Archives de l’étiquette : nara

Paysage au temple Todai-ji

La flânerie au temple Todai-ji

La flânerie au temple Todai-ji le week-end dernier. À la suite de la campagne de promotion de voyage lancée par le gouvernement central, les sites touristiques sont bondés de monde…Il y avait énormément de monde au temple Todai-ji.

Mais le chemin menant au pavillon Nigatsu-do (derrière la salle du Bouddha), mon endroit préféré au temple Todai-ji, était calme. Au sanctuaire shinto Tamukeyama-hachimangu, les feuilles multicolores des érables ont flatté les yeux.

Roulement de tambour d'Uemura Shoen

Le musée d’art Shohaku

Musée d'art Shohaku
Musée d’art Shohaku

Le musée d’art Shohaku situé à Nara abrite la collection des peintures et des croquis d’Uemura Shoen, Uemura Shoko et Uemura Atsushi.

Uemura Shoen est une femme peintre de la première moitié du XXème siècle. Elle se spécialisait dans le genre bijin-ga, les peintures de belles femmes. Jo-no-mai, le prélude d’une danse no est un de ses chefs-d’œuvre. À l’époque où l’art était considéré comme étant un domaine réservé aux hommes, elle se distinguait par sa manière délicate d’exprimer la beauté des femmes. Ses tableaux nous font ressentir non seulement l’élégance des femmes mais aussi leur force intérieure.

Uemura Shoko (fils de Shoen) et Uemura Atsushi (petit-fils de Shoen) sont des maîtres du genre kacho-ga qui se traduit littéralement par peinture de fleurs et oiseaux (ce genre comprend également des motifs tels que des animaux, des poissons et des insectes). Les genres sont différents, mais leur tableaux sont pleins de beauté raffinée.

Jardin de pins
Jardin de pins

Le musée est entouré d’un jardin de pins. Ce serait bien de s’y promener.

 

Temple Hannya-ji

Le drapeau bouddhique, goshikimaku

Dans les temples bouddhistes, on voit le drapeau de cinq couleurs suspendu à l’entrée du bâtiment principal. C’est le drapeau bouddhique de la version japonaise appelé goshikimaku. Il représente le fondateur du bouddhisme Bouddha Shakyamuni et son enseignement. Chaque couleur a une signification.

Drapeau bouddhique de cinq couleurs
Drapeau bouddhique de cinq couleurs

Le bleu (ou le vert) est la couleur des cheveux du Bouddha, représentant l’état de méditation. Le jaune est la couleur du corps du Bouddha, pour la pensée inébranlable. Le rouge est la couleur du sang du Bouddha, pour la miséricorde et l’énergie spirituelle. Le blanc est la couleur des dents du Bouddha, pour la foi sereine. Le noir (ou le violet) est la couleur de la robe des moines, pour la maîtrise de la colère et la patience. Pour les écoles bouddhistes ésotériques comme shingon, ces cinq couleurs représentent les cinq bouddhas de sagesse.

Étang Sarusawa et Pagode

L’illumination de l’été à Nara

L’étang Sarusawa situé à l’ouest du parc de Nara. La pagode à cinq étages du temple Kofuku-ji reflétée sur l’eau fait partie de l’un des huit beaux paysages de Nara.

En août, l’étang est illuminé par des lanternes suspendues au bambous nains, sasa. C’est un des programmes qui se tiennent lors de l’événement « Flânerie à Naramachi ». Cette année, l’événement a été réduit au milieu de la COVID-19, mais j’ai pu admirer la vue fantastique de l’étang.

Qu’est-ce qu’un Jizo ?

Statuettes de Jizo
Statuettes de Jizo

Le Jizo est un bodhisattva qui reste dans ce monde pour sauver les hommes de la souffrance jusqu’à l’arrivée du futur Bouddha. Au Japon, il est également associé au croyance populaire et vous pourrez rencontrer souvent des statuettes de Jizo faites de pierre sculptée non seulement dans les temples mais aussi au coin des rues. Souvent représenté avec un visage enfantin, le Jizo est familier au Japonais en tant que protecteur des enfants et des voyageurs.

Jizo du temple Kiyomizu-dera
Jizo du temple Kiyomizu-dera

Il existe divers types de Jizo, mais la plupart des statuettes de Jizo sont habillées de bonnets et de bavoirs. Le Jizo du temple Kiyomizu-dera vous apporterait un mariage heureux. Pour que votre amour se réalise, vous n’auriez qu’à tourner sa tête dans la direction où est votre bien-aimé.

Il y a aussi des statuettes qui s’intègrent dans un paysage environnant. Trouver ces statuettes, c’est comme la chasse aux trésors. Leur pose mignonne sont intéressante à voir.

Vous pourrez parfois voir des statues de grande taille. Érigé dans un coin d’une rue de Nara au début du XVIème siècle, le Jizo « Soleil couchant » est près de 2 mètres de haut. Il serait découpé dans le soleil couchant… Dans la ville de Kizugawa où j’habite, une statue de Jizo d’environ 5 mètres de haut se dresse tranquillement dans un coin d’un quartier résidentiel. La salle qui l’abritait n’existe plus et sa tête et ses bras ont été restaurés au XVIIème siècle, mais elle y est assise à l’air libre depuis longtemps…

Monts Daifugendake, Kofugendake et Nihondake, de gauche à droite

La route Omine-Okugake

Route Omine-Okugake
Route Omine-Okugake

Des six routes de Kumano Kodo, la route Omine-Okugake est la plus ardue. Elle relie la région de Yoshino-Omine considérée comme le berceau du shugendo à Kumano. Selon une légende, elle aurait été ouverte par En-no-Gyoja, fondateur du shugendo au début du VIIIème siècle. Cette route pour la pratique ascétique s’étend sur environ 80 kilomètres le long des crêtes de la chaîne de montagnes Omine à plus de 1 000 mètres d’altitude. Depuis les temps anciens, les ascètes connus sous le nom de shugenja ont suit un dur entraînement pour développer le pouvoir spirituel en parcourant cette route escarpée.

Depuis l’antiquité, les montagnes ont été considérées au Japon comme lieu sacré où résident les divinités shintoïstes, kamis. Les Japonais profitaient de riches bienfaits apportés par les montagnes qui occupent 70 % du territoire. Aujourd’hui, l’alpinisme est pratiqué comme sport par des gens de différentes générations au Japon, toujours est-il que les montagnes sont l’objet du culte dans les esprits japonais, pas celui de la conquête. Le culte de la montagne sur lequel le shugendo se base essentiellement vient du sentiment de vénération mêlée de peur envers les montagnes.

Route ardue
Route ardue

La chaîne de montagnes Omine autrement appelée « Alpes Yamato » s’étend de la partie nord à la partie centrale des monts Kii. Ayant été ouverte à l’origine pour la pratique ascétique, la route Omine-Okugake est réservée aux randonneurs expérimentés.  Les femmes ne peuvent pas pénétrer dans l’enceinte sacrée du mont Sanjogatake, dit le mont Omine où s’entraînent les ascètes. Seuls les hommes peuvent donc parcourir la totalité de la route.

Le parcours complet prend environ une semaine mais on peut se contenter de quelques tronçons. En suivant le chemin ardu le long des crêtes, on peut admirer de belles vues sur la chaîne de montagnes Omine. Ici, la pluie abondante nourrit la végétation luxuriante.

Le shugendo est né de la fusion du culte de la montagne, du bouddhisme ésotérique et d’autres croyances. C’est pourquoi plusieurs montagnes qui constituent la chaîne des Omine portent les noms associés au bouddhisme tels que Fugen, Misen, Çakya, etc.

Sur la route, il reste 75 lieux de culte appelés nabiki où les ascètes effectuaient leurs rites. Chaque nabiki est numéroté. Aujourd’hui encore, les shugenja y font leurs prières et laissent, en témoignage de leurs ascèses, des plaquettes en bois où sont écrits leurs noms, la date de prière, etc.

Une ancienne maison close, yukaku à Yamato-Koriyama

La ville de Yamato-Koriyama située au sud de Nara est connue pour la culture du poisson rouge. Ce bocal en forme de cabine téléphonique sur la photo a été enlevé, mais on peut trouver des objets à motif de poisson rouge ici et là dans la ville.

Yamato-Koriyama n’a pas été touchée par les bombardements américains lors de la seconde guerre mondiale, des bâtiments d’avant-guerre y sont éparpillés.

Ancienne maison close

Cette architecture en bois de deux étages construite en 1924 a été à l’origine une maison close, yukaku en japonais. Les fenêtres donnant sur la rue sont recouvertes de treillages à lamelle en bois dont la largeur est différente à chaque étage. Son style est comme le machiya, ancienne maison en bois qui a servi de logement et d’atelier ou de lieu de commerce aux habitants.

Elle se compose de deux parties : les pièces à l’ambiance triste réservées aux prostituées (espace de travail) à l’avant et l’habitation luxueuse du patron de la maison close (espace de vie quotidienne du patron) à l’arrière.

Après l’entrée en vigueur de la loi sur la prévention de la prostitution en 1957, elle a été reconvertie en pension et enfin en musée, ou plutôt en salle d’exposition en 2018. Mais sa distribution est presque comme à l’origine et on peut y retrouver une ambiance de l’époque. Son intérieur regorge de dessins élaborés à voir.

Estrade ornée de poupées

En mars, son intérieur est décoré de poupées traditionnelles appelées ohinasama. Ce type de bâtiment représentant l’envers de la société de l’époque peut être considéré comme un héritage négatif, mais mérite d’être vu. On y entrevoit la situation pitoyable dans laquelle les femmes du quartier chaud se trouvaient…

Le temple Todai-ji part9

La dernière partie de cette série concerne les deux grandes portes du temple Todai-ji, la porte Nandai-mon et la porte Tegai-mon.

Porte Nandai-mon

Pour entrer dans l’enceinte, vous passerez sous cette grande porte du Sud, Nandai-mon. Les 18 gros piliers qui vont jusqu’aux combles sont hauts de 21 mètres. Son apparence majestueuse vous impressionnera.

La porte Nandai-mon renferme deux statues de plus de 8 mètres de haut en bois, les rois-gardiens Ni-o réalisées avec 3 000 pièces assemblées chacune au début du XIIIème siècle. Ils sont très musclés. Même à travers le treillis, vous aurez l’impression que leur vaisseaux sanguins sont saillants. Leur empreintes digitales sont représentées par des cernes.

Porte Tegai-mon

La porte Tegai-mon se dresse tranquillement au nord-ouest de l’enceinte. Le Todai-ji a perdu sa majeure partie deux fois à cause de la guerre. Ses bâtiments actuels sont donc pour la plupart des reconstructions. La porte Tegai-mon est l’un des rares vestiges évoquant ce qu’était l’architecture d’ensemble du Todai-ji au VIIIème siècle. Aujourd’hui c’est un bâtiment symbolique dans ce quartier Kitamachi. Par rapport aux alentours de la porte Nandai-mon qui est l’entrée principale du temple, il y a moins de touristes. Il sera aussi intéressant d’y explorer le dédale de ruelles.

Je vous présenterai le quartier Kitamachi la prochaine fois.

L’exposition de sabres japonais Yasutsuna et Kohoki

Exposition de sabres japonais

Une exposition de sabres japonais précieux se tient au musée Kokuho-den du sanctuaire shinto Kasuga Taisha à Nara jusqu’au dimanche 1 mars. Vous pourrez y apprécier la beauté et la puissance des sabres Kohoki (la dénomination des sabres forgés par la famille de Yasutsuna).

Yasutsuna est l’ancêtre des forgerons de la région Hoki (ouest de l’actuel préfecture de Tottori) qui se sont imposés dans la seconde moitié de l’époque de Heian (le Xème-le XIIème siècle). Il est également considéré comme le premier forgeron à avoir fabriquer des sabres à lame courbe.

Tamahagane de haute qualité

Dans la région Hoki riche en sable ferrugineux, de l’acier de haute qualité utilisé pour les outils agricoles ou les sabres était produit au pied du mont Daisen depuis longtemps au moyen du procédé traditionnel tatara. Des vestiges liés au tatara y subsistent encore en divers endroits.

Les sabres Kohoki très appréciés par des samouraïs ont été dédiés aux divinités shinto. Le sanctuaire shinto Kasuga Taisha possède des sabres anciens et la découverte d’un des sabres Kohoki dans son entrepôt a été l’occasion d’organiser cette exposition.

Le sabre phare de cette exposition est le « Dojigiri Yasutsuna », sabre légendaire qui aurait été utilisé par un samouraï pour trancher la tête d’un démon. On peut apprécier ce chef-d’œuvre de Yasutsuna de toute les directions. La teinte sombre du métal de base, les effets de brillance portant de petits motifs irréguliers… Il est à ne pas manquer.

  • Le prix du billet d’entrée du musée est de 1 000 yens.
  • Le musée a deux étages. Il est permis de prendre des photos au rez-de-chaussée où est exposée la copie du Dojigiri Yasutsuna.
Copie du Dojigiri Yasutsuna, très ressemblant