Située à 42 kilomètres au sud de Nara, l’ancienne capitale du Japon, la région de Yoshino est considérée comme un lieu sacré du culte de la montagne depuis les temps anciens. Le mont Yoshino, emblématique de cette région, est une zone de crête qui s’étend du nord au sud de la chaîne de montagnes Omine sur environ 8 kilomètres. Avec l’évolution du shugendo, Yoshino est devenue un des premiers sites à être associé avec En-no-Gyoja qui a pratiqué des ascèses dans les monts Omine et qui a fondé le shugendo. Le mont Yoshino est situé à l’extrémité nord de la route pour les pratiques ascétiques Omine-Okugake qui mène à Kumano.
Un regard, mille cerisiers…Le mont Yoshino est également connu pour ses cerisiers. Au printemps, il est couvert de 30 000 cerisiers en fleurs. On peut y voir environ 200 variétés différentes de cerisier. La plus répandue est la variété shiro-yamazakura (cerisier de la montagne). À la différence de la variété somei-yoshino qui est la star des hanami, les jeunes feuilles brun rougeâtre de cette espèce apparaissent en même temps que ses fleurs. Depuis longtemps, les cerisiers sont vénérés comme des arbres sacrés à Yoshino, mais pourquoi ?
Les cerisiers du mont Yoshino ont un lien particulier avec le shugendo. D’après une légende, En-no-Gyoja a eu la vision d’une divinité avec un visage effrayant lors de ses pratiques ascétiques au mont Omine (=mont Sanjogatake). Cette divinité appelée Zao-Gongen serait apparue pour sauver les hommes de la souffrance. En-no-Gyoja a gravé l’image de Zao-Gongen dans le tronc d’un cerisier et a construit des pavillons Zao-do sur les monts Omine et Yoshino pour la vénérer. De nombreux fidèles, à commencer par la famille impériale, puis les aristocrates, etc. sont venus planter des cerisiers au mont Yoshino en témoignage de leur croyance, ce qui a fait de Yoshino un site célèbre pour les cerisiers.
Temple Kinpusen-ji
Temple Ominesan-ji
Les cerisiers du mont Yoshino sont groupés en quatre zones par altitude, des plus bas aux plus hauts : Shimo-senbon, Naka-senbon, Kami-senbon et Oku-senbon. De début à mi-avril, ils le colorent de belles nuances.
Les cerisiers de Nakasen-bon, la zone centrale du mont Yoshino.
On voit la pagode du temple Nyoirin-ji au loin. Dans son enceinte, il y a un jardin des cerisiers pleureurs.
On voit le pavion Zao-do du temple Kinpusen-ji au loin.
Bon endroit pour admirer les fleurs de cerisiers. Un pique-nique sous les cerisiers est super.
Ce sanctuaire est l’un des 75 lieux de culte, nabiki pour les pratiquants du shugendo le long de la route Omine-Okugake.
Le temple Ryoan-ji connu pour son jardin de pierres est un des sites incontournables de Kyoto. Composé simplement de gravier blanc ratissé et 15 pierres couvertes de mousse, ce jardin mystérieux est destiné à la méditation. Il aurait été créé vers 1500, mais on connaît peu de choses sur ce qu’il représente. Vous pourrez promener librement votre imagination devant ce jardin.
Le mois dernier, les travaux de rénovation du toit de bardeaux abîmés recouvrant le mur en terre qui entoure le jardin se sont achevés. Actuellement, le toit brillant ne va pas avec le jardin sec, mais il s’y adaptera petit à petit.
Avant la rénovation
Après la rénovation du toit
Au printemps, les cerisiers en fleurs enjolivent ce jardin monochrome. Vous pourrez également profiter d’une belle promenade dans l’enceinte du temple qui s’orne de fleurs telles que les cognassiers du Japon, boké, les rhododendrons, etc.
Cognassiers du Japon, boké
Rhododendron
Cerisiers pompon
Pour se rendre au temple Ryoan-ji Depuis Arashiyama : Prenez le tramway Randen à la gare Arashiyama. Changez à la gare Katabira-no-tsuji pour aller à Kitano-Hakubaicho et descendez à la gare Ryoan-ji. Environ 8 minutes à pied jusqu’au temple. Depuis le temple d’or : Vous pouvez rejoindre le temple Ryoan-ji à pied, en taxi ou en bus. -À pied Empruntez la route Kinukake-no-michi. Comptez 20 minutes. -En taxi Il y a une station de taxis devant l’entrée du temple d’or. Environ 5 minutes. -En bus Prenez le bus numéro 59 à l’arrêt Kinkakuji-michi (un peu loin du temple d’or) et descendez à l’arrêt Ryoanji-mae. Environ 5 minutes. L’arrêt de bus 59 qui se trouvait devant l’entrée du temple d’or est fermé.
Autour du temple Ryoan-ji, je vous recommande aussi de visiter le temple Ninna-ji connu pour ses cerisiers et sa pagode de cinq étages et le temple Taizo-in qui abrite deux jardins magnifiques.
La beauté de ce temple renfermant le pavillon d’argent contraste vivement avec celle du temple d’or. Il a été construit à l’origine comme villa du 8ème shogun de la famille Ashikaga à la fin du XVème siècle, moins de 100 ans après le pavillon d’or. Puisque ce shogun est le petit fils du fondateur du pavillon d’or, peut-être imaginez-vous que le pavillon d’argent ressemble beaucoup au pavillon d’or. Mais son style est tout à fait différent. Il se peut que la vue du pavillon d’argent soit décevante pour vous. À vrai dire, ce pavillon de bois n’est pas recouvert de feuilles d’argent. Malgré cela, on est captivé par l’ambiance créée par ce pavillon et son enceinte. Le pavillon d’or qui brille par sa beauté est impressionnant pour les visiteurs, mais beaucoup d’entre eux ont tout de même une petite préférence pour le temple d’argent. Est-ce parce qu’il est associé au concept esthétique japonais wabi-sabi comme on le dit souvent ?
L’enceinte du temple avait été détruite par le feu pendant l’époque marquée par de nombreux conflits militaires de la fin du XVème à la fin du XVIème siècle. Seuls le pavillon d’argent et le Togu-do, chapelle privée du shogun sont des structures survivantes de la construction d’origine. L’enceinte actuelle, y compris le jardin, a été remaniée au début de l’époque d’Edo.
Devant le pavillon d’argent
Devant le bâtoment Togu-do
Le jardin actuel est aménagé autour d’un étang de forme allongée. Il se caractérise par deux styles de différents époques, celui de l’époque de shogun Ashikaga et celui du début de l’époque d’Edo. Bien qu’ayant été rénové, le jardin qui s’étale devant le pavillon d’argent garde un peu son aspect de l’époque de shogun Ashikaga et crée une ambiance similaire à celle du temple d’or. Mais le jardin devant le Togu-do où sont disposées beaucoup de pierres de grande taille est aménagé plutôt au style du jardin du château de Nijo construit à l’époque d’Edo. Le Togu-do qui était à l’origine à l’est du pavillon d’argent a été déplacé à l’emplacement actuel lors de la reconstruction du bâtiment principal hondo, et à cette époque, le jardin a également été rénové.
Pavillon d’argent
Ambiance modeste
Le pavillon d’argent composé de deux étages est un bâtiment construit dans deux styles architecturaux différents. Le rez-de-chaussée est de style résidentiel, tandis que le premier étage est de style de la salle de Bouddha, consacré à la statue de la divinité de la compassion, kannon. Le shogun aurait pris modèle sur le temple d’or et le temple Saiho-ji connu sous le nom du temple des mousses aujourd’hui lors de la construction de sa villa. L’étang actuel est petit et étroit, mais c’était à l’origine un grand étang rond où le shogun aurait profité d’une promenade en barque. Et l’étage supérieur de ce pavillon de bois était recouvert de laque noire. Il y avait aussi des motifs colorés sous l’avant-toit. Certes, il n’était pas recouvert de feuilles d’argent, mais il aurait affiché sa beauté magnifique. C’est éloigné du concept wabi-sabi.
Vestige du jardin haut
Le jardin du temple d’argent s’étage en fait sur deux niveaux. En haut, il reste le vestige du jardin de l’époque de shogun. On peut y voir une composition de roches. Le shogun a fait créer un jardin grandiose avec des roches excavées lors de l’aménagement des terrains.
Vue panoramique
Du haut de ce jardin, on a une vue panoramique sur la ville de Kyoto. Le shogun aurait profité du même paysage. On dit qu’il était indifférent à la politique et qu’il se retirait dans sa villa pour se plonger dans ses activités culturelles. Mais en fait, il a continué à s’impliquer dans la vie politique même après sa retraite et n’a jamais abandonné le pouvoir. Il ne menait pas probablement une vie si modeste. Le concept wabi-sabi qui consiste à apprécier le raffinement dans la simplicité et la sobriété s’est ancré au milieu du XVIème siècle lorsque le wabi-cha, un style de la cérémonie du thé qui se caractérise par la simplicité a commencé à se répandre. Sans doute qu’il n’y a pas un rapport direct entre le concept wabi-sabi et le temple d’argent construit à la fin du XVème siècle.
Cône tronqué de sable
Tas de gravier argenté
Dans le jardin bas, un cône tronqué de sable comme chapeau se distingue plus que le pavillon d’argent sans éclat. À côté, un tas de gravier argenté avec les vagues s’étalent. Derrière le temple d’argent se trouve un sol granitique dû à la montée du magma dans les temps anciens, et on dit qu’environ la moitié de l’enceinte était recouverte de sable blanc qui coulait de la vallée en raison de l’altération du granit. C’est ce sable blanc qui a été utilisé pour la création de ces deux objets de sable et de gravier lors de la rénovation de l’enceinte au début de l’époque d’Edo. Le jardin serait argenté par les reflets du clair de lune sur ces objets. On ne sait pas pourquoi ils ont été créés, mais ils se seraient inspirés du pavillon qui était déjà empreint d’une beauté discrète. La créativité des paysagistes de l’époque est ludique et intéressante.
Lors de travaux de restauration du pavillon d’argent qui ont été menés de 2008 à 2010, on a proposé de recouvrir l’extérieur de son étage supérieur de laque noire pour lui redonner son aspect d’origine, mais seul l’intérieur a été laqué. Est-ce pour garder l’ambiance simple et mesuré du pavillon qui a été réalisée sous les effets du temps qui passe ? Il serait difficile de remettre ce pavillon considéré comme symbole du concept wabi-sabi dans son état d’origine.
La laque appelée urushi en japonais est faite de la sève récoltée sur l’arbre à laque. L’urushiol, le composant principal de la sève, s’oxyde et durcit, ce qui rend la laque très durable, résistante à l’eau, isolante et antiseptique. Elle est utilisée depuis les temps anciens au Japon comme adhésif, enduit et élément de décoration. La relation entre les Japonais et la laque remonte à la période Jomon(-13 000 av. J-C à -400 av. J-C). Les ornements et les objets usuels enduits de laque ont été exhumés dans des sites archéologiques de cette période. Tout au long des siècles, la laque est utilisée non seulement pour les objets quotidiens (bols, assiettes, vase, etc.) mais aussi pour les bâtiments, les statues de Bouddha et les œuvres d’art et fait partie intégrante de la culture japonaise.
Pavillon d’orAshuraŒuvre du kintsugiLaques
On collecte la sève de l’arbre à laque en incisant le tronc. La sève laiteuse suinte des entailles. Après avoir été collectée, elle est filtrée et purifiée. Au Japon, sa collecte se fait à partir d’arbres à laque ayant atteint une dizaine d’années, de juin à septembre et encore en novembre. Une fois que la sève est récoltée, le tronc est abattu. Seulement environ 200 millilitres de sève peuvent être extraits de chaque arbre. À mesure que la sève suinte du tronc, elle change rapidement de couleur et se coagule pour protéger la vie de l’arbre. Ceci est similaire à la façon dont le sang humain forme des croûtes. Une goutte de laque, qui est considérée comme une goutte de sang, est très précieuse.
Arbre à laque
Autrefois, il y avait des arbres à laque partout au Japon et la laque était un des matériaux familiers. Mais la demande de laque a diminué au fil du temps et aujourd’hui, environ 97 % de la laque utilisée au Japon proviennent de Chine et seule 2 % environ sont d’origine japonaise. Pour restaurer les trésors nationaux et les biens culturels importants, on utilise la laque japonaise qui conserve un haut niveau de qualité.
Le kintsugi est une technique traditionnelle japonaise de réparation des céramiques, des objets en verre ou des laques ébréchés ou brisés au moyen de laque. La partie réparée est ensuite saupoudrée de poudre d’or (mais selon le cas, d’autres matériaux naturels comme poudre d’argent, laque colorée, nacres incrustées, etc. sont également utilisés). Autrefois, on utilisait quotidiennement la laque comme adhésif pour réparer la vaisselle ébréchée ou abîmée. L’art du kintsugi qui ajoute un élément décoratif à la réparation a été cultivé par les maîtres de thé au XVème siècle. Ils auraient trouvé de nouveaux paysages aux fissures et aux ébréchures. Le kintsugi peut offrir une nouvelle vie aux objets cassés. Il est ainsi apprécié comme technique qui contribue à réduire l’impact environnemental causé par des produits jetables en plastique. Il y a aussi le kintsugi simple et moderne dans lequel on utilise la résine synthétique au lieu de la laque comme adhésif. Il est facile comparé au kintsugi traditionnel. Mais ce qui est important dans l’art du kintsugi, ce n’est pas seulement d’embellir les parties réparées d’or mais aussi d’utiliser des matériaux naturels.
Bol réparé avec le kintsugi
Si vous voulez faire l’expérience du kintsugi traditionnel, l’atelier Shitsugei-sha situé près du temple Daitoku-ji à Kyoto est incontournable à visiter.
Le temple d’or est l’un des sites les plus visités et les plus emblématiques de la ville de Kyoto. Il est recommandé comme un des incontournables lors d’un voyage pour Kyoto. Avant la pandémie de Covid-19, j’emmenais souvent des touristes dans ce temple pour les guider.
Il y avait toujours beaucoup de touristes. À proximité de la porte intérieure, on peut voir le pavillon d’or qui se dresse tranquillement au bord de l’étang miroir. Tout le monde fait sa photo. Mais après l’avoir vu, en suivant le chemin balisé, la plupart des touristes passent avec peu d’intérêt pour les autres endroits de l’enceinte du temple. Parfois, il est difficile d’avancer au sein de la foule.
La situation sanitaire s’améliore petit à petit au Japon. Les touristes (japonais) sont depuis de retour à Kyoto. Pourtant, actuellement, le temple d’or n’est pas aussi bondé de touristes qu’avant.
De nombreux touristes étrangers envahiront-ils ce temple l’année prochaine ? Le chemin vers le pavillon d’or a été modifié. J’espère que cela réduira la saturation des touristes aux spots photo.
Les échoppes, les boutiques de souvenirs et les distributeurs automatiques apparaissent le long du chemin. Personnellement, je n’aime pas son ambiance très touristique et commerciale.
Le pavillon d’or, c’est le clou de la visite du temple. L’année dernière, les travaux de réfection du toit se sont achevés. La statue de phénix sur le toit a également été réparée avec de nouvelles feuilles d’or. Le pavillon d’or qui a retrouvé sa splendeur vous offre une vue à couper le souffle. Mais il y a d’autres choses intéressantes à voir. Explorons ensemble le temple d’or autrement, que ce soit votre première visite ou votre deuxième visite.
Le côté sud de l’étang miroir est le meilleur spot photo du pavillon d’or pour les touristes. Mais le shogun (le fondateur du pavillon d’or) profitait habituellement la vue sur le jardin du côté est de l’étang. Pourquoi ? Que peut-on voir d’ici ?
Vue sur le jardin du côté sud de l’étang
Vue sur le jardin du côté est de l’étang
Rocher Kusen-hakkai
Le pavillon d’or comporte trois étages. Le rez-de-chaussée est de style des résidences de l’époque. Les premier et deuxième étages dorés sont de style des temples (espaces dédiés au Bouddha). C’est très beau. Mais remarquez aussi son côté nord. C’est plutôt peu intéressant à voir. Il n’y a pas de fenêtres. Pourquoi ?
Côté nord du pavillon d’or
Au nord du pavillon d’or vous trouverez deux compostions de pierres et une cascade qui représente une carpe remontant un torrent. De l’eau coule en minces filets vers la fossé étroite et ne se jette pas directement dans l’étang. Pourquoi ?
Ginga-sen
Ganka-sui
Cascade Ryumon-no-taki
Le temple d’or abrite deux types de jardins. L’un est le jardin aménagé autour de l’étang miroir où se trouve le pavillon d’or. L’autre est le jardin supérieur aménagé autour de l’étang Anmintaku. La plupart des touristes ne s’y arrêtent pas en disant qu’il n’y a rien d’extraordinaire. Ces deux jardins ont été conçus à différentes époques. En les comparant, on peut voir comment le style de jardin japonais a évolué au fil du temps.
Otsukimi, la contemplation de la pleine lune est une coutume ancienne au Japon. Surtout, la pleine lune d’automne (la lune des moissons) est magnifique et la fête de la lune est organisée dans tout le pays. Hier soir, l’enceinte du temple Toshodai-ji a été ouverte au public pour l’otsukimi.
Toshodai-ji est situé à l’ouest de la ville de Nara. Il a été fondé au VIIIème siècle par un grand moine chinois invité au Japon pour enseigner le bouddhisme. Abritant de belles architectures anciennes, il est imprégné d’une ambiance majestueuse. Il n’est pas loin du centre-ville, mais on a l’impression de se trouver dans une forêt calme. Le jour de la fête de la lune, on peut visiter ce vieux temple de nuit.
Temple Toshodai-ji
Tapis de mousses
Son pavillon principal, Kon-do renferment trois grandes statues de Bouddha. À la droite du Bouddha Vairocana (Bouddha principal) se tient le Bouddha Yakushi (Bouddha médecin) et à sa gauche, le Bodhisattva de la compassion Kannon aux mille bras. Éclairées, elles étaient d’un air imposant à couper le souffle. Le Kannon aux mille bras est normalement représenté avec vingt paires de bras, mais celui de Toshodai-ji aurait été vraiment représenté avec mille bras. Quelques-uns ont été perdus, toujours est-il que cette sculpture méticuleuse est impressionnante.
Parmi les sites incontournables à ne pas manquer à Kyoto, Arashiyama connu pour sa bambouseraie figure dans les principaux. Mais ces derniers temps, une masse de touristes envahit ce site riche en nature. Il est difficile de goûter une ambiance sereine.
Poussons alors jusqu’à Sagano qui s’étend à l’ouest d’Arashiyama. Il existe un Kyoto calme à quelques pas de l’agitation touristique. Les temples, les jardins, des quartiers résidentiels qui gardent encore un parfum d’autrefois… Une demi-journée de visite suffit pour découvrir les incontournables de Sagano. Voici mes endroits préférés.
Le temple Otagi Nenbutsu-ji
C’est un temple un peu singulier. Vous serez sans aucun doute surpris par ses 1 200 statues en pierre couvertes de mousse, rakan qui représentent les disciples de Bouddha. Puisque chaque statue a été sculptée par des amateurs, chaque visage est différent. Vous trouverez des statues humoristiques.
Statues en pierre
Statues humoristiques
Le quartier de Saga Toriimoto
Quand vous descendez du temple Otagi Nenbutsu-ji et continuez tout droit, un portique orange torii sera visible sur votre droite. C’est l’entrée du quartier de Saga Toriimoto. Ce quartier paisible qui a été à l’origine un hameau formé autour du portique au XVème siècle a attiré de nombreux visiteurs qui sont allés prier au sanctuaire Atago situé sur le mont Atago. Il est bordé de maisons aux toits de chaume et de machiya, maisons traditionnelles en bois.
Premier torii du sanctuaire Atago
Maison traditionnelle ?
Maisons aux toits de chaume
Le temple Adashino Nenbutsu-ji
Le mot adashi signifie « éphémère et vain » en vieille langue japonaise. Depuis longtemps, ce quartier Adashino était connu comme endroit où les dépouilles des morts étaient déposées en plein air. Aujourd’hui, l’enceinte de ce temple est remplie d’environ 8 000 statuettes ou pagodes bouddhistes, qui sont les pierres funéraires des morts dispersées autour d’Adashino. Vous serez sensible au caractère éphémère des humains. Il n’est pas toujours agréable de se balader dans son enceinte en raison de son ambiance « lugubre », mais ce chemin bordé de bambous est superbe et idéal pour une petite promenade. Comme il pousse très vite, le bambou est le symbole de la vitalité chez nous. Il me semble que la vie et la mort se mêlent à ce temple.
Temple Adashino Nenbutsu-ji
Chemin bordé de bambous
Six jizo sculptés sur six faces
Le temple Gio-ji et le temple Jojakko-ji
Ce sont des temples chargés d’histoire. Vous pourrez y admirer le moelleux tapis de mousses entretenues avec soin. En automne, le contraste des couleurs rouges des feuilles avec les couleurs vertes des mousses est impressionnant.
Tapis de mousses au temple Gio-ji
Mousse «Queue de belette»
Pagode au temple Jojakko-ji
La villa Okochi Sanso
Après avoir dépassé le temple Jojakko-ji, vous atteindrez bientôt la villa Okochi Sanso, la villa d’un acteur célèbre de films japonais des années 1930. Elle recèle un merveilleux jardin de promenade. Avec des montagnes en arrière-plan, vous aurez l’impression de vous trouver en pleine nature. Le prix d’entrée de cette villa est un peu élevé pour le tour (1 000 yens, un service de thé vert en poudre compris), mais elle mérite un détour. Quand vous descendez de la villa, vous verrez la célèbre bambouseraie d’Arashiyama devant vous.
La ville de Kizugawa où j’habite est située à l’extrémité sud de la préfecture de Kyoto. C’est aussi une ville limitrophe de Nara. Il est possible de combiner dans la même journée un arrêt à Kizugawa et la visite du bourg Wazuka situé au sud de Kyoto et connu comme utopie du thé japonais ou la visite de Nara. Elle bénéficie d’une nature riche et abrite de nombreux sites historiques. Joruri-ji et Gansen-ji sont de vieux temples recommandés à visiter. Ils se cachent dans un petit village tranquille. Profitez d’un moment de calme de ces havres de paix.
Temple Joruri-ji
Au centre de l’enceinte du temple Joruri-ji, il y a un étang autour duquel est aménagé un jardin représentant la Terre pure occidentale, saiho-jodo régnée par le bouddha Amida. Une île s’étire sur l’étang représentant l’océan. Sur le côté ouest de l’étang, se trouve le pavillon principal abritant neuf statues de bouddha Amida. Au XIème siècle où a été fondé le temple Joruri-ji, s’est répandue une nouvelle forme de foi qui permet aux gens d’échapper à l’agitation sociale. Ils ont souhaité le bonheur dans l’au-delà en adressant des invocations à bouddha Amida qui s’engage à accueillir tous les mourants souhaitant entrer en sa Terre pure. À l’époque, de nombreux temples abritant neuf statues de bouddha Amida, chacune représentant l’un des neuf stades du nirvana, ont été établis à Kyoto et ses environs, cependant seul Joruri-ji existe encore.
Pagode à trois étages
Sur le côté est de l’étang, se trouve la pagode à trois étages où est vénérée la statue de bouddha Yakushi, le bouddha qui guérit les maladies. C’est ce bouddha qui règne la Terre pure orientale lapis-lazulite dans le bouddhisme et enlève des souffrances des humains dans ce monde. Sur le côté est de l’étang, on souhaite que le bouddha Yakushi sauve les hommes souffrants dans ce monde et ensuite, le visage tourné à l’ouest vers le pavillon principal, on souhaite que le bouddha Amida les mène dans sa Terre pure occidentale.
Côté ouest de l’étang
Côté est de l’étang
Le jardin représente, en tous temps et en tous lieux, l’utopie religieuse. Dans la culture bouddhique du XIème siècle, le jardin de style de la Terre pure a été apprécié. L’étang représentant l’océan sépare ce monde et l’au-delà. Le jardin de Joruri-ji est un exemple du jardin japonais classique, comme celui du temple Byodo-in à Uji. Petite anecdote, le jardin japonais a été à l’origine influencé plus ou moins par la Chine et la péninsule coréenne, mais le style qui consiste à recouvrir le bord de l’eau avec des galets est unique au Japon. Le « rivage » réalisé avec ce style appelé suhama décrit une belle courbe.
Pagode du temple Gansen-ji
Hortensia 1
Hortensia 2
Le temple Gansen-ji est connu comme l’un des temples de fleurs de la région du Kansai. En juin, qui est la saison des pluies au Japon, de belles fleurs d’hortensia embellissent son enceinte. C’est très joli. Il abrite de nombreux biens culturels, dont une statue du bouddha Amida du Xème siècle. Ce qui y est le plus impressionnant, c’est la pagode à trois étages qui se dresse dans un cadre luxuriant. Elle dégage une ambiance douce.
Où sont les démons ?
À la pagode, regardez les chevrons aux quatre coins. Pourrez-vous remarquer les sculptures en bois de démons qui soutiennent les chevrons ? Leur expression est très humoristique.
Pour se rendre à Joruri-ji et Gansen-ji, prenez le bus local depuis la gare JR de Kamo. Une petite randonnée entre ces deux temples sera intéressante à faire. Vous pourrez voir des sekibutsu, des statues bouddhiques gravées dans la roche éparpillées le long du sentier. Je vous recommande de commencer par la visite de Gansen-ji (40 minutes de marche en descente douce).
En poussant dans l’eau boueuse, le lotus fleurit sur de longues tiges. Dans le bouddhisme, la fleur de lotus est associée à la pureté. En été, vous pourrez admirer ses belles fleurs de couleur blanc rosé. Elles commencent à ouvrir leurs pétales de bon matin et se ferment en début d’après-midi. Elles ont une durée de vie très courte. 3 à 4 jours seulement. Mais les graines de lotus peuvent vivre plus de 1 000 ans.
fleur éclose, fleur non éclose et faux-fruit du lotus
fleur non éclose
La semaine dernière, j’ai visité le temple Gango-ji situé au centre de Naramachi, ancien quartier marchand de Nara. Les fleurs de lotus y flattaient les yeux des visiteurs. Gango-ji où se trouvait à l’origine le quartier de Naramachi était un grand complexe. Il existe encore des tuiles anciennes sur les toitures. Les tuiles rondes sont mises en gradins les unes sur les autres. Les tuiles rougeâtres ou noires ont été fabriquées il y a 1 400 ans.
Au temple Gango-ji
Tuiles anciennes
Kikyo, campanules à grandes fleurs
Il est également connu pour sa légende des oni, démon japonais. Cinq statuettes de démons humoristiques se cachent dans son enceinte. Je n’en ai trouvé que trois mais pourrez-vous toutes les trouver ?
Au Japon, le juin est la saison des pluies. C’est aussi la saison des hortensias appelés ajisai en japonais. L’espèce en forme de boule appelée seiyo-ajisai ou ajisai occidental qu’on voit souvent a été importée d’Europe. Mais savez-vous que son origine est au Japon ? Après avoir été présenté par un médecin et naturaliste allemand à la fin de l’époque Edo, l’hortensia originaire du Japon gaku-ajisai a été amélioré en Europe et a enfin été introduit au Japon au début du XXème siècle.
Hortensia occidental, seiyo-ajisai
Hortensia originaire du Japon, gaku-ajisai
Des temples célèbres pour leurs magnifiques hortensias sont partout au Japon. Il y en a aussi qui offrent de belles « astuces » utilisant des hortensias pour inviter des touristes à visiter. Que diriez-vous d’explorer des coins photogéniques ?