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Exposition des kyogashi

L’exposition des kyogashi, les pâtisseries traditionnelles de Kyoto 2022

Exposition des kyogashi 2022
Exposition des kyogashi 2022

Toutes les essences de la culture japonaise sont condensées dans ces œuvres d’art comestibles de la taille de quelques bouchées. Cette exposition des kyogashi inspirées de la littérature et de la peinture classiques japonaises se tient chaque année, en novembre. On peut y admirer des pâtisseries créatives. Le thème de cette année est Makura-no-soshi, les notes de chevets de Sei-Shonagon, une dame de la cour, écrites au début du XIème siècle. Makura-no-soshi, une œuvre majeure de la littérature japonaise de l’époque, se compose de nombreuses notes (environ 300). Sei-Shonagon qui est pour ainsi dire la première blogueuse japonaise y a écrit les choses qu’elle aime ou déteste voir, écouter ainsi que ses impressions de la vie quotidienne à la cour impériale. À travers son œuvre, on peut découvrir le sens esthétique particulier des Japonais.

Voici quelques-unes des kyogashi qui m’ont impressionné.

Tsuki-no-yoru ni

Le titre : Tsuki-no-yoru ni (Par une nuit de lune)
Inspirée de la note « Au clair de la lune », cette kyogashi représente le clair de lune et la beauté des gouttes d’eau.

Ruri-no-kiseki

Le titre : Ruri-no-kiseki (La trace de lapis-lazuli)
Cette kyogashi est inspirée d’un vase de lapis-lazuli présenté dans la note « Les choses mignonnes ».

Utsuroi

Le titre : Utsuroi (La transition )
Inspirée de la note « Au printemps, c’est l’aurore que je préfère… », cette kyogashi exprime les quatre saisons du Japon avec des couleurs.

Harutsugedori

Le titre : Harutsugedori (L’oiseau qui annonce l’arrivée du printemps)
Il s’agit du rossignol du Japon, uguisu.

Utakata

Le titre : Utakata (Éphémère)
Inspirée de la note « Au clair de la lune », cette kyogashi représente un paysage fantastique. Sei-shonagon écrit : « Lorsque vous traversez la rivière dans un chariot à bœufs par une nuit de clair de lune, c’est merveilleux de voir les éclaboussures de l’eau. C’est comme des fragments de cristal. »

Himehasu

Le titre : Himehasu (Le lotus, himehasu)
Inspirée de la note « Les choses mignonnes », cette kyogashi exprime de petites feuilles de lotus.

Naka-mutsumaji

Le titre : Naka-mutsumaji (Intime)
Inspirée de la note « Les oiseaux… », cette kyogashi nous évoque une paire d’oiseaux vivant en parfait accord.

Tsutomete

Le titre : Tsutomete (Le matin de très bonne heure)
Inspirée de la note « En hiver, j’aime le matin de très bonne heure », cette kyogashi nous évoque l’air limpide de l’hiver.

Les deux salles d’exposition, Yuhisai-Koudoukan et ancienne villa de la famille Mitsui, méritent également d’être visitées. Goûtez l’ambiance délicate des kyogashi qui y sont présentées comme des bijoux.

Avec les érables

Hachiku-an, machiya de style mi-japonais, mi-occidental au cœur de Kyoto

À Kyoto, ville au patrimoine riche, non seulement les temples et les sanctuaires mais aussi les machiya, maisons traditionnelles en bois, jouent un rôle majeur dans la préservation des paysages historiques de la ville. Mais les machiya qui servaient de logement et de lieu de travail aux marchands et aux artisans sont en voie de disparition aujourd’hui. Certes, on fait revivre ces maisons traditionnelles en les rénovant en restaurants, cafés et auberges, mais de nombreuses machiya risquent de se faire démolir en raison des coûts d’entretien et de réparation élevés. Plus de cinq mille machiya ont été perdues au cours des sept dernières années de 2010 à 2016. Même les machiya désignées comme bien culturel sont menacées de disparition.

Construite en 1926, Hachiku-an (ancienne résidence de la famille Kawasaki, marchand de kimono) est une machiya située au cœur de la ville. Elle risquait de se faire démolir comme d’autres machiya, mais à présent, on s’efforce de la préserver pour transmettre sa valeur historique aux générations futures. Ce qui la différencie des autres machiya traditionnelles, c’est son style mi-japonais, mi-occidental. On retrouve une atmosphère rétro-moderne du début du XXème siècle dans les pièces de style occidental.

Dans les maisons traditionnelles japonaises, on change les cloisons mobiles lors du changement de saison deux fois par an en été et en hiver. Pour l’été, cela se fait vers juin avant la saison des pluies. Il y a une astuce pour que la chaleur de l’été de Kyoto soit un peu plus supportable. Remarquez aussi les ranma, impostes de bois aux motifs sculptés.

La cour de machiya crée une atmosphère de calme. Ici, les érables sont plantés près de l’avant-toit pour que vous puissiez admirer des paysages à travers les branches. Des pierres de taille et de couleur variées sont disposées ingénieusement sur le sol et donnent une touche esthétique à la cour. Un autre petit jardin est aménagé devant le pavillon de thé. C’est aussi beau.

  • Le prix du billet d’entrée de Hachiku-an est de 1 700 yens.
  • Les jours de fermeture sont irréguliers.
Temple Tenju-an

Mes jardins préférés à Kyoto (la zone Est) : Le temple Tenju-an

Tenju-an est un des temples annexes du temple zen Nanzen-ji à Kyoto. Il a été établi pour rendre hommage au moine fondateur de Nanzen-ji au XIVème siècle. L’enceinte originale a été détruite à cause de guerres civiles mais a été reconstruite au début du XVIIème siècle. Il abrite deux types de jardins qui nous fascinent.

L’un est un jardin sec karesansui composé de gravier blanc et de mousse. Lorsque les feuilles des érables se colorent en rouge, le contraste avec la mousse verte est magnifique. Ce jardin a aussi une atmosphère quelque peu moderne. C’est probablement dû aux pavés en forme de losange.

L’autre est un jardin de promenade aménagé autour de l’étang. Malgré la restauration faite au début de l’époque de Meiji, il est encore imprégné d’une ambiance calme et sereine. Vous serez émerveillés par son paysage féerique.

Tenju-an est à deux pas de la grande porte de Nanzen-ji. Un spot agréable pour goûter tranquillement la beauté des jardins japonais à Kyoto.

Les rochers Hashigui-iwa, magnifique sculpture naturelle

Environ 40 rochers aux formes étranges alignés dans la mer sur 850 mètres… Cet endroit nommé Hashigui-iwa parce qu’il semble que les piles de pont (hashigui en japonais) se dressent est incontournable à visiter à Kushimoto, petite ville située à la pointe sud de la péninsule de Kii de la préfecture de Wakayama. Ce paysage mystérieux a été créé par la montée du magma d’il y a environ 15 millions d’années et par l’érosion marine sur une longue période. Les pierres éparpillées sur la côte sont des débris de rochers Hashigui-iwa qui ont été emportés par le tsunami. À marée basse, il est possible de se promener entre les rochers.

Pour se rendre aux rochers Hashigui-iwa, prenez le bus depuis la gare JR de Kushimoto et descendez à l’arrêt de bus Hashigui-iwa (5 minutes de trajet).

Rochers Hashigui-iwa
Cascade Nachi-no-Taki

Kumano et le culte de la nature

La région de Kumano est nichée dans un écrin de verdure luxuriante au sud de la péninsule montagneuse de Kii. Kumano riche en nature est profondément associée au culte de la nature selon lequel tous les éléments naturels tels que les montagnes, les rivières, les rochers et les forêts sont censés abrités les divinités. Le shintoïsme, une religion traditionnelle japonaise se base essentiellement sur le culte de la nature. Depuis les temps anciens, les Japonais ont effectué des pèlerinages vers Kumano Sanzan, le centre sacré de Kumano constitué de trois grands sanctuaires : Kumano Hongu Taisha, Kumano Hayatama Taisha et Kumano Nachi Taisha. Aujourd’hui, le pèlerinage vers Kumano Sanzan est populaire auprès des voyageurs étrangers en quête de spiritualité japonaise.

Dans cet article de blog, je vais vous présenter les sanctuaires Kamikura-jinja et Hiro-jinja comme exemples de culte de la nature à Kumano. Vous pourrez y trouver la forme primitive du shintoïsme.

Kamikura-jinja est un petit sanctuaire attaché au grand sanctuaire Kumano Hayatama Taisha. Situé à 15 minutes à pied au sud de Kumano Hayatama Taisha, il est considéré comme le premier lieu sacré où les divinités de Kumano sont descendues sur terre. Au sommet du mont Kamikura se trouve le Gotobiki-iwa, un énorme rocher considéré comme un objet de culte qui héberge une divinité. Vous pourrez également profiter d’une belle vue sur la mer de Kumano-nada, une mer ouverte sur le Pacifique. Mais pour atteindre le sommet, il faut monter un escalier raide de plus de 500 marches. Un peu dangereux, surtout quand vous descendez. Il est donc possible de faire la prière au bas de l’escalier.

Le sanctuaire Hiro-jinja est associé au grand sanctuaire Kumano Nachi Taisha. Il n’a pas de salles de prière. Ici, la cascade de Nachi, la plus haute cascade du pays, est l’objet de culte et on fait la prière face à la cascade. La photo de la pagode vermillon du temple Seiganto-ji avec la cascade de Nachi en arrière-plan est célèbre. Hiro-jinja est situé à 15 minutes à pied de Kumano Nachi Taisha. Si vous avez du temps, ne manquez pas de visiter ce lieu sacré pour ressentir l’énergie spirituelle et mystique.

Gorges de Doro-kyo

Les gorges de Doro-kyo, un joyau caché de la campagne japonaise

Les gorges de Doro-kyo qui chevauchent les trois préfectures de Nara, Wakayama et Mie sont situées en amont de la rivière Kitayama-gawa, un affluent du fleuve Kumano-gawa. En caractère chinois, Doro s’écrit 瀞 qui signifie « les endroits profonds à courant lent et paisible». On peut admirer en bateau des paysages magnifiques faits de falaises et de rochers massifs. Les gorges de Doro-kyo sont divisées en Oku-toro. Kami-toro et Shimo-toro depuis le cours supérieur de la rivière. En particulier, Shimo-toro est majestueux avec des formations rocheuses.

  • Une croisière autour de gorges de Doro-kyo sur un bateau guidé par un batelier : Environ 40 minutes, 3 000 yens par personne

Le café « Doro hotel » se trouve au sommet des falaises des gorges de Doro-kyo. C’était à l’origine une auberge destinée aux radeleurs qui s’occupaient du flottage du bois. Construit il y a plus de 100 ans, ce bâtiment rétro est encore debout pour nous raconter l’histoire de cette région reculée. Sa spécialité est Hayashi Rice, plat de viande de bœuf et légumes mijotés dans une sauce demi-glace servi avec du riz. Un endroit idéal pour passer un moment paisible et reposant.

Rue Shinbashi-dori

La flânerie dans les ruelles de Kyoto

Kyoto regorge de ruelles charmantes qui méritent un détour. Vous ferez des découvertes intéressantes dans le dédale de ruelles et retrouverez toute la saveur de l’ancienne capitale du Japon.

Gion, un des quartiers de geisha, est une destination populaire à Kyoto. Mais ces derniers temps, le manque de respect de certains touristes y cause des problèmes envers les maiko et les geiko, comme la poursuite, l’exigence des photo, etc. Il y a ici et là des panneaux appelant l’attention des touristes étrangers sur les règles à observer. Connaissez-vous la rue perpendiculaire à l’avenue Shijo, Hanami-koji ? Au-sud de cette rue, se suivent des bâtiments traditionnels en bois. À la suite de l’overtourisme, il est interdit de prendre des photos dans les ruelles autour de cette rue principale (À mon avis, il est plus important d’aborder la conservation des paysages historiques en supprimant des câbles électriques, des affiches et des panneaux publicitaires qui causeraient la pollution visuelle). Dans cet article de blog, je vais vous présenter des ruelles où vous pourrez profiter d’une balade tranquille et agréable malgré leurs positions au cœur du centre-ville. Les photos y sont autorisées.

Yanagi-koji, une de mes ruelles préférées, se trouve tout près du quartier animé, Shijo-Kawaramachi. Son nom Yanagi signifie « saule » en français. Les pavés et le saule pleureur y créent une ambiance agréable. C’est une jolie ruelle pour échapper à l’agitation de la ville. À mi-chemin, vous trouverez un petit sanctuaire shinto où sont vénérées huit statuettes de tanuki, chien viverrin.

Koyaku-no-zushi, une ruelle étroite reliant l’avenue Shijo et la rue Ayano-koji, juste au sud de l’avenue Shijo. Un silence règne toujours dans cette ruelle bordée de bâtiments traditionnels en bois. Il se peut que vous ne la remarquiez pas, parce qu’elle est un peu en retrait de l’avenue Shijo. Il y a un petit sanctuaire shinto, Kanda-myojin. Un samouraï qui a été tué dans une révolte contre gouvernement central au Xème siècle y est vénéré comme divinité shinto, kami. La maison de la famille Sugimoto, l’une des plus grandes machiya, maisons traditionnelles des marchands, avoisine au sud-est de cette ruelle. En général, les machiya se caractérisent par leurs façades étroites. Vous serez étonnés de la large façade de cette maison construite il y a plus de 150 ans.

Gion-rakuen-koji, un petit coin tranquille dans le quartier de Gion-higashi. Au centre de la cour entourée de cafés et de restaurants de style machiya se dresse une réplique de la tour de guet. Elle est liée au sanctuaire shinto Kankame-inari jinja situé à l’est. Ce sanctuaire dédié à la divinité shinto de prévention des incendies a été construit dans l’enceinte de la résidence d’un seigneur féodal qui était en charge de la lutte contre les incendies dans le système du shogunat pendant l’époque d’Edo. Aujourd’hui, il est également dédié à la divinité shinto de la prospérité, Inari. Vous y trouverez des statues de renard, son messager divin.

L’ancienne prison de Nara

Située au nord-ouest du temple Todai-ji, l’ancienne prison de Nara est l’une des cinq prisons de style occidental construites au début du XXème siècle. Symbole de la modernisation du Japon après avoir ouvert ses portes aux puissances occidentales, elle est toujours debout en gardant son aspect d’origine. À l’intérieur, cinq quartiers cellulaires s’étendent en étoile depuis le poste de gardien disposé au centre. Cette prison a été utilisée jusqu’en 2017 dans un but de resocialisation des prisonniers dont la plupart étaient des jeunes dans la vingtaine.

Elle sera rénovée en hôtel de luxe, dont l’ouverture est prévue pour l’été 2024. L’un de ses cinq quartiers cellulaires sera conservé pour servir de musée racontant l’histoire de cette prison.

Temple Rokkaku-do

Rokkaku-do, le temple hexagonal en plein centre-ville de Kyoto

Oasis nichée entre les immeubles
Oasis nichée entre les immeubles

Un petit havre de paix entre les immeubles… Son nom officiel est Choho-ji, mais il est appelé communément Rokkaku-do en raison de la forme hexagonale de la toiture du bâtiment principal. Ce vieux temple dédié au bodhisattva Kannon est également le berceau de l’art floral japonais, ikebana.

Rokkaku-do est aussi connu pour ses pigeons, symbole du bonheur. Vous y verrez des pigeons en terre cuite pour omikuji (divinations écrites sur un morceau de papier). Ici, on plie les omikuji et les attachent aux branches du saule pleureur de l’enceinte. Selon une anecdote, cet arbre vous promet un bon mariage.

À deux pas du marché Nishiki ou de la rue Sanjo connue pour ses bâtiments de l’architecture moderne, Rokkaku-do est un bel endroit pour une petite pause en balade.

Au vignoble de Tamba Wine

Le vin de Tamba, vin fabriqué à Kyoto

Le saké et le matcha (thé vert en poudre) sont les deux boissons les plus connues de Kyoto. Cette fois-ci, je vais vous présenter le vin fabriqué à Kyoto.

Tamba Wine
Tamba Wine

Voici Tamba Wine, domaine viticole à Kyotamba, bourg situé à 50 kilomètres au nord-ouest du centre-ville de Kyoto. Le bourg de Kyotamba fait partie de « Kyoto dans la forêt ». Des ingrédients de haute qualité tels que le soja noir, les haricots rouges, les champignons matsutake et les marrons y sont cultivés et sont utilisés dans la cuisine de Kyoto. Bénéficiant de la nature riche de cette région et de l’écart entre les températures du jour et de la nuit, Tamba Wine élabore des vins qui se marient bien avec les saveurs subtils de la cuisine japonaise depuis sa fondation en 1979.

Tamba Wine cultive le plus grand nombre de cépages dans l’ouest du Japon (48 cépages), et environ 10 d’entre eux sont actuellement vinifiés. La majorité est destinée à la culture d’essai pour l’avenir.

Une visite guidée du vignoble avec dégustation de 3 sortes de vin est de 1 000 yens par personne. J’ai dégusté le vin mousseux Tégumi, le Pinot blanc (il est aussi présenté dans Les Gouttes de Dieux, manga sur le vin), le Tannat et le vin liquoreux de pourriture noble issu de Sémillon. Les vins de Kyoto ne sont pas très connus, mais ils étaient tous délicieux. Si vous voulez faire des activités hors des sentiers battus à Kyoto, la visite de Tamba Wine est recommandée. Allons découvrir le goût du terroir local.