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Rocher Tateiwa

Explorer la péninsule de Tango pour découvrir ses paysages côtiers

La péninsule de Tango est située dans la partie la plus septentrionale de la préfecture de Kyoto, sur la mer du Japon. Dans cette zone appelée Kyoto by the Sea, Amanohashidate et Ine sont connus comme des sites incontournables à visiter et attirent des touristes. Mais dans cet article, je vous emmène à la découverte des endroits méconnus mais intéressants situés dans la partie nord de la péninsule.

*La partie nord de la péninsule de Tango n’est pas bien desservie par les transports en
commun. Elle se découvre plus aisément en voiture.

Les rizières en terrasses de Sodeshi formées sur les terrasses côtières. Vous pouvez profiter d’une belle vue sur le hameau de Sodeshi et la mer du Japon. De petites rizières sont également formées près de la côte. La mer du Japon est relativement calme en été, et les rizières ne sont pas recouvertes d’eau de mer. Le hameau de Sodeshi est bordé de maisons aux murs couverts de planches en bois de cèdre. Ces murs servent à protéger les maisons contre la brise de mer.

À 20 minutes de route à l’ouest du hameau de Sodeshi le long de la côte, se trouve le rocher Tateiwa. Environ 20 mètres de haut, c’est l’un des paysages côtiers représentatifs de la péninsule de Tango. Les jointures colonnaires de type basaltique s’élèvent de la mer, montrant la surface sculptée. Près du rocher Tateiwa, sur la colline surplombant la mer se trouvent 13 tumulus datés d’entre le VIème et le VIIème siècle (les tumulus Oonaru). Ses chambres funéraires ont été faites de basalte, le même type de roche que Tateiwa. La région de Tango est parsemée de grands tumulus et selon des fouilles récentes, une puissance régionale y existait dans les temps anciens. Les tumulus Oonaru seraient liés au clan puissant de la région. De nombreux mobiliers funéraires tels que des ornements magatama, des poteries en terre cuite et des sabres y ont aussi été mis au jour.

La région de Tango est également un lieu où subsistent de nombreuses histoires et traditions liées au sabre. Il y a eu l’un des plus anciens hauts fourneaux du Japon. Si vous vous passionnez pour les sabres japonais, que diriez-vous de visiter la forge Nippon Gensho-sha (10 minutes de route au sud de Tateiwa) ? Elle est tenue par trois jeunes forgerons entreprenants. Après avoir appris des techniques de fabrication des lames auprès d’un maître forgeron à Tokyo, ils ont ouvert leur propre forge en 2022 à Tango. Vous pourrez profiter de cette visite pour découvrir le charme profond de la fabrication des sabres japonais.

Tonneaux de saké

L’emballage du tonneau de saké, komomaki

Le saké est en général vendu en bouteilles ou en cartons, mais il est également vendu en tonneaux pour les banquets. Le tonneau de saké est fait en bois de cèdre de Yoshino. Après avoir rempli de saké, on le scelle avec son couvercle amovible assimilé au miroir et l’ouvre en brisant ce couvercle avec des marteaux lors de banquets. Le saké est aussi offert aux divinités shinto kami et on voit des tonneaux de saké empilés aux sanctuaires shinto.

Le tonneau de saké est emballé de nattes de paille, komo. Cette tradition remonte à l’époque d’Edo. Aujourd’hui ces nattes de paille sont décoratives et pour les brasseries, servent de publicité. Mais à l’origine elles servaient à protéger les tonneaux transportés par bateaux. Quatre types de corde sont utilisées pour l’emballage. Au musée du saké de Gekkeikan à Fushimi, on fait une démonstration de l’emballage du tonneau, komomaki. Je vous présente cette technique artisanale. C’est impressionnant.

Dans la région du Kansai, Nada (préfecture de Hyogo) et Fushimi (préfecture de Kyoto) sont les deux centres de brassage de saké. Le saké moelleux de Fushimi autrement appelé « le saké féminin » est produit grâce à de l’eau souterraine abondante qui contient moins de minéraux. À Fushimi, vous pouvez voir des rangées d’anciennes brasseries qui se trouvent le long de la rivière. Fondée en 1637, Gekkeikan est aujourd’hui l’une des trois principales brasseries de saké. Son musée vous montre la fabrication du saké à Fushimi et son histoire. À la fin de la visite, la dégustation de saké vous attend.

Rokuen

La saison de naissance des faons au parc de Nara

Rokuen, hôpital et crèche pour les daims
Rokuen, hôpital et crèche pour les daims

Les daims du parc de Nara vénérés comme les messagers des dieux shinto… Environ 1 100 daims s’y promènent en liberté en broutant la pelouse. Ils sont un des symboles de Nara. Cette période de l’année est aussi la saison de naissance des faons. La plupart des naissances se déroulent de la mi-mai à juillet.

Vous croiserez des faons cachés dans la végétation du parc. Ils sont adorables, mais laissez-les tranquilles. Toucher un faon entraîne l’abandon de sa mère à cause de l’odeur humaine.

Au Rokuen, centre pour soigner des daims blessés ou malades et pour s’occuper de daims agressifs, on peut voir des faons mignons en juin (11h-14h, 300 yens). Ils sont protégés avec leurs mères et d’autres biches enceintes pendant un certain temps.

  • Le Rokuen est situé du côté sud de la voie d’accès au sanctuaire shinto Kasuga Taisha.
  • Il est fermé le lundi.
Château de Himeji

Le château de Himeji – L’aigrette blanche

Donjon du château de Himeji
Donjon du château de Himeji

La ville de Himeji se situe à une heure de train de la ville d’Osaka. Himeji n’est pas une grande ville, mais elle est un des sites incontournables à visiter. Ce qui rend cette ville célèbre dans le monde, ce n’est rien d’autre que le château de Himeji, considéré comme le plus beau château du Japon. La ville actuelle de Himeji s’est développée à partir de la ville administrative et commerciale jokamachi entourée de douves, qui s’étendait sur 1,6 kilomètres du nord au sud et sur 1,8 kilomètres d’est en ouest. Elle comptait environ 20 000 habitants.

Il existe de nombreux beau châteaux dans le monde, dont la plupart sont des constructions en pierre ou en brique. La beauté du château de Himeji, à l’architecture en bois, est spéciale et incomparable. Sa silhouette élégante, blanchie à l’enduit à base de chaux shikkui, rappelant une aigrette en vol, lui a valu le surnom « d’aigrette blanche ». On se laisse facilement tromper par son apparence gracieuse, rappelant un palais, mais en fait ce château est une forteresse imprenable construite à des fins militaires. Lorsque vous le visitez, observez les défenses variées qu’il présente.

Vous trouverez des trous de forme circulaire, triangulaire, carré ou rectangulaire dans les murs d’enceinte sur le chemin menant au donjon. Ce sont des meurtrières conçues pour tirer sur les envahisseurs au fusil ou à l’arc. Remarquez aussi les fentes aux coins du rez-de- chaussée du donjon principal. Ce sont des mâchicoulis conçus pour lâcher des pierres ou tirer sur les envahisseurs qui s’approchent du donjon en montant sont rempart. Et les murs de pierre… Ils sont assez hauts et escarpés pour repousser les ennemis.

Au Bizen-maru
Au Bizen-maru

Vu de l’extérieur, le donjon principal paraît avoir cinq étages, mais c’est une structure de sept étages avec six étages au-dessus du sol et un étage en sous-sol. Le donjon n’est pas une résidence de châtelain, mais un bastion final en cas d’attaque. Il reste des râteliers de fusils et de lances. Selon un document, le trésor de l’héritage du premier seigneur du château y aurait également été entreposé.

Shachigawara
Shachigawara

Aujourd’hui, le donjon est totalement vide. Un peu de déception ? Alors, à travers la fenêtre, regardez différents blasons gravés sur les tuiles, et les shachigawara disposés sur les faîtes des toits. Le shachi est un animal imaginaire à tête de tigre et à corps de poisson.

Après la visite du château, que diriez-vous de faire une belle balade dans le jardin Koko-en d’à côté ? Il a été créé sur le vestige de la résidence secondaire du seigneur de Himeji. Il abrite neuf jardins japonais et chacun a un thème différent. Le jardin le plus principal est muni d’un restaurant à l’ambiance reposante. Il est également recommandé d’y goûter une des spécialités de Himeji, le plat de congre.

Cèdre sacré

Oomiwa-jinja, un des plus anciens sanctuaires shinto du Japon

Oomiwa-jinja
Oomiwa-jinja

Dans un sanctuaire shinto, il y a le bâtiment honden où est vénéré le goshintai, l’objet de culte dans lequel l’esprit du dieu shinto est supposé résider. Mais le sanctuaire Oomiwa-jinja n’a pas de honden. C’est parce que le mont Miwa situé derrière le sanctuaire est vénéré comme une montagne sacrée et considérée comme l’objet de culte. C’est le style du shintoïsme primitif. Remarquez également le portique, torii. Une corde sacrée shimenawa est tendue entre les piliers de gauche et droit.

Sugidama
Sugidama

Le dieu shinto de ce sanctuaire Oomononushi est vénéré comme dieu shinto du médicament et de la fabrication du saké, alcool de riz. Les propriétaires de brasserie de saké mettent au-dessus de l’entrée une boule d’aiguilles de cèdre pour annoncer un nouveau tirage de saké. Cette boule appelée sugidama ou sakabayashi est faite avec les aiguilles du cèdre du mont Miwa.

Le dieu shinto Oomononushi apparaît sous la forme d’un serpent dans des mythes japonais. Dans l’enceinte, il y a un grand cèdre âgé d’environ 400 ans et on dit qu’un serpent blanc entre et sort de ce cèdre à cavité. Des œufs, nourriture préférée des serpents sont offerts par les visiteurs du sanctuaire.

Oomiwa-jinja compte une quarantaine de sanctuaires auxiliaires, dont chacun est dédié à un dieu shinto. À Sai-jinja, le dieu shinto du médicament est vénéré. L’eau sacrée jaillit d’un puits et on prie pour la guérison des maladies en puisant de l’eau. Kuehiko-jinja est associé au dieu shinto de la sagesse. De nombreux ex-voto en forme de chouette, symbole de la sagesse et du bonheur y sont suspendus.

  • Pour se rendre au sanctuaire Oomiwa-jinja, on prend le train JR depuis la gare de Nara et descend à la gare de Miwa (environ une demi-heure de trajet). Il est à 5 minutes à pied de la gare.
Yamanobe-no-Michi
Yamanobe-no-Michi

Oomiwa-jinja se trouve le long du chemin Yamanobe-no-Michi, le plus vieux chemin du Japon. Il longe le pied des montagnes du côté est du bassin de Nara. Des tumulus funéraires d’empereurs, ainsi que de vieux temples et sanctuaires apparaissent le long de ce chemin tranquille et poétique qui serpente entre les bois, les rizières et les hameaux. Au printemps et en automne, il sera agréable de faire une randonnée sur une portion de ce chemin, par exemple entre le sanctuaire Oomiwa-jinja et le temple Chogaku-ji (environ 6 kilomètres).

Près de Oomiwa-jinja, se trouve la forge de l’école Gassan, une des écoles de forgerons de sabre japonais, qui a une histoire de plus de 800 ans. Son histoire et ses sabres représentatifs sont présentés dans le mémorial attenant à la forge.

  • La forge et le mémorial de l’école Gassan sont ouverts le samedi (mais fermés en janvier, février, août et décembre), 10h-16h.
Jardin botanique Manyo

Mes spots favoris pour admirer les glycines en fleurs à Nara

Il existe de nombreux endroits célèbres pour leurs glycines au Japon, et voici mes spots favoris à Nara.

Le sanctuaire shinto Kasuga Taisha

Kasuga Taisha est le sanctuaire tutélaire du clan Fujiwara, une famille de la noblesse qui a exercé le pouvoir politique du VIIIème au XIIème siècle. La glycine, qui figure sur le blason familial du clan Fujiwara, est également le symbole de Kasuga Taisha. Les miko, les prêtresses au service du sanctuaire, portent des ornements de cheveux avec grappes de glycine. Dans l’enceinte du sanctuaire, on peut voir également les glycines à l’état sauvage qui enlacent les branches des grands arbres. La glycine est à la fois élégante et pleine de vitalité.

Le jardin botanique Manyou de Kasuga Taisha

Dans ce jardin qui a été ouvert en 1932, les plantes mentionnées dans le manyoushu, la première anthologie de poésie japonaise, sont cultivées. En mai, on peut y admirer 20 espèces de glycines de la floraison précoce à la floraison tardive. En plus de la glycine sur la pergola, il y a aussi des glycines dont vous pourrez profiter de près des fleurs et du doux parfum.

Le pavillon Nanen-do du temple Kofuku-ji

Nanen-do est un pavillon octogonal situé au sud du bâtiment principal de Kofuku-ji, le temple tutélaire du clan Fujiwara. Peu connue, mais la glycine qui fleurit devant le pavillon est l’un des huit paysages pittoresques de Nara avec la cloche du temple Todai-ji, les daims de Tobihino et la lune au-dessus de l’étang Sarusawa.

Cette année, non seulement les fleurs de cerisier mais aussi d’autres fleurs ont fleuri plus tôt que d’habitude. Les rhododendrons, les pivoines, les azalées et les glycines… Le meilleur moment pour admirer ces fleurs est la mi-mai, mais cette année, elles ont commencé à fleurir environ un mois plus tôt. Est-ce à cause du réchauffement climatique ? Elles pourraient fleurir encore plus tôt l’année prochaine…

Expo de sabres japonais

L’exposition de sabres japonais de l’école Gassan

Une bonne occasion pour les amateurs d’apprécier de près la beauté des sabres japonais… Cette exposition s’est tenue à Osaka du 8 au 13 mars.
Gassan est l’une des écoles de forgerons de sabre japonais, qui a une histoire de plus de 800 ans. Le nom Gassan provient du mont sacré Gassan situé dans la préfecture de Yamagata. L’école Gassan y forgeait principalement des sabres de défense personnelle pour les pratiquants du shugendo. Elle a déménagé à Osaka à la fin de l’époque d’Edo. Depuis lors, elle forge aussi des sabres dédiés aux sanctuaires shinto et des sabres liés aux événements de la cour impériale.

Grain Ayasugi-hada
Grain Ayasugi-hada

Les forgerons de l’école Gassan continuent à fabriquer des sabres en perpétuant leur technique traditionnelle. En général, pour apprécier les sabres japonais, on observe les 3 éléments : la forme, le grain jihada (un motif fin sur la surface de la lame produit par le pliage répété) et le hamon (la ligne de trempe ondulée du tranchant). La caractéristique la plus distinctive de l’école Gassan est ayasugi-hada, grain jihada à motif régulier et ondulé.

La forge de l’école Gassan se trouve dans la banlieue de Nara, le long du chemin Yamanobe-no-michi (15 minutes à pied de la gare JR Miwa). Son histoire et ses sabres représentatifs sont présentés dans le mémorial attenant à la forge. Si vous avez du goût pour le sabre japonais, ils méritent d’être visités.

  • La forge et le mémorial de l’école Gassan sont ouverts uniquement le samedi (fermé en janvier, février, août et décembre), 10h-16h.
  • Une partie de la forge est montrée au public, mais on ne peut pas voir la fabrication des lames.
  • Les visites sont gratuites.
Exposition de bonsaïs de prunier et de sabres japonais

L’exposition de bonsaïs de prunier et de sabres japonais à Osaka Tenman-gu

Osaka Tenman-gu est un sanctuaire shinto dédié à Sugawara no Michizane, lettré, poète et haut fonctionnaire du Japon du IXème siècle. Le sanctuaire principal actuel a été reconstruit en 1843. Bien qu’il soit situé près du centre-ville d’Osaka, il a échappé aux raids aériens sur Osaka en 1945, ce qui est rare à Osaka où il reste peu de bâtiments anciens. Osaka Tenman-gu est célèbre pour le festival Tenjin matsuri qui se tient le 24 et le 25 juillet chaque année, un des trois grands festivals de tout le Japon, mais cet endroit est également bien connu pour ses fleurs de pruniers, un arbre favori de Michizane.

En février, lorsque les fleurs de prunier commencent à apporter un parfum printanier, l’exposition de bonsaïs de prunier se tient ici. Vous pouvez profiter de plus de 50 bonsaïs de prunier tels que le prunier pleureur, le prunier sauvage, yabai, etc.

De plus, lors de cette exposition, vous pouvez admirer non seulement des bonsaïs de prunier mais aussi des sabres japonais liés aux personnages et samouraïs historiques.

Voici le tachi Tenkoumaru fabriqué au XIIème par Yasutsuna, l’ancêtre des forgerons de la région Hoki (ouest de l’actuelle préfecture de Tottori) qui se sont imposés du Xème au XIIème siècle. Remarquez la gravure du blason familial à motif de paulownia sur le habaki, pièce métallique située à la base de la lame.

Les sabres qui ont été fabriqués à l’époque d’Edo sont aussi exposés. Cette exposition est une bonne occasion pour vous d’observer le reflet de la lumière sur les lames sous divers angles et d’admirer aussi leur beauté.

Village de Mizuo

Saga Toriimoto et Mizuo, lieux secrets à explorer autour d’Arashiyama

Parmi les sites incontournables à ne pas manquer à Kyoto, Arashiyama connu pour sa bambouseraie figure dans les principaux. Il est difficile de goûter son ambiance sereine en raison d’une masse de touristes ces derniers temps, mais il reste encore autour de ce site touristique des endroits magnifiques hors des sentiers battus. Il existe un Kyoto calme et bucolique à quelques pas de l’agitation touristique.

Quartier de Saga Toriimoto

Situé au nord-ouest d’Arashiyama, le quartier de Saga Toriimoto a été à l’origine un hameau formé autour du premier portique du sanctuaire Atago au XVème siècle. Autrement appelé Atago-kaido (chemin du sanctuaire Atago), il a accueilli de nombreux pèlerins du sanctuaire Atago situé au sommet du mont Atago pendant l’époque d’Edo. Il est bordé de maisons aux toits de chaume semblables aux fermes et de machiya, maison traditionnelle en bois.

Le quartier de Saga Toriimoto est à environ 20 minutes à pied de la bambouseraie d’Arashiyama. En chemin, il y a des temples modestes et méconnus tels que Nison-in, Gio-ji, Adashino-Nenbutsu-ji, etc.

Il sera aussi agréable de profiter d’un moment de pause dans le resto Ayuchaya Hirano-ya à côté du portique en goûtant l’ambiance paisible de ce quartier. Cumulant le commerce de gros de l’éperlan d’eau douce ayu pêché dans la rivière Hozu, il sert des plats de ce poisson incontournable de l’été au Japon.

Depuis 400 ans, il sert également des boulettes dango à base de farine de riz aux pèlerins du sanctuaire Atago. Le bâtiment garde encore son apparence traditionnelle et nous donne l’illusion du saut temporel à l’époque d’Edo. En hiver, la peau de yuzu confit au sucre est proposée à la place du dango (880 yens avec un thé matcha). Le yuzu provenant de village de Mizuo y est utilisé.

Mizuo, un petit village du yuzu

Le yuzu, un agrume japonais récolté à la fin de l’automne, est apprécié pour son arôme raffiné et sa saveur rafraîchissante. C’est un ingrédient indispensable aux plats divers japonais en saison froide et est également à la mode à l’étranger ces temps-ci. La préfecture de Kochi est célèbre pour la production du yuzu au Japon, mais le saviez-vous ? C’est Mizuo, un petit village de Kyoto, qui est le berceau du yuzu japonais. Mizuo est situé au pied sud du mont Atago. Depuis longtemps, on y cultive le yuzu en profitant d’un climat montagneux avec un écart entre les températures du jour et de la nuit. Le yuzu est un arbre à croissance lente. En général, il est greffé sur le citronnier épineux, ce qui favorise une croissance rapide. Au bout de 4 à 5 ans, on peut récolter des fruits. Mais le yuzu de Mizuo est principalement cultivé à partir de graines. Il met 15 à 18 ans avant de donner ses premiers fruits. Il se caractérise par son arôme élégant et son goût profond par rapport au yuzu issu d’un arbre greffé et est très prisé par les grands cuisiniers de Kyoto.

De fin octobre à avril, on peut déguster la fondue de poulet mizutaki ou le sukiyaki de poulet chez les fermiers de yuzu à Mizuo (réservation nécessaire). Le plat sur la photo est le sukiyaki servi chez Marugen (まる源). On fait cuire des ingrédients tels que des tranches de poulet, des légumes locaux, des pâtes de soja, des champignons, etc dans une poêle de fonte avec de la sauce de soja, du sucre et du jus de yuzu. On mange en trempant ces ingrédients cuits dans le radis blanc râpé au jus de yuzu. C’est délicieux. Ici, on peut prendre aussi le bain au yuzu, un bain chaud dans lequel flottent les fruits de yuzu entiers ou coupés et enveloppés dans des filets. C’est une expérience exceptionnelle.

Sanctuaire Seiwa tenno-sha
Sanctuaire Seiwa tenno-sha

Voici le sanctuaire dédié au 56ème empereur Seiwa (850-881). Le paysage calme et sereine de Mizuo aurait aussi soulagé le chagrin de cet empereur qui s’est laissé entraîner dans la lutte politique. Il se dresse tranquillement dans ce petit village enveloppé par la senteur du yuzu.

Mizuo n’est pas très loin d’Arashiyama, mais ce petit village isolé n’est pas bien desservi. Pour s’y rendre depuis Arashiyama, prenez le train JR pour Sonobe/Kameoka depuis la gare de Saga-Arashiyama et descendez à la prochaine gare Hozukyo (4 min, 190 yens). Mizuo est à 10 minutes de trajet en bus (250 yens, il n’y a que 5 correspondances par jour) ou à une heure de marche de cette gare.

Pivoines

La confiserie japonaise d’ornement, Kogei-gashi

Savez-vous ce que c’est le kogei-gashi ? Il s’agit de confiseries japonaises créées de manière à servir d’ornement. Bien qu’elles ne sont pas faites pour être mangées, elles sont réalisées à partir d’une pâte faite en mélangeant des ingrédients de confiserie et expriment les quatre saisons du Japon et les beautés de la nature. On dit que l’origine du kogei-gashi vient de la confiserie offerte au quartier résidentiel du château d’Edo réservé aux femmes de l’entourage du shogun. Les techniques utilisées pour créer le kogei-gashi montrent le niveau très élevé de compétence et de créativité des artisans confiseurs.

Kogei-gashi cerisier

Le bonsaï de cerisier japonais ? Non, c’est fait avec des ingrédients de confiserie. Il est exposé au musée de l’artisanat et du design de Kyoto.

Kogei-gashi prunier pleureur

Le kogei-gashi (Prunier pleureur à fleurs rouges) pour la décoration des vitrines à Tsuruya-Yoshinobu, confiserie japonaise fondée à Kyoto. Pouvez-vous également remarquer deux rossignols perchés ?

Kogei-gashi boule de fleurs de camélia

Le kogei-gashi (Boule de fleurs de camélia) pour la décoration d’intérieur à Tsuruya-Yoshinobu. Il utilise une pâte faite en mélangeant le sucre et la poudre de riz gluant. Les pétales sont faits à la main un à un par des artisans confiseurs de Tsuruya-Yoshinobu. Quelle tâche laborieuse !