d’œuvre créés au VIIIème siècle, les quatres statues en argile de dieux gardiens des points cardinaux appelés shitenno.
Étang Daibutsu-ike Un endroit parfait pour admirer les belles couleurs d’automne
Shoso-in Trois bâtiments qui renferment des trésors impériaux du VIIIème siècle Vous pourrez voir un ancien style de construction japonaise réalisé en croisant et en empilant des rondins de bois de section triangulaire.
Tegai-mon Une des portes d’entrée du temple Todai-ji et un symbole du quartier C’est le seul vestige évoquant ce qu’était l’architecture d’ensemble du Todai-ji au VIIIème siècle.
Que voir dans le quartier de Kitamachi
Par rapport au quartier de Naramachi, il y a moins de touristes dans ce quartier, où l’histoire côtoie la vie quotidienne des habitants locaux. Il est aussi intéressant d’y explorer le dédale de ruelles.
Jizo soleil couchant
On croise souvent des statuettes en pierre de jizo au coin des rues au Japon et ici, vous pourrez également voir une statue de grande taille, le jizo “Soleil couchant”. Il protège des habitants locaux avec son sourire apaisant depuis le XVIème siècle.
Vaches laitières
Temple Hannya-ji
Porte
Savez-vous qu’il y a une petite ferme d’élevage à deux pas du centre-ville de Nara ? C’est une autre curiosité du quartier. La ferme Uemura fondée en 1884 fait l’élevage d’une trentaine de vaches laitières. L’animal qui nous évoque Nara n’est pas uniquement le daim. Elle est située juste en face du temple Hannya-ji, autrement appelé le temple de cosmos. Dans ce quartier, il y règne une ambiance reposante.
Camphrier géant
Poussons ensuite jusqu’au sanctuaire shinto Narazuhiko-jinja situé au nord de la ferme Uemura. Un spot méconnu mais très apprécié des locaux… Ce camphrier vieux de 1300 ans se dresse avec majesté derrière le sanctuaire principal. La zone autour de cet arbre sacré dégage une ambiance mystique et vous aurez l’impression d’être dans le décor d’un film Ghibli.
Ancienne prison de Nara
Le quartier de Kitamachi est également parsemé de bâtiments de valeur historique et culturelle. L’ancienne prison de Nara est l’une des cinq prisons de style occidental construites au début du XXème siècle. Symbole de la modernisation du Japon qui a ouvert ses portes aux puissances occidentales, elle a été utilisée jusqu’en 2017 dans un but de réinsertion des prisonniers dont la plupart étaient des jeunes dans la vingtaine. Elle sera rénovée en hôtel de luxe par Hoshinoya, un hôtelier japonais. J’attends avec impatience son ouverture prévue pour le printemps 2026.
Actuellement au Japon, de nombreux bâtiments de valeur historique et culturelle risquent d’être démolis en raison de difficultés d’entretien. C’est dommage qu’ils soient vendus l’un après l’autre à des investisseurs étrangers malgré que les Japonais eux-mêmes doivent réfléchir à comment mettre ces patrimoines en valeur.
Université pour femmes de Nara
Un bâtiment de style mi-japonais, mi-occidental… Voici la salle commémorative de l’université pour femmes de Nara, une autre construction du début du XXème siècle. À ce site se trouvait le bureau du magistrat de Nara pendant l’époque d’Edo. En face, il y avait un magasin, un témoin de l’époque, mais c’est dommage qu’il ait été détruit…
Bonnes adresses dans le quartier de Kitamachi
KOJOATO 工場跡事務室
KOJOATO
Ancien bureau
Intérieur
Pause-café
Un café calme et reposant installé dans le bureau et la salle d’emballage d’une ancienne usine de boisson au yaourt construite en 1925. Son nom KOJOATO signifie « site d’usine ». On y voit ici et là des équipements datant des origines. Pour mettre en valeur le patrimoine culturel de la modernisation, des expositions temporaires et des concerts sont également organisés sur ce site.
Où À deux pas de la porte Nord du pavillon Kaidan-do
Heures et jours d’ouverture 11h-18h (vendredi) 8h30-17h30 (samedi, dimanche et jours fériés)
Tachibana お食事処たちばな
Tachibana
Ambiance cosy
Simple mais savoureux
Un restaurant cosy à l’ambiance nostalgique installé dans une vieille maison. Quand j’y suis allée déjeuner, tous les plats du jour avaient été épuisés. Mais on m’a préparé de bons petits plats.
Où À 100 mètres au sud du sanctuaire shinto Narazuhiko-jinja
Heures et jours d’ouverture Tous les jours sauf mardi et les premier et deuxième mercredis 11h-15h
KITOKITO 器人器人
KITOKITO
Un magasin de poteries artisanales qui se niche au fond d’une ruelle du quartier. Il vous propose des poteries chics pour l’usage quotidien à des prix raisonnables. La patronne est sympathique.
Où À 5 minutes à pied de l’arrêt de bus Tegai-cho
Heures et jours d’ouverture Tous les jours sauf jeudi 11h-18h
Kizugawa, la ville où je vis, est située à l’extrémité sud de la préfecture de Kyoto. En tant que ville limitrophe de Nara, elle offre un accès facile à de nombreux sites touristiques autour de Kyoto et Nara. Pour moi, Kizugawa est une ville agréable en raison de son bon équilibre naturel. Dans cet article, je vous présente Tohno, un des hameaux de la ville situé à 20 minutes en voiture de chez moi. Là- bas, s’étendent les paysages de satoyama, où se mêlent harmonieusement l’histoire, l’activité humaine et la nature riche. En raison de sa proximité géographique avec Nara où la culture bouddhique a prospéré, Tohno a été un lieu d’entraînement pour les moines de Nara ; ainsi il est parsemé de sites historiques liés au bouddhisme. Mes temples préférés Gansen-ji et Joruri-ji se nichent dans ce hameau tranquille.
Le temple Gansen-ji
Pagode à trois étages
Pavillon principal
Depuis le belvédère
Gansen-ji est connu comme l’un des temples de fleurs de la région du Kansai. En juin, qui est la saison des pluies au Japon, de belles fleurs d’hortensia embellissent son enceinte. La pagode à trois étages qui se dresse dans un cadre luxuriant est également à ne pas manquer. Du haut de l’enceinte (ce belvédère est peu connu), on a une belle vue sur la ville de Kizugawa.
Le temple Joruri-ji
Pavillon de neuf Amida
Pagode à trois étages
Jardin de la Terre pure
Un temple empreint d’une ambiance rustique et paisible… Le jardin classique représentant la Terre pure est aménagé autour d’un étang. Sur le côté ouest se trouve le pavillon abritant neuf statues de bouddha Amida, symbole de la Terre pure occidentale qui nous promet le bonheur dans l’au-delà. Sur le côté est se trouve la pagode abritant le bouddha Yakushi, symbole de la Terre pure orientale qui enlève nos souffrances dans ce monde. Pas trop de monde, on peut profiter des balades en toute sérénité.
Le sentier de bouddhas de pierre
Sentier
Parsemé de roches
En pleine nature
Échoppe sans vendeur
Une petite randonnée entre Gansen-ji et Joruri-ji (environ 2,4 km, 50 minutes) est également intéressante à faire. Les statues de bouddhas sculptées dans des roches, sekibutsu réalisées entre les XIIIème et XIVème siècles sont éparpillées le long du sentier. Ces bouddhas de pierre en pleine nature sont familiers au peuple depuis longtemps et nous protègent toujours de leur regard bienveillant. Voici les bouddhas de pierre que j’ai croisés lors de ma balade à Tohno l’automne dernier.
Trois bodhisattvas Jizo, chacun portant une canne et une gemme comblant les désirs
Fudo-Myoo sculpté dans une grande roche Portant un sabre, il semble fâché mais réalise un seul souhait.
Une triade de Bouddha (Amida accompagné par deux bodhisattvas) Leur visage au doux sourire est impressionnant.
Bouddha Amida
Bouddha Amida
Jizo sur une autre face
Bouddha Amida et Bodhisattva Jizo sculptés dans la même roche La lanterne avec un foyer pour offrir le feu est aussi sculptée à côté du Bouddha Amida.
Une triade de Bouddha C’est le plus vieux bouddha de pierre à Tohno. Elle se dresse tranquillement dans le buisson.
Si vous souhaitez découvrir un paysage champêtre du Japon, le hameau de Tohno est un endroit idéal. Vous pourrez profiter d’une atmosphère bucolique et paisible qui y règne.
Situé à environ une heure en train du centre-ville de Nara, le village d’Asuka est connu pour ses paysages extraordinaires de rizières en terrasses, tanada. Il est également parsemé de vieux quartiers pittoresques. Je vous recommande une balade à vélo pour découvrir les charmes de ce village.
Café Kotodama
Le café Kotodama est un bel endroit pour une pause café. Installé dans une ancienne brasserie de saké construite il y a 200 ans, ce café vous propose des plats savoureux à base d’ingrédients locaux de saison. Il y a aussi des donuts aux saveurs variées (à emporter).
Ancienne brasserie
Galerie
Escalier emboîté
Il dispose également d’espaces où sont exposés des objets d’artisanat. La déco à l’ambiance rétro chic offre un moment de détente et le charme unique d’un bâtiment ancien est bien préservé.
Où À environ 3 km de la gare de Kintetsu Asuka Près du portique du temple Oka-dera
Heures et jours d’ouverture Tous les jours sauf mardi et le 3ème mercredi 10h-16h30 11h-14h (déjeuner) 14h-16h30 (17h samedi, dimanche et jours fériés)
Prix Kotodama lunch (déjeuner, réservation nécessaire) : 1 700 yens Pancakes et parfait aux fraises Asuka Rubis : 1 800 yens, etc
Yamanobe-no-Michi… C’est le plus ancien chemin du Japon. En longeant le pied des montagnes du côté est du bassin de Nara, il relie la ville de Sakurai et celle de Nara. Il n’est pas possible de retracer exactement les vestiges de ce chemin aujourd’hui, mais la portion d’une douzaine de kilomètres qui va du sanctuaire shinto Oomiwa-jinja de la ville de Sakurai au sanctuaire shinto Isonokami-jingu de la ville de Tenri garde encore un aspect antique. Des tumulus funéraires d’empereurs, ainsi que de vieux temples et sanctuaires défilent le long de ce chemin tranquille et poétique qui serpente entre les bois, les rizières et les hameaux, en vous invitant dans le mystère du Japon antique. Vous pouvez profiter d’une randonnée agréable le long du chemin.
La randonnée prend toute une journée si vous voulez tout voir. Vous pouvez la faire dans le sens de Tenri à Sakurai ou dans le sens inverse. Dans cet article, je vous présente une belle randonnée d’une demi-journée sur ce chemin, au départ du centre d’information de Tenri pour les randonneurs jusqu’au sanctuaire shinto Oomiwa-jinja de Sakurai (du nord au sud).
Le chemin de Yamanobe-no-Michi se trouve parallèlement au chemin de fer JR et à la ligne de bus. J’ai entamé cette randonnée d’une demi-journée depuis la gare de Yanagimoto. Le centre d’information pour les randonneurs est situé à 15 minutes à pied de la gare. Il est équipé d’un bon restaurant à l’ambiance sympa et offre également des spécialités locales. J’y ai lesté mon estomac avant d’entamer ma randonnée cette fois-ci, mais si vous apportez quelque chose à manger, bien sûr que vous pourrez profiter de votre bento devant un paysage campagnard en chemin.
Découvrir Nara hors des sentiers battus
Mont Miwa en face
Paysage automnal
Lorsqu’on suit le chemin de Yamanobe-no-Michi vers le sud, on voit se dresser le mont Miwa qui est vénéré comme montagne sacrée depuis les temps anciens. Les paysages qui s’offrent le long du chemin sont paisibles et bucoliques. Ils sont décris dans le manyoshu, la première anthologie de poésie japonaise et restent inchangés aujourd’hui encore. Il est agréable de s’évader à la campagne en s’éloignant de l’agitation touristique autour du parc de Nara. Comme c’est souvent le cas dans la zone rurale, les petites échoppes des fruits (kaki, mikan, etc) et légumes sans vendeur sont éparpillées. Personne ne prend ce qui est vendu sans déposer d’argent. Ces petits commerces sont basés sur la confiance. Ici, le temps s’écoule doucement. En chemin, la plupart des randonneurs disent konnichiwa (bonjour) et échangent des sourires quand ils croisent d’autres randonneurs. Vous pourrez faire une balade plaisante à votre rythme sans vous presser. Cela fera du bien au corps et à l’esprit.
Les paysages paisibles qui défilent le long du chemin
Verger
Le chemin de Yamanobe-no-Michi traverse également des champs et des vergers d’agrumes comme mikan, mandarine satsuma. En automne, on peut participer à la cueillette de fruits chez le producteur local. C’est une des activités préférées des Japonais.
Point de vue
D’ici, on voit trois montagnes de Yamato. En deçà, de droite à gauche, le mont Miminashi, le mont Unebi et le mont Kagu. Au fond à gauche, on voit également le mont Yoshino et le mont Koya.
Échoppe sans vendeur
Échoppe de fruits
Échoppe partout
À l’unité, les kaki, les mikan ou les légumes se vendent à 100 yens environ aux échoppes sans vendeur. Bon marché et délicieux.
Pavillon miniature
Pavillon miniature à jizo
Les pavillons miniatures dédiés au kami ou au bodhisattva jizo sont également éparpillés le long du chemin. Ils sont entretenus et préservés par des locaux.
Sumo-jinja
Sanctuaire shinto miniature
Savez-vous ce que c’est, le sumo ? C’est un sport national du Japon. Le sanctuaire shinto Sumo-jinja est situé sur le lieu où le premier match de sumo a eu lieu.
Hibara-jinja
Chemin Yamanobe-no-Michi
Chemin forestier
Hibara-jinja est un des sanctuaires auxiliaires d’Oomiwa jinja. À travers ses trois portiques torii, on adore le mont Miwa qui est l’objet de culte à distance. D’ici au sanctuaire Oomiwa-jinja, il y a environ 20 minutes de marche. L’air pur, le bruissement du vent dans les branches, la lumière filtrant entre les branches… L’ambiance sereine qui y règne vous saisira.
Musée de sabre japonais
Chemin ombragé
Vers Oomiwa-jinja
La forge de l’école Gassan se niche le long du chemin Yamanobe-no-michi. Son histoire et ses sabres représentatifs sont présentés dans le musée attenant à la forge. Si vous avez du goût pour le sabre japonais, il mérite d’être visité. Il est ouvert uniquement le samedi (fermé en janvier, février, août et décembre), 10h-16h. La randonnée est presque finie. Vous atteindrez bientôt votre destination finale, le sanctuaire Oomiwa-jinja.
Sai-jinja
Accès au mont Miwa
Oomiwa-jinja
Oomiwa-jinja est un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon. Le mont Miwa qui se dresse en arrière-plan est vénéré depuis les temps anciens comme objet de culte. Une forêt primaire de cèdres, de pins et de cyprès y reste intacte. Il y aurait partout des roches dans lesquelles les esprits des divinités shinto demeurent. Pour monter sur cette montagne sacrée pour la prière, une autorisation d’entrée est nécessaire.
Bonnes adresses autour du chemin
洋食Katsui 山の辺の道 Yôshoku Katsui Yamanobe-no-Michi
Yôshoku Katsui
Ambiance sympa
Teishoku de steak haché
Où Dans le cenre d’information de Tenri pour les randonneurs, à 15 minutes à pied de la gare JR de Yanagimoto
Heures et jours d’ouverture Tous les jours sauf le premier lundi 8h30-10h (petit déjeuner sauf lundi) 11h-16h30 (déjeuner sauf lundi) 11h-14h (déjeuner pour lundi)
Recommandés Teishoku de steak haché (1 600 yens), Teishoku de beignet de crevettes (1 600 yens), etc.
山の辺の道 花もり Yamanobe-no-Michi Hanamori
Hanamori
Ambiance agréable
Nouille nyumen
Où À deux pas du musée de sabre japonais de l’école Gassan
Heures et jours d’ouverture Tous les jours sauf lundi 10h-17h
Recommandés Vermicelles de blé servis dans une soupe chaude nyumen (800 yens), Dessert à la base de glace râpée avec du sirop kakigori, etc.
En poussant dans la boue, le lotus fleurit sur de longues tiges. Dans le bouddhisme, la fleur de lotus est associée à la pureté. En été, vous pouvez admirer ses belles fleurs de couleur blanc rosé. Elles commencent à ouvrir leurs pétales de bon matin et se ferment en début d’après-midi. Une fois la fleur terminée et les pétales tombées, le réceptacle floral en forme de pomme d’arrosoir apparaît. Pour les Japonais, il est plutôt comme un nid d’abeilles, hachi-no-su. Le lotus est appelé hasu en japonais. On dit que ce nom provient de la forme de son réceptacle floral.
Le réceptacle floral du lotus compte une quinzaine d’alvéoles qui renferment chacune une graine. Les graines de lotus sont utilisées dans la cuisine et la médecine traditionnelle dans les pays d’Asie. La fleur de lotus nous fascine par sa beauté, mais remarquez aussi le réceptacle floral du lotus dont sa forme est unique. Il semble un peu grotesque, mais il est souvent utilisé comme matériau pour l’arrangement floral japonais ikebana et les bassins fleuris installés à l’entrée des temples et des sanctuaires qui nous font ressentir le changement des saisons, de la fin de l’été au début de l’automne.
Bassin fleuri à la fin de l’été au sanctuaire Kitano Tenman-gu
Si vous voulez admirer le paysage champêtre représentatif du Japon, je vous propose d’aller au village d’Asuka. Vous pourrez y trouver la tranquillité d’esprit et éprouver quelque chose de nostalgique. Il y a des règles strictes concernant la construction des bâtiments et son paysage est bien préservé. Par exemple, les toitures des bâtiments tels que les maisons, les écoles, les banques ou même les supérettes doivent être couvertes en tuiles. La hauteur des bâtiments est aussi réglementée. Ce paysage fait un contraste avec celui de la ville voisine où les bâtiments se serrent les uns contre les autres.
Le village d’Asuka est situé au centre de la préfecture de Nara. On peut y aller en train (environ 50 minutes de la gare de Kintetsu Nara). Je vous conseille de louer un vélo électrique (1 500 yens par jour) à la gare d’Asuka pour visiter les curiosités qui parsèment le village d’Asuka.
Village d’Asuka
Voici les rizières en terrasses tanada construites aux hameaux de Sakata et Inabuchi. Elles sont aménagées en gradins aux bassins de la rivière d’Asuka, sur les flancs des montagnes. L’origine des rizières en terrasses du village d’Asuka remonte à l’époque médiévale.
Rizières en terrasses
Les machines agricoles ne peuvent pas pénétrer dans ce type de rizières et tout se fait à la main, du repiquage du riz jusqu’à la moisson en automne. Ces derniers temps, de nombreuses rizières en terrasses sont abandonnées dans tout le pays en raison du vieillissement de la population agricole et du manque de successeurs, par ailleurs il y a des mouvements variés de conservation des rizières en terrasses qui constituent un des paysages culturels nippons.
Rizières d’Inabuchi
Pailles de riz entassées
Rizières d’Inabuchi
Au hameau d’Inabuchi, on intéresse des citadins à l’agriculture en mettant en place depuis 1996 le système de propriété d’une parcelle. Selon le partenariat avec les agriculteurs locaux, ils apprennent des opérations telles que la préparation du semis du riz, le repiquage du riz, le sarclage, l’installation des épouvantails, la moisson, etc. Ce système contribue également à préserver le paysage rural du village d’Asuka.
Kofun Ishibutai
Un autre fait remarquant à Asuka est que ce village a été le centre politique et culturel du pays avant Nara. L’organisation administrative, l’économie monétaire et la diplomatie du pays trouvent leur origine à Asuka. Il y reste de nombreux vestiges historiques. Cet assemblage d’une trentaine de roches granitiques sur la photo est le monument funéraire kofun d’Ishibutai datant du VIIème siècle. On l’attribue à une personne qui prenait le pouvoir à cette époque. À l’origine, ces mégalithes étaient recouverts d’un monticule de terre. Il s’est érodé au fil du temps et ces mégalithes sont ainsi exposés aujourd’hui. Le poids brut de ces mégalithes est d’environ 2 300 tonnes. Ils auraient été transportés depuis la montagne en utilisant le levier, le rouleau et la poulie. Il est surprenant qu’une telle technique de transport ait été établie à cette époque.
Kameishi
Sakafuneishi
Saruishi
Saruishi
De nombreux monuments mystérieux en pierre parsèment également le village d’Asuka. Par qui ont-ils été créés, quand et à quelle fins ? Ils sont pleins d’énigmes. Les uns ont des légendes effrayantes, d’autres ont plusieurs usages, d’autres ont des expressions humoristiques. Kameishi, une pierre taillée en forme de tortue est le plus célèbre. Remarquez son expression adorable.
Grand Bouddha d’Asuka
Bassin fleuri
Oka-dera
Asuka, berceau du bouddhisme japonais, abrite également de vieux temples. Asuka-dera est le premier temple bouddhiste du Japon. Ne manquez pas d’y voir le Grand Bouddha d’Asuka. Créé au début du VIIème siècle, c’est le plus ancien Bouddha du pays. Oka-dera est connu ces derniers temps comme temple des fleurs de Nara. Les rhododendrons, les pivoines, les azalées de printemps et les hortensias de la saison des pluies sont vraiment magnifiques. Il compte également parmi les plus grands pèlerinages de la divinité de la compassion, kannon du Japon. Vous pourrez y rencontrer la plus grande statue de Bouddha en argile du pays.
Si vous voulez visiter Nara en dehors des sentiers battus, le village d’Asuka vaut le détour. Il est aussi possible de combiner cette visite avec une balade au vieux quartier d’Imai situé à environ 15 minutes en train d’Asuka.