Archives de catégorie : Articles

Les grands Bouddhas de Nara et de Kamakura

Quand les Japonais parlent de statues géantes du Bouddha, les grands Bouddhas de Nara et de Kamakura sont cités en premier lieu. Tous les deux représentent le Bouddha imposant en position assise. Tous les deux sont faits en bronze. Mais il y a beaucoup de différences entre ces deux grands Bouddhas.

Le grand Bouddha de Nara (15 mètres, 250 tonnes) est vénéré au temple Todai-ji. C’est le Bouddha Vairocana, le Bouddha qui éclaire l’univers comme le soleil. Remarquez les gestes de la main de Bouddha. La main droite avec la paume en avant. C’est un geste qui enlève les inquiétudes du peuple. La main gauche avec la paume vers le ciel. C’est un geste qui répond aux souhaits du peuple. Sa construction date du VIIIème siècle, mais il a été endommagé à cause de guerres civiles et de catastrophes naturelles. Il a donc été reconstruit à plusieurs reprises et il ne reste que très peu de la construction d’origine, par exemple le socle sur lequel il est assis. Il est abrité dans la salle du Bouddha, l’édifice en bois le plus gigantesque du monde.
Le grand Bouddha de Kamakura (11 mètres, 121 tonnes) est vénéré au temple Kotoku-in. C’est le Bouddha Amida, le Bouddha qui nous emmène au paradis, à la terre pure occidentale. Les deux mains reposent sur les jambes croisées. Le pouce et l’index de chaque main se joignent et forment un cercle. Il a été construit au milieu du XIIIème siècle, mais son histoire n’est pas très connue. Il a été réparé, mais à la différence du grand Bouddha de Nara, il est presque tel qu’il était lors de sa construction. La salle qui l’abritait n’existe plus, et il est assis à l’air libre depuis plus de 500 ans. Sa figure qui se détache sur un ciel bleu est belle.

Une auréole, anneau de lumière est disposée au-dessus du grand Bouddha de Nara. Il y a 16 statuettes de Bouddha. Le grand Bouddha de Kamakura n’a pas d’auréole. Au dos rond, il y a deux fenêtres qui ont été utilisées pour retirer le sol et le moule lors de sa construction. Vous pouvez entrer à l’intérieur de la statue et voir les traces des réparations. Ces deux fenêtres servent de lucarnes aujourd’hui. Une paire de waraji, sandales japonaises faites de corde de paille de riz est suspendue près du grand Bouddha. Il est dit qu’elle a été conçue pour la « promenade » du grand Bouddha qui endure les intempéries depuis longtemps. Elle est refaite tous les 3 ans.

Le temple d’or, c’est vraiment un site incontournable ?

Pavillon d’or

Le temple d’or, Kinkaku-ji est l’un des sites les plus visités de Kyoto. Ce qui rend ce temple célèbre, c’est le pavillon d’or qui se trouve sur l’étang miroir dans le jardin. C’est indéniablement beau et notamment un autre pavillon qui se reflète sur la surface de l’eau, le pavillon d’or à l’envers. Il est présenté comme un des incontournables lors d’un voyage à Kyoto. En cas d’itinéraire organisé par l’agence, sa visite est recommandée.

Aussitôt entré, on voit le pavillon mais aussi la foule. Tout le monde fait sa photo. Il y a aussi des gens qui se font un selfie. J’aimerais que vous y goûtiez les charmes du jardin japonais. Mais cela devient de plus en plus difficile. Malgré que ce soit un temple zen, c’est très touristique aujourd’hui. Il n’est pas facile de circuler au sein d’une foule. Quand il pleut, ce qu’on y voit, c’est la procession de parapluies. Et les échoppes, les boutiques de souvenirs et les distributeurs automatiques qui apparaissent le long du parcours gâchent son ambiance sereine, je trouve. La visite du temple d’or, ce n’est pas forcément incontournable du point de vue du guide. Kyoto abrite d’autres temples qui nous feraient ressentir une ambiance plus reposante et spéciale.

Le saké froid estival, natsu-reishu

Depuis quelques années, l’intérêt pour le saké japonais, l’alcool de riz fermenté est croissant dans les pays occidentaux. Mais je pense qu’il y a encore une fausse image de saké. En regardant l’étiquette attachée au dos de la bouteille, on me pose souvent cette question : « 60 degrés d’alcool !? Le saké est un alcool fort, n’est-ce pas ? ». On confond le degré de polissage du riz (le taux résiduel de riz après polissage) avec celui d’alcool du saké y écrit parallèlement. Le processus de la fabrication du saké est compliqué. Le riz est poli pour éliminer les protéines et les lipides et pour conserver le cœur du grain riche en amidon. Plus le riz est poli, plus le taux résiduel de riz sera bas et plus le saké sera fin. La plupart des sakés titrent entre 14 et 16 degrés d’alcool, à peu près identique au vin. Le saké est servi frais, chambré, tiède ou chaud. Il accompagne les plats japonais, mais il se marie aussi avec la cuisine occidentale. On peut savourer le saké de la même manière que le vin.

Quand il fait chaud et humide, il est agréable de boire le saké froid, reishu. À Nara et Kyoto, deux vieilles villes du Japon, on voit les bouteilles bleues fraîches. Les brasseries de chaque ville lancent le saké de marque commune « saké froid estival » pour sensibiliser les amateurs de saké. L’étiquette de la bouteille de sakés de Nara est à motif de l’hortensia et celle de Kyoto est à motif du char du festival de Gion. C’est une marque commune, mais on peut comparer le goût du saké de chaque brasserie. J’ai goûté le saké Harushika fabriqué par Imanishi, une des brasseries participantes de Nara. C’est un saké junmaï-ginjo, saké sans addition d’alcool, et dont le taux résiduel de riz après le polissage est de 60 %. Un arôme fruité, un bon équilibre avec la douceur du riz, laissant le palais frais… C’était bon !

À la brasserie Imanishi située dans le quartier de Naramachi, on peut déguster 5 sortes de saké à 500 yens.

Harushika, marque de la brasserie Imanishi

La ferme d’élevage Uemura

Ferme Uemura

Savez-vous qu’il y a une petite ferme d’élevage près du centre-ville de Nara ? La ferme Uemura fondée en 1884 fait l’élevage d’une trentaine de vaches laitières.

Elle est située juste en face du temple Hannya-ji, autrement appelé le temple de cosmos. Dans ce quartier, il y règne une ambiance reposante.

Centre Pokémon de Kyoto

Au centre Pokémon de Kyoto, une des boutiques officielles de Pokémon. Il se trouve au premier étage de l’immeuble du centre économique de Kyoto. Il y a plein de produits Pokémon. Vous pourrez y voir aussi des produits de collaboration entre le Pokémon et l’industrie traditionnelle de Kyoto.

Picachu

Le centre économique de Kyoto se trouve à 2 minutes à l’ouest à pied de Shijo-Karasuma, centre-ville de Kyoto. L’entrée de cette boutique Pokémon est un peu difficile à trouver. Vous pouvez y entrer par le couloir extérieur.

Centre économique de Kyoto

Le jardin japonais

Le jardin japonais, très différent du jardin occidental est un des centres d’intérêt des touristes étrangers. Il est perçu comme un endroit où on trouve la tranquillité de l’esprit. Quelles sont les particularités du jardin japonais ? Premièrement, la belle harmonie avec la nature. Le jardin japonais est le miroir du respect de la nature et du sens esthétique japonais. Deuxièmement, la notion de mitate. Il s’agit de sens symbolique lié à la culture ou la religion japonaise. Il est intéressant de promener l’imagination sur les éléments du jardin (l’eau, les rochers, les graviers, les arbres, etc.) et de décoder des sens symboliques qui y sont éparpillés comme des messages secrets. Le jardin japonais est classé grosso mode en trois styles : le jardin « chisen », le jardin « karesansui » et le jardin « roji ».

-Le jardin « chisen »
Le jardin « chisen » reproduit la nature en miniature. Il est aménagé autour d’une pièce d’eau. Il peut être vu depuis l’intérieur d’un bâtiment ou depuis un chemin circulaire. Il est imprégné d’une ambiance zen, calme et sereine.

-Le jardin « karesansui »
Autrement appelé le jardin sec ou le jardin minéral, le jardin « karesansui » se caractérise par la représentation simple et abstraite de la nature. L’eau y est absente, mais elle est suggérée par les graviers où on voit des vagues tracées à l’aide d’un râteau. Ce style convient pour les espaces restreints.

-Le jardin « roji »
Le jardin « roji » est aménagé autour d’un passage au pavillon de thé. On y chasse des idées décousues et reprend le calme spirituel qui est nécessaire à la cérémonie du thé. Il évite tout caractère luxueux.

Une promenade autour d’une pièce d’eau ou une contemplation du paysage… Vous pourrez vous apercevoir que le jardin japonais montre des visages variés. Que diriez-vous de partir à la découverte de votre jardin préféré ?

La cantine et le belvédère de la préfecture de Nara

La préfecture de Nara se trouve dans la rue principale est-ouest qui mène au sanctuaire shinto Kasuga-taisha. En face, on voit le temple Kofuku-ji. Comme c’est un organe administratif, la plupart des touristes passent devant sans y entrer. Mais il y a des endroits idéals pour la pause.

Cantine de la préfecture de Nara

La cantine en libre-service de la préfecture de Nara.Elle n’a l’air de rien… Mais elle est ouverte au grand public, pas uniquement au personnel de la préfecture. Comme déjeuner, elle offre trois types de plats du jour à 520 yens chacun. On peut y manger aussi à la carte (des nouilles, des bols de riz, donburi, et du riz au curry, etc). Chaque semaine, la carte du lundi au vendredi y est affichée. On achète des tickets de repas au distributeur. On y mange bien à un prix abordable. Cette cantine se trouve au 5ème étage du bâtiment principal de la préfecture. On a donc d’ici, une belle vue sur la ville de Nara en mangeant.

Belvédère de la préfecture de Nara

À l’étage du dessus (au dernier étage du bâtiment), il y a un espace de pelouses qui offre une jolie vue panoramique sur Nara. C’est un endroit peu connu et pourtant très agréable et reposant. Que diriez-vous d’y passer ? Les beaux paysages de Nara vous accueilleront.

Vue panoramique sur Nara

Le temple Muro-ji

Le temple Muro-ji se trouve à environ 40 kilomètres à l’est du centre-ville de Nara. Nara nous évoque le parc des daims et le grand Bouddha du temple Todai-ji. Un jour suffit pour visiter ces endroits célèbres qui constituent l’essentiel de Nara. Mais si vous logez à Nara et avez tout votre temps, que diriez-vous de poursuivre votre visite jusqu’au temple Muro-ji situé au village entouré par la montagne profonde et les vallées ? Le printemps (le temps des rhododendrons) et l’automne sont les meilleures saisons pour le visiter. Je pense qu’une autre facette du charme de Nara réside dans ce type de temple dans la montagne hors des sentiers battus et touristiques.

Temple Muro-ji

Au-delà d’un pont vermillon qui franchit la rivière Muro, c’est l’enceinte du temple Muro-ji. L’auberge Hashimoto-ya où un photographe japonais descendait habituellement est à côté de ce pont.

Auberge Hashimoto-ya

L’histoire de Muro-ji date de la fin du VIIIème siècle. Il est autrement appelé « le mont Koya pour les femmes », parce qu’il accueille toujours la visite des femmes pour la prière en contraste avec le mont Koya qui refusait la visite des pèlerines jusqu’au début du XXème siècle. Les bâtiments éparpillés dans le silence des cèdres séculaires sont reliés par les longues marches en pierre. Chacun dégage une ambiance charmante.

La vue extraordinaire de la pagode à cinq étages (16 mètres de haut) est à ne pas manquer. Petite et élégante, elle est bien intégrée dans la nature. C’est la beauté inoubliable.

Pour aller à Oku-no-in, au fond de l’enceinte, il faut monter encore 400 marches raides. Malgré le surnom de ce temple « le mont Koya pour les femmes », cette voie d’accès est dure pour les femmes, je trouve. C’est comme un exercice. Mais si vous avez de bonnes jambes, je vous conseille d’y aller. Vous pourrez vous plonger dans une atmosphère mystique et sublime.

La pagode en bois vs la pagode en pierre

La pagode qu’on voit au Japon est la fusion du stupa indien, monument où sont vénérées les reliques du Bouddha et de la tour d’observation chinoise. Construite principalement en bois, elle est constituée d’un socle, d’un corps et d’une flèche. Elle comporte plusieurs étages (impaires), le plus souvent cinq. À l’intérieur, il y a un pilier central, mais sans escalier. La pagode de style japonais est donc destinée à être admirée de l’extérieur comme architecture symbolique du bouddhisme.
N’y a-t-il pas de pagodes en bois à sept étages ou plus au Japon ? Si, mais la pagode en bois à sept étages n’existe plus.

Au sanctuaire shinto Tanzan-jinja situé en banlieue de Nara, il y a une pagode à treize étages. C’est la seule pagode en bois à treize étages au monde. Reconstruite au XVIème siècle, mais son aspect élégant et balancé vous coupera le souffle.

pagode à treize étage

Chez nous, les pagodes à sept étages ou plus sont construites principalement en pierre. Je vous présente des représentants.
Voici la plus haute pagode en pierre à treize étages au Japon. Elle se trouve au banc de sable de la rivière Uji (Kyoto), pas dans l’enceinte du temple bouddhiste. Elle a été construite afin de prier pour le repos de l’âme des poissons capturés et pour la sécurité du pont qui franchit la rivière Uji.

Pagode en pierre à Uji

Voici la pagode en pierre à treize étages au temple Hannya-ji (Nara). Elle date du XIIIème siècle. La pagode simple qui se dresse, entourée de cosmos est belle.

Pagode en pierre au temple Hannya-ji