Le temple zen Ikkyu-ji situé dans le sud de la préfecture de Kyoto.
Le moine Ikkyu (1394-1481) y a passé ses dernières années. Il est l’un des moines les plus célèbres au Japon. Son nom me rappelle une série d’animation TV « Ikkyu-san » diffusée dans les années 70.
Le hojo, logement des moines d’autrefois, est entouré de trois jardins secs conçus au début du XVIIème siècle pour rendre hommage au moine Ikkyu. Le jardin sud se compose de graviers blancs ratissés verticalement et d’azalées taillées en formes arrondies. En contraste avec le jardin sud simple, des arrangements de pierres se font remarquer dans le jardin nord.
Art moderne ?
Au fond du pavillon principal, des statues en pierre représentant les disciples de Bouddha sont éparpillées. Elles ont été sculptées par des fidèles locaux. Chaque visage est différent et intéressant à voir.
La ville de Joyo située à mi-chemin entre Kyoto et Nara est connue pour ses pruniers depuis longtemps. La prune japonaise appelée umé est une des spécialités de Joyo avec la patate douce et le thé. Il y a l’ancien bois de pruniers Aodani où sont cultivées les umé de qualité. Épaisses et molles, elles sont utilisées pour faire des uméboshi, prunes macérées, des confitures ou l’uméshu, vin de prune.
Umé haut de gamme
Fabricant de saké local
Vin de prune
Joyo-shuzo, le seul fabricant de saké dans le sud de la préfecture de Kyoto propose une large gamme de saké. Comme apéritif, l’uméshu fabriqué à partir des meilleures prunes cultivées à Aodani est recommandé. Vieilli pendant 3 ans, il produit une saveur délicate et moelleuse.
Kyoto abrite de nombreux jardins merveilleux. Dans cette série, je vous parle de quelques maîtres paysagistes emblématiques qui ont joué un rôle important dans la conception du jardin japonais.
La première partie se concentre sur Muso Soseki, un moine bouddhiste de grande vertu, conseiller politique et économique du shogun et paysagiste de premier plan du XIVème siècle.
En pratiquant des ascèses en tant que moine zen, Muso Soseki a créé des jardins. Le jardin était pour lui le lieu d’introspection et de contemplation. L’ascèse était donc inséparable de la création des jardins.
Dans le jardin japonais, un arrangement de pierres symbolise la trinité des Bouddha, les îlots, la cascade, etc… L’utilisation des pierres pour les faire ressembler à d’autres choses, c’est une des particularités du jardin japonais.
La spécialité de Muso Soseki était la création de la « cascade sèche ». Il n’y a pas d’eau, mais un arrangement de pierres nous évoque le courant. Inspiré de la légende chinoise selon laquelle la carpe qui réussit à remonter la cascade se transforme en dragon, il a créé la cascade sèche et exprimé la rigueur des ascèses zen nécessaires pour atteindre l’éveil spirituel.
Jardin du temple Tenryu-ji
Cascade sèche dans le jardin
Jardin bas du temple Saiho-ji
Cascade sèche dans le jardin haut du temple Saiho-ji
Si vous voulez admirer les œuvres de Muso Soseki, je vous recommande de visiter le temple Tenryu-ji et le temple Saiho-ji. Au temple Tenryu-ji, le paysage des collines environnantes incorporé dans le jardin est impressionnant. Au temple Saiho-ji, le jardin de mousses dégage d’une ambiance sereine et féerique. À première vue, la cascade sèche réalisée par des pierres montre le paysage triste, mais le message que Muso Soseki voulait nous transmettre, l’esprit zen se niche plutôt dans cet arrangement de pierres.
Cette année, les cerisiers ont commencé à fleurir plus tôt que d’habitude à cause d’un hiver doux. Pourvu que l’épidémie disparaisse avec le retour du printemps…
Voici les jolies fleurs qui sont en floraison au temple Tenryu-ji situé dans le quartier d’Arashiyama à Kyoto.
Cerisier pleureur, shidare-zakura
Rhododendron
Azalée mitsuba
Azalée yoshino
Cognassier du Japon
Daphné à papier mitsumata
Ce temple est accolé à la forêt de bambous. Moins de touristes, le bruissement du vent dans les bambous est agréable à l’oreille.
Le bourg Wazuka autrement appelé « utopie du thé » est situé dans le sud-est de la préfecture de Kyoto. Les plantations de thé s’étendent à perte de vue, depuis les pentes de la montagne jusqu’au sommet. Wazuka est un grand producteur de thé.
Mais cela n’est pas très connu car la plupart des feuilles de thé produites à Wazuka sont vendues sous le nom de thé d’Uji (une des marques célèbres de thé) par des grossistes en thé. Mais la production du thé de Wazuka représente presque la moitié de la production totale du thé d’Uji. Wazuka est pour ainsi dire le pays natal du thé d’Uji.
Le climat frais, la différence de température entre le jour et la nuit, la brume matinale apportée par des rivières et des forêts environnantes… Il y a toutes les conditions favorables pour produire le thé à la saveur riche.
La ville de Yamato-Koriyama située au sud de Nara est connue pour la culture du poisson rouge. Ce bocal en forme de cabine téléphonique sur la photo a été enlevé, mais on peut trouver des objets à motif de poisson rouge ici et là dans la ville.
Yamato-Koriyama n’a pas été touchée par les bombardements américains lors de la seconde guerre mondiale, des bâtiments d’avant-guerre y sont éparpillés.
Ancienne maison close
Cette architecture en bois de deux étages construite en 1924 a été à l’origine une maison close, yukaku en japonais. Les fenêtres donnant sur la rue sont recouvertes de treillages à lamelle en bois dont la largeur est différente à chaque étage. Son style est comme le machiya, ancienne maison en bois qui a servi de logement et d’atelier ou de lieu de commerce aux habitants.
Pièce sombre
Cour
salon
Elle se compose de deux parties : les pièces à l’ambiance triste réservées aux prostituées (espace de travail) à l’avant et l’habitation luxueuse du patron de la maison close (espace de vie quotidienne du patron) à l’arrière.
Fenêtre inome pour chasser le mauvais esprit
Forme étrange
Après l’entrée en vigueur de la loi sur la prévention de la prostitution en 1957, elle a été reconvertie en pension et enfin en musée, ou plutôt en salle d’exposition en 2018. Mais sa distribution est presque comme à l’origine et on peut y retrouver une ambiance de l’époque. Son intérieur regorge de dessins élaborés à voir.
Estrade ornée de poupées
En mars, son intérieur est décoré de poupées traditionnelles appelées ohinasama. Ce type de bâtiment représentant l’envers de la société de l’époque peut être considéré comme un héritage négatif, mais mérite d’être vu. On y entrevoit la situation pitoyable dans laquelle les femmes du quartier chaud se trouvaient…
La dernière partie de cette série concerne les deux grandes portes du temple Todai-ji, la porte Nandai-mon et la porte Tegai-mon.
Porte Nandai-mon
Pour entrer dans l’enceinte, vous passerez sous cette grande porte du Sud, Nandai-mon. Les 18 gros piliers qui vont jusqu’aux combles sont hauts de 21 mètres. Son apparence majestueuse vous impressionnera.
Roi-gardien A-gyo
Roi-gardien Un-gyo
La porte Nandai-mon renferme deux statues de plus de 8 mètres de haut en bois, les rois-gardiens Ni-o réalisées avec 3 000 pièces assemblées chacune au début du XIIIème siècle. Ils sont très musclés. Même à travers le treillis, vous aurez l’impression que leur vaisseaux sanguins sont saillants. Leur empreintes digitales sont représentées par des cernes.
Porte Tegai-mon
La porte Tegai-mon se dresse tranquillement au nord-ouest de l’enceinte. Le Todai-ji a perdu sa majeure partie deux fois à cause de la guerre. Ses bâtiments actuels sont donc pour la plupart des reconstructions. La porte Tegai-mon est l’un des rares vestiges évoquant ce qu’était l’architecture d’ensemble du Todai-ji au VIIIème siècle. Aujourd’hui c’est un bâtiment symbolique dans ce quartier Kitamachi. Par rapport aux alentours de la porte Nandai-mon qui est l’entrée principale du temple, il y a moins de touristes. Il sera aussi intéressant d’y explorer le dédale de ruelles.
Je vous présenterai le quartier Kitamachi la prochaine fois.
Les fleurs de prunier qui marquent le début du printemps…
Contrairement à l’ambiance gaie du printemps, ce qui règne actuellement dans la société japonaise, c’est la morosité. Le mécontentement liés aux réactions du gouvernement japonais face à la propagation du Covid-19 est grandissant au sein de la population.
Le Ministère de la Santé a publié le renforcement de ses capacités de diagnostic, mais cela ne signifie pas que tous les patients présentant des symptômes peuvent être testés. Malgré que l’épidémie se propage rapidement, les tests ne sont pas encore développés suffisamment.
Selon le dernier bilan, 170 personnes ont été confirmées comme étant porteuse du nouveau coronavirus au Japon. Il devient déjà difficile de tracer les voies de contamination et le nombre réel de personnes infectées doit être plus élevé. Le gouvernement japonais est-il vraiment disposé à faire face à cette situation critique ?