L’année dernière, je disais déjà à mes clients : «L’été au Japon est tellement chaud et humide que de nombreux touristes étrangers ont du mal à s’y habituer. Surtout à Kyoto, la chaleur estivale est insupportable pour les Occidentaux.» Mais la chaleur est encore plus intense cette année que l’année dernière.
Certains clients m’ont dit : «Nous sommes habitués à la chaleur, il y a eu des vagues de chaleur en Europe aussi.» Mais je pense que l’humidité moite que l’on ressent au Japon leur est très désagréable. Cette année, j’ai remarqué que beaucoup de mes clients utilisaient des ombrelles, des ventilateurs portables et des serviettes rafraîchissantes pour se protéger de la chaleur extrême, à la manière des Japonais. Concernant les ombrelles (la plupart sont aussi efficaces contre la pluie), ces dernières années, même les enfants et les hommes les utilisent aussi au Japon. Il faut particulièrement se méfier des malaises liés aux coups de chaleur (necchusho en japonais). L’été au Japon, et en particulier à Kyoto, ville située dans une cuvette entourée de montagnes, la chaleur et l’humidité sont souvent écrasantes, même à l’ombre. Il est donc crucial de vous hydrater constamment, même si vous ne ressentez pas la soif.
Au bord de l’eauAu temple Tenju-anAu temple Byodo-inLotus, symbole du mérite de Bouddha
La canicule de cet été à Kyoto est vraiment difficile à supporter, mais la vue du bord de l’eau donne une sensation de fraîcheur. La beauté pure des lotus qui fleurissent le matin fait oublier la chaleur un instant. Cependant, la température de l’eau est plus élevée cette année et j’ai l’impression que les carpes koi, d’habitude si gourmandes, manquent d’énergie…
Sur l’avenue Shijo-doriChar NaginatabokoDéfilé de chars du 24 juilletChar de clôture du défilé
Le festival de Gion, l’un des symboles de l’été à Kyoto, est une scène caractéristique que j’apprécie particulièrement. Lié au sanctuaire shinto Yasaka-jinja, ce festival aurait débuté il y a plus de 1 000 ans comme un rituel pour chasser les épidémies. J’aime la vue nocturne de ses chars illuminés de lampions et l’ambiance animée de la procession. De plus en plus, les étés sont étouffants et voir le défilé des chars dans la foule est épuisant. Malgré cela, ce festival riche d’une si longue histoire continue d’attirer les gens avec son charme.
J’imaginais que les Japonais ne buvaient que du thé vert. Mais ils aiment aussi beaucoup le café, finalement… C’est le commentaire d’un de mes clients français. Moi aussi, j’aime autant le matcha et le sencha que le café. On a du mal à l’imaginer avec l’engouement actuel pour le matcha, mais il y a une vingtaine d’années, même ici à Kyoto, il n’y avait presque pas de salons de thé qui mettaient en avant le thé japonais. Bien sûr, il y avait des amami-dokoro (maisons de douceurs traditionnelles) qui servaient des wagashi (pâtisseries japonaises) avec du thé, mais le matcha était plutôt associé à la cérémonie du thé, et les autres thés comme le sencha ou le hojicha étaient considérés comme des boissons offertes gratuitement dans les restaurants pendant les repas. Quand j’y pense, je suis toujours un peu surprise de voir autant de salons de thé spécialisés dans le thé japonais aujourd’hui.
Contrairement à son image traditionnelle, Kyoto a étonnamment une forte consommation de café. On y voit beaucoup de cafés branchés, même si on trouve aussi des Starbucks un peu partout, il faut bien le dire. Dans cet article, je vous emmène à la découverte de mes coins préférés à Kyoto. Ce ne sont pas des adresses cachées, loin de là, mais l’ambiance de ces endroits est telle que je ne peux m’empêcher d’y aller régulièrement.
HARIO CAFE KYOTO ハリオ カフェ 京都
HARIO CAFEPause-caféJardin d’intérieurAccessoires en verre
Fondé en 1921 et fabricant d’ustensiles pour le café, HARIO possède un café en propre niché dans la ruelle Ishibe-koji, où l’on peut vraiment apprécier le charme de Kyoto. Le café propose également à la vente les accessoires en verre de la marque. Bien qu’il soit toujours possible de se promener dans Ishibe-koji, la prise de photos y est interdite en raison du surtourisme. C’est peut-être ce qui contribue à son atmosphère paisible et agréable. Le jour de ma visite, une fine pluie tombait, et il me semble que ce genre de ruelle kyotoïte tranquille se marie particulièrement bien avec le doux murmure de la pluie.
Où Dans la ruelle Ishibe-koji, à seulement 3 minutes à pied du temple Kodai-ji
Jours et horaires d’ouverture Ouvert de 10h à 17h, tous les jours sauf pendant les congés de fin d’année
Salon de thé FRANÇOIS フランソア喫茶室
Salon de thé FRANÇOISGâteau au fromage cru
Fondé en 1934, ce salon de thé est le premier de son genre à avoir été désigné bien culturel matériel national. Bien qu’arborant à l’époque une atmosphère moderne et élégante, son propriétaire souhaitait en faire un lieu de débat sur l’anti-guerre et l’art d’avant-garde, en résistance à une époque où la montée du militarisme rendait la liberté d’expression de plus en plus difficile. Ces dernières années, les cafés et salons de thé à l’ambiance rétro-moderne sont très prisés au Japon, et celui-ci ne fait pas exception. Pourtant, comparé à d’autres endroits, il conserve relativement une tranquillité, je trouve.
Où Dans la rue Nishi Kiyamachi-dori, au sud de l’avenue Shijo-dori, à 4 minutes à pied de la sortie 3 de la gare Gion-Shijo sur la ligne Keihan
Jours et horaires d’ouverture Ouvert de 11h à 22h, tous les jours sauf pendant les congés de fin d’année Dernière commande (à 20h pour les repas et à 21h30 pour les boissons et les gâteaux)
Saryo Housen 茶寮 宝泉
Saryo HousenIntérieurJardin japonais à l’entréeSoupe de haricots rouges sucrée
C’est le salon de thé de la maison Housen, fondée en 1952, réputée pour ses douceurs traditionnelles. Il est installé dans l’ancienne demeure d’un homme d’affaires. On y savoure notamment leurs fameux mochi fougère, de délicieux gâteaux frais de saison, et une exquise soupe de haricots rouges sucrée agrémentée de mochi grillés. Son beau jardin bien entretenu au fil des saisons vaut aussi le détour. En hiver, le jardin japonais est un peu triste, mais il n’en dégage pas moins un charme singulier. Les mousses du jardin sont délicatement recouvertes d’aiguilles de pin rouge tombées. C’est une tradition japonaise pour les protéger du gel.
Où À 3 minutes à pied de l’arrêt de bus Shimogamo Higashi Honmachi, et à 12 minutes à pied du sanctuaire Shimogamo-jinja
Jours et horaires d’ouverture Ouvert tous les jours de 10h à 17h, sauf le mercredi et le jeudi
Qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à Osaka ? Des nourritures délicieuses, des enseignes lumineuses, un labyrinthe souterrain tentaculaire, ou simplement un aéroport ? L’avis sur Osaka est souvent tranché : on l’aime passionnément ou on la déteste. C’est sans doute due à son image très forte, celle d’une métropole chaotique et trépidante. Née à Osaka, j’habite aujourd’hui dans la banlieue calme de Kyoto. Après m’être habituée à ce rythme tranquille, je trouve les visites à Osaka un peu fatigantes. Pourtant, cette ville me rappelle toujours les souvenirs de mon enfance.
Dotonbori, Umeda Sky Building, château d’Osaka, Shinsekai… Ces quartiers sont présentés comme des incontournables de la ville par les agences de voyages, mais ceux qui trouvent Osaka trop bruyante et chaotique me demandent souvent s’il existe d’autres facettes à découvrir dans cette ville.
NakanoshimaPaysage au bord de l’eau
Pour une pause culturelle et historique, je conseille une visite de Nakanoshima, l’île aux trésors culturels d’Osaka. Ce quartier, bien que de plus en plus apprécié des touristes étrangers, reste encore relativement méconnu comparé au quartier Sud, surtout Dotonbori. Nakanoshima et ses environs vous offrent la possibilité de visiter des musées, de vous promener dans le jardin de roses (au printemps et en automne), et de découvrir des architectures rétro-modernes qui évoquent l’âge d’or d’Osaka au début du XXe siècle.
Où est Nakanoshima ?
Nakanoshima est une île étroite d’environ trois kilomètres de long bordée par les rivières Dojima et Tosabori. En servant d’entrepôt de marchandises à l’époque d’Edo (1603-1867), Nakanoshima s’est développé comme centre d’échanges commerciaux du pays et aujourd’hui accueille le cœur administratif, économique et culturel. Nakanoshima est facilement accessible en métro. Depuis la station Umeda, prenez la ligne de métro Midosuji et descendez à la station Yodoyabashi (une seule station).
Situé à l’ouest de Nakanoshima, ce musée consacré à l’art moderne et contemporain a ouvert ses portes en 2022, après quarante ans de gestation. Sa collection, qui rassemble plus de six mille œuvres – peintures, gravures, photographies, affiches, sculptures, meubles et objets de design –, couvre la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Les œuvres de Yuzo Saeki (1898-1928), dont la vie brève mais intense s’est déroulée entre Osaka,Tokyo et Paris, constituent l’une des principales collections de ce musée. L’extérieur de ce musée, en forme de boîte noire, contraste avec son intérieur chic. D’un point de vue architectural, il vaut également le détour.
Le musée national d’Art d’Osaka
Objet de l’entréeTAKAMATSU Jiro Ombre
Adjacent au musée des Beaux-Arts de Nakanoshima, ce musée d’art contemporain souterrain présente une sélection d’œuvres d’artistes nationaux et internationaux. À l’entrée, une sculpture originale évoquant du bambou accueille les visiteurs.
Le musée de la céramique orientale
Musée de la Céramique orientaleYuteki Tenmoku, bol à thé
Situé à l’est de Nakanoshima, ce musée abrite une collection exceptionnelle de céramiques coréennes, chinoises et japonaises. Ce qui est rare dans les musées japonais, la photographie y est autorisée. De plus, l’ambiance y est calme et propice à une contemplation approfondie des œuvres.
La forêt des livres d’enfants Nakanoshima
Forêt des livres d’enfants NakanoshimaIntérieurBase secrète pour enfants ?
Conçu par Ando Tadao, l’un des architectes les plus renommés du Japon, cet édifice a ouvert ses portes en 2020. Il abrite plus de 18 000 livres tels que des livres d’images et des œuvres littéraires pour enfants. Ce lieu est également un espace de lecture ouvert à tous.
Le parc de Nakanoshima
Roseraie
Créé en 1891, le parc de Nakanoshima est le premier parc d’Osaka. Ce parc urbain offre un espace vert de 1,5 km de long. Il possède une magnifique roseraie qui s’étend sur près de 500 mètres d’est en ouest. Au printemps et en automne, on peut admirer le spectacle enchanteur des roses en fleurs. C’est une véritable oasis urbaine.
À Nakanoshima, on trouve encore de beaux bâtiments de style occidental, vestiges de l’essor économique et industriel d’Osaka du début du XXème siècle. Une promenade à travers ce patrimoine architectural est aussi intéressante. Aux alentours, des bâtiments traditionnels historiques côtoient les immeubles modernes, offrant un contraste saisissant.
Visiter un château japonais, c’est une expérience unique pour les touristes étrangers qui veulent plonger dans l’histoire et la culture du Japon. Le château de Himeji, celui d’Inuyama et celui de Nijo (Kyoto) comptent parmi les plus populaires. Parmi les châteaux japonais, quels sont vos préférés ?
Château de HimejiPorte karamon de Nijo-joChâteau de MatsumotoChâteau de Gujohachiman
Au Japon, le château était avant tout une forteresse destinée à repousser les envahisseurs. La plupart des châteaux ont été érigés entre l’époque des conflits militaires du XVIe et le début du XVIIe siècle. Il y avait environ 3 000 châteaux à travers le pays. Mais quand la famille Tokugawa est arrivée au pouvoir et a établi le shogunat, elle a mis en place une politique restrictive limitant chaque province à un seul château. En raison de cette politique, le nombre de châteaux a été réduit drastiquement à environ 200. Toute nouvelle construction ou rénovation était soumise à l’autorisation du shogunat.
Ensuite, la restauration de Meiji qui a marqué la fin de l’ère des samouraïs, a entraîné un déclin sans précédent des châteaux. Un décret du nouveau gouvernement a ordonné leur abandon en 1873. Les deux tiers de ces châteaux, considérés comme des vestiges de l’époque féodale, ont été démolis. La restauration de Meiji a ainsi marqué le début de la modernisation du Japon, inspirée par les modèles occidentaux. Il est regrettable que les contemporains n’aient pas eu la conscience de préserver et de valoriser ces héritages historiques…
Puis la Seconde Guerre mondiale a aggravé les dégâts. Le donjon est l’emblème du château et aujourd’hui une relique rare. Seuls douze de ces donjons ont résisté au temps.
Dans un contexte de prise de conscience de leur valeur historique, les châteaux japonais ont été restaurés après-guerre. Les donjons, tourelles et portes perdus ont été reconstruits ou remis en état, permettant ainsi de préserver un patrimoine architectural unique.
Château de Hikone
Le château de Hikone que je vous présente dans cet article est l’un des douze châteaux japonais dont le donjon a conservé son aspect d’origine. À environ 40 km au nord-est de Kyoto, le château de Hikone a été construit sur l’ordre du shogunat Tokugawa par le seigneur féodal Ii de la demeure de Hikone dans la province d’Omi (actuelle préfecture de Shiga) vers 1622 après vingt années de travaux. Son donjon, ses tours de guet et ses remparts, préservés dans leur état d’origine, témoignent de l’architecture du début de l’époque d’Edo. La beauté de son donjon est l’un des principaux attraits de ce château. Malgré sa taille modeste (21 mètres de haut), il est admiré pour sa beauté, mais aussi pour son architecture et sa fonction originelle de forteresse. Après la Restauration de Meiji, le château de Hikone était aussi sur le point d’être démoli en raison du décret du nouveau gouvernement, mais grâce à un ordre impérial de l’empereur Meiji de le préserver, il a été sauvé.
DonjonChemin vers le donjonTourelleMascotte Hikonyan
Après avoir visité le donjon, n’hésitez pas à vous balader dans le jardin Genkyu-en. Vous le trouverez en suivant le petit chemin indiqué, sur le côté nord-est du château. Ce vaste jardin, aménagé autour d’un étang, était parcouru de sentiers sinueux invitant à la flânerie et à la contemplation dans ses quatre pavillons de thé. Il constituait ainsi un lieu privilégié de sociabilité pour les seigneurs féodaux de l’époque. Aujourd’hui encore, ce jardin avec le donjon en arrière-plan, vous plongera dans l’époque. Et pourquoi ne pas déguster un thé matcha dans le paisible pavillon de thé Hosho-dai ?
Jardin Genkyu-enPaysage agréablePavillon Hosho-daiDe l’intérieur du pavillon
Le château de Hikone a miraculeusement été préservé, mais malheureusement, de nombreux autres héritages historiques sont menacés d’oubli au Japon. Il est plus que jamais nécessaire d’agir pour les préserver et transmettre leur richesse culturelle aux générations futures.
Ohara est un village paisible, niché à 12 kilomètres au nord du quartier de Demachiyanagi qui s’étend autour du delta formé par la confluence des rivières Kamo et Takano. Tandis qu’Arashiyama, avec ses paysages pittoresques, était autrefois un lieu prisé des empereurs et de la noblesse, Ohara était réputé comme un havre de paix où se retiraient les nobles et les moines pour s’échapper des ennuis et des tumultes du monde.
Si la canicule de Kyoto touche à sa fin, les températures resteront encore élevées en début d’automne. Si vous recherchez un peu de fraîcheur et de tranquillité, pourquoi ne pas faire une petite escapade à Ohara ? Ce village vous dévoilera un autre visage de la ville.
Comment se rendre à Ohara
Prenez le bus numéro 19 à la station Kokusai-kaikan sur la ligne Karasuma et descendez à l’arrêt final Ohara. Le trajet dure environ 20 minutes (360 yens).Ohara est situé en amont de la rivière Takano. Le trajet vous offrira aussi des paysages champêtres.
Le temple Sanzen-in
Paysage verdoyant
Ce temple d’une histoire millénaire a connu de nombreux déménagements et s’est finalement installé à Ohara à la fin du XIXème siècle. Son arrivée est relativement récente, mais ses paysages pittoresques s’intègrent harmonieusement dans l’atmosphère d’Ohara. Il abrite deux magnifiques jardins et partout, le doux murmure de l’eau est des plus agréables. C’est l’un de mes temples favoris à Kyoto.
Autour du temple Sanzen-in
Pin de 700 ansJardin paisibleLieu bucoliqueSculpture délicate et raffinée
Vous pouvez également visiter les petits temples autour de Sanzen-in. Ils ne sont pas grands mais regorgent d’histoire. Ne manquez pas le majestueux pin de 700 ans du temple Hosen-in, le regard miséricordieux du grand Bouddha Amida au temple Shorin-in, et les fleurs au fil des saisons… Une escapade qui vaut le détour.
Bonne adresse à Ohara
Shino Shoumon 志野 松門
Shino ShoumonEntréeHassai lunch
Ce restaurant, à l’atmosphère champêtre et rustique, propose un déjeuner à base de légumes locaux d’Ohara. Goûtez aussi le jus de feuilles de shiso rouge, une sorte de basilic japonais.
Où À 5 minutes à pied de l’arrêt de bus Ohara sur le chemin vers le temple Sanzen-in
Heures et jours d’ouverture Tous les jours 11h-17h (dernière commande du déjeuner : 14h30)
Prix Hassai lunch (déjeuner à base de légumes du terroir) : 2 310 yens Bol de riz accompagné de rosbif : 2 530 yens Porc pané frit, accompagné de légumes variés du terroir : 3 080 yens, etc.
Oubai-in est un des sous-temples de Daitoku-ji, Kyoto. Il règne un silence reposant au temple Daitoku-ji, contrastant avec l’atmosphère du temple d’or qui, non loin de là, regorge toujours de touristes. Daitoku-ji abrite plus d’une vingtaine de sous-temples au sein de son vaste enceinte, dont seuls quatre (Ryogen-in, Zuiho-in, Daisen-in et Koto-in) sont habituellement ouverts au public. Les jardins pleins de saveurs de chacun de ces temples méritent une visite (Koto-in est actuellement fermé et sa réouverture reste incertaine). Depuis quelques années, le jardin de bonsaï de Hoshun-in et Oubai-in sont également accessibles au public.
Chaque été, j’entends souvent de mes clients qu’ils étaient impatients de visiter Kyoto pendant leurs vacances mais qu’il faisait trop chaud et humide pour profiter pleinement de la ville. Bien qu’il soit impossible de contrôler la chaleur, je vous invite, dans cet article, à découvrir Oubai-in, un lieu où vous pourrez vous ressourcer loin de l’agitation.
L’enceinte de ce temple, bien plus vaste qu’on ne pourrait l’imaginer de l’extérieur, abrite quatre jardins aux ambiances distinctes, offrant une vue agréable et paisible.
Jikichu-tei Un jardin sec recouvert d’un tapis de mousse conçu par un grand maître de thé au XVIème siècle.
Hato-tei Un jardin sec simple conçu au XVIème siècle. Les deux pierres représentant les bodhisattvas sont posées sur la mousse.
Sabutsu-tei Une grande pierre représentant une cascade est disposée. Ce jardin est relié au jardin Hato-tei.
Kanza-tei Un petit jardin moderne. À travers une fenêtre arrière, on aperçoit le jardin Sabutsu-tei.
Et ici et là, des coins respirent une beauté zen discrète.
Il existe aussi des espaces propices à la méditation tranquille, face aux jardins. Même par temps chaud, une certaine fraîcheur semble apaiser l’esprit. Peut-être est-ce dû à la beauté sereine et pure que dégagent ces jardins. La saison des feuilles rouges d’automne pourrait attirer de nombreux visiteurs dans ce temple habituellement paisible. Ce moment présent, où l’on savoure la sérénité du temple en contemplant la variété des nuances de vert, est peut-être le plus précieux.
Période de visite habituelle : Tarif : 1 000 yens Horaires : Ouvert de 10h à 15h30. Veuillez noter que ce temple ferme un peu plus tôt que d’autres temples.
Période spéciale d’automne (5 octobre – 8 décembre 2024, sauf les 28 et 30 octobre) Tarif réduit : 800 yens Horaires prolongés : Ouvert de 10h à 16h. Attention : La photographie est interdite.
Située dans la rue Takoyakushi-dori, la première rue au nord du marché NIshiki, une maison traditionnelle en bois machiya centenaire a été rénovée et transformée en une boutique-galerie d’artisanat.
Intérieur chicPrès de l’entréeSelection d’objets d’artJardinGalerie au premier étage
Au rez-de-chaussée, cette boutique-galerie élégante expose une sélection d’objets d’art ainsi que des ustensiles à thé et de la vaisselle raffinée pour la cuisine kaiseki. Au premier étage, on peut découvrir un projet artistique initié par cette galerie.
Immergé dans l’ambiance d’une maison traditionnelle japonaise, laissez-vous séduire par la splendeur de l’artisanat et de l’art japonais. Cette boutique-galerie promet une vie agréable, qu’il pleuve ou qu’il fasse beau. À Kyoto, la saison des pluies est enfin arrivée. Pas très agréable pour une promenade ? Mais je pense que la pluie qui tombe doucement s’harmonise parfaitement avec l’atmosphère paisible et chic de ce lieu.
Où La rue Takoyakushi-dori, à l’est de la rue Yanaginobanba-dori.
Heures et jours d’ouverture 11h-19h (tous les jours sauf mercredi)
Après la pandémie, le surtourisme est de retour… Ces derniers temps, la ville de Kyoto fait le plein de touristes partout. Où peut-on profiter d’un moment de calme ? Je vous présente les lieux touristiques célèbres mais à éviter, les lieux bondés pendant la journée mais calmes tôt le matin et les lieux généralement calmes et recommandés, etc.
Les lieux à éviter (à mon avis)
Le temple d’or
Pavillon d’or
C’est un des sites les plus visités et les plus emblématiques de Kyoto. Certes, le pavillon d’or et celui qui se reflète dans l’eau sont vraiment magnifiques, mais pour la plupart des touristes, l’attrait du temple se limite au jardin où se trouve le pavillon d’or. Il est difficile de circuler au sein d’une foule, surtout quand il pleut. Si vous souhaitez profiter d’une ambiance relativement calme, il est recommandé de visiter en fin d’après-midi, vers 16h30 (la dernière entrée sur le site, une demi-heure avant la fermeture).
Le marché Nishiki
Marché Nishiki
Situé dans la première rue au nord de l’avenue Shijo, ce marché est un endroit où on pouvait découvrir la culture culinaire de Kyoto. Mais les magasins qui n’ont rien à voir avec la culture culinaire locale augmentent ces derniers temps. Le marché demande aux touristes de ne pas manger en se baladant, mais ceci n’est pas bien observé. Il est difficile d’y fendre la foule.
Les lieux calmes tôt le matin
Autour du temple Kiyomizu-dera
Kiyomizu-dera est également un des sites les plus visités de Kyoto. Quelque soit la saison, la voie d’accès au temple est pleine de monde pendant la journée. Les environs comme le quartier de la pagode de Yasaka, celui de Sannenzaka et celui de Ninenzaka sont également bondés de touristes. Mais ce temple ouvre à partir de 6 heures du matin. Heure du matin, heure du gain. Pourquoi ne pas profiter d’une belle promenade matinale avant l’arrivée de la foule ?
Kiyomizu-deraBâtiment principalAutour de Ninenzaka
Sanctuaire Fushimi-Inari Taisha
C’est un lieu prisé et trop touristique. Il y a énormément de monde, à la gare JR d’Inari, sur la voie d’accès au sanctuaire… Mais la plupart des touristes se contentent de prendre des photos du fameux tunnel de portiques vermillon, senbon-torii. Si vous n’êtes pas fatigué, continuez à monter encore un peu. Vous croiserez moins de monde. Fushimi-Inari est ouvert 24 heures sur 24. Il est donc recommandé de visiter tôt le matin pour profiter d’une ambiance sereine de ce lieu mystique.
Mille portiquesPetits portiquesAvec des monuments en pierre
Les lieux généralement calmes
Le temple Shoren-in
Des camphriers géants âgés de 800 ans se font remarquer par leurs branches magnifiques ici. Malgré sa longue histoire, ce temple n’est pas très connu des touristes. Vous pourrez apprécier tranquillement ses beaux jardins apaisants.
JardinLotusNouvelle verdure
Le temple Daitoku-ji
Dans son enceinte immense, il règne un silence reposant, contrastant avec l’atmosphère du temple d’or qui, non loin de là, regorge toujours de monde. Ce temple zen abrite plus de vingt petits temples annexes dont quatre sont toujours ouverts au public. Zuiho-in est mon temple préféré. Son jardin est propice à la méditation. Et comme pépite cachée, le jardin de bonsaï du temple Hoshun-in est aussi à ne pas manquer.
Jardin de Zuiho-inJardin de bonsaïEndroit secret de bonsaï
Les musées
Les Japonais visitent aussi souvent les musées, surtout lorsque les expositions sont liées à l’art occidental, mais Ils ne sont pas très intéressés à l’artisanat traditionnel japonais. La ville de Kyoto est parsemée de petits musées charmants. Non seulement la collection mais aussi l’architecture et les jardins sont tellement beaux qu’ils méritent d’être visités. Voici mes musées préférés à Kyoto.
La maison du potier Kawai Kanjiro
Kawai Kanjiro est un potier représentatif du XXème siècle et un des figures clés du mouvement mingei qui réaffirme la valeur de l’artisanat traditionnel japonais. Sa maison, qui servait également d’atelier, crée une ambiance rustique.
Le prix du billet d’entrée de la maison du potier Kawai Kanjiro est de 900 yens.
Elle est fermée le lundi.
Intérieur de la maisonFour à étageŒuvres de Kawai
Le musée du cloisonnée de Namikawa Yasuyuki
Namikawa Yasuyuki est un des artistes du cloisonné représentatif de l’époque de Meiji (1868-1912). Dans son ancienne résidence transformée en musée, vous serez attiré par la finesse de ses œuvres du cloisonné. Le jardin créé à la même époque est aussi magnifique. De l’extérieur du bâtiment, on ne s’attendrait pas à ce qu’il y ait un beau jardin paisible.
Le prix du billet d’entrée du musée du cloisonné de Namikawa est de 1 000 yens.
Il est fermé le lundi et le jeudi.
Musée du cloisonnéeBâtiment au bord de l’eauJardin
Le musée d’art Seishu Netsuke de Kyoto
Le vêtement traditionnel japonais kimono n’a pas de poches. Les netsuke sont des sculptures en miniature qui servaient à maintenir des objets usuels suspendus à la ceinture du kimono. Avec l’introduction de vêtements de style occidental à l’époque de Meiji, le netsuke a perdu son rôle d’origine, mais la technique de sculpture minutieuse a continué à évoluer et aujourd’hui, il est apprécié à l’étranger comme œuvre d’art reflétant le sens esthétique japonais. Le musée d’art Seishu Netsuke est le seul musée consacré à l’art du netsuke au Japon. Quelque 400 œuvres de netsuke à motif varié sont présentées dans cette ancienne résidence d’une famille de samouraïs construite à la fin du XIXème siècle. Cela vaut la peine de voir l’architecture ainsi que la collection de netsuke. Peu fréquenté par des touristes, vous pourrez vous plonger dans cet art en miniature ici.
Le prix du billet d’entrée du musée de l’art Seishu Netsuke est de 1 000 yens.
Kizugawa, la ville où je vis, est située à l’extrémité sud de la préfecture de Kyoto. En tant que ville limitrophe de Nara, elle offre un accès facile à de nombreux sites touristiques autour de Kyoto et Nara. Pour moi, Kizugawa est une ville agréable en raison de son bon équilibre naturel. Dans cet article, je vous présente Tohno, un des hameaux de la ville situé à 20 minutes en voiture de chez moi. Là- bas, s’étendent les paysages de satoyama, où se mêlent harmonieusement l’histoire, l’activité humaine et la nature riche. En raison de sa proximité géographique avec Nara où la culture bouddhique a prospéré, Tohno a été un lieu d’entraînement pour les moines de Nara ; ainsi il est parsemé de sites historiques liés au bouddhisme. Mes temples préférés Gansen-ji et Joruri-ji se nichent dans ce hameau tranquille.
Le temple Gansen-ji
Pagode à trois étages
Pavillon principal
Depuis le belvédère
Gansen-ji est connu comme l’un des temples de fleurs de la région du Kansai. En juin, qui est la saison des pluies au Japon, de belles fleurs d’hortensia embellissent son enceinte. La pagode à trois étages qui se dresse dans un cadre luxuriant est également à ne pas manquer. Du haut de l’enceinte (ce belvédère est peu connu), on a une belle vue sur la ville de Kizugawa.
Le temple Joruri-ji
Pavillon de neuf Amida
Pagode à trois étages
Jardin de la Terre pure
Un temple empreint d’une ambiance rustique et paisible… Le jardin classique représentant la Terre pure est aménagé autour d’un étang. Sur le côté ouest se trouve le pavillon abritant neuf statues de bouddha Amida, symbole de la Terre pure occidentale qui nous promet le bonheur dans l’au-delà. Sur le côté est se trouve la pagode abritant le bouddha Yakushi, symbole de la Terre pure orientale qui enlève nos souffrances dans ce monde. Pas trop de monde, on peut profiter des balades en toute sérénité.
Le sentier de bouddhas de pierre
Sentier
Parsemé de roches
En pleine nature
Échoppe sans vendeur
Une petite randonnée entre Gansen-ji et Joruri-ji (environ 2,4 km, 50 minutes) est également intéressante à faire. Les statues de bouddhas sculptées dans des roches, sekibutsu réalisées entre les XIIIème et XIVème siècles sont éparpillées le long du sentier. Ces bouddhas de pierre en pleine nature sont familiers au peuple depuis longtemps et nous protègent toujours de leur regard bienveillant. Voici les bouddhas de pierre que j’ai croisés lors de ma balade à Tohno l’automne dernier.
Trois bodhisattvas Jizo, chacun portant une canne et une gemme comblant les désirs
Fudo-Myoo sculpté dans une grande roche Portant un sabre, il semble fâché mais réalise un seul souhait.
Une triade de Bouddha (Amida accompagné par deux bodhisattvas) Leur visage au doux sourire est impressionnant.
Bouddha Amida
Bouddha Amida
Jizo sur une autre face
Bouddha Amida et Bodhisattva Jizo sculptés dans la même roche La lanterne avec un foyer pour offrir le feu est aussi sculptée à côté du Bouddha Amida.
Une triade de Bouddha C’est le plus vieux bouddha de pierre à Tohno. Elle se dresse tranquillement dans le buisson.
Si vous souhaitez découvrir un paysage champêtre du Japon, le hameau de Tohno est un endroit idéal. Vous pourrez profiter d’une atmosphère bucolique et paisible qui y règne.
Le temple zen Ikkyu-ji se situe dans le sud de la préfecture de Kyoto. Ikkyu (1394-1481), un des moines les plus célèbres au Japon, a passé ses dernières années ici et son nom lui a été attribué. Actuellement, ce temple se pare de belle couleurs de l’automne.
Statue d’Ikkyu
Pavillon du fondateur
Cette année, à cause de la canicule de l’été et de la chaleur tardive de l’automne, on était inquiet que les feuilles d’érables soit brûlées et abîmées et qu’elles ne prennent pas de belles teintes. Mais l’écart de température entre le jour et la nuit a enfin apporté une belle palette de couleurs aux feuilles d’érables. Bien-sûr, il y a de nombreux endroits célèbres pour admirer les momiji à Kyoto, mais il y a du monde partout… Cet automne, j’ai visité le temple Ikkyu-ji toujours empreint d’une atmosphère sereine. Il est proche de chez moi.
Jardin sud
Coin ouest du jardin sud
Le temple abrite également de beaux jardins zen qui valent le détour. Le hojo, salon des moines d’autrefois, est entouré de trois jardins secs conçus au début du XVIIème siècle pour rendre hommage à Ikkyu. Composé de graviers blancs ratissés et d’azalées taillées en formes arrondies, le jardin sud représente la mer. Je pense que ce jardin, avec son atmosphère simple et épurée, est propice à la méditation.
Jardin est
Jardin nord
Dans le jardin nord, de grosses pierres sont prépondérantes et présentent des paysages différents. Que représentent-elles ? Le jardin sec est en général abstrait et invite à l’imagination. Dans ce jardin sans eau, pouvez-vous voir l’eau de la cascade dévaler la montagne ?