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Où admirer les couleurs de l’automne à Kyoto

Après des jours de canicule tardive, on attend avec une grande impatience l’arrivée de l’automne.

En automne, les Japonais vont admirer les feuilles des érables momiji qui revêtent des teintes de jaune, d’orange et de rouge. C’est ce qu’on appelle momijigari, la chasse aux feuilles rouges. Tout comme la floraison des cerisiers au printemps, le changement de couleurs des feuilles d’érables est un signe important qui nous fait ressentir la transition des saisons. Il me semble que les touristes étrangers sont aussi attirés par cette belle nuance de couleurs des momiji.

La meilleure période pour momijigari s’étend de la mi-novembre au début décembre à Kyoto.
Si vous prévoyez d’explorer Kyoto aux couleurs de l’automne cette année…
Dans cet article, je vous emmène à la découvere du quartier d’Okazaki et de ses environs. C’est ma balade de l’automne dernier.

Le temple Konkai Komyo-ji

Situé un peu en hauteur, ce temple possède un vaste terrain. Il est comme un château. Lors de visites spéciales en automne, vous pourrez admirer son jardin magnifique qui est habituellement fermé au public. Le jardin sec karesansui, le jardin de style chisen disposé autour d’une pièce d’eau et le jardin roji qui mène au pavillon de thé… La visite vous permettra de profiter de trois styles représentatifs des jardins japonais.

  • Pour se rendre au temple Konkai Komyo-ji
    Environ 15 minutes à pied du sanctuaire Heian-jingu, en passant par Okazaki-jinja, sanctuaire des lapins
  • La visite spéciale en automne 2023
    Du 15 novembre au 3 décembre (10h-16h30)
    Avec un billet d’entrée (1 000 yens), la visite du pavillon Mie-do, du bâtiment O-hojo et du jardin est possible. Le spectacle d’épées de style Mugai-ryu se déroule pendant 15 minutes (11h et 14h) devant le bâtiment O-hojo. Si vous voulez également monter sur la grande porte du temple, un billet combiné (1 600 yens) est recommandé.

Le temple Shinnyo-do

Le temple Shinnyo-do est à coté de Konkai Komyo-ji. Vous l’atteindrez en profitant une belle balade en chemin. Le clou de la visite est la collaboration entre la pagode de trois étages et les feuilles rouges des érables. Certes, ce temple est un peu bondé de touristes en automne, mais vous pourrez profiter des feuilles d’automne dans une atmosphère relativement calme comparés aux endroits populaires tels que le temple Kiyomizu-dera, Arashiyama, etc.

  • Shinnyo-do est à 20 minutes à pied du temple d’argent en passant par le chemin de la philosophie. Il est possible de combiner cette balade et la visite du temple d’argent.
  • C’est gratuit si vous vous contentez de vous promener dans son enceinte.

Le café Shinko-kan et ses environs

En face de la porte principale de Shinnyo-do, se trouve le sanctuaire Munetada-jinja. De chaque côté de l’entrée de sa voie d’accès, une paire de statues de gardiens komainu vous attendent. Elles sont faites de poterie de Bizen au lieu de pierre. Remarquez leur posture humoristique.
Le café Shinko-kan est situé sur le terrain de l’auberge Yoshida-sanso (ancienne villa impériale construite dans les années 1930) qui est à côté du sanctuaire. Actuellement, la réservation à l’avance est nécessaire, mais c’est une bonne adresse pour une pause dans un cadre agréable.

Moment festif

Le festival Jushichi-ya au pavillon Nigatsu-do du temple Todai-ji

Lanternes allumées au pavillon Nigatsu-do
Lanternes allumées au pavillon Nigatsu-do

Le 17 de chaque mois est lié au Kannon, divinité de la compassion. Le service commémoratif bouddhiste et divers événements sont organisés aux sites sacrés de Kannon dans tout le pays le 17 août du calendrier lunaire appelé Jushichi-ya. Le pavillon Nigatsu-do, un des bâtiments du temple Todai-ji est dédié au Kannon. Chaque année, le 17 septembre, il organise un service commémoratif avec des lanternes allumées à son intérieur. Environ 500 lanternes avec des vœux et des images sont installées autour du pavillon. De plus, la danse japonaise traditionnelle Bon Odori a lieu au-dessous du pavillon. Tout le monde peut y participer et partager un moment festif. Contrastant avec l’ambiance majestueuse du pavillon.

Bon Odori
Okunoin

Le bus long trajet direct entre Kyoto et le mont Koya pour l’automne 2023

Okunoin
Okunoin

Le mont Koya, haut lieu du bouddhisme ésotérique shingon, est un site incoutournable à visiter au Japon pour des étrangers qui veulent expérimenter une retraite religieuse et spirituelle.
Situé dans la préfecture de Wakayama à 100 kilomètres au sud d’Osaka, le mont Koya est un peu difficile d’accès. Il faut changer de trains et prendre le funiculaire et enfin le bus pour accéder à son intérieur. Il est donc recommandé de passer une nuit après ce long déplacement dans un des temples qui offrent l’hébergement aux visiteurs.

Mais si vous souhaitez faire une excursion d’une journée au mont Koya pendant votre séjour à Kyoto, que diriez-vous d’utiliser le service de bus long trajet direct entre Kyoto et le mont Koya ? Vous pourrez atteindre cette grande cité religieuse du pays en à peine 3h de route sans avoir à vous soucier des transports compliqués.

Période de fonctionnement
Du 1 septembre 2023 au 26 novembre 2023

Tarifs
Aller simple 2 600 yens
Aller-retour 4 700 yens
Le demi-tarif s’applique aux enfants. La durée de validité du billet aller-retour est de 10 jours à compter de la date de départ.

Horaires
De la gare JR de Kyoto au mont Koya (via l’arrêt de bus Highway Kyotanabe)

Départ : Kyoto
Sortie Hachijo-guchi
8h109h20
Arrivée : Mont Koya
Arrêt de bus 1
Daimon Minami Chushajo
10h4511h55
Arrêt de bus 2
Okunoin-mae
10h5512h05
Arrêt de bus 3
Koyakeisatsu-mae
11h0812h18

Du mont Koya à la gare JR de Kyoto (via l’arrêt de bus Highway Kyotanabe)

Départ : Mont Koya
Arrêt de bus 1
Koyakeisatsu-mae
15h2716h47
Arrêt de bus 2
Okunoin-mae
15h5017h10
Arrêt de bus 3
Daimon Minami Chushajo
16h0017h20
Arrivée : Kyoto
Sortie Hachijo-guchi
18h3519h55

Se renseigner sur la réservation, l’achat des billets, etc
Centre d’information Hachijo-guchi de la gare de Kyoto de la compagnie d’autocars Keihan
(7h10-17h40)

Itinéraire recommandé
Arrêt de bus Daimon Minami Chushajo→Porte Daimon→Danjo Garan→Temple Kongobu-ji→Okuno-in (mausolée de Kukai)

Vous pourrez visiter les sites majeurs du mont Koya. Au retour, prenez le bus depuis l’arrêt Okunoin-mae.


Lotus

Le lotus, symbole de pureté

Lotus
Lotus

En poussant dans la boue, le lotus fleurit sur de longues tiges. Dans le bouddhisme, la fleur de lotus est associée à la pureté. En été, vous pouvez admirer ses belles fleurs de couleur blanc rosé. Elles commencent à ouvrir leurs pétales de bon matin et se ferment en début d’après-midi. Une fois la fleur terminée et les pétales tombées, le réceptacle floral en forme de pomme d’arrosoir apparaît. Pour les Japonais, il est plutôt comme un nid d’abeilles, hachi-no-su. Le lotus est appelé hasu en japonais. On dit que ce nom provient de la forme de son réceptacle floral.

Le réceptacle floral du lotus compte une quinzaine d’alvéoles qui renferment chacune une graine. Les graines de lotus sont utilisées dans la cuisine et la médecine traditionnelle dans les pays d’Asie. La fleur de lotus nous fascine par sa beauté, mais remarquez aussi le réceptacle floral du lotus dont sa forme est unique. Il semble un peu grotesque, mais il est souvent utilisé comme matériau pour l’arrangement floral japonais ikebana et les bassins fleuris installés à l’entrée des temples et des sanctuaires qui nous font ressentir le changement des saisons, de la fin de l’été au début de l’automne.

Bassin fleuri à la fin de l'été au sanctuaire Kitano Tenman-gu
Bassin fleuri à la fin de l’été au sanctuaire Kitano Tenman-gu
Au bord de l'étang du miroir

La visite nocturne du temple Todai-ji

Le festival Toka-e est une scène caractéristique estivale de Nara. Il se tient pendant 10 jours début août. Environ 20 000 bougies sont allumées autour du parc de Nara. On peut profiter d’une ambiance féerique créée par la lueur des bougies.

La visite nocturne du temple Todai-ji connu pour son Grand Bouddha est possible les 13 et 14 août. Si vous logez à Nara, c’est recommandé. La grande porte sud Nandai-mon, les deux rois-gardiens renfermés à l’intérieur, la lanterne octogonale et le pavillon du Grand Bouddha… Tous sont éclairés. On peut voir le visage du Grand Bouddha à travers la lucarne centrale du pavillon.

Les deux statues de rois-gardiens ont été réalisées avec 3 000 pièces assemblées chacune au début du XIIIème siècle. Lorsqu’elles sont éclairées, leur vaisseaux sanguins ressortent mieux.

Dans le pavillon, les moines récitent des soûtras et prient le Grand Bouddha pour le repos des âmes des victimes de désastres naturels et humains, créant une ambiance solennelle et majestueuse.

La vue nocturne du pavillon Nigatsu-do

Le pavillon Nigatsu-do est un des bâtiments qui constituent le complexe du temple Todai-ji. La cérémonie bouddhiste shuni-e dédiée à la repentance envers la divinité de la compassion kannon s’y déroule en mars depuis plus de 1 200 ans. Remontant au XVIIème siècle, ce bâtiment sur pilotis est situé à l’est de la salle du Bouddha. Le chemin menant au Nigatsu-do est bordé de murs en terre avec des tuiles incrustées. J’aime son ambiance calme et apaisante.

De la terrasse du Nigatsu-do, vous pourrez profiter d’une belle vue sur Nara. Il y règne une atmosphère reposante, contrastant avec l’atmosphère de la salle du Bouddha qui regorge toujours de touristes. Peu connu, mais le pavillon Nigatsu-do est ouvert 24 heures sur 24. Les lanternes suspendues sont éclairées la nuit et vous pourrez admirer également une vue nocturne fantastique.

Rizières en terrasses

Le village d’Asuka, le pays natal du cœur des Japonais

Si vous voulez admirer le paysage champêtre représentatif du Japon, je vous propose d’aller au village d’Asuka. Vous pourrez y trouver la tranquillité d’esprit et éprouver quelque chose de nostalgique. Il y a des règles strictes concernant la construction des bâtiments et son paysage est bien préservé. Par exemple, les toitures des bâtiments tels que les maisons, les écoles, les banques ou même les supérettes doivent être couvertes en tuiles. La hauteur des bâtiments est aussi réglementée. Ce paysage fait un contraste avec celui de la ville voisine où les bâtiments se serrent les uns contre les autres.

Le village d’Asuka est situé au centre de la préfecture de Nara. On peut y aller en train (environ 50 minutes de la gare de Kintetsu Nara). Je vous conseille de louer un vélo électrique (1 500 yens par jour) à la gare d’Asuka pour visiter les curiosités qui parsèment le village d’Asuka.

Village d'Asuka
Village d’Asuka

Voici les rizières en terrasses tanada construites aux hameaux de Sakata et Inabuchi. Elles sont aménagées en gradins aux bassins de la rivière d’Asuka, sur les flancs des montagnes. L’origine des rizières en terrasses du village d’Asuka remonte à l’époque médiévale.

Rizières en terrasses
Rizières en terrasses

Les machines agricoles ne peuvent pas pénétrer dans ce type de rizières et tout se fait à la main, du repiquage du riz jusqu’à la moisson en automne. Ces derniers temps, de nombreuses rizières en terrasses sont abandonnées dans tout le pays en raison du vieillissement de la population agricole et du manque de successeurs, par ailleurs il y a des mouvements variés de conservation des rizières en terrasses qui constituent un des paysages culturels nippons.

Au hameau d’Inabuchi, on intéresse des citadins à l’agriculture en mettant en place depuis 1996 le système de propriété d’une parcelle. Selon le partenariat avec les agriculteurs locaux, ils apprennent des opérations telles que la préparation du semis du riz, le repiquage du riz, le sarclage, l’installation des épouvantails, la moisson, etc. Ce système contribue également à préserver le paysage rural du village d’Asuka.

Kofun Ishibutai
Kofun Ishibutai

Un autre fait remarquant à Asuka est que ce village a été le centre politique et culturel du pays avant Nara. L’organisation administrative, l’économie monétaire et la diplomatie du pays trouvent leur origine à Asuka. Il y reste de nombreux vestiges historiques. Cet assemblage d’une trentaine de roches granitiques sur la photo est le monument funéraire kofun d’Ishibutai datant du VIIème siècle. On l’attribue à une personne qui prenait le pouvoir à cette époque. À l’origine, ces mégalithes étaient recouverts d’un monticule de terre. Il s’est érodé au fil du temps et ces mégalithes sont ainsi exposés aujourd’hui. Le poids brut de ces mégalithes est d’environ 2 300 tonnes. Ils auraient été transportés depuis la montagne en utilisant le levier, le rouleau et la poulie. Il est surprenant qu’une telle technique de transport ait été établie à cette époque.

De nombreux monuments mystérieux en pierre parsèment également le village d’Asuka. Par qui ont-ils été créés, quand et à quelle fins ? Ils sont pleins d’énigmes. Les uns ont des légendes effrayantes, d’autres ont plusieurs usages, d’autres ont des expressions humoristiques. Kameishi, une pierre taillée en forme de tortue est le plus célèbre. Remarquez son expression adorable.

Asuka, berceau du bouddhisme japonais, abrite également de vieux temples. Asuka-dera est le premier temple bouddhiste du Japon. Ne manquez pas d’y voir le Grand Bouddha d’Asuka. Créé au début du VIIème siècle, c’est le plus ancien Bouddha du pays. Oka-dera est connu ces derniers temps comme temple des fleurs de Nara. Les rhododendrons, les pivoines, les azalées de printemps et les hortensias de la saison des pluies sont vraiment magnifiques. Il compte également parmi les plus grands pèlerinages de la divinité de la compassion, kannon du Japon. Vous pourrez y rencontrer la plus grande statue de Bouddha en argile du pays.

Si vous voulez visiter Nara en dehors des sentiers battus, le village d’Asuka vaut le détour. Il est aussi possible de combiner cette visite avec une balade au vieux quartier d’Imai situé à environ 15 minutes en train d’Asuka.

Jardin botanique Manyo

Mes spots favoris pour admirer les glycines en fleurs à Nara

Il existe de nombreux endroits célèbres pour leurs glycines au Japon, et voici mes spots favoris à Nara.

Le sanctuaire shinto Kasuga Taisha

Kasuga Taisha est le sanctuaire tutélaire du clan Fujiwara, une famille de la noblesse qui a exercé le pouvoir politique du VIIIème au XIIème siècle. La glycine, qui figure sur le blason familial du clan Fujiwara, est également le symbole de Kasuga Taisha. Les miko, les prêtresses au service du sanctuaire, portent des ornements de cheveux avec grappes de glycine. Dans l’enceinte du sanctuaire, on peut voir également les glycines à l’état sauvage qui enlacent les branches des grands arbres. La glycine est à la fois élégante et pleine de vitalité.

Le jardin botanique Manyou de Kasuga Taisha

Dans ce jardin qui a été ouvert en 1932, les plantes mentionnées dans le manyoushu, la première anthologie de poésie japonaise, sont cultivées. En mai, on peut y admirer 20 espèces de glycines de la floraison précoce à la floraison tardive. En plus de la glycine sur la pergola, il y a aussi des glycines dont vous pourrez profiter de près des fleurs et du doux parfum.

Le pavillon Nanen-do du temple Kofuku-ji

Nanen-do est un pavillon octogonal situé au sud du bâtiment principal de Kofuku-ji, le temple tutélaire du clan Fujiwara. Peu connue, mais la glycine qui fleurit devant le pavillon est l’un des huit paysages pittoresques de Nara avec la cloche du temple Todai-ji, les daims de Tobihino et la lune au-dessus de l’étang Sarusawa.

Cette année, non seulement les fleurs de cerisier mais aussi d’autres fleurs ont fleuri plus tôt que d’habitude. Les rhododendrons, les pivoines, les azalées et les glycines… Le meilleur moment pour admirer ces fleurs est la mi-mai, mais cette année, elles ont commencé à fleurir environ un mois plus tôt. Est-ce à cause du réchauffement climatique ? Elles pourraient fleurir encore plus tôt l’année prochaine…

Village de Mizuo

Saga Toriimoto et Mizuo, lieux secrets à explorer autour d’Arashiyama

Parmi les sites incontournables à ne pas manquer à Kyoto, Arashiyama connu pour sa bambouseraie figure dans les principaux. Il est difficile de goûter son ambiance sereine en raison d’une masse de touristes ces derniers temps, mais il reste encore autour de ce site touristique des endroits magnifiques hors des sentiers battus. Il existe un Kyoto calme et bucolique à quelques pas de l’agitation touristique.

Quartier de Saga Toriimoto

Situé au nord-ouest d’Arashiyama, le quartier de Saga Toriimoto a été à l’origine un hameau formé autour du premier portique du sanctuaire Atago au XVème siècle. Autrement appelé Atago-kaido (chemin du sanctuaire Atago), il a accueilli de nombreux pèlerins du sanctuaire Atago situé au sommet du mont Atago pendant l’époque d’Edo. Il est bordé de maisons aux toits de chaume semblables aux fermes et de machiya, maison traditionnelle en bois.

Le quartier de Saga Toriimoto est à environ 20 minutes à pied de la bambouseraie d’Arashiyama. En chemin, il y a des temples modestes et méconnus tels que Nison-in, Gio-ji, Adashino-Nenbutsu-ji, etc.

Il sera aussi agréable de profiter d’un moment de pause dans le resto Ayuchaya Hirano-ya à côté du portique en goûtant l’ambiance paisible de ce quartier. Cumulant le commerce de gros de l’éperlan d’eau douce ayu pêché dans la rivière Hozu, il sert des plats de ce poisson incontournable de l’été au Japon.

Depuis 400 ans, il sert également des boulettes dango à base de farine de riz aux pèlerins du sanctuaire Atago. Le bâtiment garde encore son apparence traditionnelle et nous donne l’illusion du saut temporel à l’époque d’Edo. En hiver, la peau de yuzu confit au sucre est proposée à la place du dango (880 yens avec un thé matcha). Le yuzu provenant de village de Mizuo y est utilisé.

Mizuo, un petit village du yuzu

Le yuzu, un agrume japonais récolté à la fin de l’automne, est apprécié pour son arôme raffiné et sa saveur rafraîchissante. C’est un ingrédient indispensable aux plats divers japonais en saison froide et est également à la mode à l’étranger ces temps-ci. La préfecture de Kochi est célèbre pour la production du yuzu au Japon, mais le saviez-vous ? C’est Mizuo, un petit village de Kyoto, qui est le berceau du yuzu japonais. Mizuo est situé au pied sud du mont Atago. Depuis longtemps, on y cultive le yuzu en profitant d’un climat montagneux avec un écart entre les températures du jour et de la nuit. Le yuzu est un arbre à croissance lente. En général, il est greffé sur le citronnier épineux, ce qui favorise une croissance rapide. Au bout de 4 à 5 ans, on peut récolter des fruits. Mais le yuzu de Mizuo est principalement cultivé à partir de graines. Il met 15 à 18 ans avant de donner ses premiers fruits. Il se caractérise par son arôme élégant et son goût profond par rapport au yuzu issu d’un arbre greffé et est très prisé par les grands cuisiniers de Kyoto.

De fin octobre à avril, on peut déguster la fondue de poulet mizutaki ou le sukiyaki de poulet chez les fermiers de yuzu à Mizuo (réservation nécessaire). Le plat sur la photo est le sukiyaki servi chez Marugen (まる源). On fait cuire des ingrédients tels que des tranches de poulet, des légumes locaux, des pâtes de soja, des champignons, etc dans une poêle de fonte avec de la sauce de soja, du sucre et du jus de yuzu. On mange en trempant ces ingrédients cuits dans le radis blanc râpé au jus de yuzu. C’est délicieux. Ici, on peut prendre aussi le bain au yuzu, un bain chaud dans lequel flottent les fruits de yuzu entiers ou coupés et enveloppés dans des filets. C’est une expérience exceptionnelle.

Sanctuaire Seiwa tenno-sha
Sanctuaire Seiwa tenno-sha

Voici le sanctuaire dédié au 56ème empereur Seiwa (850-881). Le paysage calme et sereine de Mizuo aurait aussi soulagé le chagrin de cet empereur qui s’est laissé entraîner dans la lutte politique. Il se dresse tranquillement dans ce petit village enveloppé par la senteur du yuzu.

Mizuo n’est pas très loin d’Arashiyama, mais ce petit village isolé n’est pas bien desservi. Pour s’y rendre depuis Arashiyama, prenez le train JR pour Sonobe/Kameoka depuis la gare de Saga-Arashiyama et descendez à la prochaine gare Hozukyo (4 min, 190 yens). Mizuo est à 10 minutes de trajet en bus (250 yens, il n’y a que 5 correspondances par jour) ou à une heure de marche de cette gare.

Daruma de Horin-ji

La fête du setsubun au temple des daruma

On fête le setsubun le 3 février au Japon. Le mot setsubun désigne à l’origine la veille de l’arrivée d’une nouvelle saison selon l’ancien calendrier lunaire. Il y avait autrefois quatre setsubun. Aujourd’hui, on fête seul le setsubun qui marque l’arrivée du printemps. Les rituels variés sont organisés dans les temples et sanctuaires pour chasser des démons, oni et attirer le bonheur. On lance des haricots de soja grillés en criant alternativement « Oni wa soto ! Fuku wa uchi ! ». Cela signifie « Dehors les démons ! Dedans le bonheur ! ».

Si vous voulez profiter d’une ambiance un peu singulière, le temple Horin-ji situé à l’ouest du centre-ville de Kyoto est recommandé. C’est un petit temple zen fondé au XVIIIème siècle. La fête du setsubun avec des daruma dans le rôle principal s’y tient.

Savez-vous ce que c’est, un daruma ? C’est une figurine en papier mâché, de forme arrondie, sans bras ni jambes. Coloré en rouge de bon augure à l’exception du visage, le daruma est inspiré de la position de méditation du moine indien Bodhidharma qui a fondé le bouddhisme zen. Selon une légende, Bodhidharma a médité pendant neuf ans face au mur en pierre et a perdit l’usage des bras et des jambes. Le daruma qui revient à sa position initiale même si on le renverse est le symbole de persévérance.

Horin-ji abrite 8 000 daruma. Ils ont été consacrés par les habitants de Kyoto dans l’espoir de la renaissance du pays après la Seconde Guerre mondiale. De daruma d’environ 2 mètres de haut à ceux de taille de paume… Ce temple est plein de daruma. Il est aussi intéressant de trouver des motifs de daruma cachés qui sont éparpillés un peu partout dans l’enceinte. Pendant la fête du setsubun, son enceinte est décorée avec des figurines de daruma. On colle un petit morceau de papier avec des vœux écrits sur ces daruma et prie pour qu’ils soient exaucés.

Daruma au jardin zen
Daruma au jardin zen